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Moi qui surveillait la porte toutes les trente secondes, je ne l'ai pas vue arriver. Et désormais, elle est là, réelle. Ou l'est-elle ? Mon esprit lutte pour concevoir ce que mes yeux perçoivent, incertain de ne pas chevaucher un quelconque dragon en des terres d'Orient délirant ? Elle n'a rien d'humain : sa délicate silhouette siérait mieux à une sirène échappée des ondes, sa beauté fragile et touchante, récif où le regard s'échoue. Ses cheveux, filaments tressés de ténèbres d'où perlent des flocons de neige, étoiles de cette nuit, vêtissent ses épaules couvertes d'un épais manteau de la couleur du soir. Cet écrin nocturne encadre la porcelaine de son visage ; ses lèvres rougies par le sang d'un pigment pourpre et ornées d'un éclat d'argent attirent un instant le regard, qui ne saurait y demeurer trop longtemps, tant ses yeux, deux aurores aux reflets boréaux maquillées de noir, captivent l'âme qui s'y égare, la noyant dans un vert accueillant.
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"Connais ta vérité, dit Lexa. Je n'ai pas besoin d'en être témoin " p21
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Dans son ouvrage intitulé L'Héritage de Tchenguiz Khan, l'histoire russe vue non de l'ouest, mais de l'est, le prince Nicolas Troubetzkoy, qui signe I.R., parle longuement du « paysage » de l'Eurasie, caractérisé par la zone ininterrompue de plaines et de plateaux qui courent de l'Océan Pacifique à l'embouchure du Danube, avec les deux bandes centrales parallèles de la forêt et de la steppe, qui ont tant marqué l'imaginaire russe, et créé le mythe du paysage immense celant un trésor de spiritualité. Du point de vue de leur reconstruction de l'histoire, les « Eurasiens » récusent un terme comme « le joug tatare », et ils voient la naissance de la Russie dans le remplacement naturel du khan de la Horde par le tsar russe, avec « déplacement du centre du khanat à Moscou ».
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Tu es accomplie, maintenant que je suis partie », dit Lexa. 20
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«Je suis avec toi, dit Hadès. Il n est pas de lieu où tu finis et où je commence. Sers-toi de moi, mon amour, comme tu le fais pour ton plaisir. Il existe du pouvoir dans la douleur.» p20
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Il n’y a que dans les romans que les gens promènent un revolver à tout bout de champ.
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Elle avance vers la scène du pas prudent de la concubine raffinée, avec des mouvements stylisés et délibérés, épurés par des décennies passées à améliorer son héritage génétique, à parfaire sa beauté et sa différence. Mais avec ce public, ce n'est que gâchis. Tout ce qu'il voit, ce sont les saccades. Une plaisanterie. Un jouet étranger. Un automate.
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Moi, mon pain est le dégoût. Dieu m'a donné à profusion la vertu d'écœurements. Cette horreur et cette lamentation qui sont ma vie et dont je me nourris… Mais vous, pleins d'indifférence ou d'indulgence pour l'ignoble, vous pactisez avec lui, vous vous faites ses complices ǃ Hommes de terre ǃ Chevaliers de terre ǃ
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Habitue-toi à être attentif à ce qu’un autre dit, et, autant que possible, entre dans l’âme de celui qui parle. 
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Oui, les valeurs nobles, à la fin, sont toujours vaincues ; l'histoire est le récit de leurs défaites renouvelées. Seulement, il ne faut pas que ce soit ceux mêmes qui ont pour mission de les défendre, qui les minent. Quelque déchu qu'il soit, l'Ordre est le reliquaire de tout ce qui reste encore de magnanimité et d'honnêteté en Espagne.
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Celui qui aime la gloire met son propre bonheur dans les émotions d’un autre ; celui qui aime le plaisir, dans ses propres penchants ; mais l’homme intelligent, dans sa propre conduite. 
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- Nous en reparlerons quand tu auras un amoureux, jeune fille .

- Un amoureux... Moi ? Jamais !

Un sourire énigmatique monte sur son visage .

- Pourquoi tu me regardes comme ça ?

- Parce qu'il se trouve que nous avons un rôdeur près de la maison . J'ai comme l'impression qu'il guette ton retour .

- Un rôdeur ?

- Oui toujours le même . Facile à reconnaître...à moins qu'il y'ait une épidémie de bras dans le plâtre dans le quartier ?

