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Famille décomposée

Au cimetière de Loyasse, sur la tombe d’un célèbre guérisseur (charlatan ?), Madame Daventure, fervente admiratrice et visiteuse régulière de la tombe, découvre le cadavre de son fils. Mais il en faut bien plus pour ébranler la foi de cette femme sèche et autoritaire. Pourtant, on dirait bien que le sort s’acharne sur cette drôle de famille… Rapidement, cette enquête s’annonce plus compliquée qu’elle n’en a l’air, et notre héroïne Nathalie Lesage, qu’on retrouve avec très grand plaisir, s’en rendra vite compte. Heureusement, elle peut compter sur l’enthousiasme sans faille de son fidèle collègue Cyrille, qui fouille dans l’histoire et dans l’Histoire pour tenter de comprendre le fin mot de… l’histoire (encore 😄) !

On a connu Nathalie plus distante et plus offensive, ce tome lui ouvre les voies du cœur ! D’une part parce qu’elle est amoureuse, et d’autre part, parce qu’elle s’attache à une jeune fille qui subit sa drôle de famille… Un tome tout en émotion, donc, mais qui ne laisse pas de côté une enquête singulière et dynamique. En creusant un peu, on découvre que l’auteur s’est appuyé sur du concret : des lieux et des personnages réels, le tout saupoudré de la fiction qu’il fallait pour nous divertir correctement, ajoutant à la recette un soupçon d’ésotérisme, une louche de dysfonctionnements familiaux et une pincée d’humour.

Me concernant, il y a un moment que je me suis attachée à Nathalie Lesage, ce tome est donc du petit lait, car ça fait vraiment plaisir de la voir vivre de belles choses. (Quoi ? On n’a pas le droit d’être deux minutes fleurs bleues parce qu’on aime le sang et les boyaux ??) L’intrigue est également plaisante et j’apprécie particulièrement le personnage de Cyrille. C’est donc un très bon moment de lecture que m’ont proposé l’auteur et les Éditions Taurnada (que je remercie au passage). Une chose est certaine : j’ai hâte de revoir ces héros !
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Et puis la foudre

Un couple issu d’un coupe de foudre, dont l’amour se ressent tout au long des quinze années de vie commune et puis la décision de se séparer.
Avant cela, un voyage à New York organisé par la famille et les amis, l’occasion de faire le point.
C’est une belle histoire que nous offre @sophie.rouvier
Une histoire touchante, des personnages auxquels on s’attache.
Et cette question : finiront ils ensemble ou séparément ?
J’ai beaucoup aimé ce court roman à l’écriture fluide, à cette belle histoire d’amour quelle que soit la fin.
J’ai passé un très bon moment de lecture et ça fait du bien. Et il y a beaucoup d’émotions diverses à l’intérieur et ça aussi ça fait du bien.
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Hare-Kon, tome 1

L'autrice d'Adabana met en scène une femme, Koharu, qui traverse une autre déception amoureuse. Elle souligne les difficultés engendrées par l'insensibilité des hommes. Koharu choisit de retourner chez elle pour affronter ses problèmes, espérant prendre un nouveau départ. Les relations avec ses parents sont tendues : sa mère ne lui fait plus confiance et son père semble plus préoccupé par son magazine érotique que par la situation de sa fille.
Vu la violence présente dans Adabana et la place de la série dans le catalogue Xplicit de Noeve Grafx, je m'attendais à ce que notre héroïne affronte les hommes à la manière de Princesse Puncheuse, mais de manière plus violente encore. Malgré quelques dialogues tranchants où elle tient tête, la situation présentée m'a surpris et déconcerté. Ce ne met pas l'érotisme en avant pour le moment non plus.

La ville a autorisé la polygamie. Cela aurait pu être une idée intéressante si elle n'avait pas été autorisée uniquement aux hommes. Ces derniers ont désormais le droit de se marier avec jusqu'à quatre femmes et de recevoir des aides. Il est rapidement évident que cela va créer un profond déséquilibre et accentuer les inégalités entre les sexes.
J'anticipais un plus grand scepticisme de la part des femmes. J'espère que cela va se manifester d'une manière ou d'une autre. Jusqu'à présent, il n'y a eu aucune apparition d'un mouvement féministe ou d'opposition à cette idée. On voit ceux qui acceptent cette idéologie et la perpétuent, et ceux qui mènent une vie traditionnelle, sans faire de vagues.

Ryunosuke, le personnage stéréotypé du brun ténébreux aux longs cheveux, essaie de séduire Koharu tout en la dévalorisant et en la rendant financièrement dépendante de lui. Bref, on n'est pas sorti de l'auberge (du café ici en l'occurence !). Au final, son harem de femmes semble davantage s'isoler du monde et se lancer dans une compétition malsaine. Je suis ouvert à différentes représentations des relations amoureuses, mais comme Koharu le fait remarquer à un moment donné, cela sert surtout de prétexte aux hommes pour légitimer leur comportement irrespectueux.

Les dessins sont incontestablement magnifiques. La mangaka fait preuve d'un talent certain au niveau graphique, mais j'attends plus du scénario. Il faudrait introduire d'autres personnages intéressants ou prendre une direction différente. Je pense essayer de continuer la lecture de cette série, avec beaucoup de réserve.
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Une enquête de Beatrice Hyde-Clare : Une scan..

Il y a quelque temps, j’ai commencé cette série. J’ai eu une belle surprise et un coup de foudre pour Une enquête de Beatrice HYDE-CARE et le tome 1 (une fois n’est pas coutume pour un début…) : Une insolente curiosité.
Quelle somptueuse découverte ! Quelle adorable héroïne ! Quelle attachante enquête ! L’humour est bien au rendez-vous… La pointe de mystère est non négligeable mais la relation Bea et Duc de KESGRAVE, absolument délicieuse…

Le deuxième tome est tout aussi adorable, insolent et drôle : Béatrice se découvre bien plus attrayante et certainement intelligente, bien plus que ce qu’on a bien voulu lui laisser croire depuis qu’elle est orpheline et dépendante de sa tante Vera et de son oncle Horace Hyde-Clare. Il se pourrait même que cette nouvelle personnalité révélée lui donne des ailes pour ouvrir son coeur et son esprit.

Voilà donc un second coup de coeur pour moi car tout (absolument tout) m’a plu dans ce deuxième opus : les joutes verbales, la progression des personnalités, la transformation des relations (surtout celle de Béa et du duc), la drôlerie des situations et des raisonnements de notre héroïne, l’enquête, elle-même, simple mais ficelée avec intelligence et parfaitement intégrée dans le récit.
Même les personnages secondaires prennent de l’ampleur, de l’importante et de la consistance… Je jubile en pensant à la suite des aventures de cette célibataire vieille fille de 26 ans !

