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EAN : 9782889730476
416 pages
Rosie & Wolfe (27/02/2024)
  Existe en édition audio
4.14/5   2069 notes
Résumé :
Braquage à Genève, 2 juillet 2022, deux malfaiteurs sont sur le point de dévaliser une grande bijouterie de Genève. Mais ce braquage est loin d'être un banal fait divers...

Vingt jours plus tôt, dans une banlieue cossue des rives du lac Léman, Sophie Braun s'apprête à fêter ses quarante ans. La vie lui sourit. Elle habite avec sa famille dans une magnifique villa bordée par la forêt. Mais son monde idyllique commence à vaciller.
Son mari est em... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (274) Voir plus Ajouter une critique
4,14

sur 2069 notes
J'avais vraiment hésité , avant de me lancer, la lecture de ce roman de de 400 pages. le précédent ne m'avait pas transportée plus que cela. Restons optimiste, le livre est devant moi , je le prend et la haut miracle, impossible de le lâcher. Je l'ai englouti, avalé, dévoré, pas le temps de le déguster. .Une histoire qui va à cent à l'heure, un rythme intense qui monte crescendo; une intrigue , Un suspens haletant, palpitant . L'auteur nous promène, nous ballade, se joue de nous, avec une grande jubilation. Une histoire à multiples rebondissements, entre le passé et le présent, où veut il nous emmener. Impossible de le savoir, l'auteur est le seul maitre ,lui seul connait l'aboutissements. Une histoire hors norme , des personnages atypiques, on s'attache à eux. Un thriller psychologique qui met nos neurones à rude épreuve. Il parsème des indices qui vont s'imbriquer tel un puzzle au fur et à mesure de la lecture .L'auteur plante le décor dans sa quatrième de couverture .Il nous tient en haleine dés le début , une bombe a retardement qui va exploser , un véritable feux d'artifice au dénouement final, une fin totalement imprévisible. Une histoire qui m'a pris au tripes, qui m'a littéralement scotchée, m'a donné la chair de poule, je me suis prise une grosse claque, un véritable uppercut, impossible de sortir indemne d'un tel récit. Une histoire qui est ancrée en moi, pour un bon moment. Emotion, suspens garantis. A lire de toute urgence.
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Deux ans après « L'affaire Alaska Sanders », Joël DickerLa Vérité sur l'affaire Harry Quebert », « La Disparition de Stéphanie Mailer », « L'énigme de la chambre 622 ») étale déjà son septième roman dans les vitrines de quasiment toutes les librairies.

Dès le prologue, l'auteur nous plonge en plein braquage en compagnie de « La Cagoule » et de « La Casquette », qui disposent d'exactement sept minutes pour perpétrer ce hold-up parfaitement huilé. Cueilli d'entrée, le lecteur se laisse de nouveau surprendre après seulement quelques pages, lorsque Joël Dicker interrompt le braquage pour revenir 20 jours en arrière, en compagnie de deux couples que tout sépare. Deuxième compte à rebours… la machine est lancée… des centaines de milliers de lecteurs seront tenus en haleine jusqu'à la dernière page !

Le braquage fait donc office de carotte, véritable point d'orgue de cette minuterie suisse qui nous pousse à tourner les 400 pages de ce nouveau roman qui invite finalement surtout à suivre les pas de Sophie et Arpad, qui vivent dans une « maison de verre » en bordure de forêt dans une banlieue huppée de Genève, et de leur voisins, Karine et Greg, qui habitent dans un endroit bien plus modeste, d'ailleurs surnommé « la verrue » tellement il fait tâche dans les environs.

Les allers-retours s'enchaînent, le lecteur passe d'un couple à l'autre, l'auteur jongle avec le passé, le présent et le futur, s'installe en véritable maître du temps, distribue savamment toutes les pièces de son puzzle. Au fil de chapitres particulièrement courts, il dévoile progressivement la vérité qui se dissimule derrière les apparences, divulguant les secrets des uns et des autres, sans jamais perdre de vue ce diabolique compte à rebours qui nous rapproche indéniablement du dénouement.

