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EAN : 9782246826415
336 pages
Grasset (30/09/2020)
3.66/5   246 notes
Résumé :
Alec, dessinateur d’âge mûr, et Ève, romancière à succès d’un unique livre mythique, sont les seuls occupants d’un minuscule îlot de la côte atlantique. Ils ne se fréquentent pas, jusqu’au jour où une panne inexplicable de tous les moyens de communication les contraint à sortir de leur jalouse solitude.
Comment s’explique ce black-out ? La planète aurait-elle été victime d’un cataclysme ? Des menaces de conflit nucléaire et de terrorisme à grande échelle plan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 246 notes
Alec Zander, dessinateur de son métier, écoute sa station favorite Atlantic Waves qui émet à partir des Cornouailles. Il habite sur un îlot isolé, que son père avait acheté en partie et n'a qu'une seule voisine Eve Saint-Gilles, romancière, en manque d'inspiration depuis le succès de son premier roman: L'avenir n'habite plus à cette adresse.

Je vis sur une île. Une île minuscule, la plus petite d'un archipel de quatre, appelé « Les Chirons ». le reste de la population vit sur « Gros Chiron » où se trouve la seule agglomération digne de ce nom, Port Atlantique…

…Mon île à moi, la plus modeste, se nomme curieusement Antioche.

Brusquement, la musique est remplacée par un sifflement continu, en deux temps, dont l'intensité monte graduellement puis redescend avec un rythme identique comme un système d'alarme. Plus rien ne fonctionne, plus de réseau, plus de téléphone, black-out total pendant plusieurs heures.

Alec pense à une catastrophe nucléaire car les surenchères entre dictateurs augmentent de manière vertigineuse depuis quelques temps déjà. Il rédige des carnets pour noter ses réflexions au jour le jour sur ce qui est en train de se produire.

Quelques semaines auparavant, un dictateur caucasien avait mis le feu aux poudres, au moins en paroles, et une explosion dans le Maryland, immédiatement qualifiée de nucléaire l'avait plus ou moins étiqueté coupable. le président américain, Howard Milton, avait décidé alors de mettre tous les engins nucléaires sous haute surveillance pour les démanteler.

Pendant le black-out, alors qu'il était en voyage officiel au Chili, le président américain a été plus ou moins pris en otage avec ses collaborateurs par une société qui veut purifier le monde ou du moins empêcher les Grands de ce monde de commettre l'irréparable. Tout le monde pense à la dénucléarisation bien sûr, puisque Milton venait de donner l'ordre de bombarder le site nucléaire du Caucase.

Tout au long du récit Alec Zander va rester en contact avec son vieil ami Moro qui est une proche du président américain, quand les liaisons fonctionnent bien sûr, et on va voir évoluer sa relation avec Eve, mais aussi avec les habitants de la terre proche où il va régulièrement se ravitailler, via le passage du Gouay, en fonction des évènements.

Je n'en dirai pas plus sur ce qui fait la trame du roman, pour ne pas divulgâcher, j'y tiens ; je préfère parler des réflexions d'Amin Maalouf prête à son héros.

A travers ce récit, on va découvrir ce groupe « Les amis d'Empédocle » aux noms évocateurs : le passeur de l'île ami d'Alec s'appelle Agamemnon, celui qui est en relation avec le Président des USA Démosthène, ils semblent venus d'un autre monde, mais lequel ? Qui sont « ces frères inattendus », amis, ennemis, sauveurs ?

Forcément, tout ce qu'on ne connaît pas irrite, angoisse, alors place aux théories fumeuses : complot, anéantissement, fin de civilisation, xénophobie, on est tous l'étranger de quelqu'un n'est-ce pas et ceux qui ne pensent pas comme nous ça nous dérange…

Dans ce roman, Amin Maalouf m'a entraînée dans un domaine où je ne l'attendais pas, au bord de la SF, alors que d'habitude il me fait rêver avec l'Andalousie et la Reconquista, ou sur les pas de Mani, le Moyen-Orient mais une fois de plus j'ai été conquise. Je suis une inconditionnelle, une groupie, certes, mais pas au point d'apprécier aveuglément tout texte émanant de lui et si ce livre ne m'avait pas plu je l'aurais dit.

