Mon professeur d'arts plastiques disait que si l'on respirait profondément et que l'on imaginât un paysage, on pouvait s'y transporter en esprit. Durant nos longues séances de résistance passive, je m'y entraînai, m'accrochant à mes rêves rouillés durant les périodes de silence. C'est sous la menace d'un fusil que je me laissai aller à tout les espoirs et me permis de formuler des souhaits au plus profond de mon cœur. Komorov s'imaginait qu'il nous torturait. Il ignorait que nous pouvions lui échapper en nous réfugiant dans une zone de calme parfait, une sorte d'île à l'intérieur de nous-mêmes, et que nous y puisions une grande force.
P204
"Si vous saviez la force que vous me donnez... Non la force qui fortifie... Mais la force qui érode... l'érosion, ici, c'est la délivrance..."
Mais alors, dans le métro, cette masse d’individus qui ont les yeux rivés sur leur téléphone portable, ne lisent-ils pas ? Non, ce n’est que du survol. Lire suppose un effort, on lit de toute son âme, en absorbant les pensées exprimées par l’auteur, et on y réfléchit encore après avoir fermé le livre.
À chaque époque son art, à l’art sa liberté.
Ce jour-là, je plantai une semence de haine dans mon cœur, jurant qu'elle deviendrait un arbre gigantesque dont les racines les étrangleraient tous.
P77
Dans ce train de banlieue, nos yeux de géants bondissent d'un jardinet fleuri à un autre.La seule armée printanière est celle des nains de jardin.Nous flottons dans un grand sourire de briques roses et de haies fraîchement taillées.Les chiens ont une niche.Les tours une cheminée. Les parcs une grille.Les banlieusards leur maison.
( Folio, 2010, p.213)
Le lièvre à la moutarde n’est pas franchement mauvais, mais plutôt curieux et fade et c’est exactement ainsi qu’Anna formule la chose.
« C’est particulier », dit-elle, et ne s’en ressert pas moins une deuxième fois. Cela ne m’étonnerait pas que la mère de mon enfant mange tout ce qu’on lui présente.
Tyto alba
Avec nos habitudes singulières, nous regardions les étoiles, serrés l'un contre l'autre comme ça, entre les jambes et tirés en arrière .
Souvenirs immortels d'innocence et sa bouche toujours souriante.
Moment plein de douceur.
Tout simplement ...
C’est beau l’Amour d’antan !
Dans une analyse portant sur les élections européennes de 2014, l'Ifop avait constaté que dans les communes de moins de 1000 habitants, le vote FN variait en moyenne de 3,4 points en fonction de la présence ou de l'absence d'un bureau de poste, la fermeture du bureau accentuant évidemment le vote dit populiste.
Pour ceux de nos responsables politiques qui ne cessent depuis des décennies de faire de « la lutte contre l'extrême droite » l’une de leurs priorites affichées, voilà qui devrait constituer une piste de réflexion et d'action. En résumant et en simplifiant : plus de facteurs, c'est moins d'électeurs RN. L’équation fonctionne aussi avec les écoles, les crèches, les hôpitaux, les lignes ferroviaires, les gares, toutes ces structures indispensables devenues des variables d'ajustement au gré des coupes dans le budget de l'État.
Curieuse politique menée par les partis de gouvernement, supposés raisonnables et responsables, qui nourrit et aggrave les votes contestataires radicaux qu'ils disent vouloir résorber. Mais on sait depuis au moins Pascal que certains hommes chérissent les causes dont ils déplorcnt les effets.
Je crois très dangereux de signifier à un auteur ce qu'il peit et ne peut pas écrire : c'est de la censure. [...] je détesterais vivre dans un monde où l'on imposerait aux gens d'écrire ceci ou cela en raison de la couleur de leur peau. Retournez donc votre argument et voyez ce que ça donne. Est'ce qu'n auteur noir ne peut pas écrire un roman avec un protagoniste blanc ? Et que dire de tous les auteurs qui ont parlé de la Deuxième Guerre mondiale sans l'avoir vécue ? On peut critiquer un livre pour ses qualités littéraires et sa représentation de l'histoire - oui, bien sûr. Mais je ne vois aucune raison pour laquelle je ne devrais pas trqiter ce sujet pour peu que j'accepte de faire le boulot.
Le voyageur en forêt surprend les animaux dans les sous-bois. Qu'il s'arrête, ne serait-ce qu'une heure, c'est lui qui sera surpris.
Les animaux, les arbres, nous observent pour savoir si, en nous, réside un ami. La rencontre, alors, peut avoir lieu.