Délaissant Marcus Goldman, son personnage fétiche, et plantant son récit de ce côté-ci de l'Atlantique, Joël Dicker propose un thriller diablement efficace, mêlant jalousie, voyeurisme et banditisme, toujours dans ce style d'une sobriété bigrement efficace, qui tient en haleine de la première à la dernière page. Une pauvreté au niveau du style qui ne manquera pas d'agacer les puristes, mais une maîtrise de la construction qui continue de séduire les foules…moi compris !

Un excellent Joël Dicker !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je crois que Dicker n'est pas un auteur pour moi.
J'avais détesté la vérité sur l'affaire Harry Quebert et je m'étais promis de retenter avec l'auteur.

C'est donc chose faite... C'était mieux mais quand même pas très concluant.

Le début de l'histoire était prometteur, mais je me suis vite ennuyée.
En fait très sincèrement ses histoires de sexes, de voyeurisme m'ennuient de profondément.
Je trouve aussi que le rythme de la narration est assez lente... Allez allons dans le stéréotype : avec les Suisses c'est normal !!
Dans mon très jeune temps j'ai été frontalière en Suisse... Mon chef d'atelier était Suisse... On s'amusait a le chronométrer quand il traversait l'atelier. Il a très clairement gagné la médaille de la lenteur pour notre plus grand plaisir... A côté de ça c'était un chef génial et très humain.
.
Revenons au bouquin. Et pourtant les avis Babelio sont plutôt très positifs.
Et au vu du succès de Dicker je ne vois que la solution que nous ne sommes pas fait l'un pour l'autre.
L'auteur fera son chemin et moi de mien.

