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EAN : 9782714499806
528 pages
Belfond (01/02/2024)
4.12/5   231 notes
Résumé :
Convoquant tout autant le roman d'anticipation que la littérature de suspense, Sophie Loubière nous offre une plongée fascinante et terrifiante dans un monde rétrofuturiste visionnaire. Une œuvre totale par une grande voix du roman noir français.

La femme, un produit sans grand avenir ?

2224. Depuis le Grand Effondrement de la civilisation fossile et les crises qui ont suivi, l'humanité s'est adaptée. Économiser les ressources, se proté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (87) Voir plus Ajouter une critique
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Comment vais-je pouvoir exprimer tout le bien que je pense de ce roman ?

D'abord, s'il se passe dans le futur, notre monde actuel y est bien présent, ne serait-ce que par l'héritage lourd de nos aberrations de consommation, par la pollution qui semble pérenne deux cent ans après le Grand effondrement de 2050. Des données que nous connaissons très bien, mais qui semblent si difficiles à prendre en compte.

Parmi les conséquences de notre inconséquence, la diminution massive de la natalité et un excès de naissances féminines, en lien avec les perturbateurs endocriniens. La Gouvernance tente de compenser ce déséquilibre en imposant aux femmes « périmées » pour la reproduction, un exil vers des contrées inconnues qu'on leur vend comme un paradis ! le but étant de ne pas nourrir des bouches inutiles...
Cela en dit long sur le statut des femmes qui ne semble pas avec le temps et les leçons du passé s'améliorer.

Mais ce roman n'est pas un simple support à une thèse féministe de plus.

Nous sommes dansun univers dirigé par une instance qui sait cacher son jeu, ce qui lui permet de contrôler dans ses moindres émotions chaque être humain. Un monde aseptisé où la violence semble avoir disparu, où l'on enseigne l'empathie dès le plus jeune âge, où les armes n'existent pas …

Pourtant dans ce monde idéal, pas de repos pour le lecteur qui se retrouve avec deux énigmes à élucider !

C'est donc un tourne-page qui nous fait osciller entre le désir d'en savoir plus et le souhait de rester le plus longtemps possible en compagnie de ces personnages si intéressants.

Merci aux éditions Belfond et à Netgalley.

528 pages Belfond 1er février
#SophieLoubière #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La cinquantaine comme point final de l'existence ? Les femmes obsolètes à partir d'un certain âge ? C'est sur ce principe pour le moins choquant et clivant que s'ouvre le dernier roman de Sophie Loubière, Obsolète. Arrivées à un certain âge, les femmes sont convoquées au Grand Recyclage. Les voilà parties pour une vie loin de la société, pour un avenir dont on ne sait rien. Des rumeurs courent, mais rien de certain : un paradis où elles peuvent se détendre sans plus de responsabilité ? Ou, au contraire, la mort comme dans Soleil vert ? Pendant ce temps, les hommes, moins nombreux sur la planète, sont censés reprendre une compagne afin de fabriquer de nouveaux enfants. Car la population est en baisse, suite aux nombreuses malformations génétiques et aux cas de stérilité.

Malgré quelques réfractaires accrochés à leurs certitudes envers et contre tout, la plupart des gens ont pris conscience des bouleversements climatiques qui agitent notre planète et vont l'agiter pour les années à venir. Les écrivains se sont bien évidemment emparés du sujet et les ouvrages fleurissent qui mettent en scène notre monde après le passage de la catastrophe. Par exemple, Li-Cam, dans Visite, imaginait une société qui vivait dans le respect de la nature parce qu'elle n'avait pas le choix. La récup était obligatoire et le travail solidaire et communautaire la norme. On retrouve ces principes dans le roman de Sophie Loubière. Cette autrice a imaginé un monde extrêmement réfléchi. Un vrai catalogue de pistes possibles pour notre avenir. Depuis la forme des maisons (courbes pour résister aux vents de plus en plus puissants) jusqu'au choix des plantes (résistantes à la chaleur et couvrante pour protéger les humains des rayons de l'astre brûlant) ; de la nécessité de se répartir les tâches du quotidien à la maison comme dans le village à l'obligation de recycler, de réparer (y compris les humains, semble-t-il, mais cela reste à découvrir au fur et à mesure de l'avancée du roman).

