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On ne doit jamais mépriser ceux qui nous ont aidés quand nous étions dans la peine !
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Nos actes nous permettent d'appréhender la rue de manière plus assurée et plus légitime.
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Eugène de Pradel
(Suite d'une carrière de bloc à pavé contant une histoire)



Tandis que Charles, parfaitement guéri, achevait à Paris ses études pour l'examen de l'École Polytechnique, la pauvre Henriette versait bien des pleurs. L'intéressante fille, au bout de quelques mois, s'était vue forcée d'avouer tout à son père.



À la nouvelle de l'accident funeste, M. Chemillau, très chatouilleux sur l'article de l'honneur, gronda, finit par se radoucir et puis eut une explication sérieuse avec son vieux voisin Mérian. Mais celui-ci fut inexorable.



Il y eut dispute, rupture définitive. Henriette, envoyée à Paris chez une sage-femme, ne connut que les douleurs de la maternité.

Le père Chemillau, s'étant laissé influencer par de mauvais conseils, tint sa fille éloignée pour donner moins de prise aux propos qui circulaient dans le pays.



Il paya pendant quelques mois la pension de sa fille ; lancé bientôt dans de fausses spéculations, trompé par des personnes qui s'étaient emparées de sa confiance, il se vit dépouillé, ruiné, et mourut, ne laissant pour héritage à l'infortunée que le deuil et la misère.



— Les flancs étendus de la riche carrière, dont je formais en quelque sorte le couronnement, avaient été mis en exploitation.

Ce grès solide, d'une consistance particulière, fut destiné au pavage de la capitale.

Extrait des lieux chéris de ma naissance, livré à l'action impitoyable des carriers, j'eus beau étinceler de colère sous le fer pointu, on me piqua, me tailla sans miséricorde ! Et, par un jour néfaste dans mon histoire, je me trouvai avec quelques centaines de mes confrères, équarris comme moi à six pouces sur huit, dans un lourd tombereau qui nous déposa bruyamment à Paris, rue Neuve-Saint-Augustin.



— Nous étions au commencement de 1830 ; je ne l'oublierai de ma vie.

On nous plaça, on nous distribua symétriquement sur un lit épais de sable ; et puis l'assommante "demoiselle du paveur" (argot pour désigner le pilon enfonçant les pavés) nous assujettit à coups redoublés.

Quelle différence, bon Dieu ! avec mon sort d'autrefois !

Ce n'était plus sous des tapis de verdure, dans une plaine égayée par des milliers de fleurs, par le chant matinal de l'alouette, qu'allaient couler mes jours !

Maintenant cloué, cerné de toutes parts, captif sous la boue noirâtre ou couvert d'une poussière ignoble, c'est le piéton aux semelles rudes qui m'écorche en passant, ce sont les roues frémissantes du camion, du pesant omnibus ou de l'énorme charrette qui me mutilent !



— Je me serais pourtant résigné en philosophe, sans un événement affreux dont le souvenir fait frissonner.

Un pâle soleil d'avril éclairait la rue ; j'entendis un horrible cri, et presque en même temps, je me sentis frappé, comme si le paveur faisait tomber sur moi le coup le plus d'aplomb de sa demoiselle.

C'était une demoiselle, en effet, ou plutôt une fille-mère, réduite au désespoir ; c'était Henriette. Elle gisait là, étendue, le crâne brisé, sans vie, et moi j'étais tout inondé de son sang !



— Malgré la défense de son père, Charles avait continué à la voir.

Pauvre Henriette, comme elle avait souffert ! Mais la vue du bien-aimé console et rattache à l'existence.

Un jour, ce jour même, Charles vint lui annoncer qu'il partait pour l'Italie, dans une heure ; que telle était la volonté absolue de M. Mérian ; qu'il fallait obéir. Et il lui remit une forte somme, en lui recommandant son fils.

On ne peut dire ce qui se passa dans l'âme d'Henriette ; il n'y a point de paroles pour cela.



— C’est moi, répondit-elle, qui vous recommande notre enfant, Charles. Nous ne nous verrons plus.



— Comment, mon Henriette ! Quel est ton projet ?

— Je veux mourir.

— Mourir ! Mais je t'aime.

— Tu pars ! Moi, Charles, je ne vivais que par toi, que pour toi ; je pars aussi.

— Pourquoi ces idées sombres ? Peux-tu oublier ton fils ?

— Tu l'abandonnes, toi.

— Non, je reviendrai ; nous nous reverrons, et qui sait alors...

— Charles, c'est inutile ; si tu me quittes, je ne puis plus vivre.

— Y songes-tu, Henriette !

— J'y songe.

— Rien ne te manquera.

— Toi, mon ami, et c'est tout.

— Sois raisonnable : je dois céder à la volonté de mon père.

— C'est juste. Eh bien, prends courage ; adieu.

— Adieu !

— Encore un baiser, Henriette.

— C'est le dernier que donnera ma bouche.

— Non, te dis-je. Je t'aime, et à mon retour, je te le prouverai.



Charles sortit. Au milieu de l'escalier, il s'arrêta ; un poids fatiguait son cœur.



Il fit un pas pour remonter ; mais c'eût été faiblesse.

Charles, vrai dans ses sentiments, attendait que le temps ramenât son père à d'autres idées...

Il continua de descendre. Prêt à sortir de la maison, le cri que j'avais entendu retentit à son oreille comme un son funèbre.