L'écriture, comme d'habitude, est magique, le style littéraire, une langue comme on aime la retrouver, l'entendre, la lire à haute voix tant elle est belle, l'avoir en bouche comme un bon vin.

Vous l'aurez compris j'ai adoré ce roman et comme toujours dans ces cas-là, je trouve ma chronique médiocre…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman qui fait réfléchir, dernier opus d'un auteur que j'apprécie beaucoup.

#Nosfrèresinattendus #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Dessinateur, Alec a réalisé le rêve de son père en vivant sur l'île dont il se croit l'unique propriétaire jusqu'au jour ou Ève s'installe.
Lorsque toutes les communications tombent en panne, Alec croit en connaître la cause, un conflit menaçait, une bombe nucléaire a donc fini par être lâchée. C'est la seule explication possible même si l'archipel n'a pas été (encore ?) touché.
Attentionné, il rend visite à sa voisine qui partage sa certitude.
Alec se proclame chroniqueur de cette curieuse histoire qu'il relate avec flegme et sang-froid. Grâce aux nouvelles détaillées, précises, mais tardives, fournies par un de ses amis, il a assez de recul pour évaluer la situation ou faire des suppositions.
Ce n'était pas un conflit nucléaire, la réalité est bien plus étrange.
À plusieurs reprises, le narrateur nous fait part de ses craintes, j'aurais préféré qu'il nous montre davantage les conséquences de cette rencontre. Il reste également des questions sans réponse. Dommage.
En revanche, la rencontre de notre civilisation avec une autre est revisitée avec bonheur.

Lien : https://dequoilire.com/nos-f..
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" Les romans naissent des manquements de l'Histoire " Novalis, Les Fragments

Amin Maalouf pour qui j'ai un très grand respect, nous livre ici une réflexion sous forme romanesque sur notre monde, un monde qui souffre et qui s'effondre.


Alec le narrateur vit sur une toute petite île, l'île d'Antioche sur la côte atlantique lorsqu'une tempête fait rage et que tout d'un coup, le monde semble s'arrêter. Coupé de toute communication, Alec se demande si cela est une conséquence d'un accident nucléaire ? Il va finir par connaître la réalité des choses en sortant de chez lui, en rentrant en contact avec son ami aux États-Unis.

Jour après jour, il va nous confier à travers un journal ce qui arrive à ce monde déboussolé, quelle est cette tragédie et son sens qui parvient à notre humanité tout entière.

La force de ce roman c'est qu'il nous livre un espoir, qu'est ce qui pourrait arriver pour que nous retrouvions une force de vie ? Qui est cette peuplade venue de si loin qui souhaite nous faire prendre conscience en apportant une aide nouvelle pour nous libérer ?