D'ailleurs, autant crever de suite l'abcès : c'est ce côté catalogue qui m'a le plus gêné à la lecture d'Obsolète. Étant un lecteur de SF, je connaissais pas mal des idées évoquées, des solutions proposées. Souvent, donc, je ne les découvrais pas. Aussi, le temps que l'autrice a pris à les exposer, les détailler, de façon très encyclopédique, m'a lassé un peu. Surtout qu'elle l'a fait de façon assez systématique, au début des chapitres, à travers les mots de sa personnage principale. Cela me fait penser (comme la publication dans une collection non spécialisée en SF) que cet ouvrage est destiné avant tout à des lecteurices non habitués au genre. Qui ont donc besoin qu'on leur explique de manière détaillée les tenants et les aboutissants d'un tel état de fait.

Malgré cette réserve, la richesse de la réflexion de Sophie Loubière m'a convaincu. On sent qu'elle a fait des recherches et qu'elle a tenté d'imaginer une Terre en 2224 réaliste. Et je pense qu'elle y a pleinement réussi. Bien sûr, on peut choisir la voie apocalyptique, dans laquelle l'humanité n'a pas su construire des solutions viables face aux changements brutaux. Mais on peut aussi, comme elle, comme aussi Émilie Querbalec (Les Sentiers de Recouvrance), Li-Cam donc (Visite) ou Elisa Beiram (Le Premier jour de paix), imaginer des visions plus positives. Où, malgré le choc, l'effondrement des nos sociétés, la chute de nos civilisations face au choc des forces naturelles, les êtres humains ont su remonter la pente et tenir compte de nos erreurs. Bien sûr, cela impose de glisser sur la terreur induite par la chute, sur les millions de morts que l'autrice évoque rapidement.

Autre point très fréquent dans la littérature de genre actuellement (et dans la vie de tous les jours, en tout cas, si l'on écoute, lit les médias), l'avènement de l'I.A. Comme d'autres auteurs français récemment (Christopher Bouix dans Alfie ou Pierre Raufast dans La Tragédie de l'Orque et dans le Système de la Tortue), Sophie Loubière a choisi de la localiser dans une boite, comme les Alexa et autres « assistants numériques ». On y retrouve cette boite qui répond à toutes les questions. Y compris celles des enfants, le soir, dans leur chambre. Questions qui semblent naïves mais sont existentielles et leur permettent de se créer une représentation du monde, puisque les réponse remplacent ou complètent celles que fournissent les parents. D'où son importance capitale, malgré son côté discret et fondu dans le décor.

Enfin, la place de la femme est évidemment interrogée dans ce roman. Tout tourne autour de leur future disparition de la société. Dès leurs premières minutes, les jeunes filles sont conditionnées à accepter ce sacrifice. Dès les premières heures, on leur apprend à rester à leur place. À vivre pleinement, certes, mais en sachant qu'elles ont une date de péremption, une limite fixée d'avance. Cela interroge nécessairement. Certes, la Terre compte davantage de femmes que d'hommes. Mais cette mesure est-elle réellement nécessaire ? Et s'il faut faire quelque chose, ce choix est-il le bon ? Car il est prodigieusement inhumain et injuste. Tant pour les femmes qui disparaissent (on sait ce qu'elles deviennent en fin de roman, rassurez-vous) que pour les hommes qui doivent oublier une longue vie commune pour en créer, sur injonction, une nouvelle (vous me direz, certains ne se gênent pas de nos jours pour le faire sans en recevoir l'ordre, abandonnant épouse et enfants au profit d'une jeune conquête…). Obsolète pose la question, offre des éléments de réponse. Mais c'est à nous, lecteurices, de faire nos propres choix. D'imaginer ce qui serait le mieux. Et c'est ce que j'ai apprécié dans ce roman.