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Greg et Karine Liégean vivent dans un petit lotissement modeste au sein de la très chic ville de Cologny, à côté de Genève, ils ont deux enfants et leur couple n'est pas au mieux de sa forme. Ils font la connaissance de leurs riches voisins, Arpad et Sophie Braun, qui ont eux aussi deux enfants mais s'entendent à merveille, vivent dans une magnifique maison d'architecte en verre et avec qui, malgré la différence sociale, ils sympathisent. Mais Greg est si fasciné par Sophie qu'il joue les voyeurs, notamment le matin en allant faire son jogging avec son chien. Il se poste dans les bois à la lisière de la maison de Sophie et l'observe. Un jour, l'écran du téléphone de Greg s'illumine alors qu'il est à son poste d'observation, ce qui attire l'oeil de Sophie et il manque de se faire prendre… ● de Joël Dicker, j'avais lu, comme beaucoup, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, qui m'avait bien plu malgré son style aux allures de mauvaise traduction de l'américain. J'avais aussi lu le précédent, Les Derniers Jours de nos pères, un ouvrage plaisant dans lequel il n'avait pas encore trouvé sa manière, et le suivant, le Livre des Baltimore, que j'avais beaucoup moins aimé. Quant à La Disparition de Stephanie Mailer, il m'est carrément tombé des mains. ● Mais je dois dire qu'avec cet Animal sauvage, je renoue avec grand plaisir avec cet auteur très imaginatif. S'il est certain qu'il n'est pas un grand styliste, j'ai cependant trouvé qu'il avait nettement amélioré son style dans ce nouvel ouvrage ; il n'y a plus d'expression lourdingues ni (presque) de fautes de syntaxe. le style est au service de l'intrigue ; clair, il est loin d'être désagréable. ● le plaisir qu'on ressent à la lecture de ce roman est celui de se faire manipuler avec brio. Il faut avouer qu'on ne voit pas du tout arriver les retournements de situation qui nous cueillent, tout simplement. ● le livre donne aussi l'occasion à Joël Dicker d'écrire et d'insérer une façon de nouvelle italienne du début du XXe siècle, avec un clin d'oeil au Guépard de Visconti. ● Les personnages ont tous des secrets qui nous sont révélés peu à peu, notamment grâce à la construction du récit, faite de multiples retours en arrière, construction extrêmement habile et exécutée avec une précision d'horloger. ● Une fois qu'on est lancé dans ce roman, on ne peut plus s'arrêter, c'est très prenant et très divertissant.
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Quel rapport peut-il y avoir entre un braquage dans une bijouterie de Genève et un couple qui vit dans une luxueuse maison d'architecte au bord du lac Léman ?
Joel Dicker avec des allers-retours entre passé et présent construit un récit original, façon puzzle dont les différents éléments se révèlent au fur et à mesure des pages. Chaque chapitre est un compte à rebours infernal.
Si ce roman n'est pas un coup de coeur, je l'ai lu avec plaisir.
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critiques presse (14)
Bibliobs
09 avril 2024
Sa matière première, c’est le temps, que Joël Dicker tord à la façon de Dali. On avance, on recule. On s’y perd complètement et on éprouve enfin le « temps perdu ». Est-ce un hasard sachant que Bernard de Fallois, l’éditeur auquel Dicker doit tout, était un grand proustien ? On le craint. Et est-ce un hasard si un détestable personnage du roman, nouveau riche et magouilleur, se prénomme Bernard ? On l’espère.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeDevoir
08 avril 2024
Utilisant sa recette habituelle tout en évitant certains ingrédients, Joël Dicker livre un de ses meilleurs romans.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeJournaldeQuebec
08 avril 2024
Joël Dicker propose un suspense psychologique décapant, bâti autour d'un braquage de banque, dans son nouveau roman.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeSoir
19 mars 2024
Genève et ses environs servent de cadre au nouveau roman à l’intrigue parfaitement calibrée de Joël Dicker. Prétexte tout trouvé pour un plaidoyer sur l’importance de la lecture.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaLibreBelgique
18 mars 2024
L'écrivain genevois oublie l'intrigue criminelle pour tirer le fil rouge d'un braquage annoncé dans un thriller moins long que les précédents.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
04 mars 2024
Une fois de plus, Joël Dicker ne nous lâche pas, et on se laisse prendre en otage, consentants certes, de cette histoire.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LePoint
04 mars 2024
Dicker, lui, reste sur sa ligne de tisseur de mystères épais, portés par un sens de l'action trépidante.
Lire la critique sur le site : LePoint
OuestFrance
04 mars 2024
Dans son septième roman, Un animal sauvage, l’auteur suisse s’attaque au paraître qui habille nos relations sociales. Avec à la clef un jeu de passe-passe intriguant, malin, qui tient ses promesses.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LeFigaro
29 février 2024
Un Animal sauvage commence de la façon la plus raffinée qui soit […] il s’agit pour l’auteur de produire une fresque, semblable à une toile de Hopper, que le lecteur aura loisir de contempler avant que tout se dégrade.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
29 février 2024
Il manque à l’auteur de laisser sa plume courir sur le papier pour composer un livre qui ait une personnalité. Au lieu de cela, on parcourt une histoire racontée dans un style qui ne s’aventure guère au-delà du sujet-verbe-complément.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaTribuneDeGeneve
28 février 2024
L’impression d’un roman en compte à rebours, construit façon machine infernale, chapitres courts comme autant de sprints vers chaque pièce du puzzle. On n’est donc pas surpris d’avoir lu cela presque en courant, d’avoir voulu savoir quoi ou qui était l’«animal sauvage» qui donne titre à son nouveau roman.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LesEchos
27 février 2024
Bien plus court que ses pavés précédents, « Un animal sauvage » n'en est pas moins totalement addictif. En orfèvre de la construction, l'auteur de « La Vérité sur l'affaire Harry Quebert » prend un malin plaisir à nous mener en bateau.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LaTribuneDeGeneve
27 février 2024
Un roman resserré, qui raconte un braquage chez lui, à Genève. Un thriller à la mécanique diablement efficace.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Elle
11 janvier 2024
Baptisé « Un animal sauvage », l’ouvrage de 400 pages aux allures de polar conjugué à un thriller psychologique haletant devrait captiver les fans de Joël Dicker – à l’image de ses précédents succès.
Lire la critique sur le site : Elle
Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Ma Panthère, tu n’es pas faite pour cette vie en cage. Tu t’y es accoutumée, comme un animal dans un zoo. Mais ta routine et ton quotidien sont des barreaux. Ton bonheur est une illusion. N’oublie pas le juste rappel de Viscontini. Viens avec moi, je veux te faire goûter encore à la liberté. Je t’aime
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(Les premières pages du livre)
Les faits
Le 2 juillet 2022, à Genève, un braquage retentissant défraya la chronique.
Ce livre raconte l’histoire de ce hold-up.

