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4,08

sur 638 notes
Et si il existait une fontaine de jouvence ?

C'est le sujet de ce dernier opus de Stephen King et pour moi une énième réussite.
Alors oui, je le reconnais je manque certainement d'objectivité parce que je suis fan.
Et bien tant pis, j'assume !

Holly est le quatrième volet de la trilogie Bill Hodges composée de Mr Mercedes, Carnets noirs et Fin de ronde.
On peut aussi associer L'outsider à ces quatre livres.

Aucun aspect fantastique dans cette histoire.
Il s'agit d'un thriller et d'une enquête menée par Holly Gibney associée de Bill Hodges.
Détectives privés pour leur agence Finders Keepers.

La narration commence avec les protagonistes tueurs et nous découvrons qui ils sont et leurs débuts dans le crime donc dans le passé.
En parallèle nous sommes dans le présent pour suivre l'enquête d'Holly.
Le passé rejoignant le présent.
J'ai été complètement pris par le cheminement des réflexions, des hypothèses et témoignages dans ce rythme propre à l'écriture de SK.

Les personnages sont (comme d'habitude) extrêmement bien fouillés et nous baignons dans le contexte du Covid et du MAGA (Make America Great Again) de TRUMP que Stephen King dénigre largement (pour ma part je partage).

Un excellent moment de lecture et vivement le prochain.
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Holly, le dernier roman de Stephen King est un excellent thriller pas du tout fantastique.
On va suivre Holly, un personnage dont l'auteur s'est déjà servi dans la trilogie de Mr Mercedes notamment, et c'est un véritable plaisir de la retrouver comme détective privé.
Sa mère vient de mourir du covid, nous sommes en 2021 et une mère à la recherche de sa fille disparue depuis un mois va lui demander de travailler pour elle, son associé étant alité pour cause de covid également elle va mener son enquête seule.
Le roman va alterner entre l'enquête d'Holly et le passé avec différents enlèvements et en tant que lecteur, on va savoir rapidement qui sont les kidnappeurs et leurs motivations abjectes !
On va donc suivre l'avancée des découvertes d'Holly et c'est vraiment à la fois un personnage très attachant, et une histoire passionnante à suivre !
J'ai passé un excellent moment de lecture, il faut éviter de manger après, mais j'adore cet auteur quand il sort du fantastique !
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En enquêtant sur la disparition d'une jeune fille, Holly tombe presque par hasard sur la piste d'un couple de tueurs en série.

Un couple d'universitaires à la retraite, octogénaires, en apparence inoffensifs, qui habitent une ravissante demeure de style victorien, que vous aideriez si vous les croisiez dans la rue !!!! Une ERREUR qui vous fera vivre l'HORREUR de ce couple complétement givré.
Le mode opératoire est effroyable, les motivations effrayantes. Ça c'est la partie 5 étoiles du roman.

Dans ce thriller, Stephen King met une bonne couche de politique. Il règle des comptes avec Trump, la gestion désastreuse de la pandémie du Covid, et les vaccinosceptiques.
En affichant ses convictions politiques, SK prend le risque de déplaire à certains et de désenthousiasmer d'autres pour l'intrigue.

Personnellement, je ne lui fais pas tant le reproche de les étaler mais celui d'avoir été trop fastidieux, au point de susciter le réflexe de sauter des paragraphes. C'est la raison qui fait dégrader le roman d'1 étoile et demie.

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Il s'agit de la suite directe de la célèbre trilogie de Bill Hodges qui compte trois romans, 1. Mr. Mercedes (2014), 2. Carnets Noirs (2015), 3. Fin de Ronde (2016). Mais nous savons tous que Bill Hodges est mort et qu'il avait légué l'entreprise Finders Keepers à sa « secrétaire devenue associée » Holly Gibney, mais sept ans ne se sont pas écoulés dans l'histoire. En fait, à peine un an sans doute si l'on voit ce que sont devenus Jérôme et Barbara Robinson en « sept » ans. Mais du temps a quand même passé. Mais je propose de concentrer notre attention sur l'intrigue de cette monstrueuse histoire « policière ».