J’ai aussi bien apprécié les phrases résumées qui parsèment le récit, tout en discrétion et sans lourdeur. Ici, je n’ai pas un bloc de rappels qui occupe les premières pages. Les souvenirs de l’intrigue précédente sont posés à bon escient, lorsque c’est utile.

Et, cerise sur le gâteau… J’ai adoré toutes les pensées et réflexions de Bea, ses analyses parfois erronées mais tellement convaincues, ses introspections, ses analyses et ses interprétations des comportements du Duc. Lynn MESSINA, l’auteure, nous immerge parfaitement dans son esprit et sa logique. On aurait tendance à prendre pour argent comptant toutes ses idées alors qu’au fond de nous, nous savons que les sentiments se développent de part et d’autres et que parfois l’imagination fantasque et la conscience de cette jeune femme aveuglent ses émotions et les ressentis.

Une scandaleuse supercherie est l’enquête du moment. Le titre est approprié car Bea met en oeuvre toutes les stratégies pour résoudre cette deuxième enquête. Elle ne manque pas de piquant et de sel. La jeune femme se retrouve travestie, indomptable, téméraire. Elle est charmante et toutes les épreuves (cadavre y compris qui tombe sur son chemin) révèle tout ce qui est positif et attrayant en elle… Le Duc ne pourra nous signifier le contraire !

Ha ! (soupir)… quelle adorable série !


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Les gens des collines

Premiere enquête de Mick Hardin, militaire qui enquête sur des crimes de l'armée américaine, ou ceux commis au sein de l'armée U.S.
Après de dures missions en Afghanistan, Irak et Syrie, Mick revient à Morehead dans le Kentucky, où sa femme, Peggy, lui annonce qu'elle est enceinte et que son enfant n'est pas de lui...
Par ailleurs, une jeune femme est retrouvée morte dans les collines, et sa soeur Linda, Shériff sous tension, va lui demander de l'aide.
Mick Hardin, troublé va assurer l'enquête. Se sont comme des retrouvailles avec son passé et les vieilles familles ancrées dans les collines, celles qui n'ont pas migré vers Détroit et l'industrie.
En forte tête, observateur qui veut "mesurer le temps à la croissance des arbres", à l'écoute et respectueux des gens des collines, il va trimbaler son spleen, sa nostalgie et sa ruse de flic un peu désabusé.
L'enquête est un prétexte pour décrire, dans ce polar noir, les thèmes récurrents de la société rurale du Midwest : violence, drogue, "vendettas" au sein de ces communautés isolées des flancs des Appalaches.
Ce court roman est truffé de dialogues plein d'humour, et de cette poésie de la nature forestière, ses arbres, ses fleurs, ses oiseaux, ses serpents... L'homme y cohabite, tant bien que mal. Dans la narration, Chris Offutt appose aux drames de la vie, la beauté de cette nature. Cela dédramatise, colore la banalité, l'abandon, le désarroi.
Ça cogne, ça flingue, on rit aussi et cela en dit beaucoup sur cette communauté de blancs américains, un peu paumés.
Au final, j'ai vraiment apprécié ce bon polar et le personnage Mick Hardin (sans oublier sa sœur Linda) qui me rappelle un peu le Walt Longmire de Craig Jonhson.
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Obsolète

Voici enfin venu le temps de vous parler de ce roman fascinant ! Ce ne sera pas un exercice facile, d'une part parce que beaucoup de choses ont déjà été dites, ensuite parce que j'ai un peu peur d'être fade, de ne pas vous faire ressentir dans ce retour la puissance à laquelle j'ai goûté pendant ma lecture…

Tout commence dans un futur qui nous paraît aussi lointain qu'il est proche… 2224, soit deux cents ans plus tard que ce monde dans lequel nous vivons. On peut espérer qu'en deux siècles, nous (l'humain, mais en particulier les femmes) aurons avancé dans nos combats les plus nobles. Force est pourtant de constater que dans ce futur-là, la femme est plus que jamais une denrée périssable… La Terre a connu un « Grand Effondrement ». Depuis, ce qu'il reste de civilisations vit en petites communautés, selon des règles strictes et nobles : économiser les ressources, s'adapter… et mettre la communauté au centre de tout. On se croirait littéralement dans le joli monde aseptisé du Lieutenant Lenina Huxley, dans le film « Demolition Man », où tout le monde se salue d'un « Paix et félicité ! ». Sur le papier, le monde est idyllique : chacun est à sa place, tout le monde est une petite pierre à apporter à l'édifice d'une vie sereine pour chacun. Et dans cet équilibre parfait, il est acquis qu'à l'âge de cinquante ans, les femmes n'ont plus de rôle à jouer. Elles ne sont plus fertiles, à cet âge, alors elles prennent leur petite valise, mettent un tailleur chic, font de grands signes à tout le monde et disparaissent, emmenée vers un ailleurs merveilleux où elles vont enfin pouvoir se reposer. Elles sont « retirées », tandis que leurs maris sont « réattribués » (entendez : remis sur le marché afin de trouver une nouvelle jeune femme en pleine possession de ses facultés de reproduction pour aider la planète à se repeupler et, accessoirement, reprendre le service de la retirée au sein de la famille). Rien que ça. Vieillir auprès des siens est un luxe qui n'est accordé qu'aux hommes. Mais pour faire passer la pilule, les « retirées » ont droit à la totale : fiesta de départ, cérémonie, messages d'adieux pour les proches… Mais personne ne sait ce qu'il advient des retirées. Voilà pourquoi le lecteur est tellement intéressé par l'histoire de Rachel, pour qui l'heure a sonné… Avec ses amies, elle prépare son départ vers les mythiques Hautes-Plaines, où sont envoyées les retirées… Bien sûr, un petit monde serein et maitrisé, ça passe par une petite astuce technologique : le BMH, pour Bracelet Modérateur d'Humeur… Un truc de dingue, ce gadget ! Installé à l'adolescence, il permet aux humains un contrôle permanent de leurs émotions… Je dois admettre que face à ma charge mentale, je ne serais pas contre une petite dose de zénitude en intraveineuse de temps à autre ! Mais peut-on vraiment vivre dans un monde où même les émotions sont sous contrôle ?

