Dans ce tome 6, le Chat a peur d'être rejeté par sa maîtresse, parce qu'elle est enceinte. Il ne sait plus où est sa place et a peur de ne plus être aimé comme « avant ». Il prend conscience qu'il risque de n'être plus le « centre du monde » pour sa maîtresse.
Il cherche des réponses dans la rue, auprès de ses compères, auprès d'un rat, auprès du Rabbin. La religion est-elle une aide dans ces cas de détresse moral ? Sa maîtresse le rejettera-t-elle ? Et décidera-t-il de partir ou bien de rester ?
Ah là là ! Que la vie est difficile lorsque l'on est jaloux et que l'on craint que l'être aimé se détourne de vous.
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Certes agréable, ce Chat se révèle aussi frustrant.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Plus intime, plus “nombriliste”. Et si la tristesse de l’air de temps troublés et violents l’habite, l’album résonne aussi des échos de la rupture de Joann Sfar après trente ans de vie avec la même femme.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Tu n'auras pas d'autre dieu que moi est un retour, après 9 ans, du Chat du Rabbin dans la bande dessinée, qui nous fait assez plaisir !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Va ! Fais des enfants, vieillis, meurs. Et le souvenir qu'ils auront de toi c'est ta tête de grand-mère.
Parce que les gosses ne se souviennent que de la tête qu'on a avant de mourir.
Moi, je pars maintenant. Comme ça je me rappelle à quel point tu es belle. Je t'aimerai toujours. Adieu.
Non. Je reste un tout petit peu. Juste quelques moments supplémentaires. Pour me souvenir mieux.
Zlabya (parlant à son bébé)
- Tu vois, bébé, un jour tu parleras aux femmes aussi bien que mon chat ! C’est important de parler bien à celles qu’on courtise.
Le Chat
- Pour leur mentir ? Pour les embobiner ?
Zlabya
- Pour les faire rêver, petit diable ! Les rêves, ça n’est pas des mensonges. Moi, si je n’avais pas mes rêves, j’exploserais.
– Mais ton dieu, il te sauve du chagrin fou ?
– Je t’ai dis que je ne lui demande jamais rien
– Et je te demande à quoi il sert
– Je n’ai pas le droit de m’interroger sur la raison de Dieu
– Mais c’est quoi votre relation ?
– Je lui envoie des prières
– Ouais, ben comme moi quand je miaule
– Non, toi parfois tu récoltes du poisson
– Ah. Et c’est mieux de miauler sans rien recevoir ? (P. 25)
-Maitresse, trois heures sans toi, c'est long comme une vie.
-Moi j'ai tellement de travail avec le bébé. Le temps, pour lui, c'est l'intervalle entre chaque repas.
-Et pour moi maitresse?
-Je ne sais pas. J'ignore comment vous comptez le temps chez les chats.
-C'est simple : chaque instant sans toi est trop long.
-Tu vois, bébé, un jour tu parleras aux femmes aussi bien que mon chat.
Je miaule pas, je parle! La parole: chaque mot est différent. Chaque phrase est une surprise! Rien à voir avec tes bredouillages. Toi tu chantes toujours les mêmes mots. Moi , en une minute, j'ai mille idées. Vous depuis mille générations, vous ânonnez les mêmes formules! Et je suis certain que la moitié des fidèles ne comprennent même pas l'hébreu.
FESTIVAL OH LES BEAUX JOURS ! 8e édition
Avec Hervé le Tellier et Kerwin Spire
Lecture par Emmanuel Noblet
Depuis l'an dernier, les grands entretiens du festival rendent aussi hommage à des écrivains disparus. Ainsi, Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, né en 1914 à Vilnius, en Lituanie, décédé en 1980 à Paris, dont l'oeuvre immense continue de susciter l'admiration, et de faire l'objet de nombreuses adaptations et études.
La vie de Gary est en soi un roman : arrivé en France avec sa mère en 1928, il passe son adolescence à Nice, étudie le droit à Aix-en-Provence et s'engage dans l'Armée de l'air. Entré en résistance dès 1940, pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale, il est fait compagnon de la Libération et s'engage dans une carrière diplomatique, qui le mènera notamment à New York, puis à Los Angeles. Écrivain prolifique, ses romans seront marqués par les épisodes de sa vie, par un engagement humaniste contre les barbaries modernes, les injustices et les violences, entretenant une tension entre espoir et désespoir de voir l'homme céder à ses pulsions médiocres. Romain Gary est aussi à l'origine d'une des controverses les plus fascinantes de l'histoire de la littérature française, puisqu'il fut le double lauréat du Prix Goncourt, d'abord en 1956 pour "Les Racines du ciel" et ensuite en 1975, sous le pseudonyme d'Émile Ajar, pour "La Vie devant soi", révélant ainsi la dualité et le conflit identitaire qui le hantaient.
Pour évoquer cette figure, l'écrivain Hervé le Tellier, fervent admirateur de Gary, et Kerwin Spire, qui lui a consacré deux romans biographiques, sont réunis pour un exercice d'admiration. Images d'archives, extrait de film et interview réalisée pour l'occasion ponctuent cet entretien, au cours duquel on entend Romain Gary lui-même, avec sa voix charismatique, mais aussi Joann Sfar, autre grand admirateur, qui étudia à Nice dans le même lycée que Gary et l'a maintes fois dessiné.
Un grand entretien posthume pour découvrir ou redécouvrir l'oeuvre et la vie d'un des plus grands écrivains du XXe siècle.
À lire
- L'oeuvre de Romain Gary est disponible dans La Pléiade (deux tomes) et chez Folio/Gallimard.
- Kerwin Spire, "Monsieur Romain Gary. Consul général de France – 1919 Outpost Drive – Los Angeles 28, California", Folio, Gallimard, 2022.
- Kerwin Spire, "Monsieur Romain Gary, Écrivain-réalisateur – 108, rue du Bac – Paris, VII – Babylone 32-93", Gallimard, 2022.
- Hervé le Tellier, "Le Nom sur le mur", Gallimard, 2024.
Un grand entretien posthume animé par Alexandre Alajbegovic et enregistré en public le 23 mai 2024 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 8e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr
#OhLesBeauxJours #OLBJ2024
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