Tout d'abord, il faut dire que Stephen King nous dit dès le début qui sont les criminels parce qu'il essaie d'explorer le psychisme de ces deux criminels qui sont si différents de ce que l'on pourrait attendre d'un couple d'octogénaires, professeurs d'université, l'un en biologie et sciences de la nutrition, l'autre, sa femme, en littérature, ce qui ne signifie apparemment que la littérature anglaise. Affirmer qu'au-delà de 80 ans on ne peut pas être un tueur en série est totalement absurde. Il n'y a pas d'âge pour les tueurs en série, ni de limite d'âge ni d'âge de retraite obligatoire pour les tueurs en série. L'éventuelle faiblesse physique est souvent facile à compenser par l'intelligence, la planification et la « culture », je veux dire par la culture des connaissances et expériences accumulées et de la science criminologique. C'est vrai que les banques ne prêtent plus d'argent au-delà de 80 ans, du moins en France elles ne le font pas, sauf si les personnes âgées ont derrière elles quelqu'un qui va garantir le prêt, avec en plus une bonne assurance en cas de décès prématuré. Mais 80 ans n'est plus l'enfer que certains pensaient et pensent encore. Mais cet enfer est tout à fait en phase avec ce que pense la société, et dans ce livre, Stephen King tente par tous les moyens de décrire la société telle qu'elle est, et je dois dire que notre société n'est pas ce qu'elle pourrait être. Soit on en revient à la psychologie et au comportement infantiles. Ou bien on redevient sénile en dehors de toute logique temporelle. Regardez une organisation terroriste qui attaque au milieu de la nuit une rave party rassemblant plusieurs centaines de personnes au milieu d'un désert et les tue toutes sauf une centaine qui sont faits prisonniers et emmenés en tant qu'otages. Pensée sénile dans un esprit pris de caprices infantiles. Il est vrai que l'hybridation des deux est plutôt assez pas mal dangereuse.

Mais pensez à un autre pays où un gouvernement prend la décision d'interdire la langue minoritaire d'un tiers de la population, mais une langue extrêmement dominante dans un tiers ou un quart du pays, et essentiellement dans l'industrie. Une guerre pour imposer cette décision ne serait jamais gagnée sans les fonds d'autres pays qui restent très gentiment et prudemment sur la touche du conflit lui-même. La guerre civile ou terroriste des Tigres Tamouls au Sri Lanka a duré 30 ans mais elle a finalement été vaincue, et ils apprennent désormais, des deux côtés de la fracture linguistique, comment vivre avec l'autre côté, comment parler la langue de l'autre côté. Pensez à l'apartheid en Afrique du Sud. Il fallait que les dirigeants afrikaans soient mentalement séniles pour penser qu'ils imposeraient pour toujours leur domination raciste.

Mais Stephen King essaie de montrer le monde tel qu'il est afin que Jérôme sache qu'il doit absolument respecter la limite de vitesse lorsqu'il conduit sur n'importe quelle route des États-Unis, car être arrêté pour excès de vitesse par une marionnette en uniforme se terminera par la mort d'un conducteur noir. Stephen King a digéré l'épisode de George Floyd, et bien d'autres, sans jamais le citer nommément. Nous supposerons que la société normale décrite ici est saine d'esprit, mais que dans cette société saine, certaines personnes sont, et cela est clairement dit ou impliqué, mentalement dérangées, ou rendues telles en s'adonnant à une activité ou un vice accoutumants, comme l'alcool, la drogue, le tabac avec ou sans substance relaxante, les opioïdes ou opiacés, le fentanyl, etc. Ensuite, certains dérangés mentaux croient à quelque chose de tellement « fracking » – pour reprendre les mots de Holly Gibney – perturbant qu'ils sont prêts à tuer, même parfois leur propre famille, pour satisfaire leurs croyances absolues. avec conviction (deux sens voulus, du moins en anglais, « conviction » et « condamnation ») et fidélité (deux sens voulus également, du moins en anglais, « fidélité » et « absolument à la lettre »).