Obsolète est un récit d'une grande richesse, un peu comme une grande synthèse de là où nous en sommes dans notre projection vers l'avenir. Vers ce que nous pourrons faire dans ce monde qui se réchauffe, où les évènements climatiques violents se multiplient et où, pour l'instant, on regarde ailleurs en espérant que cela s'arrange tout seul ou qu'un génie trouve une solution technologique miracle (compréhensible, mais déprimant). Dans ce texte où la météo est, comme chez les Romantiques du XIXe, en accord avec les sentiments des personnages, l'humanité se débat avec constance contre l'extinction. Les questions se multiplient, des réponses sont apportées, d'autres sont en devenir. Une lecture importante en ce début d'année.
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Dans une société actuelle conformiste, où éditeurs et auteurs ont de plus en plus tendance à rester dans leur même moule, qu'il est plaisant de voir une autrice reconnue sortir du cadre. Sophie Loubière n'est pas du genre à simplement répéter ses gammes, Obsolète en est une preuve éclatante.

Elle qui a fait une bonne partie de sa carrière dans le roman noir s'essaye à l'anticipation. Un genre différent, certes, mais toujours avec le talent et l'exigence qu'on lui connaît.

L'étonnement premier passé, on est vite happé par ce nouvel environnement. Si loin, si proche. Deux cent ans en avant, en 2224, à la découverte d'un monde qui se reconstruit.

Le Grand Effondrement de la civilisation fossile est passé par là, l'humanité a failli disparaître, avant de se stabiliser, bien loin des milliards d'humains actuels.

Vous vous dites d'emblée : ces histoires ont été racontées déjà maintes et maintes fois, à décrire un monde post-apocalyptique. Détrompez-vous. Non seulement l'autrice n'est pas tombée dans la facilité, mais elle a pensé et construit son univers dystopique sans jamais tomber dans les excès et la caricature, sans surjouer le catastrophisme à tout-va.

Ce monde d'après fait suite à nombre de douleurs. Mais il semble serein et stabilisé après les catastrophes. Empli d'espoir, du moins en apparence.

Des sociétés revenues à l'essentiel, proches d'une nature indomptable mais à laquelle il est possible de s'adapter. Des femmes et des hommes accordés à un monde de pénuries, revenus de l'hyper-consommation, détournés des gaspillages et de la dilapidation des ressources.

Un futur adaptatif qui semble serein, sans crime, sans violence. Avec une particularité cependant : le Grand Recyclage. Qui concerne chaque femme à l'arrivée de la cinquantaine.

De manière totalement intégrée dans les esprits, dans les règles de vie, toutes ces femmes partent de leurs foyers, envoyées vers d'autres cieux, dans le calme et l'acceptation.

L'objectif ? Repeupler cette terre pour enrayer l'extinction, ce monde où donner naissance est une complication, surtout à des enfants viables ou non déficients. Des hommes potentiellement encore fertiles qui se remettent en couple avec une femme plus jeune, pour le bien du genre humain. Avec cette idée de recyclage présentée comme un réel privilège.

N'imaginez pas comprendre d'entrée vers quoi l'écrivaine va tendre, ce serait faire injure à ses prétentions. Elle ne nous joue pas un banal remake de Soleil vert.

C'est un récit engagé pour les femmes, mais pas d'un féminisme à deux balles, d'ailleurs les personnages masculins y ont aussi une place de choix. C'est une vision lucide, mais pas un pamphlet écolo déconnecté des humains.

Au XXIIIe siècle, hommes et femmes portent un bracelet implanté très jeune, qui sert à réguler stress et autres émotions fortes. Gage d'une vie quotidienne sereine et sans tension, au risque d'affadir les traits de caractère.

Dans ce monde où tout se recycle, où il est commun d'utiliser encore des appareils antédiluviens, y compris électroniques. C'est autant un principe de vie qu'une nécessité.

Quelle richesse, quel travail, quelle merveille de texte ! Mon enthousiasme pour cette lecture est une bénédiction, tant j'ai été emporté et subjugué par le talent, l'inventivité de ce roman. Touché par la finesse et l'intelligence, transporté par les émotions. Obsolète est un bijou d'une belle profondeur, écrit et raconté avec une subtilité rare, pour bien tenir compte de la fragilité du quotidien.