L'auteur nous livre un récit acidulé, coloré comme la couverture, mais où cependant, les nuages menacent. Dans ce monde bien rodé, un événement de taille vient perturber la communauté, mais rien que Maya, l'intelligence artificielle qui régit la vie de ce petit monde, ne puisse expliquer. Maya, elle sait tout, elle est bienveillante, elle joue tous les rôles. On s'adresse à elle comme à une amie. Entre elle et le BMH, que pourrait-il bien arriver de grave ? Il n'y a, dans ce joli monde, plus d'agressivité ni de méchanceté, plus de gaspillage, il ne reste que des gens bien intentionnés au service de la Terre et de l'Humanité !

Avec ce récit, l'auteure nous prouve que la violence peut se cacher dans les plus jolies phrases. Avec ce monde en apparence parfait, elle glace le sang. Dans ce récit dense, elle évoque l'avenir de l'humanité en s'appuyant sur bon nombre de choses déjà existantes, elle pousse les curseurs de la réflexion, réveille les consciences. Tout en proposant un futur crédible, une approche visionnaire du monde qui nous attend, mais qui pousse à hurler au monde qui est le nôtre de cesser de dériver tant qu'il en est encore temps… S'il en est encore temps ?

Je ne me suis jamais senti l'âme d'une féministe. Et pourtant. Pourtant, chaque jour un peu plus, je comprends qu'il est temps de réagir, je comprends que les phrases comme « on n'avait pas le choix » sont des excuses bien rodées. Contre les femmes, contre l'environnement… Si, on l'a, le choix. Celui de décider de s'unir pour faire changer le monde. Malheureusement, je crois qu'espérer cette prise de conscience collective est aussi utopique que cet excellent roman de Sophie Loubière que je vous recommande chaleureusement !

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Sur scène

🎤 Je suis ravie d'avoir fait la rencontre de Ginger et Lola. Deux femmes si différentes mais si attachantes. J'ai beaucoup aimé découvrir New-York avec elles.

🎤 Carène Ponte a le don d'aborder des sujets difficiles avec beaucoup d'amour et d'humour. Le récit est lumineux et invite à croquer la vie à pleines dents et à réaliser ses rêves. Il donne envie de vivre pleinement et intensément !

🎤 J'ai été très émue tout au long de cette lecture. C'est une histoire bouleversante qui remue mais qui vous fait aussi sourire.

🎤 Ce roman est une ode à l'amitié. C'est doux, tendre, lumineux et plein d'amour.

◾"La vie est trop courte pour en avoir peur. Aime-la de toutes tes forces"

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Retour à Killybegs

oici le héros, voilà le traître. Et si les deux ne faisait qu’un ? A quelle moment le visage de l’un dévore l’âme de l’autre ? Tout n’est pas si simple . La moralité serait-elle un luxe réservait à ceux qui ne connaissent pas de tragédie. ? Ou est-elle celle qui vous porte vous construit et que l’on quitte sans retour ? Mais voilà, il y a le retour, retour à Killybegs. Le pardon s’accorde-t-il par le cœur ? La raison ? Est-il souhaitable ? Le temps n’y fait rien, la trahison ronge, entame l’histoire.
Les dominos de la tragédie basculent un par un. Inévitable…. ? Chacun de nous cherchera le héros et le traître en soi et conclura peut-être que le salaud de l’histoire est peut-être celles et ceux qui ne font rien. C’est un roman complexe, une question. Un roman qui ne magnifie rien, mais qui nous donne à vivre l’histoire bouleversante du peuple irlandais.
Encore un grand roman de Sorj Chalandon.

Astrid Shriqui Garain
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Les Enfants de Cadillac

François Noudelmann raconte la recherche de ses racines à travers les portraits de son grand-père et de son père. Chaïm qui rendu fou par la Première Guerre mondiale est mort de faim dans l'hôpital psychiatrique de Cadillac, alors qu'Albert, prisonnier de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, a connu une vie d'instabilité et a fini par se suicider. Deux vies, deux chemins de douleur dont le fait d'être juif a déterminé le tracé, souvent pour le pire.

Alors s'interroge François Noudelmann, c'est quoi être le petit-fils d'un juif des pays baltes qui a fui les pogroms pour terminer dans les tranchées du côté français. C'est quoi être le fils d'un juif qui comme son père a cherché l'intégration mais a dû affronter la folie nazie. C'est quoi être le descendant de ces deux hommes qui voulaient être français avant d'être juifs et pourtant ont été maltraités parce qu'ils étaient considérés surtout comme des juifs.
La réponse est dans le livre. Elle n'est pas simple, car contradictoire, parfois agaçante, mais sans aucun doute authentique, réfléchie et instructive.
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Le Caillou

Magnifique roman graphique pour les jeunes enfants à partir de 9 ans.
Dessin à l’aquarelle (je deviens de plus en plus fan de cette méthode d’illustration) et une histoire qui touchera tout le monde. Ou comment Timéo, un jeune garçon hypersensible est terrorisé par tout ce qui l’entoure. Quand sa grand mère lui donne un caillou magique, il a la possibilité de revivre la même journée et apprivoiser ses angoisses.
Il rencontre Roya, une jeune manouche téméraire, qui va lui apprendre à voir la vie autrement.
Une BD jeunesse magnifiquement illustrée où chaque enfant peut se retrouver en Timéo avec ses angoisses et ses peurs ou quand une journée ne se déroule pas comme prévu.
Une BD qui viendra compléter les étagères de la BCD dès la rentrée !
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L'ombre du prédateur

L'histoire
Le lac de Lambecq est bien deconnu de la famille Vareilles, qui y séjourne chaque année dans son camping-car. Cette fois, l'endroit sera le théâtre d'un drame : à l'aube de la première nuit, le fils Guillaume est sauvagement assassiné, alors que sa jeune sœur Betty disparaît.
La capitaine de police Agnès Démare va devoir collaborer avec la gendarmerie pour résoudre le mystère. À son grand désarroi, elle devra se coltiner Jade, une influenceuse chargée de redorer le blason des forces de l'ordre par le biais de ses publications...

Mon avis
"L'homme est un loup pour l'homme"...
Je tiens à souligner que je n'ai pas lu le tome précédent, ce qui n'a en rien gêné la compréhension de l'histoire.
D'entrée de jeu, l'auteur nous plonge dans l'intrigue, qui perdure tout au long du récit, avec de nombreux rebondissements et une tension allant crescendo, jusqu'à un dénouement des plus surprenants.
Un peu déstabilisée au démarrage, je me suis aisément habituée à la plume de l'auteur, nous entraînant à un rythme soutenu à recoller les pièces du puzzle, pour aboutir à une parfaite cohésion entre les différents protagonistes. Ceux-ci étant d'ailleurs parfaitement travaillés au niveau psychologique.
Un véritable page-turner que j'ai lu d'une traite !
Un auteur talentueux dont il me tarde de découvrir le prochain roman, ainsi que le précédent d'ailleurs...
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Nos frères inattendus

Ce roman m’a beaucoup surpris.