Il est maintenant temps d'entrer dans les détails de cette histoire d'horreur racontée sur le ton fluide et modéré d'une histoire pour adolescents, mais est-ce une histoire pour adolescents ? Cependant il n'y a absolument aucun élément surnaturel, aucun monstre dans les placards, aucune intervention divine extra-réaliste, dont les ados sont si friands. Et vous ne pourrez peut-être pas survivre à la lecture intégrale sans sentir mal à plusieurs reprises à cause des individus humains, absolument humains, rien qu'humains, représentatifs de l'élite sociale et intellectuelle de notre société. Imaginez le même dérangement s'il entrait dans les neurones des politiciens, voire des politicards. Et dans ce monde, ce dérangement mental a définitivement atteint le psychisme et l'esprit de certains chefs religieux qui sont devenus, et dans certains cas, sans retour possible, des fondamentalistes sectaires, voire des terroristes. Ce dérangement commun et courant a souvent été évoquée par Stephen King, comme avec le passage à tabac d'un homosexuel au début du roman Ça. Seuls des mots qui ne sont pas censés être utilisés dans une critique décente vous viennent à l'esprit, votre esprit, un esprit qui rotationne immédiatement une ou deux consonnes et déguise ces mots sous un costard clownesque, non pas des vêtements chics mais un habillage décent pour de simples mots orduriers que l'on ne doit pas utiliser – ici, Oscar Wilde et sa sérieuse injonction n'ont pas cours, comme quand il dit « j'appelle un chat un chat » – des mots orduriers en costumes de drag-queen d'opérette comme par exemple (cela ne fonctionne qu'en anglais, je donne entre parenthèses les mots anglais et leur sens cependant nettoyé de leurs valeurs ordurières) fracking (« f**king » pour enc**er), dunting (« damning » pour « infernal »), bull dip (« bull sh*t » pour « de la m**de [de taureau]), bonnocks (celui-ci est plus britannique et vient des Sex Pistols, mais peu importe, « boll**ks » pour c**illes »), mass-pole (« as*-*ole » pour « trouduc** »), et bien d'autres. , et ils signifient tout autre chose bien sûr et cette fois, vous devez être mentalement alerte et observateur, et il est temps de simplement dire « Lisez sur mes lèvres », comme George H.W. Bush a dit : « Pas de nouveaux impôts », et les impôts signifient « profiter de force des bijoux de famille privés de quelqu'un sans son consentement », et cette compréhension mettra lourdement à l'épreuve votre moralité.

Mais quel est le crime de ces deux-là, un couple marié, des professeurs d'université, qui est si épouvantable – bien sûr peu attrayant, du moins je l'espère – dans cette situation ? Les deux professeurs d'université, à la retraite mais pas marginalisés, enlèvent une personne tous les trois ans (la plupart du temps, du moins c'est le plan), un homme, une femme et même un garçon, pour les mettre dans une cage en acier, pour activer leurs foies avec un gros morceau de foie de veau encore frais, c'est-à-dire un énorme morceau de foie de veau non cuit, pour réactiver le foie des victimes sous la pression du chantage consistant à ne rien leur donner à boire du tout, tant que le foie cru n'a pas été mangé, ce qui est vain, bien qu'efficace à une exception près, puisque de toute façon ils sont morts, en fait juste en attendant que le foie de veau soit digéré et devienne efficace, peut-être car non prouvé. Ces deux cannibales transforment alors le corps en toutes sortes de produits censés améliorer leurs performances intellectuelles, soulager les douleurs articulaires ou de dos, et bien d'autres maux de personnes vieillissantes. Ils parviennent à prolonger leur survie grâce aux sous-produits du meurtre et du traitement des personnes enlevées. Stephen King ne précise pas si les victimes sont encore en vie lorsque les kidnappeurs commencent à extraire les différentes parties du corps qu'ils vont traiter et consommer d'une manière (en se frottant les articulations) ou d'une autre (en les ingérant après les avoir mâchés), mais on peut imaginer que c'est le cas, qu'ils sont encore en vie, pour conserver le plus longtemps possible les bienfaits du foie réactivé des personnes enlevées. Pas de problème de toute façon puisque leur sous-sol souterrain est absolument insonorisé. Une seule fois, une policière parle de la pièce où se déroule le traitement comme étant une « chambre de torture ». J'espère que cela vous coupera définitivement l'appétit et que vous ne commencerez certainement pas à ronger et à mâcher la chair de votre partenaire de vie. Rappelez-vous « une livre de chair fraîche » (Le Marchand de Venise de Shakespeare, remarque clairement antisémite venant d'un juif qui exige d'un non-juif qu'il tienne sa promesse de lui donner une livre de sa propre chair si lui, le non-juif, ne peut pas rembourser la dette qu'il a contractée auprès du Juif), « une livre de chair fraîche », disions-nous, « par jour éloigne le médecin ». Mais il faut garder à l'esprit que le cannibalisme ne consiste pas nécessairement à manger de la chair. Les prisonniers des camps de concentration allemands – et attention, ils n'étaient pas tous juifs, loin de là – lorsqu'ils mouraient, étaient soit brûlés dans un crématorium, ce qui était un grand gaspillage, soit traités : cheveux et poils récupérés, toute la graisse (mieux valait faire cela très vite après l'arrivée car le régime du camp était un régime amaigrissant) se transformait en savon, et toutes sortes d'autres produits étaient fabriqués pour satisfaire les besoins des bons Aryens à Berlin ou ailleurs, même à Paris et Bruxelles, sans parler des vêtements, de l'or (en particulier des couronnes d'or sur les dents qui étaient arrachées en temps voulu après le débarquement des trains à bestiaux) et les bijoux.