Un livre différent, pour lequel il ne faut pas s'arrêter à son côté futuriste, se dire qu'il n'est pas fait pour soi. Au contraire, ce splendide et dense roman est matière à réflexions autant qu'une fiction emballante.

Avec une pointe de roman noir, puisqu'il est également question de la mort suspecte de trois enfants. Dans ce monde qui semble paisible mais aussi aseptique, et par certains côtés stérile, c'est un bouleversement inexplicable.

J'ai été fasciné par le travail réalisé par Sophie Loubière pour rendre ce futur crédible. L'autrice a toujours été une bosseuse forcenée, mais ici tout prend une dimension incroyable, chaque détail, chaque concept étant réfléchi et bien intégré dans un roman de 530 pages, varié et surprenant de bout en bout.

J'ai lu nombre de romans d'anticipation, la qualité de celui-ci est à saluer et le fait clairement sortir du lot. Dans une ambiance plutôt rétrofuturiste, franchement bien vue et bien imaginée.

Il ne faut pas s'attendre à un rythme effréné, ce n'est pas le style de ce récit. le roman prend le temps de développer des personnages d'une belle épaisseur, et une intrigue aussi subtile que sensible. Pour nous faire réfléchir sur le monde d'aujourd'hui, ses excès comme la manière dont la ménopause est encore vue comme une mort sociale. Et il est même question d'histoires d'amour.

Mais ce monde imaginé n'est pas si lisse, si tolérant, une sorte d'eusocialité larvée.

Le talent de l'écrivaine éclabousse chaque ligne, éblouie chaque paragraphe, d'une écriture aussi soignée qu'expressive. Où elle s'amuse avec les styles, utilise différentes plumes selon les passages, les personnages ou les idées développées. C'est aussi ludique qu'incroyablement fécond.

Quant à savoir ce que deviennent les femmes mûres lorsqu'elles quittent leurs foyers, la surprise sera de mise, croyez-moi.

