Le jardin est un territoire de paix. Jamais une menace. Point d'attaque. Personne n'y a peur. Son génie familier c'est l'Amitié humaine
Nous voulons tous le paradis sur terre, et l'homme se croit né pour le bonheur. N’est-ce pas naturel ? Mais il est d'un esprit économe de l'âme de réserver une part du désir jusqu'à la fin. Ce n'est pas faire offense au dons de la Terre que de les accepter et d'en jouir avec mesure ; c'est plutôt donner forme à son plaisir, le marquer d'une dignité. Le reste, l'ardeur réservée, vaut pour les promesses du Ciel Quant à moi, je crois que ce sont les plus belles.
On va donc reconnaître les sentiments, pour mieux les instrumentaliser et les transformer en marchandises, ce qui explique, notamment, le succès du business du développement personnel, mais aussi, ce qui nous intéresse ici, celui des émissions de coaching.
… J'avais le culte des refuges, la religion de caches, comme tant d'enfants qui se créent pour eux seuls de petites retraites, où ils vivent plus familièrement qu'ailleurs avec les compagnons imaginaires de leur âge.
Je m’éveillai très doucement, à peine touché par ce soupir sylvestre et la première clarté de la vieille planète ; si doucement que je ne repris point de contact matériel avec la vie environnante. Entre mon sommeil et les formes à peine éclairées de ce bois, j' hésitai sans doute longtemps à détacher du monde antérieur où me tenaient encore les puissances obscures, ce monde jeune et frais baigné d'une paisible lumière qui sans secousse m'avait fait simplement changer de rêves. Car je ne me souviens pas de m'être parfaitement éveillé, tant que ce qui m'arriva ensuite reste encore aujourd'hui enveloppé d'étrangeté et contredit aux habitudes de ma raison. Je pris sans doute une autre position entre le sommeil et la veille, j’occupai un point de moi-même où me parvenaient à la fois et les mystérieuses féeries de rêve et la simple fraîcheur de la nuit. J'entendis un appel.
Avec lui à ses côtés, les ombres dans son esprit s’effaçaient jour après jour. Tyler était la guérison de son âme. Il était son tout.
Chronique de Julien Miavril pour OBSCUR ECLAT aux éditions Unicité
"L'obscur est un chemin. La lumière est un lieu." Je ne vois pas plus bel aphorisme que celui de Dylan Thomas pour venir illustrer ce recueil de Carolyne Cannella, "Obscur éclat", tant il semble que de bout en bout s'y exprime le désir de traverser les ténèbres pour faire jaillir la lumière. À l'aune de toute quête poétique authentique, il y a en effet cette idée que les contraires ne s'excluent pas mais forment au contraire une unité secrète : aussi, un éclat au royaume de la poésie peut-il irradier d'obscur !
Dès le chant douze, "Mélopée", la poétesse en appelle à "l'incessant murmure des astres" pour marquer la victoire de "l'aurore" sur "les ténèbres vaincues". Et pourtant, alors que de part en part, "l'invisible frémit" au point de culminer en "abyssale lumière", il y a cette idée que la beauté, qui est l'autre nom de la vérité, ne se conquiert pas sans folie, ni silence, ni détresse au revers même de la sagesse, de la parole et de la joie.
Le recueil de Carolyne est pour ainsi dire hanté par bien des spectres et les hommages s'y multiplient : on pourrait même dire que tout le recueil est un seul et même hommage au plus vibrant des absents : cet "ange" dont la présence est "immuable" et qui scintille de par sa présence au-delà de l'apparente absence : car pour métaphysicienne qu'est Carolyne Cannella, cette dernière conçoit la mort comme un seuil et non pas comme un terme. Seuil qu'il est possible de franchir avec "un sourire dans les ténèbres" tout en se parant de son "ultime éclat".
Il y a bien de la beauté dans cette quête qui se fait "jusqu'à la brûlure" et aucune compromission : tout y est vécu et exprimé de la manière la plus authentique et nue qui soit. On y ressent de la douleur comme de la grâce et tous les vers y sont ciselés avec la plus grande musicalité possible. Cette musique est celle des profondeurs de l'être et de l'âme par où rayonne "un soupçon de rose" "même si le chant s'absente". Une chose est sûre : le lecteur ne pourra y être insensible pour autant qu'il aura appris à se laisser totalement embraser par la lumière...
Chronique aussi disponible ici : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/65604
En tant que récitante, elle intervient sur la chaîne YouTube qu'elle a créée : https://www.youtube.com/c/GataXangacarolynecannella
une anthologie poétique et florilège d'auteurs de la poésie universelle.
Il n'examinait pas mes traits ; il ne s'attardait pas à mesurer ma gêne, il n'exprimait aucune hostilité, il n'était réchauffée par nulle sympathie, mais il regardait. Cela semblait comme une vocation surnaturelle. Il regardait. Il regardait au-delà de mes formes, de ce que j'offrais d'apparent, au-delà de mes craintes, des mots que j'allais lui dire ; il regardait peut-être comment vivait au fond de moi, en ce dimanche des Rameaux, cette énorme montagne qui venait d'entrer fraîchement dans ma chair et qui avec une sourde lenteur y remuait
Il faudrait qu'elle eût le courage de discerner le moment où, par un mot ou un regard, leur association volontaire se transformerait en esclavage d'autant plus dur qu'il ne serait fondé sur aucune de ces obligations communes qui assurent l'équilibre du mariage le plus défectueux. (p. 18)
Note de lecture d' Isabelle Jasmin pour ARABESQUES PURPURINES
Collection Le Chant du Cygne - éditions du Cygne - 2023 -
Nombre de pages 88 – format 13x20
Les poèmes de Arabesques purpurines m’évoquent des bulles irisées, porteuses d’un sibyllin message vers les mondes invisibles.