Suivez les cannibales par l'odeur et les gémissements provoqués par diverses douleurs dans leur corps. Mais ne me dites pas que cela n'existe pas. Stephen King parle d'une mère qui met son bébé au four à micro-ondes parce qu'il pleure constamment. Et d'autres parents peuvent mettre un enfant dans la machine à laver et l'essorer vivant… jusqu'à ce que la mort le fasse enfin taire. Et ne comptez pas tous les enfants qui disparaissent dans des conditions étranges et ne sont jamais retrouvés. La liste et le nombre sont infinis.

Il faut aussi citer la ségrégation contre les Noirs dans la société américaine. Je dirais que ce cas peut être généralisé à l'ensemble de l'Occident : chaque pays d'Europe par exemple a ses catégories spécifiques de population qui sont ségréguées d'une manière ou d'une autre. La raison en est toujours que ces personnes ne font pas l'effort – ou ne peuvent tout simplement pas, sur le plan comportemental, racial, culturel ou religieux – pour se conformer aux normes qu'une société considère comme normales et qu'elle impose à tous ceux qui ne sont pas confirmés comme conformes à ce préjugé de conformité, parce qu'il s'agit d'un préjugé et qu'il conduit à la ségrégation, les réactions parfois violentes (de la part de la police ou d'autres gardiens en uniforme, donc uniformisés, de la conformité) puis la violence (des deux côtés) et la mort deviennent courantes sinon normales et même acceptées comme justifiées comme le résultat d'une exigence conforme. Mais il y a plus.

Bien que cette question n'ait pas grand-chose à voir avec le cannibalisme des deux professeurs, le COVID-19 est central car les meurtres en série se produisent en plein coeur de la pire période de la pandémie. Les questions de porter ou non un masque, de porter ou non des gants, de ne pas serrer la main mais de saluer les gens coude contre coude, et essentiellement de se faire vacciner, nous reviennent constamment à l'esprit dans le texte. La mère de Holly a décidé de ne pas se faire vacciner parce qu'elle a suivi ce que son le président, Trump, a dit : ce n'est rien d'autre qu'un cas de grippe, une mauvaise grippe si vous voulez. La mère de Holly meurt à l'hôpital et Holly découvre que sa propre mère et son oncle, le frère de sa mère, lui ont fait croire que toutes les économies de la mère, de l'oncle et de Holly elle-même avaient été dilapidées, en fait volées, par un investisseur. Tout cela n'était qu'une farce et elle se retrouve avec un héritage très important. Elle est une nouvelle millionnaire et elle peut aller dans un bar et raconter sa blague idiote sur les « cinglés » (« nuts » bien sûr en anglais, voir plus bas). La répétitivité de l'évocation de la pandémie de COVID-19, l'absurdité de Trump et le manque de jugement de ceux qui suivent le président sont, pour moi, un peu trop pesants, mais quand on a vécu Trump comme les Américains l'ont vécu et s'apprêtent à le revivre, on peut comprendre le trop.

Le fait que Jérôme et Barbara Robinson deviennent tous deux des auteurs publiés à la même époque, Jérôme avec l'histoire de son arrière-grand-père dans les années 1930 qui était alors une sorte de gangster noir, et Barbara avec sa poésie centrée sur la peur, l'anxiété , et la frustration qu'elle-même ressent en tant que femme noire engloutie dans une société blanche qui considère la ségrégation comme une nécessité, et quand elle est confrontée à des blancs qui sont de simples criminels et rêvent de pourchasser, voire de simplement chasser, un homme ou une femme noire dans la rue, et de l'abattre d'un coup de feu, mortel bien sûr. Ne faites jamais une exécution raciste à moitié. La victime doit mourir, lentement si possible. En fait, cette ségrégation est plutôt montrée comme survivant chez certaines personnes, comme par exemple la professeure de littérature Emily Harris, pour qui rejeter les gens qui sont différents de soi est une simple condition de survie, et elle penserait même « la survie des plus forts ». même si la véritable citation est « la survie du plus fort ». Dans son journal, découvert au cours de l'enquête, elle écrit, en majuscules pour souligner l'emphase, à propos de sa première victime, Jorge Castro, écrivain en résidence au collège local du même département qu'Emily Harris :