Le feu me monte aux joues , alors que mon père me regarde fixement, sourire en coin .
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En 1760, Voltaire, déjà très connu, engage son talent de polémiste dans les affaires Sirven et Calas, où deux familles réputées protestantes se voient accusées d'avoir causé la mort d'un de leurs enfants qui voulait se convertir au catholicisme. Il en reprend le débat trois ans plus tard dans son Traité de la tolérance, qui devient rapidement une sorte de Bible de la liberté de conscience. Or il n'a jamais manifesté la même sympathie pour les juifs, pourtant inquiétés par la police et chassés du royaume à cause de leurs convictions religieuses, tout comme les protestants. Il fait preuve au contraire à leur égard d'une hostilité dans laquelle certains ont voulu voir les prémices de l'antisémitisme moderne.
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Je suis sévère pour ceux qui offensent mes principes, même quand ils sont de mes amis. Et indulgent pour ceux qui m'offensent en tant qu'homme. Si je tenais mon pire ennemi entre mes mains, je le relâcherais sans lui faire de mal.
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Levez-vous, ô hommes d’Irlande,

levez-vous: voici Cûchulainn l’obstacle,

le victorieux, au glaive rouge.

Prenez garde, prenez garde!…
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Et nous venons de l'apprendre ce matin : c'est officiel, nous avons été sélectionnées pour faire partie des vingt candidats au concours !

- Mais... je ne comprends pas... avec quelle prestation ?

- La poitrine de Mabel se gonfla d'importance.

- Nous sommes le premier mamies band d'Angleterre.
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J’ai mal.

Je ne sais même pas d’où provient la douleur. J’ai mal partout comme si un camion venait de me passer dessus.

J’ai mal à la tête, au ventre, au coeur. J’ai mal à l’intérieur de moi.
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Au cours d’une visite que j’ai rendue à mes parents un week-end, j’ai

confié à ma mère que j’avais beaucoup de mal à faire la différence entre un

mariage de raison et la prison. Ma mère m’a répliqué d’un ton léger : « Et

combien de gens en Chine font un mariage d’amour ? » Quand je lui ai

demandé pourquoi elle disait cela, elle a trouvé un prétexte pour quitter la

pièce. Je savais que ma mère écoutait mon émission presque tous les jours,

mais nous ne parlions que rarement de nos sentiments personnels. Toute ma

vie, j’avais attendu qu’elle me prenne dans ses bras : elle ne m’a pas une

seule fois serrée contre elle ou embrassée, même enfant ; adulte, la réserve

traditionnelle chinoise nous a interdit toute démonstration d’affection.

Entre 1945 et 1985 (quand se déplacer dans le pays est redevenu possible),

beaucoup de familles étaient éclatées. Nous n’avons pas échappé à la règle

et j’ai passé très peu de temps auprès de mes parents. Je voulais en savoir

plus sur ma mère, sur la femme qui m’avait donné la vie et avait suscité en

moi d’innombrables questions sur les femmes. Mon assurance grandissante

de journaliste m’a aidée à reconstituer des parties de son histoire.

Ma mère est issue d’une grande famille capitaliste de Nankin, une ville

débordante d’activité mais tranquille et harmonieuse, très différente de la

Pékin politique, de la Shanghai commerçante et de la bruyante Guangzhou.

Sun Yatsen, le fondateur de la Chine moderne, a choisi d’être enterré à

Nankin et le Guomindang y a établi, à un moment de son histoire, sa

capitale.

Située sur les rives du Yangtse au sud-est de la Chine, près de l’imposante

montagne de Zijinshan, la ville comporte des lacs et des espaces verts. Elle

est traversée par des boulevards ombragés, bordés d’arbres, dans toutes les

directions, et l’ancienneté des palais et des murs d’enceinte autant que la

modernité des bâtiments le long de la rivière attestent de la richesse de son

héritage culturel. Les Chinois disent que les hommes sont façonnés par

l’eau et la terre qui les entourent ; d’après ce que je connais de la famille de

ma mère, je pense que c’est vrai.

La famille de ma mère possédait autrefois des biens immobiliers

considérables à Nankin ; tout ce qui se trouvait au sud d’une ligne

s’étendant de la porte ouest de la ville jusqu’au centre à trois kilomètres de

là vers l’est leur appartenait. Mon grand-père maternel était à la tête de

l’industrie du chanvre dans trois provinces – Jiangsu, Zhejiang et Anhui –

ainsi que d’un certain nombre d’autres usines. Dans la prospère Chine du

Sud, l’acheminement par voie d’eau était le moyen de transport privilégié.