PROLOGUE.
Le jour du braquage.
Samedi 2 juillet 2022
9 heures 30.

Les deux braqueurs venaient de pénétrer simultanément dans la bijouterie par deux accès différents.
Le premier par l’entrée principale, comme un client ordinaire. Sa tenue élégante avait donné le change à l’agent de sécurité, la casquette et les lunettes de soleil étant de mise en ce mois de juillet.
L’autre, encagoulé, était passé par l’entrée de service, forçant une employée à lui ouvrir la porte sous la menace d’un fusil à canon scié.
Rien n’avait été laissé au hasard : ils avaient eu accès aux plans du magasin, aux horaires du personnel.
Une fois à l’intérieur, la Cagoule avait attaché l’employée dans l’arrière-boutique et avait rapidement rejoint son complice. La Casquette, dès qu’il l’avait aperçu, avait brandi le revolver qu’il gardait à la ceinture et s’était mis à hurler : « C’est un braquage, personne ne bouge ! » Puis il avait sorti un chronomètre de sa poche et l’avait enclenché.
Ils disposaient exactement de 7 minutes.

PREMIÈRE PARTIE.
Les jours qui précédèrent son anniversaire

Chapitre 1.
20 jours avant le braquage
→ Dimanche 12 juin 2022
Lundi 13 juin
Mardi 14 juin
Mercredi 15 juin
Jeudi 16 juin
Vendredi 17 juin
Samedi 18 juin (Week-end à St-Tropez)
Dimanche 19 juin (Week-end à St-Tropez)
Lundi 20 juin (anniversaire de Sophie)

