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EAN : 9782205208153
160 pages
Dargaud (29/03/2024)
4.65/5   304 notes
Résumé :
L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et sa fille errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites, censés les aider dans leur voyage. Sous la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur périple ?

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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
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Sorti en 2007, La Route de l'américain Cormac McCarthy est aujourd'hui un classique de la littérature, récompensé à juste titre par le Prix Pullitzer et déjà adapté par John Hillcoat pour le grand écran.
Cette année, c'est un autre support qui accueille la magnificence de cette oeuvre au noir : la bande-dessinée.
Pour le mettre en images, les éditions Dargaud ont confié l'affaire à l'un des plus grand dessinateurs-auteurs du domaine : Manu Larcenet.
Que trouvera-t-on cette fois sur La Route ?

Des cendres et la fin du monde
La Route raconte une histoire d'une simplicité désarmante.
Celle d'un père et de son fils en guenilles qui avancent encore et encore sur une route sans nom dans un monde mort.
L'Apocalypse a eu lieu, les feux et l'homme ont ravagé tout ce qui existe pour n'en laisser qu'un cadavre froid.
Au cours de leur périple, ils rencontreront d'autres hommes, des survivants comme eux. Certains voudront les tuer, d'autres se cacheront.
Il en existe même qui veulent manger. Tout. N'importe quoi.
En s'emparant de cette histoire en forme de mythe, comme une parabole sur l'amour et le lendemain, Manu Larcenet trouve un terrain de jeu à la hauteur de son talent.
Il dépeint ce monde glacial en gris délavé qui ne se réhausse presque jamais de véritables couleurs, ou alors affadies, vieillies, fatiguées.
Le monde n'a plus de couleur, il est un enfer gris où les cadavres s'accumulent, ou les scènes murmurent le passé, aussi terrible soit-il.
Manu Larcenet a l'art du laconique, comme McCarthy.
Sauf qu'il emploie des crayons pour le non-dire à la place de la plume.
On se trimballe de villes désossées et villages abandonnées, on regarde les morts se balancer la corde au cou et l'on s'interroge sur l'horizon, où les personnages voient parfois des choses quand nous-mêmes ne voyons rien.
Au coeur de cette avancée inlassable, l'amour d'un père en son fils, l'amour total qui détruirait le monde s'il venait à le perdre.
Il n'y aurait plus de monde sans lui.

Le gentil pour dernier refuge
Manu Larcenet montre l'horreur sous toutes ses formes, les choses qui ont transformé l'homme en monstre. Qui laisse des traces.
Des caches de nourritures semi-vivantes ou des sectes qui se traînent dans la poussière.
Deux choses hantent le récit : la mort et le bien.
La première est omniprésente, elle semble inéluctable et pourtant le Père refuse que son fils pense à la Mort. Il veut qu'il vive, par tous les moyens possibles. La Mort est le tabou de la délivrance qu'on doit enseigner mais qu'il faut éviter de regarder. Sinon, elle nous rentre dans la tête.
Comme l'horreur, comme le Mal.
Dans un monde où tout s'est écroulé, la morale n'existe plus.
En fait, elle n'a même plus aucun sens.
Sauf pour l'enfant.
« Nous sommes les gentils ? » répète-t-il à son père régulièrement ?
La réponse est oui, bien évidemment. Toute personne veut être le gentil de l'histoire. Celui qui n'est pas le vilain, le monstre.
Mais quel sens quand les notions de bien et de mal n'existent plus ?
Quand plus rien n'existe.
Comment peut-on être humain demain quand être gentil peut signifier la mort ou d'abominables tortures ?
Manu Larcenet regarde le monde en imaginant un autre possible, celui d'un enfant qui veut continuer à être gentil même si cela n'a plus de sens.
On retrouve les couleurs dans l'ancien, dans les décombres de l'avant.
Dans une canette ou un emballage encore intact.
Aussi dans les yeux de l'enfant, dans sa volonté, jusqu'au bout d'être gentil.
Le père sait pourtant le risque, lui ne peut plus se permettre.
Alors il doit préparer son fils du mieux qu'il le peut.
Comment dire à son enfant qu'il n'y a plus d'espoir nul part et que la dernière balle doit être gardé pour soi-même ?
Peut-être en lui laissant sa chance. Peut-être.
En suivant la Route. Sa Route.
Et la gentillesse pourrait sauver le monde.

Oeuvre terrible transcendée par le talent d'un Manu Larcenet au somme de son art, La Route en bande-dessinée est un crève-coeur et un tour de force complet où le trait se fond avec le drame et l'amour.
C'est immense, c'est grandiose.
C'est Larcenet.
Lien : https://justaword.fr/la-rout..
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"Il n'y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes."