Le sujet est original.
C’est une sorte de politique fiction où le monde dans lequel nous vivons est au bord du chaos quand survient une aide inattendue de la part d’humains semblables à nous et pourtant si différents.

Cette fiction pose des questions existentielles et ne nous donne pas forcément les réponses.
Sommes nous, par exemple, reconnaissants envers ceux qui nous « sauvent » ou contraire leur en voulons nous de nous aider?

C’est une analyse du fonctionnement humain avec beaucoup de pertinence en particulier de la façon de penser et de réagir des USA pour lesquels l’auteur n’est pas particulièrement « tendre » mais terriblement pertinent.

L’auteur questionne aussi nos comportements vis à vis de la mort, la maladie et de nos rapport à la médecine et aux médecins.

Ce livre est vraiment excellent.
Tant par son histoire, la façon de la construire, faite de suspense et de rebondissements ainsi que son écriture.
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Les vrais penseurs de notre temps

Il y avait ce vieux livre qui trainait chez moi quand j'étais enfant. Je crois que c'est le premier livre de non fiction que j'ai lu et ça a peut être eu un impact sur le petit gars qui allait un jour faire philo.

Bon, Sorman est un vieux con et ses commentaires suffisants font rouler des yeux aujourd'hui. Ça reste qui j'y ai découvert très jeune des gens brillants que j'aime bien comme Noam Chomsky et Amartya Sen. Et d'autres gens brillants que je n'aime pas comme Friedrich Hayek et Milton Friedman.

Avec Chomsky, Sorman ne parle que de linguistique. Disant que les politiques de l'intellectuel sont mauvaises de toute façon.

Pour Amartya Sen, il le présente comme un économiste libéral bien en phase avec ses propres idées néolibérales. C'est absurde, et ça démontre le peu de sérieux avec lequel Sorman a lu Sen avant l'entrevue. Sen a travaillé sur les capabilités et les mécanismes alternatives au PIB pour calculer le succès économique des pays en tenant compte du bonheur de la population. Cela lui a valu le Nobel.

C'est tout ce que je dirai sur le livre. Sur Sorman, si vous me trouvez dur, dites-vous qu'il a aussi :
- Écrit le livre Sortir du Socialisme, où il fait la tournée de la Chine pour montrer les horreurs du régime chinois, en expliquant peu subtilement que c'est la voie que prend la France sous Mitterand.
- Pour promouvoir son dernier livre en 2020, a fait une tournée médiatique en Europe et en Amérique où il accusait Foucault de pédophilie. Avec des dates, des lieux à l'appui. Ça a été réfuté. Les dates et lieux sont impossibles, ne concordent pas. Confronté, il a simplement haussé les épaules en disant qu'il n'avait pas de preuve, que des rumeurs.
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Et puis, on aura vu la mer

Ce roman m’a captivée par son écriture limpide et son pouvoir d’évocation, qu’il s’agisse de parler d’une journée en maternelle ou des réflexions des différents personnages (une mère monoparentale, un jeune de banlieue vif et attentif, et bien d’autres).
Le cadre social est un personnage à part entière, une réalité qui motive (sans excuser) les prises de position. Se déroulant pendant les élections présidentielles françaises de 2022, le roman évoque des réalités telles que la pandémie de Covid ou la guerre en Ukraine.
Enfin, on sent la tendresse de l’auteur envers chaque personnage. Un bon divertissement ancré dans la réalité contemporaine.
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La Fille Unique de Lord Hamerless