Dans ce monde de demain où tout se recycle, Obsolète arrive à proposer du neuf. Sophie Loubière ne fait jamais les choses à moitié, et sa dystopie est un miracle, le genre de texte visionnaire, d'une beauté et d'une profondeur qu'on ne rencontre que peu. de quoi marquer le gros lecteur que je suis, de manière indélébile.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Nous sommes en 2224. Après le Grand Effondrement, la civilisation que nous connaissons aujourd'hui n'est plus. Une des préoccupations majeures de la nouvelle société, c'est de tenter de survivre au mieux malgré les ravages d'un terrible réchauffement climatique, et ce, avec très peu d'énergies fossiles. Pour y arriver, on recycle presque tout. Il est logique que cette société modèle dans ses pratiques énergétiques ait aussi éradiqué toutes formes de violences : plus de meurtres, plus de racisme, en bref, plus de violences physiques, psychologiques ni sexuelles. La société s'est transformée : beaucoup d'hommes et de femmes sont devenus stériles et la baisse drastique le la population demande des ajustements. Pour tenter de conserver un ratio acceptable dans la population, à 50 ans, les femmes sont « retirées ». Ainsi les hommes capables de se reproduire pourront féconder une femme plus jeune. Mais ce Grand Recyclage, qu'est-ce que c'est exactement ? où vont les femmes qui ne peuvent plus se reproduire ? Eh bien, Maya, une IA extrêmement performante et incroyablement compétente, promet à toutes les Retirées un avenir radieux, une vie idyllique dans le domaine des Hautes-Plaines… Vraiment ?
***
La narratrice des chapitres en italique, les seuls numérotés, s'appelle Rachel. Elle est sur le point d'être retirée et se pose forcément beaucoup de questions. Elle commence à nous raconter son enfance, sa soeur autiste, son père Charlus, qui a eu des jumeaux avec sa troisième compagne, Keen, son compagnon, leurs enfants Neo et Sky. Elle nous apprend aussi assez rapidement que, si on veut, on peut se retirer avant l'heure volontairement, et choisir un suicide assisté. C'est ce qu'à fait Marie, sa mère, en toute conscience. Tous portent un BMH, un Bracelet Modérateur d'Humeur dont le petit écran leur donne des renseignements sur les émotions qu'ils éprouvent et qui prend en charge leur modération… On suivra Rachel dans ses souvenirs, pas toujours chronologiques, puis nous l'accompagnerons au présent et nous partagerons ce qu'elle est en train de vivre.
***
En choisissant les titres des six parties de ce roman d'anticipation doublé d'une enquête sur des meurtres, Sophie Loubière nous raconte déjà une histoire : Conditionner, Retirer, Collecter, Trier, Réduire, Recycler… Je ne sais plus où j'ai lu qu'une dystopie, c'était somme toute une utopie entièrement réalisée. Voilà une définition qui semble parfaitement convenir à Obsolète : une société en apparence idéale, où tout a été pensé pour une vie en collectivité, un bonheur sans nuage au sein d'une communauté altruiste et bienveillante. C'était le projet de départ qui, réalisé, ne s'apparente guère au monde parfait dont les humains avaient rêvé. Obsolète est à mon avis un bon roman qui pose des questions essentielles et qui met en lumière les terribles résultats de nos aveuglements contemporains. Sophie Loubière s'attache à traiter de nombreux thèmes (trop sans doute)  scolarité et mentorat, vie familiale, supériorité du collectif sur le particulier, etc. Ce qui m'a le plus intéressée, c'est la vision volontairement tendancieuse du rôle des femmes. L'autrice ne cesse de souligner les contradictions entre ce que la société impose à ces femmes : faire comme si elles étaient libres et agissaient par choix pour le bien de la collectivité, alors qu'elles sont formatées pour suivre une voie toute tracée, finalement un peu comme dans les années cinquante. Les costumes conçus par Charlus concrétisent cet incroyable retour en arrière… Si j'ai bien aimé ce roman, je regrette de nombreuses longueurs, des passages extrêmement détaillés qui n'étaient pas nécessaires à la compréhension et qui viennent souvent casser le rythme de la narration.

[Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE]
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L'opération Masse critique Mauvais Genre de Babelio est mon fournisseur officiel de bonne came.

C'est en effet bien grâce à cette opération et aux éditions Belfond Noir que j'ai pu lire ce roman époustouflant que je n'ai pas lâché une fois commencé.

Attirée par les très bonnes critiques qui commencaient à fleurir sur le site et intriguée aussi par ce recyclage pour les femmes de cinquante ans, me sentant concernée en quelque sorte étant pile (presque 51 ans pffff) dans l'âge ... critique ....

525 pages pour un beau livre broché à la couverture "Pop art" de Marion Tigréat qui au fond n'a pas vraiment de lien avec l'histoire de ce livre. Mais qui accroche bien le regard !

Roman d'anticipation, plus 200 ans au compteur de notre bonne vieille terre et Sophie Loubière plante là son décor dans ce monde que l'on ressent tout à fait plausible. L'auteure opère par ce biais un constat sur les dérives de notre société actuelle et c'est très bien fait et documenté.

Réchauffement climatique, catastrophes en tout genres, explosion d'une civilisation ultra consommatrice et terriblement insconsciente de ses impacts néfastes....

L'auteur sait parfaitement bien mettre en place ce monde futuriste et le décrire.

L'idée de ce déséquilibre entre les deux sexes avec trop de femmes et pas assez d'hommes, va permettre à l'auteure de placer son grand recyclage nécessaire pour les femmes de 50 ans.

L'un des personnages principaux et une femme justement, Rachel, on va la suivre tout au long de l'histoire depuis son départ programmé jusqu'à la fin ...Fin dont je vous laisserai la découverte.

Le livre est composé en quelque sorte de deux processus narratifs : On a Rachel qui se raconte, dans des chapitres numérotés et écrit en italique et on a tous les personnages du livre avec un narrateur omniscient, chapitres non numérotés.

Les hommes sont bien présents dans ce livre, ceux qui perdent leurs femmes dans ce grand recyclage.