C’était une maison moderne. Un grand cube, tout en verre, qui se dressait au milieu d’un jardin impeccable, avec piscine et grande terrasse. La propriété était entourée par la forêt. L’endroit était une oasis, un petit paradis secret à l’abri des regards, auquel on accédait par un chemin privé. À l’image de leur maison, ceux qui vivaient ici faisaient rêver : Arpad et Sophie Braun étaient le couple idéal et les parents comblés de deux enfants merveilleux.
Ce matin-là, Sophie ouvrit les yeux à 6 heures pile. Depuis quelque temps, elle se réveillait systématiquement à la même heure. À côté d’elle, Arpad, son mari, était plongé dans un sommeil profond. C’était dimanche, elle aurait voulu dormir encore un peu. Elle se retourna dans le lit, sans succès. Finalement, elle se leva discrètement, passa une robe de chambre et descendit à la cuisine pour se faire un café. Elle allait avoir quarante ans dans une semaine et n’avait jamais été aussi belle.
Depuis l’orée des bois, on voyait parfaitement l’intérieur du cube de verre. Un homme, qui se savait invisible dans ses vêtements de sport sombres, était accroupi derrière un tronc, les yeux rivés sur Sophie, dans sa cuisine.
Sophie, son café à la main, observait la lisière de la forêt qui marquait la fin de son jardin. C’était son rituel du matin. Elle embrassait du regard son petit royaume, sans se douter qu’on l’épiait.
À quelques kilomètres de là, au centre de Genève, une Peugeot grise aux plaques françaises roulait sur une avenue déserte. Dans le jour naissant, on ne distinguait pas son conducteur à travers le pare-brise. Le véhicule attira l’attention d’une patrouille de police. Des gyrophares bleus illuminèrent les façades des immeubles alentour. Les policiers procédèrent au contrôle de la Peugeot et de son conducteur. Tout était en ordre. L’un des policiers demanda au conducteur ce qu’il venait faire à Genève. « Une visite de famille », répondit-il. Les policiers, visiblement satisfaits, repartirent. Le conducteur se félicita de cette voiture d’occasion, achetée à très bon prix et surtout en toute légalité. C’était le meilleur moyen de passer inaperçu.
Sophie, à la fenêtre, continuait d’observer son jardin. Parfois, elle surprenait un renard qui vagabondait sur la pelouse. Il lui était même arrivé de voir un chevreuil. Elle adorait cette maison, acquise avec son mari une année auparavant. Ils vivaient jusqu’alors dans un appartement au cœur de Genève, dans le quartier de Champel. L’idée d’une maison, avec un jardin pour les enfants, leur trottait dans la tête depuis un moment. La hausse des prix de l’immobilier les avait décidés à vendre leur appartement avec une belle plus-value et à se mettre à la recherche d’une maison. Lorsqu’ils avaient visité cette villa d’architecte située dans la commune huppée de Cologny, ils n’avaient pas hésité une seconde. Ils se réveilleraient tous les matins dans ce cadre enchanteur, tout en étant à quatre kilomètres du centre de Genève où ils travaillaient tous les deux. Quelques arrêts de bus, douze minutes de voiture, quinze minutes de vélo électrique pour les bobos, il n’en fallait pas plus pour passer d’un univers à un autre.
L’homme, caché dans les taillis, observait à présent Sophie à l’aide d’une petite paire de jumelles militaires. Il scrutait son corps élancé que dévoilait sa robe de chambre courte et s’arrêta sur le haut de sa cuisse où apparaissait le tatouage d’une panthère.
Quelques dizaines de mètres derrière lui, son chien attendait patiemment, attaché à un arbre. L’animal, couché sur un tapis de feuilles, semblait habitué à cette routine qui durait depuis maintenant plusieurs semaines. Son propriétaire venait ici tous les matins. À l’aube, il s’installait là et observait Sophie à travers les baies vitrées. Les Braun dormaient les stores ouverts, et il voyait tout : il la regardait se lever, descendre dans la cuisine se faire un café et le boire à la fenêtre. Elle était tellement désirable. Il était obnubilé par elle. Obsédé.
Son café bu, Sophie monta à l’étage et rejoignit la chambre conjugale. Elle se déshabilla et se glissa nue dans le lit où son mari dormait encore.
Depuis la forêt, l’homme la regardait avec envie. La réalité se rappela bientôt à lui. Il devait filer, il devait être de retour chez lui avant que Karine et les enfants ne se réveillent.
Il détacha son chien et repartit comme il était venu : en courant. Il prit le chemin forestier, retrouva la route principale et atteignit rapidement le village de Cologny. Il rejoignit un petit bloc de maisons mitoyennes. Un groupe d’habitations identiques, une résidence bon marché pour familles de la classe moyenne, qui avait fait jaser dans cette commune chic habituée aux villas de luxe.
En franchissant la porte de chez lui, il entendit sa femme l’appeler :
— Greg ? C’est toi ?
Il trouva Karine dans le salon, en train de lire tout en buvant son thé. Les enfants dormaient encore.
— Déjà debout, ma chérie ? s’étonna-t-il, jouant faussement le détachement.
— Je t’ai entendu te lever et je n’ai pas réussi à me rendormir.
— Désolé, je ne voulais pas te réveiller. Je suis allé courir avec le chien.
Greg, qui n’avait que Sophie en tête, rejoignit sa femme sur le canapé et se colla contre elle. Mais Karine n’était visiblement pas d’humeur à ça.
— Arrête, Greg, les enfants vont se réveiller. Pour une fois que je peux bouquiner tranquille.
Greg, déconfit, monta à l’étage prendre sa douche dans la salle de bains attenante à leur chambre à coucher. Il resta un long moment sous le jet d’eau tiède. Ses escapades matinales pourraient lui coûter cher si on le découvrait. Il risquait son boulot. Karine le quitterait. Lui-même éprouvait de la honte à épier ainsi une femme chez elle. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. C’était tout le problème.
Sa fascination pour Sophie avait commencé un mois plus tôt, au cours d’une soirée donnée chez les Braun. Depuis ce soir-là, il n’était plus le même.
*

Un mois plus tôt.
Samedi 14 mai 2022.