Nos frères inattendus est une riche parabole philosophique et politique qui invite à de grandes réflexions sur notre temps.
#Nosfrèresinattendus #NetGalleyFrance
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Dans Les Identités meurtrières, et surtout, crescendo, dans le Dérèglement du monde ainsi que dans le Naufrage des civilisations, Amin Maalouf nous a présenté une analyse aussi lucide que pessimiste de notre humanité contemporaine. Nous devons à le Premier siècle après Béatrice une réflexion alimentée par la fiction également pessimiste d'une éventualité (pas très irréaliste) des conséquences que pourrait avoir la possibilité de prédéterminer le sexe des enfants, dans un contexte viriliste qui mettrait donc en danger « la féminité du monde ». Est-ce à l'inverse de l'optimisme ou bien une forme encore aggravée de pessimisme ce qui ressort de ce roman uchronique, paru en temps de pandémie, dans lequel l'humanité ne doit son salut d'une catastrophe nucléaire à grande échelle, de la prolifération incontrôlée d'armes de destruction globale qu'à l'intervention contestée et clivante d'une population totalement étrangère, dissimulée parmi les gens mais porteuse d'une civilisation infiniment supérieure à la nôtre – aussi bien en termes technologiques qu'éthiques – dont on n'apprendra ni d'où elle vient ni si elle se destine à interagir durablement avec « nous » ?
Nos Frères inattendus possède de nombreuses caractéristiques propres au genre utopique-uchronique : d'abord l'insularité. le narrateur et principal protagoniste, Alec, est un Canadien établi sur un îlot de la côte atlantique française de ses aïeux où il aurait voulu être le seul habitant, alors qu'il se retrouve doté d'une unique voisine, Ève, autrice naguère d'un seul livre à grand succès, qui est encore plus misanthrope et désireuse de solitude que lui. Ses deux contacts avec le monde extérieur – « le Passeur » et son vieil ami Moro devenu intime du président des États-Unis – placent accidentellement ce dessinateur d'âge mûr, perplexe et pas franchement enclin à la spéculation philosophique, en position d'observateur très privilégié de l'intervention des « frères inattendus », qu'il reconnaît par les prénoms grecs antiques qu'ils portent et par leur filiation spirituelle revendiquée d'Empédocle d'Agrigente. Si Alec se fait le chroniqueur de « l'intervention » des Frères, il ne sait se décider à la maudire ou à la bénir, contrairement à Ève, qui est littéralement ressuscitée dès leur apparition qu'elle avait désirée et pronostiquée dans son roman, et dont la position d'intellectuelle lui permet de prendre parti plus nettement. À noter que l'insularité de leur localisation est mise à mal par et durant l'Intervention.
Celle-ci se décline en trois actions, toutes « apocalyptiques » donc utopiques : l'une, ponctuelle, consiste à paralyser un conflit nucléaire imminent, par un black-out planétaire de tous les moyens de communication ; la seconde, dont on ignore presque tout sauf son déroulement pacifique, est une épuration à très vaste échelle des arsenaux et des centres de recherche munis de moyens physiques et bactériologiques capables d'anéantir la vie ; la dernière, qui fait basculer la majorité de l'opinion mondiale en faveur de la « nation intervenante », c'est la mise à la disposition de l'humanité de vaisseaux-hôpitaux capables de guérir quasiment toute maladie et même de ressusciter des victimes d'une mort violente, de manière prodigieuse voire miraculeuse. Nous voyons là l'empreinte des narrations prophétiques judéo-chrétiennes.
D'un point de vue philosophique, ces actions remettent en question la pulsion hégémonique de l'humanité usant de son pouvoir de destruction de la vie, elles questionnent le rapport à l'étranger porteur d'une civilisation supérieure au prix d'une éventuelle domination et d'une certaine « fin du monde », elles remplacent enfin les postulats du virilisme guerrier par une certaine vision de la puissance féminine orientée vers la protection de la vie, le désir du savoir et de l'adaptation, la guérison des maladies, la longévité et l'aspiration à la défense des êtres chers. de fait, tous les personnages féminins du roman : Ève devenue la bien-aimée, la filleule Adrienne, la Première dame des États-Unis, et enfin la souveraine de la « nation intervenante », appelée Électre, paraissent infiniment plus perspicaces, adaptées et moralement avancées que les personnages masculins dont le narrateur et même le « disciple d'Empédocle » qui répond au nom d'Agamemnon-le Passeur, animés par des réticences et des doutes, pusillanimités bien masculines...
La chute du roman unit, comme par effet de miroir, la destinée des personnages principaux à celle de l'humanité, et c'est peut-être elle qui autorise le lecteur à sortit du roman, optimiste ou pessimiste selon son naturel, mais néanmoins avec un certain sentiment d'espérance.
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Merci à Lecteurs.com et aux éditions Grasset de m'avoir permis la lecture de ce bon roman dans le cadre du Cercle Livresque.Alec,un dessinateur a décidé de vivre le rêve de son père en s'installant sur une île de l'archipel des Chirons pour observer plus sereinement le monde ,seulement ,il n'est pas seul sur l'île ,une écrivaine qui,elle, s'est exilée pour fuir ses semblables habite l'autre maison de l'île.Ils ne se côtoient pas jusqu'à ce qu'une panne de réseau les rassemblent ,persuadés de la fin du monde.