Mon grand-père commercialisait toutes sortes de choses, des toiles

goudronnées pour les bateaux de guerre aux câbles pour les ancres des

petits bateaux de pêche.

C’était un entrepreneur et un directeur des plus compétents, même s’il

n’avait pas beaucoup étudié. Néanmoins, il comprenait l’importance de

l’éducation et de la culture ; il avait envoyé ses sept enfants dans les

meilleures écoles, et fondé lui-même une école à Nankin. Même si à cette

époque on s’accordait à répéter que « le manque de talent chez une femme

est une vertu », ses filles ont bénéficié de la plus complète des éducations.

De mes oncles et tantes, je tiens que dans la maison de mon grand-père, les

règles de conduite étaient d’une sévérité extrême. Pendant les repas, si

quelqu’un laissait échapper un bruit en mangeant, ou que sa main gauche

s’écartait un tant soit peu du bol de riz, ou qu’une autre règle était enfreinte,

mon grand-père posait ses baguettes et quittait la table. Personne n’avait le

droit de continuer à manger après son départ ; ils devaient attendre le

prochain repas pour assouvir leur faim.

Quand le nouveau régime est venu au pouvoir en 1949, mon grand-père a

été obligé de céder ses biens au gouvernement pour protéger sa famille.

Peut-être par désir de se rebeller contre la sévérité de leur éducation, ses

enfants se sont tous engagés activement dans les mouvements

révolutionnaires du Parti communiste, et ont combattu des capitalistes

comme leur père.

Mon grand-père a cédé une partie de ses biens immobiliers au

gouvernement à trois reprises – en 1950, 1959 et 1963 – mais ces sacrifices

n’ont pas suffi à le mettre à l’abri. Au début de la Révolution culturelle, il a

été désigné à la vindicte publique parce qu’il s’était attiré les éloges de deux

des ennemis mortels de Mao Zedong. Le premier était Chiang Kai-shek, qui

avait mentionné mon grand-père en termes élogieux parce qu’il avait

travaillé à développer l’industrie nationale face à l’agression japonaise. Le

second était un ancien camarade de Mao, Liu Shaoqi, qui avait félicité mon

grand-père pour avoir donné une grande partie de ses biens au pays. Chiang

Kai-shek avait dû fuir la Chine et se réfugier à Taiwan, et Liu avait été

incarcéré après être tombé en défaveur.

Mon grand-père avait déjà plus de soixante-dix ans quand il a été

emprisonné. Il a survécu à cette épreuve avec une force de caractère

surprenante. Les gardes rouges crachaient ou se mouchaient dans la

nourriture grossière et le thé clair qu’ils apportaient aux prisonniers. Un

vieillard qui partageait la même cellule que lui est mort de chagrin, de

colère et de honte de se voir traiter ainsi, mais mon grand-père a gardé le

sourire. Il enlevait la morve et les crachats, et mangeait tout ce qui était

mangeable. Les gardes rouges en sont venus à l’admirer et ont même fini

par lui apporter une nourriture un peu meilleure que celle des autres.

Quand mon grand-père est sorti de prison à la fin de la Révolution

culturelle, un de ses codétenus l’a invité à partager un repas de canard au

sel, une spécialité de Nankin, pour fêter l’événement. Quand on a déposé le

mets délicat sur la table, l’ami de mon grand-père s’est effondré, foudroyé

par une hémorragie cérébrale provoquée par l’excès d’émotion.

Mon grand-père n’a montré ni joie d’avoir recouvré la liberté ni tristesse

en apprenant la mort de ses amis et la perte de sa famille et de ses biens ; il

semblait que ses sentiments avaient été anesthésiés pour toujours. Ce n’est

que quand il m’a permis de lire son journal intime au cours d’un séjour que

j’ai fait en Chine en mars 2000, que j’ai compris qu’il n’avait jamais cessé

de ressentir les vicissitudes des époques qu’il avait traversées. Son

expérience et sa compréhension de la vie l’avaient rendu inapte à

s’exprimer par le canal futile de la parole, mais même si l’émotion dans ses

journaux n’est jamais patente, ses sentiments les plus intimes y sont

consignés.