La littérature enfantine a été, dès le départ, une affaire de femmes. Elle apparaît à la fin du XVIIIème siècle, d’abord sous la plume de représentantes de l’aristocratie (dont la très productive Madame de Genlis). C’est alors une littérature morale, sentencieuse et pédagogique, qui est à la fois un prolongement de la mère et de l’instituteur. La fantaisie y est rare, sinon pour bien faire comprendre à l’enfant qu’il faudra y renoncer à l’âge adulte.
La Comtesse de Ségur ajoutera à ce modèle une construction narrative soignée et réellement romanesque, et une vision réaliste et quelque peu fataliste des brutalités de l’existence, et particulièrement celles exercées contre les enfants, non sans une certaine complaisance qui semble aujourd’hui plus que suspecte, et qui fait que les romans de la comtesse, très populaires jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, sont rejetés de nos jours.
De cet âge d’or du livre vertueux pour fillettes, il y a bien peu de romans encore lisibles. Néanmoins, un cas, assez tardif il est vrai, mérite d’être traité à part, celui de Françoise Eugénie Pernin (1891-1970), rebaptisée après son mariage Eugénie Soulié.
Bien que devenue veuve à seulement 35 ans, cette native de la petite bourgade de Lapalisse, dans l’Allier, passa sa vie à Nice, non sans cultiver une grande nostalgie de son Bourbonnais natal, qui transparaît parfois dans ses romans.
Dès ses débuts littéraires en 1909, elle se choisit le pseudonyme masculin de Pierre Besbre – Pierre d’après le prénom de son grand-père qu’elle aimait beaucoup, et Besbre, d’après le nom de la rivière Besbre, affluent de la Loire, qui traverse la commune de Lapalisse.
De 1929 à 1939, Eugénie Soulié a publié sous ce nom, pour la collection « Or Et Noir » de Fernand Nathan, une poignée de romans charmants et originaux, comme ce très beau « La Fille Unique de Lord Hamerless », qui est une excellente introduction à son œuvre.
Dans l’Inde coloniale, l’officier aristocrate britannique Lord Hamerless a développé une grande amitié avec le Rajah-Prince Harcha, dans le palais duquel il s’est installé depuis des années avec sa femme. Le hasard fait que leurs deux épouses tombent enceintes en même temps, et accouchent chacune, à quelques jours d’intervalle, d’une petite fille.
Chez les Hamerless, la liesse est totale et la petite fille est baptisée Dolly. Chez le Rajah, par contre, la naissance d’une fille est bien plus problématique. La mère du Rajah est la gardienne impitoyable d’une tradition qui veut que les enfants premiers nés de sexe féminin soient sacrifiés. Or, le Rajah ne veut pas que sa petite fille meure, mais il redoute un conflit avec sa mère. Aussi, va-t-il commettre un acte odieux : Il fait appel à l'un de ses sujets, Ikbal, de profession charmeur de... boas [Non, Eugénie, non, ce n'était pas le bon serpent...].
Ikbal profite d’une nuit sans lune pour enlever la petite Dolly, et la remplace dans le berceau par sa propre fille, qui sera élevée par les Hamerless si c'était la leur. Le Rajah de son côté déclare simplement que l’enfant de sa femme est mort-né. Quant à la véritable petite Dolly, elle est confiée à Ikbal, qui prétend avoir adopté une enfant trouvée, et l’appelle Mira.
Huit années se passent : Lord Hamerless et son épouse trouvent bien leur fille un peu brune par rapport à eux-mêmes, mais le soleil hindou et un je-ne-sais-quoi dans l’air peuvent en être naturellement à l’origine. Comme ils sont peinés que le Rajah-Prince ait perdu son enfant, ils en ont fait le parrain de la petite Dolly, ce qui atténue quelque peu les remords d’Harcha.
De son côté, la petite Mira est devenue une jolie petite saltimbanque des rues, et y danse à côté des boas [Tss, tss...] que charme son père adoptif Ikbal. Mais malgré son visage peu débarbouillé, on finit par s’étonner que cette petite hindoue ait des cheveux blonds et des yeux bleus. Même Lord Hamerless la remarque, et la signale au Rajah-Prince comme un possible enfant enlevé à une famille de colons. 
Harcha prend peur : il craint que la substitution de l’enfant soit découverte. Il ordonne donc à Ikbal de quitter la ville avec Mira. Docile, Ikbal s’exécute. N’ayant pas d’endroit où aller, il décide de demander l’hospitalité à Aéoka, un ami orfèvre de longue date, qui habite un village isolé dans le Cachemire, au nord de l’Inde. C’est un très long trajet, pour lequel Ikbal fait l’acquisition de deux éléphants. Ikbal et Mira vont donc parcourir un long chemin, et la petite fille découvre jour après jour la merveilleuse nature florissante du Cachemire [Un peu trop florissante, d’ailleurs, car le nord de l’Inde et le Cachemire sont des régions montagneuses assez froides et désertiques].
Quelques jours après le départ d’Ikbal et de Mira, les inquiétudes du Rajah-Prince s’aggravent. Ikbal connaît bien du monde, et aussi loin qu’il aille, le secret de naissance de Mira peut se répandre, et revenir fatalement aux oreilles des Hamerless. Laisser partir Ikbal et Mira était une mauvaise idée : il faut qu’ils disparaissent, et avec eux, le secret de la substitution de l’enfant.
Harcha fait appel à un assassin ayant une grande expérience de pisteur. Il le charge de se lancer à la poursuite d’Ikbal et Mira, de les rattraper, de les surveiller, et d’attendre un moment favorable, sans témoin, pour les assassiner.
Durant plusieurs semaines, Ikbal et Mira traversent le nord de l’Inde, sans se douter qu’un homme est sur leur traces. Lorsque celui-ci, se déplaçant plus rapidement, finit par les rattraper, non loin de la frontière avec le Cachemire, il se met alors à surveiller étroitement Ikbal et l’enfant.
Aussi habile que soit l’assassin, il peine à passer totalement inaperçu dans une région assez peu peuplée. Ikbal repère vite l’homme qui les suit, et comprend immédiatement qu’il ne peut s’agir que d’un assassin à la solde du Rajah. Il craint peu pour sa vie, mais il a peur pour Mira. Ikbal commence par rédiger sur un parchemin une confession dans laquelle il avoue avoir enlevé et élevé, sur ordre du Rajah, la fille des Hamerless. Il plie son parchemin et le glisse dans un médaillon qu’il passe autour du cou de Mira, en lui disant que ce médaillon renferme le secret de sa naissance, et qu’elle devra en prendre connaissance si jamais lui-même disparait, car un assassin du Rajah va très bientôt s’attaquer à eux, il en est sûr.
La nuit suivante, pendant que Mira sommeille, Iklab s’embusque en attendant l’assassin. Celui-ci ne manque pas de s’approcher à tatons de leur campement. Ikbal se jette sur lui, les deux hommes s’empoignent, se poursuivent sur plusieurs mètres dans une obscurité totale, puis, alors qu’ils tentent mutuellement de s’étrangler, ils basculent au bord d’un ravin qu’ils n’avaient pas vu, et tombent enlacés dans une chute mortelle.
Quand la petite Mira se réveille le lendemain matin, elle est seule au monde. Appelant Ikbal pendant des heures, elle finit par se rendre compte qu’un des éléphants, ayant suivi la piste de son maître, reste pensif et chagriné au bord d’un ravin. Mira comprend alors confusément le drame qui s’est déroulé pendant la nuit. Elle pleure longtemps, puis elle se demande naturellement ce qu'elle doit faire à présent.
Ikbal lui avait révélé le nom d’Aéoka et de son village. Mira poursuit donc seule le voyage initialement prévu, juchée sur un éléphant et suivie par l’autre, demandant son chemin à des indigènes peu surpris de voir une enfant de huit ans voyager seule à dos d'éléphant.
Mais un jour, des chasseurs, voyant le deuxième éléphant de Mira et le pensant sauvage, l’abattent d’un coup de fusil. Désolés et honteux envers la fillette, ils lui offrent quelques vivres en dédommagement. Par la suite, Mira se nourrit principalement des baies et des fruits qu’Ikbal lui a appris à cueillir, ou des œufs volés dans des nids, car elle sait grimper aux arbres. Ainsi, la petite fille parvient à subsister durant son périple. Elle se fait même un ami : un petit singe de type ouistiti qui a sauté dans ses cheveux alors qu’elle traversait une forêt vierge, et qu’elle baptise Kashmir. Mira parvient enfin à rejoindre Aéoka, et lui apprend la mort d’Ikbal. En souvenir de son ami, Aéoka décide de recueillir chez lui l’enfant, l’éléphant et le petit singe.
Pendant ce temps, Lord Hamerless rencontre de préoccupants problèmes de santé. Un médecin consulté identifie un trouble cardiaque induit par les très fortes chaleurs, et recommande fortement à son patient de quitter l'Inde. Lord Hamerless se résigne donc, à rentrer en Angleterre, avec sa femme… et sa fille.
Lorsqu’il l’annonce au Rajah-Prince, celui-ci est tétanisé. Bien entendu, il ne veut pas qu’Hamerless emmène en Angleterre celle qui, en réalité, est sa fille à lui. Il tente de faire changer Hamerless d’avis, mais hélas, il y a peu d’arguments à opposer au diagnostic alarmant d’un médecin. Harcha entre alors dans une colère noire, fait enlever Dolly, et la maintient claquemurée dans son palais. Mais quelques heures passées en sa compagnie suffisent à le désillusionner : Dolly est terrifiée, et demande en permanence à être ramenée dans sa famille. Elle ne croit pas Harcha quand il lui révèle être son vrai père, elle n’a que faire de l’existence de princesse qu’il lui fait miroiter. De plus, élevée dans la religion protestante, elle n’a que mépris pour la religion hindouiste, et ne rêve que de voir l’Angleterre où son père est né. Harcha comprend alors qu’en dépit de toute son attention de parrain, sa fille, élevée par un anglais, est devenue une petite anglaise avec laquelle il ne partage aucune affinité.
La mort dans l’âme, le Rajah-Prince ramène Dolly à son père, lequel est furieux et ne comprend rien à ce qui se passe. Harcha décide alors de tout avouer : la substitution des bébés; la vraie Dolly confiée à Ikbal et qui était bien la petite danseuse blonde aperçue par Hamerless; la peur d’être découvert; l’injonction à Ikbal et Mira de quitter la ville, puis l’assassin lancé à leurs trousses, assassin qui devrait d’ailleurs être revenu faire son rapport, mais dont Harcha n’a plus de nouvelles, ce qui laisse penser qu’il n’a pas pu accomplir sa mission.
Malgré sa santé déclinante, Hamerless décide de tout faire pour retrouver Mira. Il enquête et finit par apprendre le nom d’Aékoa et de son village. Brièvement immobilisé à la suite d’une chute de cheval, Hamerless écrit une lettre à Aéoka pour demander à Ikbal de ramener Mira au palais. Ne sachant qui lira cette lettre, il se contente de faire une allusion à un secret de naissance, sans en dire plus. [Pas sûr qu’en 1930, le service des postes entre l’Inde et le Cachemire soit aussi développé que le suppose l’autrice, mais admettons].
Aéoka reçoit une semaine plus tard la lettre de Hamerless, et décide d’y répondre, ce qui terrifie Mira, qui pense que Lord Hamerless est associé au Rajah, et qu’il cherche lui aussi à la retrouver pour la tuer. Soupçonnant néanmoins la vérité, Aéoka demande à Mira si elle a connaissance d’un secret lié à sa naissance. La petite fille se rappelle alors que ce secret est caché dans le médaillon qu’Ikbal lui a donné la veille de sa mort. Hélas, elle a perdu ce médaillon depuis son arrivée au village, et elle ignore où il peut être.
Dans l’expectative, Aéoka fait répondre à Hamerless qu'Iklab est mort, mais que Mira est bien chez lui, et il invite Lord Hamerless à venir discuter avec elle. Mira est terrifiée par cette perspective. Elle ne peut pas se résoudre à voir Lord Hamerless autrement que comme une âme damnée du Rajah. Le soir même, profitant du sommeil de la maisonnée, elle noue un petit baluchon, et s’enfuit en direction du nord, vers le Tibet. Dans la terreur qui est la sienne, elle ne songe ni à prendre son éléphant, ni à emmener Kashmir avec elle...
Quand deux semaines plus tard, parfaitement remis, Lord Hamerless parvient enfin au village d’Aékoa, il apprend affligé que Mira a disparu depuis déjà deux semaines. Même si elle est à pied, cela fait une sacrée avance. Entre temps, Aékoa s’est aperçu que le singe Kashmir gardait contre lui le médaillon de Mira. Alors qu’elle venait de déposer le médailllon sur un meuble, Kashmir l’avait dérobé pour se réchauffer, croyant que l’objet dégageait de la chaleur.
On trouve à l’intérieur du médaillon le message secret laissé par Iklab, et qui convainc enfin Aékoa que Lord Hamerless n’a aucune mauvaise intention. Dès lors, il se propose de lui servir de guide pour rattraper et sauver la petite fille.
Pendant ce temps, quelques dizaines de kilomètres plus loin, Mira, frigorifiée, épuisée, affamée, sent ses forces l'abandonner alors qu’elle grimpe péniblement un flanc de montagne. Elle s’effondre dans la neige et perd connaissance. Un lama tibétain qui passait par là aperçoit le corps de Mira, la suppose morte et, suivant les principes de sa religion, ramène son corps à sa lamaserie pour le veiller durant trois jours avant de l’inhumer.
Mais Mira est-elle vraiment morte ? Lord Hamerless parviendra-t-il à temps à la lamaserie, avant que les lamas tibétains n’enterrent vivante la petite fille ?...
« La Fille Unique de Lord Hamerless » est un petit chef d’œuvre injustement méconnu, rédigé dans une langue sobre et factuelle, et servi par un authentique suspense, très rare alors dans la littérature enfantine.
On reprochera à Eugénie Soulié de s’être fortement inspirée, pour le voyage de Mira et Iklab, du « Sans Famille » d’Hector Malot. Les analogies entre les deux récits sont nombreuses : Vitalis, dans « Sans Famille », est musicien ambulant et dresseur de chiens, Ikbal est ici charmeur de serpents; Rémi est violoniste et danseur; Mira est danseuse; Vitalis possède trois chiens, Ikbal possède deux éléphants; Vitalis est accompagné d’un petit singe nommé Joli-Cœur; Mira adopte un petit singe qu’elle baptise Kashmir; Vitalis meurt à la moitié du roman, laissant Rémi seul au monde : Ikbal aussi, laissant Mira sans ressources.
Néanmoins, la comparaison s’arrête là, et peut-être faut-il y voir davantage un hommage appuyé plutôt qu’un demi-plagiat. Par ailleurs, Eugénie Soulié développe un scénario complexe et astucieux, qui invite ses jeunes lecteurs à réfléchir aux notions de parenté et d’égoïsme, car l’irresponsabilité et l’inconscience du Rajah-Prince, qui sauve sa fille tout en condamnant - avec une indifférence criminelle - celle de son ami anglais, est fortement soulignée.
Ce qui surprend agréablement dans ce petit roman sans prétentions, c’est avant tout la finesse et la poésie d’une autrice qui ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des idiots, ce qui fait d’ailleurs que son livre reste tout à fait passionnant pour un lectorat adulte. On sent aussi qu’Eugénie Soulié s’attache – et nous attache nous aussi – à cette courageuse petite Mira, vêtue de haillons colorés, et dont les grands yeux bleus émerveillés et les adorables frisettes blondes se marient à merveille avec l’univers chatoyant qui l’entoure, celui d’une Inde sublimée, dont l’autrice partage une image peut-être un peu idéale, mais débordant d’un authentique amour universel.
Car il y avait, dans cette histoire d’échange de berceaux d’un bébé anglais et d’un bébé hindou, nombre de prétextes pouvant servir à hiérarchiser deux civilisations, dont l’une est à ce moment la colonisatrice de l’autre. Eugénie Soulié évite de tomber dans ce piège pour soutenir au contraire que les éducations se valent, et que la loi du sang compte bien peu. Ainsi, Dolly, élevée par les Hamerless, est une petite anglaise à la peau mate, tout comme Mira, élevée par Ikbal, est une petite hindoue.
L’autrice ne cache pas non plus à ses lecteurs les faiblesses de Lord Hamerless qui, apprenant que Dolly n’est pas sa vraie fille, commence par la rejeter brutalement, ce dont la petite fille est très affectée. C’est en la voyant pleurer et souffrir que Lord Hamerless comprend alors que Dolly, pour n’être pas de son sang, est néanmoins sa fille, comme il est lui-même son père, et que la petite hindoue ne doit pas payer pour le crime commis envers la petite anglaise.
C’est d’ailleurs ainsi que le Rajah-Prince Harcha sera puni de sa mauvaise action : voulant sauver sa fille aux dépens de celle de son ami, il la perd à jamais pour n’avoir pas voulu l’assumer. C’est donc avec ses deux filles que Lord Hamerless regagne l’Angleterre, deux sœurs qui se regardent encore avec un peu de méfiance et de jalousie, mais qui apprendront à s’aimer tant elles seront enfin semblablement aimées par leurs uniques et dévoués parents.
C’est un très beau livre, très émouvant, que j’offrirais volontiers à ma fille si j’en avais une. « La Fille Unique de Lord Hamerless » est un roman qui mériterait d’être redécouvert, tant pour sa poésie humaniste que pour la sagesse intemporelle qui y est exprimée, et on pourrait même tirer de ce joli conte, si on savait encore en faire, un très beau film, qui vaudrait bien mieux que tous les sermons des pédagogues bornés, d’hier et d’aujourd’hui.          
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Ukraine-Russie : La carte mentale du duel