Il y a Keen, l'archéologue le mari de Rachel et John le technicien réparateur mari d'Hasna.

A l'intérieur de ce roman d'anticipation aux allures de contes à la "Barjavel", l'auteure place une enquête au coeur de son livre. Un drame est survenu dans cette communauté paisible où la violence n'existe pas et où toutes les émotions sont contrôlées par les BHM (bracelet modérateur d'humeur) individuels.

Keen et John sont désormais bien seuls et ils vont avoir à coeur de résoudre l'énigme de ce drame. (Je ne vous raconte pas tout c'est bien de découvrir).

Et ce grand recyclage, Sophie Loubière nous le fait vivre de l'intérieur avec ces femmes mais également auprès de ceux qui restent : maris, conjoints, pères, enfants, amis.

Ce grand recylcage résonne comme une purge. Ce qui est décrit par La gouvernance comme formidable l'est-il vraiment ?

Quel sort est réservé à ces femmes, ces amantes, ces mères qui ne sont pas si obsolètes ...

Quant à vous, n'hésitez pas !

N'ayez pas peur la gouvernance territoriale gère tout !

Rejoignez ce futur pas si éloigné que ça, empruntez la navette du grand recyclage et accompagnez Keen et John dans leur quête de réponses

Une lecture que j'ai vraiment appréciée pour sa grande richesse et son originalité

Une belle découverte de cette auteure qui n'est pas partie pour le grand recyclage et continuera je l'espère à nous raconter de belles et interessantes histoires.

Merci encore à Babelio et au Editions Belfond Noir

et bien sur à Sophie Loubière pour cette lecture 5 étoiles !

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critiques presse (2)
LeFigaro
12 avril 2024
Un formidable roman d'anticipation qui pose de profondes questions sur l'Homme et la Nature, notre soif de sang, de mythes et d'idoles.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Liberation
02 février 2024
Le nouveau roman de Sophie Loubière se projette dans un monde qui pratique le Grand Recyclage des femmes. Dès l'âge de 50 ans, celles-ci sont remplacées par un modèle plus jeune et plus fertile.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Qui pour entendre ce que la Terre murmure, ce qui se dit dans les profondeurs des océans ? Tête baissée sur leur smartphone, à la verticale de leur nombril, beaucoup de gens oubliaient qu'ils pouvaient encore agir. Nos ancêtres pour la plupart, étaient les témoins aveugles de leur propre déchéance.
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- Tu sais le Grand Recyclage n'est pas une invention du siècle dernier. La ménopause a longtemps été considée comme une mort sociale et un déclin biologique annoncé.
C'est "l'âge critique des femmes" tel qu'il est décrit au XIXème siècle, "qui met fin à la vie tout court."
Attribuer un discours négatif à notre corps et à notre physiologie. Nous invisibiliser.
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Un accès au buffet de la vie, à volonté. La petite marche arrière dans le passé qui ne coûtait rien - ou si peu.
En restaurant des cellules endommagées ou en les remplaçant, la vieillesse, ce maudit fléau, n'était plus une fatalité mais une pathologie.
Il est dommage qu'à cette époque si largement pourvue de talentueux professeurs, personne n'ait songer à inventer pour la planète un traitement antipollution avec effet lifting.
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Comme on relance un ordinateur après une mise à jour, on comptait sur eux pour redémarrer leur vie en deux temps, trois mouveents.
On oubliait juste un détail en rapprt avec l'échelle du temps : ces hommes étaient aussi des fils, des petits-fils et des arrière-petits-fils. Comme mon père.
Nous sommes de glaise. malléables et protéiformes. Asséchez nos coeurs, et nous nous briserons tel du verre.
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Partout où était l'argent, on fabriquait des centenaires. Réinitialiser une cellule de peau chez un septuagénaire c'était comme utiliser une ardoise magique.
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Videos de Sophie Loubière (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sophie Loubière
À l'occasion de la 20ème édition du festival "Quais du Polar" à Lyon, Sophie Loubiere vous présente son ouvrage "Obsolète" aux éditions Belfond Noir.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3028730/sophie-loubiere-obsolete
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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