Ma mère était devenue membre de la Ligue de la jeunesse communiste à

l’âge de quatorze ans, et elle était entrée dans l’armée et le Parti à seize.

Avant cela, sa réussite scolaire et ses talents de chanteuse et de danseuse lui

avaient valu à Nankin une modeste réputation. Dans l’armée, elle avait

continué à se distinguer. Elle était première de sa promotion, première aux

examens, et l’une des meilleures candidates dans les concours militaires

nationaux. Brillante et belle, plus d’un cadre du Parti et de l’armée la

courtisait et rivalisait pour une danse pendant les bals. Des années plus tard,

ma mère m’a avoué qu’elle se sentait alors comme une Cendrillon à qui la

pantoufle de vair de la révolution convenait parfaitement, et que ce rôle

comblait tous ses rêves. Emportée par cette vague de succès, elle ne se

doutait pas que son milieu familial reviendrait la pourchasser.

Au début des années 1950, l’armée a commencé sa première purge interne

de type stalinien. Ma mère a été mise sur la « liste noire » des descendants

capitalistes et exclue du cercle enchanteur des révolutionnaires de premier

ordre. Elle a dû travailler dans une usine militaire où, en collaboration avec

des experts d’Allemagne de l’Est, elle a mis au point une nouvelle machine-

outil pour fabriquer de l’équipement militaire. Sur la photo de groupe qui

commémore cette réalisation, on a dit à ma mère qu’elle ne pouvait pas

rester au premier rang à cause de son milieu familial, et on l’a reléguée

derrière.

Pendant le conflit sino-soviétique, elle est devenue une cible de choix. Ses

origines capitalistes justifiaient qu’on mette à l’épreuve sa fidélité au Parti.

Vers la fin de la Révolution culturelle, elle a dirigé une petite équipe

technique qui a conçu un outil qui permettait d’améliorer notablement

l’efficacité de rendement. Toutefois, on ne l’a pas autorisée à s’en attribuer

le mérite. On lui a refusé le titre de chef de projet parce qu’on jugeait

impossible que quelqu’un avec son passé puisse être loyal envers le Parti.

Pendant plus de trente ans, ma mère s’est battue pour avoir droit au même

traitement et à la même reconnaissance que ses collègues de même grade,

mais sans succès. Rien ne pouvait changer le fait qu’elle était fille d’un

capitaliste.

Un ami de la famille m’a dit un jour que la meilleure preuve de la force de

caractère de ma mère a été sa décision d’épouser mon père. Quand ils se

sont mariés, mon père était un enseignant très respecté dans une académie

militaire ; il avait eu ma mère pour élève, et nombreuses étaient ses

étudiantes qui l’admiraient. Ma mère ne manquait pas de partis parmi les

enseignants, mais elle a choisi mon père, qui n’était pas beau, mais qui était

le plus brillant de tous. Ses collègues pensaient qu’elle ne l’avait pas

épousée par amour, mais pour prouver sa valeur.

L’intelligence de mon père semblait, en vérité, justifier le choix de ma

mère ; quand elle parlait de lui, elle disait toujours qu’il était terriblement

intelligent ; c’était un expert de dimension nationale en mécanique et en

informatique, et il parlait plusieurs langues étrangères. Elle ne l’a jamais

décrit comme un bon mari ou un bon père. Pour mon frère et moi, il n’était

pas facile de réconcilier l’opinion qu’elle avait de notre père avec cet

homme à l’esprit confus que nou
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Si quelqu’un peut me convaincre et me prouver que je pense ou que j’agis mal, je serai heureux de me corriger. Car je cherche la vérité, qui n’a jamais porté dommage à personne. Mais Il se nuit celui qui persiste en son erreur et en son ignorance. 
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Tu crois que j'y comprends quelque chose Poppy? Ce n'était pas censé se passer comme ça. J'avais un plan. Je devais te capturer et t'utiliser pour libérer mon frère. Avec un peu de chance, j'aurais évité la guerre par la même occasion... ou du moins, j'aurais limité le massacre.



Voilà, ça c'était le plan. Et il est parti en vrille à l'instant où tu es entrée dans cette putain de Perle Rouge. Chaque fois... Bon sang, chaque fois que je te parlais, que je te voyais sourire ou que je t'entendais rire et à mesure que j'apprenais à te connaître, mon plan me paraissait de plus en plus insensé. Et crois-moi, Poppy, il était beaucoup plus sensé que ça... que tout ça.
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