"[1] JE DÉTESTE CET ESPINGOUIN [SPIC, Insulte américaine, argot, un mot insultant pour une personne originaire d'un pays hispanophone d'Amérique du Sud ou d'Amérique centrale ou d'une communauté hispanophone aux États-Unis. Dictionnaire anglais Collins] [2] JE DÉTESTE CE PUTAIN D'ESPINGOUIN, [3] JE DÉTESTE CE PÉDÉ D'ESPINGOUIN, [4] JE DETESTE CE PUTAIN D'ENCULEUR DE PÉDÉ D'ESPINGOUIN … etc. "

Elle doit être fan des phrases Lego construites en ajoutant une pièce Lego à celles déjà assemblées. En d'autres termes, elle n'est pas une littéraire, mais elle ressemble à l'auteur blanc qui est censé passer l'hiver dans un hôtel des Montagnes Rocheuses pour s'assurer que tout va bien. Cet autre personnage de Stephen King dans The Shining, au lieu de taper le roman qu'il est censé écrire, se contente de taper une phrase répétitive sur des centaines de pages : « ALL WORK AND NO PLAY ». C'est à ce moment-là que nous constatons vraiment que « les cacahuètes [« NUTS » en anglais pour « peanuts » cacahuètes, mais le second sens argotiques est « cinglés »] sont en prime gratuite ». C'est alors aussi qu'on découvre que Stephen King est une vaste jungle et que pour apprécier sa littérature il faut pouvoir se souvenir des éléments qui se répercutent d'un roman à l'autre, et pas nécessairement en ordre chronologique. Dans ce cas, Jack Torrance et Emily Harris sont tous deux des cinglés fous furieux qui deviennent psychotiques, névrotiques et paranoïaques entièrement centrés et concentrés sur leur propre nature de cinglés. Ils étaient probablement dérangés avant de commencer leur carrière criminelle, mais s'ils ne l'étaient pas, ils deviennent tous les « -otique » et « -noïde » que vous pouvez imaginer après qu'ils eussent commencé leur dépendance aux meurtres en série. Mais, soit dit en passant, l'affirmation assassine de Holly Gibney selon laquelle tout cela n'est rien qu'un effet placebo, est probablement excessive, car le vieillissement est une « activité » psychosomatique vécue par beaucoup comme une malédiction entièrement tournée vers l'échec, et prendre tout ce que votre psychisme croit être un remède à votre santé de malade vieillissant et tous ses maux, suffit amplement pour que le côté somatique l'accepte et que la douleur disparaisse. Pourquoi ? Comment ? Combien de temps ? Qui sait et qui s'en soucie ? Si de l'aspirine guérit la douleur d'un cancer métastasé, même pendant une heure, c'est assez vrai, même si elle ne guérit pas le cancer.