Je retrouve avec plaisir les tracts Gallimard qui avaient accompagné ma solitude lors du confinement absurde d’une pandémie imaginaire, une belle initiative de les proposer gratuitement chaque semaine avec différents auteurs comme Patrice Franceschi, Pierre Assouline, Egar Morin, Patrice Franceschi en autres. Nous, les français, nous avons entendu pour la première fois le mot guerre en Ukraine lors de l’invasion de l’armée Russe dans le territoire de Kyïv, Kharkiv, Kherson, Marioupol et le Donbass. Celle-ci est la continuité depuis 2014 et les accords de Minsk sous la surveillance de la France et de l’Allemagne, à travers François Hollande et Angela Merkel qui chacun diront avoir gagné du temps pour permettre à l’Ukraine de s’armer, montrant la forfaiture de cet accord. Je voulais lire le livre de Michel Collon, Ukraine, la guerre des images, je n’ai pas eu le temps, et aussi celui dans ma bibliothèque numérique Histoire de l'Ukraine et de la Russie de Roman Abramović, pour avoir l’analyse subjective de ce conflit, même si je me suis renseigné en évitant d’écouter ces médias mainstream, déroulant un tapis rouge au va-t-en-guerre comme le pantin de service Bernard-Henri Lévy, ayant reçu des subventions de l’État pour un film bidon sur la guerre en Ukraine, faisant un flop au cinéma, et diffusé sur Canal plus avec une publicité digne de la mascarade. Je m’aventure donc sur une pente glissante avec Ukraine-Russie : La carte mentale du duel de Michel Foucher, ayant déjà écrit sur ce sujet de ce conflit avec Ukraine : Une guerre coloniale en Europe, publiée en 2022. Michel Foucher fût ambassadeur de la Lettonie, il est agrégé de géographie, il enseigne à l'École normale supérieure, à l'IEP de Paris et à l'ENA2, il a été conseillé chargé des affaires politico stratégiques au cabinet d'Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères, puis directeur du Centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères, il est chevalier de la Légion d'honneur (1ᵉʳ janvier 2023) (au titre du Protocole du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères), ce long pédigrée présage de sa connaissance sur le conflit et aussi du biaisement public qu’il doit être soumis !