Carolyne Cannella nous emmène dans un prodigieux et mystique voyage hors de l’espace-temps, depuis la particule, miroir de tout l’univers, à la plus lointaine galaxie, du créé vers l’incréé. « Car en toutes choses non encore apparues / Tu déposes la frissonnante beauté du monde ». Elle projette l’éveil de son être intérieur sur la nature jusqu’au moindre flocon de neige. Métaphores et oxymores fleurissent sur les chemins de sa méditation. « J’escaladerai l’aube / vers les chutes ardentes »
De temps à autre, son vécu dans le monde matériel transparait, bien celé, sous le voile de la pudeur et par le subterfuge de l’hypallage « Aube lacérée / les éraflures de ta passion / rosée diamantine/ sur la peau des souvenirs enfuis » Ces poèmes sont gorgés de lumière « nuit aux éclats de citrine et de cornaline / déchirant l’horizon lapis-lazuli » ;
Ce recueil dans son ensemble m’évoque cette citation de Khalil Gibran : « Quand nous aurons atteint le cœur de la vie, nous verrons la beauté en toute chose ». Civilisations occidentale et orientale se mêlent en un bouquet chatoyant. Il se termine par un chiasme aux accents nostalgiques qui interpelle le lecteur, car la présence de l’auteure est bien toujours là, inscrite dans le miroir.
Un livre de chevet à déguster soir après soir pour illuminer nos ténèbres !
Isabelle Jasmin
Animatrice d'ateliers de poésie
Sociétaire des Poètes Français
Présidente du Cercle des Amis Poètes
Le premier feu de cheminée de l'année était à chaque fois un évènement grandiose. Il nous semblait toujours que les bûches, encore sèches dans l'appentis et exhalant ce parfum fiévreux d'été, crépitaient avec plus de vivacité que jamais, dans l'âtre noirci dont le fond s'ornait de mystérieuses figures de centaures et de nymphes. La chaleur d'un feu n'a rien de comparable avec celle d'un radiateur ; c'est pourquoi, vers la fin, je ne les allumais plus, et je demandais seulement qu'on entretienne le feu dans le salon, pas plus.
Les premiers Bellier de Bourbon aimèrent l’est de la colonie où le sol était humide, les rendements meilleurs, la vie pas encore chienne.
On était alors au XVIIIe , un siècle presque doré où la terre appartenait au premier qui s’y établissait. Un colon fichait un piquet en terre, criait à pleins poumons « ceci est à moi », et ceci c’est-à-dire tout un tas d’hectares était à lui. À charge au nouveau propriétaire de les cultiver avec la bénédiction de la Compagnie des Indes.
Mon ange de bleu, bleu du ciel, bleu des rivières, source de vie.
Moi ce n'était pas la peine que je me recouvre de beaux habits parce que j'écrivais.C'est valable même avant d'écrire, ces choses- là. Les hommes aiment les femmes qui écrivent.Ils ne le disent pas.Un écrivain c'est la terre étrangère.
( P.O.L, 1987, p.76)
Ce ne sont pas les explications psychologiques qui alimentent le travail, mais plutôt l'intuition de l'essentiel.
Le thérapeute doit utiliser un langage simple, non conceptuel, pour inviter la personne à se mettre en position d'observer et décrire ce qui vient dans son champ de conscience : sensation, émotions, images, souvenirs et pensées.
- Tu as l'air de vouloir sauter dans ce tableau, commenta le roi.
- Je préfèrerais être là-bas plutôt qu'ici, admit Wren.
- Comme ça nous sommes deux, marmonna-t-il en poussant la porte.
Wren le suivit dans la pièce.
- Attends. C'est ta chambre à coucher ? balbutia-t-elle.
- Ne te fais pas d'illusions.
- Pitié. Je préfèrerais me jeter dans la gueule de Borvil.
Qu'est-ce qui est arrivé. C'est comme si j'apprenais que tout ne peut pas relever de l'écriture, que celle-ci s'arrête qu'on le veuille ou non devant des portes qui sont fermées alors que je crois le contraire, qu'elle traverse tout, les portes fermées aussi, peu importe la raison pourquoi.
( P.O.L, 1987, p.90)
Quant à Mary Plummer, le délit d’adultère ayant été
constaté par la police, elle aurait été emprisonnée (avec
les prostituées et les voleuses) pendant quinze jours,
harcelée par les injonctions du préfet de police Lozé, et
dut accepter, contrainte et forcée, les conditions impo-
sées par son mari : le divorce, la garde des enfants pour
lui, son expulsion hors de France.
- Hé !
Une vieille femme arriva en claudiquant. Elle portait un bol de fruits à l'odeur sucrée et une expression assassine sur le visage.
- Ce sont les fleurs sacrées du palais de la Lumière Éternelle !
- Eh bien maintenant ce sont les fleurs sacrées de ma poche, rétorqua Wren sans broncher.