La remarque finale portera sur le style. Il est assez agile et captivant, mais je pense qu'il contient moins de vitesse et moins de caractère poignant que d'habitude. Et cela aurait été bien si l'horreur de la torture et du traitement avait été plus graphique et si l'impuissance d'Emily et de Rodney Harris leur avait été révélée à tous les deux, malgré ce qu'ils auraient pu penser qu'un sorbet contenant les testicules et la prostate des victimes masculines et le vagin des victimes féminines auraient pu leur redonner leurs désirs, leurs impulsions et leurs pulsions sexuels. En fait, cela aurait pu changer le cours de l'histoire et expliquer un intervalle de quelques années dans le schéma régulier de leurs meurtres en série, par exemple après le traitement de Jorge Castro. Cela aurait pu aussi approfondir la réflexion sur l'homosexualité de Jorge Castro : n'est-elle pas véhiculée dans les gènes, les testicules et la prostate ? Cela ne rend-il pas alors la concoction invalide pour Rodney Harris qui est évidemment « normal
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Très bon moment de suspense avec le thriller de Stephen King et le personnage de Holly Gibney, son héroïne, dont il serait tombé amoureux.
Ici, en pleine période de COVID, en 2021, Bonnie Dahl a disparu dans le quartier de Sugar Heights d'une petite ville du Midwest.
Après une enquête bâclée de la police (pas d'effectifs), sa mère contacte Holly pour la retrouver.
Holly est particulièrement atteinte par un deuil personnel qui l'affecte terriblement mais elle accepte, bien seule elle aussi...
Le roman fait un flashback de 2012 à 2021 sur une série d'enlèvements et Holly va avancer dans l'enquête de terrain, interrogeant patiemment des témoins, et retracant les dernières heures de la victime.
Comme dans les 4 premiers romans de la série Holly, le lecteur assiste aux méfaits et à la stratégie meurtrière, le suspense est donc surtout dans le déroulé de l'enquête et le danger qui rôde autour des personnages.
Autant le dire, Stephen King ne nous laisse pas trop d'espoir, compte tenu de la folie, la barbarie, la monstruosité de l'assassin.
Ce qui est intéressant, c'est le temps que prends Holly, pour poser ses jalons et tirer ses conclusions.
On retrouve aussi Barbara, la soeur de son ami Jérôme Robinson, par ailleurs collègue de son agence de détective finder Keepers. Tout ce monde fricote avec le meilleur littéraire, autre marrotte du King. Et cela a son importance!
Avec cette enquête surprenante, car derrière Monsieur ou Madame "Toutlemonde" peut se cacher un monstre, Stephen King établit un lien sacré entre les victimes et leurs bourreaux, un lien qui "nourrit" le mal, avec un prétexte de régénération du corps. On est dans quelque chose qui touche à un tabou ancestral, qui vient du plus profond des âges : prendre la force de son ennemi, ajouter son énergie à la sienne, et tout cela dans un délire psychopathe, l'obsession du corps, de sa dégénérescence, le désir l'éternité (?), la nutrition. Tout cela donne un bon thriller qui pousse la haine et le bouchon très loin...
Alors, oui le roman parle de cette Amérique de Trump, avec un système de santé dépassé, qui a laissé mourir plus d'un million de personnes atteintes par le COVID, cela parle aussi de sa police raciste (mais ce n'est pas nouveau et on se souvient tous de l'affaire Georges Floyd). Un Thriller qui ancre son histoire dans la réalité, moi cela me plaît ! Et d'ailleurs, c'est une des grandes qualités de Stephen King lorsqu'il écrit des romans noirs. Cela sent un certain vécu transcendé !
Ce roman est donc une réussite, comme tous les autres avec le personnage de Holly (Mr Mercedes, carnets noirs, fin de ronde, l'Outsider et si ça saigne). Et étant fondu d'Holly, j'espère qu'il y aura une suite !
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Cher Stephen,

Toi et moi ça fait 35 ans maintenant. Depuis que le papa de mon meilleur pote m'a prêté Simetierre quand il a su que j'aimais lire. Puis Cujo et Carrie et puis Shining. Shining qui me terrifiait tellement que je regardais si la porte de ma chambre d'ado ne s'ouvrait pas toute seule pour faire apparaitre on ne sait quelle créature des Enfers.
C'était les francs a l'époque et beaucoup de mon argent de poche servait a acheter un Stephen King en poche. Aujourd'hui c'est les euros et mon compte en banque est un peu plus garni (comme ma silhouette) et c'est des leurs parutions que j'achète tes livres.
En broché. le bon vieux Albin Michel quoi.

Tout ça pour dire cher Stephen que après 35 ans de fidélité je me sens en droit de te faire une critique qui pour le coup va t'égratigner un peu suite a la lecture de Holly.

Je n'irais pas par quatre chemins Stephen: Je me fous de savoir si tu es pro ou anti-vax et je me fous tout autant de savoir a quel point tu détestes Trump. L'ancien président américain est loin de trouver grâce a mes yeux également mais tu en fais trop dans Holly.
Tes opinions politiques et ton avis sur la gestion du COVID ne m'intéressent pas ... Point barre.
J'achète tes livres pour avoir des frissons,pour plonger a nouveau
dans cette Amérique des classes moyennes que tu sais si bien décrire.
Je les achète car tu es le meilleur pour nous faire croire en tes personnages et nous accrocher a tes histoires.
Je ne les achète pas pour lire des diatribes politiques ou une analyse sur la politique sanitaires aux States. Il y a des auteurs spécialisés pour ça et nous avons des chaines d'infos en France qui sont aussi cons que Fox news.
Et je ne les regarde pas Stephen. Et tu sais pourquoi? Parce que je préfère lire un bon livre qu'écouter leurs conneries.

Rien de personnel Steve, sache que je dirais la même chose a Don winslow qui partage tes avis sur le parti républicain.
Et pas de jaloux ça vaut pour Dan Simmons qui nous gave dans ses romans avec sa détestation des démocrates.
Laissez tomber la politique les gars et faites ce que vous savez faire de mieux: Écrire des putains de bons livres.