Dès les premières lignes, la Russie est la maladie de ce conflit par le virus de son passé, les Ukrainiens sont des résistants modernes, courageux. Václav Havel, par sa citation qu’utilise Michel Foucher, pose la situation géographique à cette crise, la limite de la frontière de la Russie et de l’Europe. L’enjeu est triple, politique, post-communiste, territorial et géopolitique, depuis son indépendante en 1991. La fin du bloc soviétique ouvre un élan démocratique libéral à ces nouveaux pays, amenant l’OTAN aux portes de Russie. Le livre de Zbigniew Brzezinski, Le Grand Échiquier, fait son écho dans les dirigeants Ukrainiens de cette pensée de conception américaine, parlant de structure « euro-atlantiques », devenant un point d’appui d’une nouvelle ambition géostratégique, s’infusant à la Pologne, entrant en 2004 à l’OTAN, devenant l’un des quatre ouvrages étrangers traduits et étudiés à l’Académie militaire russe des forces armées de l’état-major, sans oublier perçu par les autorités de Moscou par son côté offensif dirigé contre les intérêts russes de sécurité. Déjà à cette époque où notre auteur était dans la diplomatie chiraquienne au côté d’Hubert Védrine redouté sur la ligne rouge à ne pas franchir sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, Vladimir Poutine 2014 mettant en garde sur cette éventualité par la disparition de l’Ukraine.

La Pologne avec son développement démocratique devient le point d’ancrage et le modèle à suivre pour l’Ukraine, Michel Foucher présente sa politique orientale et sa complexité dans laquelle l’axe de l’entente franco-Allemand est primordiale dans ce processus de métamorphose démocratique rompant avec l’emprise de la Russie et d’un Poutine s’entourant de guerre plus ou moins visible !

Dans la suite, Michel Foucher pose la géohistoire de l’isthme Baltique-mer Noire comme querelle entre Moscou et Kiev, l’Ukraine était une terre convoitée, disputée et partagée pendant des siècles entre les puissances voisines : empire russe, grand-duché de Lituanie, royaume de Pologne, royaume de Suède et empire ottoman en Crimée et autour de la mer d’Azov, cette terre reste et restera une convoitise géopolitique. Michel Foucher considère la Russie comme empire colonial d’outre-terre, dans sa façon d’expansion territoriale depuis 2014, ce qui est absurde et cocasse, cette comparaison, imposant un héritage occidental à celui d’une Russie au passé tsarisme où Napoléon est venu s’y perdre. Alexandre Soljenitsyne est cité dans cet essai, cet homme amoureux de sa Russie, laissant sa liberté intime vagabondé sur la liberté des Ukrainiens à choisir son indépendance, comme la Russie à devenir un État-nation. Citant un philosophe ukrainien, Volodymyr Yermolenko, sur l’objectif de Vladimir Poutine, la réponse est sans équivoque « Il essaie de rétablir l’union soviétique… ». Vladislav Sourkov pense que l’expansion russe est une obligation de survie, et Henry Kissinger considère l’entendue du territoire russe sur onze fuseaux horaires ne devrait pas avoir peur d’encerclement comme elle peut le faire, lorsque Cuba osa se rapprocher de l’union Soviétique, les États-Unis, ont-ils eu une réaction de sérénité !