Un très bon roman où l'auteur nous questionne sur l'avenir de notre monde.L'écriture est fluide et les personnages attachants.On aimerait que cette fiction se réalise tant le monde d'aujourd'hui est morose et anxiogène.A lire pour s'évader.
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critiques presse (3)
LeFigaro
23 novembre 2020
Avec son dernier roman Nos frères inattendus, une dystopie présentant des similitudes avec la crise qui ravage la planète, l'auteur franco-libanais tire l'alarme mais garde espoir.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
20 novembre 2020
Entre dystopie et conte philosophique, Amin Maalouf imagine, dans un monde proche de l'autodestruction, un sauvetage grâce à la fraternité de quelques-uns.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Lexpress
29 septembre 2020
Avec Nos frères inattendus, l'académicien humaniste imagine notre monde, au bord du cataclysme nucléaire, sauvé par des rescapés d'Athènes.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
3. « Chaque fois qu'une société traditionnelle est entrée en contact avec une autre, plus puissante, plus avancée, une partie de l'humanité a connu une sorte de fin du monde. L'exemple que j'ai constamment à l'esprit, c'est l'irruption des Européens dans les Amériques, à partir de 1492. Mais il y en a d'autres. On pourrait même dire qu'au cours des derniers siècles, la plupart des sociétés non occidentales – celles de l'Inde, de la Chine, du Japon, de l'Orient musulman ou de l'Afrique noire – ont vu leur médecine, et même tout ce qu'elles appelaient "savoir", tomber dans le dédain et dans l'oubli. Seulement, jusqu'ici, ce qu'une de "nos" civilisations perdait en puissance, en créativité, en rayonnement, en prestige, en dignité, c'est une autre de "nos" civilisations qui le récupérait. Jamais, avant ce jour, "notre" humanité tout entière n'avait subi une telle perte de statut. Et jamais, à ma connaissance, même dans le cas des Aztèques, le choc n'a été aussi fulgurant. » (pp. 232-233)
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Les salauds ! les fous ! Ils ont osé faire ça ! Car à l’instant où j’écris ces lignes, j’ai des raisons de croire qu’une tragédie vient de se produire. Non pas une calamité naturelle, mais une apocalypse brutale façonnée de main d’homme. Le cafouillage ultime de notre espèce. Qui conclura nos quelques milliers d’années d’histoire.
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 L’explication de son attitude réside peut-être dans ces mots qu’il allait prononcer plus tard dans la soirée : “Il ne faudrait pas que ces gens attendent de nous ce que nous ne pourrions pas leur donner ! Les pires drames naissent de l’attente déçue.” Ce à quoi Ève répondit de façon imagée que l’insatisfaction était cependant “la monture de l’Histoire”, et que sans elle, on n’avancerait dans aucune direction.
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Jamais, je crois, je ne m'habituerai à la candeur avec laquelle on parle aujourd'hui de certaines choses...Mais par la suite, le vin aidant, chacun de nous trois s'est un peu déshabillé l'âme, sans mise en scène, sans fard, sans pudibonderie, comme si c'était notre ultime rencontre avant la fin des temps.
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Lorsque je me promène la nuit dans les sentiers d'Antioche, j'entends parfois le crissement des coques d'escargot que mes souliers démolissent. Je suis une âme sensible, je trouve ces bestioles attendrissantes, et jamais je n'écraserais délibérément l'une d'elles. Hélas mes bonnes dispositions ne suffisent pas à sauver celles qui se trouvent sur mon chemin. Mes innocentes promenades nocturnes sont pour les escargots des expéditions meurtrières, mes chaussures inoffensives deviennent des instruments de mort. Voilà ce qui arrive lorsqu'un être fragile se trouve sur le chemin d'un être trop puissant pour lui.
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Vidéo de Amin Maalouf
Augustin Trapenard reçoit Amin Maalouf qui vient d'être élu secrétaire perpétuel de l'Académie française pour "Le labyrinthe des égarés L'Occident et ses adversaires" paru aux éditions Grasset. Il nous livre une réflexion sur les oppositions entre les grandes puissances de ce monde et tente de nous expliquer ce qui nous a mené vers une telle situation et ce que nous pouvons faire pour tenter de sortir de cette dynamique à une heure où les conflits nous déchirent. Son constat c'est que nous sommes entrain de rentrer dans une nouvelle phase de l'histoire et nous ne savons pas comment nous en sommes arrivés là, ni où nous allons. Il a tenté de nous livrer des clés de compréhension en étudiant le parcours de quatre pays : Le Japon, la Russie, la Chine et les États-Unis. Son livre témoigne d'une grande inquiétude et d'une passion pour l'histoire qui peut nous enseigner quelque chose sur des erreurs sans cesse reproduites. Le point commun de ces trois premiers pays c'est qu'ils ont tous tenté de s'opposer à l'occident. Les États Unis quant à eux, ont pour particularité de s'être imposé comme "chef de file" de ce bloc occidental.
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