Une fois ce cri de gueule passé sache que j'ai trouvé Holly très moyen .Je sais a quel point tu peut être excellent dans le mode polar depuis Mr Mercedes et Billy Summers mais cette fois ci la magie n'a pas opéré.
Ton personnage d'Holly Gibney s'essouffle un peu et je n'ai pas ressenti cette tension qui me pousse a dévorer les pages pour aller plus loin.
C'est bien écrit bien évidemment tu restes quand même le plus grand mais pour faire simple je dirais qu'Holly est un bon polar sans plus.
Tu comprendras je l'espère qu'au vu de ton CV et de ton pedigree on en attends beaucoup plus de toi.
Un bon point quand même pour ton couple de méchants: C'est bien trouvé et très original et ils sont vraiment flippants.

J'espère Stephen que tu ne m'en voudras pas et je te paye un burger et une Bud des que je passe sur Bangor pour me faire pardonner.
Et âpres on ira se voir un bon match des Red Sox, c'est moi qui invite.

Et puis de toute façon on se retrouve très bientôt, au mois de Mai pour la sortie de ton prochain recueil de nouvelles ''You like it darker''.
Je vais l'acheter tu sais, en broché et tout et tout, en mode Albin Michel.

Parce que moi aussi je t'aime ''darker'' et je continuerais a acheter tes livres.
En espérant que tu restes Stephen King et que tu ne deviennes pas Stephen Woke.
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J'ai lu récemment American Elsewhere, de Robert Jackson Bennett, un livre qui m'a tellement rappelé les King de ce que j'appelle par devers moi la “grande époque” qu'il m'en a rendue nostalgique. Forcément, après ça, Holly, je l'attendais un peu au tournant, même si je savais bien qu'on serait plus proche de Mr Mercedes que de Ça ou du Fléau. Avec un roman intitulé du prénom de la collaboratrice de Bill Hodges, on était dans le polar, forcément, pas dans le fantastique. Encore que L'outsider me ferait mentir, mais ce n'est pas le sujet.

Sans surprise donc, on retrouve Holly Gibney quelques années après le décès de Bill, en 2021 pour être exacte, en pleine pandémie de coronavirus. À la tête de Finders Keepers, l'agence de détectives privés de Bill, Holly vient de perdre sa mère, cette mère étouffante qu'elle aimait malgré tout. Partagée entre des sentiments contraires, entre tristesse et une certaine forme de soulagement, elle accepte de mener une enquête bien que l'agence soit fermée pour les obsèques. La disparition d'une jeune femme qui, comme Holly va bientôt s'en rendre compte, n'est pas un cas complètement isolé dans le quartier...

J'aime beaucoup King, j'ai tout lu de lui et je continuerai tant que de nouveaux romans sortiront. Il faut pourtant bien reconnaître que celui-ci est vraiment très classique. Je ne prétends pas ne pas avoir aimé, attention, je dis juste que c'est un bon polar, avec une héroïne très attachante et que j'aime beaucoup, mais quand on a déjà lu beaucoup de thrillers, comme c'est mon cas, on se rend compte qu'il n'a rien d'extraordinaire non plus. Ni dans la construction de l'intrigue, ni dans les horreurs que les victimes ont subi. Certains ont écrit bien pire.

Malgré tout, c'est plaisant à lire, et j'ai passé un bon moment de lecture. Non seulement parce que Holly est un personnage qui m'a toujours touchée, entre une sensibilité exacerbée et une détermination sans faille, mais aussi parce que le couple Harris m'a un rien amusée. Ces deux vieillards qui s'aiment si fort, au point qu'ils sont absolument prêts à tout, à tout, pour prolonger leur vie commune, avaient eux aussi quelque chose de touchant, étonnamment. Et puis, que ce soit en fantastique ou en thriller, le talent de King pour créer des personnages extraordinaires n'est jamais démenti.

L'écriture a toujours été pour lui un moyen détourné de nous parler de lui et de ses plus grandes peurs, et Holly n'échappe pas à la règle. Cette fois, il est question de maladie et de vieillesse, ainsi que de cette épidémie de Covid-19 qui a bouleversé notre quotidien il n'y a pas si longtemps. Il évoque aussi la poésie à travers Barbara, la jeune soeur de Jérôme, l'ami d'Holly, et la présidence de Donald Trump. Autant de sujets qu'il avait besoin d'exorciser et qui prouvent, une fois de plus et si besoin était, qu'il sait vivre avec son temps.