Ensuite Michel Foucher à travers différente théorie propose deux scénarios sur la victoire ou la défaite de l’Ukraine, avec son expérience et aussi son appartenance politique limite une véritable réponse impartiale, terminant par ces mots, « Le régime déliquescent du pouvoir personnel poutinien survivrait-il à la catastrophe qu’il aurait provoquée ? », Poutine serait le seul souci, l’OTAN, Volodymyr Zelensky, les États-Unis et les charognards libéraux seraient innocents, voir des moralisateurs de la bonne pensée, regardons notre Monde et toutes ses inégalités, souvenons du passé et de la Grande Guerre.

Michel Foucher avec une approche détaillée, et une documentation fournie expose sa vision du conflit avec un esprit plutôt manichéen où se diffuse la pensée actuelle occidentale avec beaucoup d’aisance, oubliant certain aspect mineure et maitrisant parfaitement la géopolitique de cette région, ce qui est plaisant à lire, avec beaucoup d’information intéressante et nouvelle, surtout celui historique.
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L'honorable collectionneur

À Bovenmeer, un petit village de Belgique flamande (qui était déjà le lieu fictif où se déroulait l’intrigue de la « Débâcle », le premier roman – un coup de maître ! - de Lize Spit), à la fin des années 90, Jimmy, un garçon de onze ans, trompe son ennui et la tristesse causée par le divorce de ses parents, en collectionnant avec passion les flippos, des vignettes offertes dans des paquets de chips. Pour assouvir sa soif de collectionneur, il est prêt à tout, jusqu’à récupérer l’énorme liasse d’argent oubliée par une bourgeoise de passage dans un distributeur automatique… Il voudrait devenir un héros, en acquérant toute la gamme des flippos, voire en réalisant une seconde collection complète, qu’il pourrait offrir à son ami Tristan. Car depuis quelques temps, ce nouveau camarade, réfugié kosovar, bouscule sa routine…
Chargé par la maîtresse d’aider Tristan à apprendre le flamand, Jimmy fait du zèle, en multipliant les attentions à son égard. Fasciné par l’aisance physique de son nouvel ami, la rapidité aussi avec laquelle il acquière les rudiments de la nouvelle langue et s’intègre à la vie du village, il subit une forme d’emprise. Un jour, il apprend que la famille de Tristan est menacée d’expulsion. Mais le jeune réfugié et sa sœur lui confient qu’ils ont un plan qui leur permettrait de rester en Belgique, un plan dans lequel il jouerait lui-même un rôle crucial…
Avec ce récit à l’intrigue sans temps mort, dans lequel la tension s’installe peu à peu, et qui s’achève de manière totalement inattendue, Lise Spit suscite chez son lecteur curiosité, et bientôt angoisse. Mais au-delà de cette lente montée de l’émotion, le plus grand des charmes de ce texte réside dans sa capacité à nous faire pénétrer au profond du cœur d’un enfant, agité par des rêves naïfs d’amitié et de gloire, proie facile pour la pire des mélancolies quand la réalité trahit ses espérances. Et l’on retrouve ainsi ce qui déjà nous avait séduit dans « Débâcle » (actes sud, 2018) et « Je ne suis pas là » (Actes Sud, 2023). Bon, et si vous faisiez vous-mêmes un détour par Bovenmeer ?
(Cerise sur ce gâteau des Flandres : la mère de Jimmy a deux teckels nains, nommés Quick et Flupke… Voici le genre de petits riens qui font les grandes œuvres !)
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Le Bureau des Affaires occultes, tome 1

Un début assez lent, une histoire parallèle antérieure assez nauséabonde et jusqu'au dernier quart du livre difficile à relier au reste. Mais au final, des surprises, de l'action et un dénouement qui se tient.
Tout ça sur fond de prémices de la monarchie de juillet, un morceau d'histoire au final assez peu connu du grand public...
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Better Than the Movies

Je cherchais une romance légère et sans prise de tête, et franchement je n’ai pas été déçue !

Au début, il est vrai qu’on a envie de clairement frapper Liz, elle qui est têtue et qui ne voit que Michael, mais l’histoire donne envie de savoir comment tout ça va finir.

GROS COUP DE CŒUR SUR WES QUI EST INCROYABLE ❤

Le livre, en plus d’être beau avec son jaspage, est tellement bien écrit que j’ai eu l’impression de regarder une série Netflix tout le long, tellement je pouvais m’imaginer les scènes. D’ailleurs, l’histoire me fait beaucoup penser à « À tous les garçons que j’ai aimé ».

Il est vrai qu’il est un peu cliché, mais honnêtement, quand on a envie de lire quelque chose de good vibes, c’est vraiment le livre à choisir ! Le fait qu’il parle aussi de deuil permet de rendre le roman moins lourd.

Je lirais peut-être le second tome (qui est le point de vue de Wes) quand j’aurais besoin de lire quelque chose de frais !
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L'esprit XVIIIè : Savoir-vivre et bonnes manières

Avis assez mitigé pour ce petit livre qui renferme tout un univers de codes et d'étiquettes.
Au début, j’ai trouvé ce livre assez intéressant mais très vite, la structuration de l’ensemble et le contenu m’ont assez perdue et m’ont déçue.
L’ensemble regroupe plusieurs parties de textes piochés à droite et à gauche dans des livres assez célèbres d’époque mais aussi d'autres totalement méconnus. Bien entendu, le vieux français est donc bien mis en avant ici, ce qui ne m’a dérangé en rien, bien au contraire.
J’avoue que pour certaines parties, il faut parfois s’accrocher pour bien tout comprendre.
Niveau contenu, j’aurai aimé y trouver un peu plus de matière autre que de simples extraits juste posés comme ça. Idem pour la mise en page, on ne sait jamais trop si on a changer de sujet ou non, si il s’agit d’un sous-point, si il y en a.
Je pense très sincèrement prendre note du peu qui m’a intéressé dans ce livre et offrir une seconde vie à ce dernier dans une autre bibliothèque où il pourra être apprécié.
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