Henriette venait de se précipiter du troisième étage ; elle était morte.



— Oh ! si j'avais pu parler, me faire entendre de Charles !

Comme il aurait maudit l'auteur de cet accident, qu'il avait appelé son bonheur. J'aurais trouvé du soulagement dans sa colère.

Longtemps il me sembla que j'étais imprégné du sang de ma victime ; car c'est moi qui avais réellement perdu, tué la pauvre Henriette.
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Le scanner

Appelé aussi tomodensitométrie, cet examen montre les images d'une partie du corps ou des organes - cerveau, abdomen, cage thoracique et os - à l'aide de rayon X. Le scanner est plusieurs centaines de fois plus sensibles que la radio. Il recherche des anomalies invisibles sur des radiographies standard ou à, l''échographie. Il permet de mettre en évidence diverses anomalies : infections, kystes, hémorragies, tumeurs, ganglions...
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Je sais que j'ai sûrement eu tort. Que j'aurais jamais dû me barrer comme ça. Que c'est pire qu'un aveu. Mais qu'est-ce que ça aurait changé que je reste?
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Hmm... Alarme, panique, merdier. Magnifique ! Voilà une occasion idéale pour un petit tour de shopping...
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Quand son environnement change, il met un peu de temps à s’adapter.
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L'écriture est un art, mais c'est aussi un métier.
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Marie-Henri Beyle naquit à Grenoble, le 23 janvier 1783, d'une famille qui appartenait à la magistrature. (...)

Sa mère, qu'il perdit a sept ans, etait d'origine italienne : c'est d'elle sans doute que lui vinrent son extreme sensibilité, et cette energie et ce dilettantisme par lesquels il rappelle à la fois les condottieri et les humanistes du XVe siècle. (...)

C'est à la mort de sa mère, qu'il adorait, que commence pour Henri Beyle cet isolement qui devait durer toute sa vie.



I. Henri Beyle, sa vie et son temps
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Sous cette brume empoisonnée par leur fatigue d’hier, des millions d’hommes s’éveillent, déjà exténués d’aujourd’hui.
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- Toutes les familles émotionnellement intelligentes organisent des réunions familiales, qu'elles soient formelles ou informelles. Alors que les parents continuent à guider et à diriger les plus jeunes, ces derniers ont l'opportunité de partager leurs idées. C'est l'occasion de discuter, mais toujours en prenant en considération l'opinion des autres. On pourra demander des comptes aux enfants sur les conséquences de leurs mauvais comportements ou renégocier les règles. Les parents pourront se rendre compte que leurs enfants doivent apprendre à penser par eux-mêmes. -
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Pour comprendre Stendhal et pour l'apprecier sans parti pris de dénigrement ni d'admiration, il ne faut jamais perdre de vue ce trait particulier caractéristique de lui-même, qu'il fut un isolé.



I. Henri Beyle, sa vie et son temps
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J’en ai assez de me donner à fond dans les études alors que je n’ai aucune idée de ce que je veux faire plus tard.
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Albert H. Laul
Insularité

Bénie, je vis seul heureux

Les miens sur mon sein
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Certains rapportent qu’après les exécutions il organise des beuveries (ce qui est vrai), d’autres qu’il s’approprie quelquefois les vêtements des condamnés (ce qui l’ est aussi). Quoi qu’il en soit, je ne vois rien de répréhensible ni dans le premier ni dans le deuxième cas de figure. Même en Union Soviétique, chaque produit a un coût. Tout travail mérite salaire. Il faut bien comprendre que, d’une part, Vassili Mikhaïlovitch fait un travail pénible (parfois il doit fusiller plusieurs centaines de personnes en une nuit) et d’autre part …est-ce vraiment si grave qu’un imperméable ou, disons, un joli gilet vivent leur meilleure vie sur ses épaules ou celle de sa femme ? « Pourquoi faire toute une histoire pour les affaires des autres ? ».me dis-je parfois.

S’il faut se soucier de quelque chose, c’est plutôt de la pénurie qui règne dans notre pays. Si Blokhine pouvait acheter ses jolis vêtements dans les magasins, les soustrairait-il aux cadavres pour les offrir à sa femme ?
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À l’heure où ses pairs partent mourir en rangs serrés dans les boucheries à venir, cette souris grise tamponne assidûment une condamnation à mort après l’autre. L’enquêteur Perepelitsa vient d’être récompensé par un appartement à Moscou rue Gorki. Il ne s’est pas battu pour rien.
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Son action est infime, dérisoire - ridicule, diraient certains.

Mais elle fait sa part.
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Le sort de la plupart ayant été réglé dès 1937, où le seul soupçon de travailler pour la Pologne a condamné plus de cent mille personnes à être fusillées (très exactement cent onze mille quatre quatre-vingt-onze citoyens).
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La perquisition et l’arrestation ont lieu le 23 juin 1941. En six heures l’affaire est pliée. Un travail de routine, mais tout le monde est sur les nerfs. La guerre a été déclarée depuis à peine vingt-quatre heures. Tandis que la forte terrestre de Brest résiste à la déferlante inouïe de la machinerie nazie la capitale de l’Union Soviétique est touchée par une vague de disparitions secrètes.
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Je n'aime pas le savoir seul dans son studio sous les toits dans un moment pareil. Je m'en fais pour lui. Et depuis si longtemps. Il a toujours été si fragile. Comme s'il était né sans carapace, sans armure.
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