Un bon thriller, en compagnie de la lumineuse Holly. S'il ne figurera pas parmi mes romans préférés de Stephen King, je l'ai néanmoins dévoré. L'intrigue est maîtrisée, les personnages sont parfaitement bien construits comme d'habitude et, s'il m'a manqué un peu de machiavélisme et de tension, j'ai cependant passé un très bon moment. A lire sans faute si vous avez apprécié la trilogie Mr Mercedes.
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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Encore un bon cru le dernier roman de Stephen King. Pas le meilleur mais un bon cru tout de même. Je n'ai pas vu passer les 520 pages. Stephen King nous entraîne cette fois dans les pas de deux retraités d'un âge avancé. Bien sous tout rapport à l'extérieur, anciens professeurs d'université, ils résident dans une magnifique maison victorienne au 93 Ridge Road. Oui mais pourquoi plusieurs personnes se sont volatilisées dans les dix dernières années non loin de leur domicile ? Notre chère Holly dont les fidèles ont fait connaissance dans le roman Mr Mercedes va être sollicitée par Penny Dahl dont la fille a disparu du jour au lendemain. Et là va commencer un chemin de croix qui va se terminer dans le mal absolu comme souvent chez Stephen King. Les points positifs comme d'habitude chez cet auteur c'est l'histoire. Dieu que cet homme est un raconteur d'histoires inégalé !!! Les chapitres s'enchaînent, le style est fluide, Holly est toujours aussi attachante. Les bémols que j'y mettrai, ce sont les allusions un peu lourdingues sur le COVID. Les vaccinés sont le camp du bien, les antivax, le camp du mal. C'est un peu trop appuyé à mes yeux, un peu trop manichéen et ça court tout le long du livre. de plus ayant lu Mr Mercedes il y a longtemps, je n'avais pas en tête de façon très précise tous les événements auxquels Holly avait dû faire face mais ça ne m'a gênée outre mesure. L'idéal serait je crois de lire l'un après l'autre. Mais qu'importe Stephen King nous emporte quand-même avec le talent qu'on lui connaît et il est toujours aussi en pointe dans tous le combats qu'il mène, pour les minorités, contre Trump et surtout contre la bêtise.
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J'accorde toujours une importance sur les phrases très vendeuses au dos du livre
Du grand Stephen King,angoissant etc…..
Du coup je me jette sur ce livre sans attendre, et là c'est partie
J'entame cette folle aventure avec Holly,personnage principal, car au bout de quelques pages, je me rends vite compte que malheureusement le livre sera centré sur elle.
On aura vite compris son histoire avec sa maman et sa reprise du tabac car effectivement beaucoup mais vraiment beaucoup de lignes nous le rappel….
L'intrigue principal passe au second voir troisième plan c'est vraiment dommage
Je m'attendais à autre choses que ça
Long et répétitif c'est tout ce que je retiens de ce livre
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Voilà un livre qui va vous donner envie d'être végétarien !
Automne 2012 dans une ville non nommée des États-Unis.
Jorge Castro fait son jogging quotidien lorsqu'il tombe sur un couple de retraités qu'il connaît bien.
Emily et Harris sont d'anciens collègues enseignants de l'université où il est employé et ils sont en bien mauvaise posture. La femme tente en effet vainement de pousser dans un van le fauteuil roulant dans lequel est assis son mari.
N'écoutant que son courage, Jorge se précipite pour leur venir en aide. Bien mal lui en a pris ! Il se retrouve dans le sous-sol de la maison des Harris enfermé dans une cage. Il ne le sait pas encore, mais il va servir de cure de jouvence aux deux vieillards qui souffrent de pathologies liées à leur âge avancé.
Neuf ans plus tard, la détective privée Holly est contactée par une mère inquiète de la disparition de sa fille.
Au-delà de l'enquête qui évolue lentement par cercles concentriques, le dernier opus de celui qu'on surnomme le « roi de l'horreur » mérite d'être lu pour plusieurs raisons :
le duo d'assassins dont les dégustations de cervelles et autres abats déclenchent du dégoût, tout en satisfaisant un voyeurisme malsain et jubilatoire ;
le personnage d'Holly, apparu à plusieurs reprises dans l'oeuvre de Stephen King, une grande solitaire qui, à la cinquantaine bien tassée, souffre encore du mépris de sa mère ;
la période durant laquelle se déroule le récit, celle du Covid, qui donne lieu à des moments cocasses nous rappelant nos psychoses passées et l'absurdité de nos comportements ;
l'amour de la littérature et de la poésie que l'auteur ne peut s'empêcher de déclarer en nourrissant son récit de références.
Lien : https://papivore.net/littera..
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