Pendant La Pluie.
Il pleut:
L'épinard verdoie
Et l'eau ravive la couleur de toute chose;
La brique de l'auberge est plus rose
Et la mousse est plus bleue
Sur le toit.
Et toi, tu bois,
Cher bourgeois
Strasbourgeois
Qu'on voit au travers de la vitre close,
Tu bois en riant un vieux vin de choix
Et ton nez rougeoie.
Nocturne Provincial.
Les bougies sont soufflées
Et sur les toits la lune brille;
La dame du notaire est endormie
Et seuls, quatre officiers d'académie
Font leur manille
Au petit café.
Il serait vraiment sage
De rentrer, je crois:
Je sens que j'ai le nez
Tout gelé de froid;
Un passant attardé se soulage
Au coin de la rue abandonnée.
Hein! est-ce que je m'enrhume?
J'ai le poumon trop délicat
Pour cette brume:
Ah! chère qui restez tranquillement
Derrière vos persiennes,
Ne ferez-vous donc jamais cas
De la tendre antienne
Si pleine de poésie
De votre pauvre amant
Transi?
Elle les connaissait bien, soudain, toutes ces femmes des pays lointains, qu’elles fussent polonaises, norvégiennes ou tchèques ou slovaques. C’étaient des femmes comme elle. Des femmes du peuple. Des besogneuses. De celles qui, depuis des siècles, voyaient partir leurs maris et leurs enfants. Une époque passait, une autre venait; et c’était toujours la même chose : les femmes de tous les temps agitaient la main ou pleuraient dans leur fichu, et les hommes défilaient. […] De celles qui ont regardé les défilés avec des yeux secs et, dans leur cœur, ont maudit la guerre.
Le Loup-Garou.
Vieux rat, tu peux t'aventurer dans la gouttière;
Sur le beau soir bleu
Monte une fumée légère de bruyère
Et le chat joue
Dans la maison avec sa queue.
Vieux coeur tu peux t'aventurer chez la bergère;
C'est l'heure du loup-garou,
Et le mari dort au coin de son feu;
La lune rit sans bruit dans le beau soir bleu;
Eh! soyons vite audacieux,
Vieux coeur: c'est l'heure du loup-garou
Et des amoureux.
- Je ne fais pas de la musique pour décrocher des titres, mais pour moi, rien que pour moi d'abord. Parce que ça me sauve.
La Gavotte.
Chevalier Gluck, chevalier Gluck,
Lorsque j'écoute
Vos airs trop tendres
Et charmants,
Mon vieux coeur tremble
Comme un instrument
Sous l'archet de soie,
Chevalier Gluck,
Et je me crois
Au temps des paniers, des culottes courtes
Et des perruques.
Le bourgeois obèse
Du dessus dort
Dans sa chambre Louis Seize;
Beaux doigts de ma voisine,
Rejouez encor,
Rejouez pour moi
Cette gavotte exquise
D'Armide;
Et pardonnez très chère au fol émoi
D'un coeur si timide:
Car ce soir j'imagine
Que vous voici marquise
Et m'accordant enfin votre joli corps:
Le bourgeois obèse du dessus dort.
Au Luxembourg.
Passe qui voudra par la rue Saint-Jacques,
Je préfère le Luxembourg
Avec ses marbres, ses marronniers lourds
Et ses balustrades de pierre autour
Du lac.
Le soleil d'août brille:
N'est-elle pas trop roide en somme
Cette rue?
Regardons plutôt l'herbe drue,
La rose, la jonquille
Et le géranium.
Une jolie fille sourit
Et surpris
J'ai un peu d'émoi;
Le fin jet d'eau verse une larme;
Une jolie fille sourit
Et le fantassin porte l'arme,
Mais ce n'est pas pour moi.
Passe qui voudra par la rue Saint-Jacques,
Plus je n'y voudrai passer:
Mon coeur y fut trop blessé
Et durement mis à sac;
Passe qui voudra par la rue Saint-Jacques.
Contrairement à des clichés véhiculés, non sans une certaine malveillance, par ceux qui envient leur chiffre d'affaires ou leur renommée, les commerçants et artisans chinois n'ont pas fait dans l'"ethnic-business" - avec des produits chinois pour des Chinois nostalgiques. Ils ont implanté de nouvelles activités et organisé un marché pour la demande locale parisienne.
Si je reste une minute de plus avec toi, soit je te tue, soit je te démonte sur ce putain de canapé ! s'exclama-t-il en le pointant du doigt. Et bordel, je n'ai plus envie de tuer, aujourd'hui.