Greg et Karine auraient pu venir à pied, mais le temps maussade les avait incités à prendre la voiture. Depuis chez eux, le trajet dura à peine trois minutes. De leur maison, ils remontèrent la route de la Capite puis, en suivant l’indication du GPS, ils bifurquèrent sur le petit chemin privé bordé par les bois, qui menait à la maison des Braun.
— C’est fou, releva Greg en découvrant le trajet, je viens souvent courir par ici avec le chien, mais je ne savais même pas qu’il y avait une maison au bout de ce chemin.
C’était la première fois qu’ils venaient chez Sophie et Arpad. L’occasion était une fête organisée pour le quarantième anniversaire d’Arpad. À en juger par les nombreuses voitures garées le long du chemin, il y avait déjà du monde. Greg prit l’un des derniers espaces libres du replat herbeux et ils marchèrent en direction du portail laissé ouvert, dont le dessin métallique détonnait dans la végétation environnante.
Arpad et Greg avaient fait connaissance au club de football local au sein duquel leurs fils, d’âge similaire, jouaient ensemble. Les deux pères de famille faisaient partie de l’équipe des bénévoles en charge de la buvette attenante au terrain de foot qui, les jours de match, permettait de renflouer un peu la caisse du club. Ils avaient rapidement sympathisé.
Karine, elle, ne connaissait pas les Braun. Elle se sentait nerveuse. Elle était facilement mal à l’aise quand elle se trouvait en terrain inconnu. Pour se donner une contenance elle se mit à parler :
— C’est sympa qu’ils nous aient invités.
Greg acquiesça.
— Ils ont invité combien de personnes? demanda-t-elle.
— J’en sais rien.
— Arpad ne te l’a pas dit ?
— Non.
— Mais plutôt une dizaine de personnes ? Une trentaine ? À quoi est-ce que je dois m’attendre ?
— Je ne sais pas. Je ne suis pas le régisseur de la soirée.
— Arpad aurait pu le mentionner au détour d’une conversation.
— Il ne l’a pas fait.
— Vous parlez de quoi quand vous tenez la buvette du club ensemble ?
Greg haussa des épaules :
— Des enfants, de la vie, des banalités… Mais certainement pas des détails de sa fête d’anniversaire.
— En tout cas, dit Karine pour clore cette conversation qui ne menait à rien, c’est sympa qu’ils nous aient invités.
Ils continuèrent de marcher en silence. Il y avait beaucoup de silences entre eux en ce moment. Karine avait la conviction que leur déménagement à Cologny, une année auparavant, ne leur avait pas fait de bien. Jusque-là, ils avaient v
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Le policier s’éloigna de quelques pas pour téléphoner à la centrale. Il demanda à parler à l’inspecteur de permanence de la brigade des cambriolages, rattachée à la police judiciaire. Il se doutait bien que son interlocuteur l’enverrait sur les roses, mais il voulait être irréprochable : on ne savait jamais à quoi s’en tenir avec ces types des quartiers huppés qui connaissaient tous du beau monde et qui n’hésitaient pas à se plaindre en haut lieu lorsqu’ils considéraient ne pas avoir été pris suffisamment au sérieux.
L’inspecteur décrocha et l’agent de police-secours lui fit un rapide exposé des faits.
— Donc, si je résume, tu as quoi ? demanda l’inspecteur.
— Au mieux, une laisse de chien attachée à un arbre sur la voie publique.
— Une laisse attachée à un arbre, tu es sérieux ? Par quel moyen sont-ils entrés dans la maison ?
— Non, personne n’est entré dans la maison, précisa l’agent. Il n’y a pas eu d’effraction.
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Karine se demanda alors si on pouvait admirer et détester quelqu'un pour les mêmes raisons: c'était la définition même de la jalousie.
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Ils étaient tellement heureux de s'être retrouvés qu'ils avaient tous les deux mis de cette parenthèse de trois ans sur le compte d'un malheureux concours de circonstances.
Mais les concours de circonstances sont drapés d'apparences.
Et il faut se méfier des apparences.
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