Lors de l'un des rares entretiens télévisés qu'il accorde pour le Oprah Winfrey Show, au gré d'un échange extrêmement convenu et quelque peu décevant, Cormac McCarthy révélait la difficulté d'être père à l'âge de 73 ans en observant son fils endormi, ce qui aurait été pour lui la source de son inspiration dans l'écriture de la Route (l'Olivier 2008), son roman post-apocalyptique d'une noirceur absolue, récompensé par le prix Pulitzer en 2007. Mais à la lecture du long monologue final du shérif Ed Tom Bell dans No Country For The Old Man (l'Olivier 2007) où il évoque son rêve dans lequel il est à cheval en traversant un défilé enneigé, en pleine nuit, dans une atmosphère sombre et glaciale, alors que son père le dépasse en éclairant le chemin à l'aide d'une flamme se consumant dans une corne, ne trouve-t-on pas déjà quelques esquisses de ce périple crépusculaire qui va marquer les esprits ? Monument de la littérature nord-américaine, La Route est salué de par le monde comme l'oeuvre emblématique de l'auteur, même si certains détracteurs lui reprochent son côté "commercial", ce d'autant plus qu'il s'est vendu à plusieurs millions d'exemplaires, ce qui serait manifestement un gage d'une qualité moindre ou d'une attitude suspecte d'un écrivain en quête de reconnaissance. On mettra de côté ces assertions puériles, ce d'autant plus que la puissance de ce texte saisissant et épuré ne semble nullement être remis en cause par celles et ceux que le succès rebute. Il faut parler ici de saisissement, parce que, si la fureur ainsi que la sauvagerie ont toujours imprégné les récits intenses de Cormac McCarthy, La Route se distingue par la prégnance de son désespoir profond, au sein d'une humanité qui se dissout dans une violence aveugle, teintée d'une forme de mysticisme féroce. Pour celles et ceux qui l'ont lu, on connait tous le symbolisme de la Route, cette ligne de vie fragile sur laquelle chemine un père et son fils qui détiendrait un reliquat d'humanité que la figure paternelle s'emploie à entretenir tout en lui inculquant les règles impitoyables de la survie dans ce milieu hostile où les hommes s'entredévorent. Projeté brutalement dans cet univers de mort et de destruction dans lequel évolue quelques cohortes de sectes s'adonnant au cannibalisme, on suit pas à pas le parcours de ces deux individus dans leur quotidien dépourvu de perspective si ce n'est que de se rendre vers le sud en quête d'un surcroît de chaleur, promesse bien incertaine. L'une des forces du récit, réside dans le fait que l'on ignore complètement les raisons qui ont conduit le monde dans un tel précipice de cendre et de mort, ce que ne respecte pas l'adaptation cinématographique de John Hillcoat, avec Viggo Mortensen dans le rôle principal, qui se révèle quelque peu décevante pour un film trop bavard laissant planer quelques lueurs d'espoir dont le roman est totalement dépourvu mais qui répond aux canons hollywoodiens de la famille idéale américaine. A partir de là, on pouvait réellement avoir quelques craintes avec l'annonce d'une adaptation sous la forme d'une BD par Manu Larcenet, même si le dessinateur nous a régulièrement ébloui avec des oeuvres originales telles que Blast (Dargaud 2009 – 2013) et le Combat Ordinaire (Dargaud 2003 – 2008), ou une adaptation somptueuse comme le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel (Dargaud 2015 – 2016) ou les illustrations incroyables que l'on trouve dans le Journal D'Un Corps de Daniel Pennac (Futuropolis 2013).

Plus personne ne se souvient du monde d'autrefois et de ce qu'il s'est produit pour qu'il plonge dans le chaos. Désormais, il ne reste plus que des terres arides et des ruines calcinées qu'arpentent quelques sectes et hordes barbares suivies d'une troupe d'esclaves constituant leur garde-manger. Dans ce décor apocalyptique où le soleil disparait derrière un rideau de cendre, un père chemine sur la route, accompagné de son enfant en poussant un caddie contenant leurs maigres affaires. En quête de nourriture, ils fouillent dans les décombres avec à la clé quelques découvertes parfois macabres. Et puis il y a ce froid perpétuel qu'il faut affronter ce d'autant plus qu'il n'est pas toujours possible de faire un feu afin de ne pas attirer l'attention. Ils se rendent donc vers le sud avec cette hypothétique espoir d'y trouver une vie meilleure. Mais pour cela, il faut éviter ces maraudeurs cherchant à s'emparer de leurs modestes possessions et qu'ils repoussent avec cet antique revolver qui ne contient que deux balles qu'il ne faut pas gaspiller car nécessaire pour mettre fin à leurs jours si le besoin s'en fait sentir.

On peut le dire, l'annonce de Manu Larcenet se lançant dans cette adaptation graphique de la Route a fait grand bruit sur les réseaux sociaux et constitue l'un des grands événements littéraires de cette année 2024 que l'on attendait avec une certaine fébrilité. D'ailleurs, à l'occasion de cette parution, les éditions Points ont réédité le roman dans une version collector reliée avec l'ajout d'un cordon marque-page noir tandis que le texte est agrémenté d'une vingtaine d'illustrations de Manu Larcenet. On aurait bien évidemment souhaité qu'il s'agisse d'illustrations originales plutôt qu'extraites de la bande dessinée et quitte à se montrer pénible jusqu'au bout, la couverture aurait mérité d'être toilée avec un aspect rugueux qui aurait mieux convenu. Mais quoiqu'il en soit, il faut lire ou relire le roman dans cette version pour s'approprier ainsi l'univers respectif de ces deux génies qui se rencontrent autour de ce texte imprégné de la noirceur du romancier se diluant dans celle de l'illustrateur avec cette impressionnante sensation de symbiose. Et puis il faut bien appréhender l'album en tant que tel qui se décline également sous la forme d'une édition limitée qu'il faut absolument acquérir si vous êtes en fond. En noir et blanc, cette version contient un cahier où figure des croquis ainsi que quelques planches qui n'ont pas été retenues dans l'édition définitive. Toujours dans ce tirage limité, on appréciera les gros plans du profil du père et du fils figurant sur la couverture et sur le dos de cet ouvrage somptueux et dont la minutie dans chaque trait nous rappellent les gravures de Gustave Doré ou d'Albrecht Dürer auxquels Manu Larcenet fait d'ailleurs référence, même si l'on pense également, dans une certaine mesure, aux illustrations de Bernie Wrightson. On fera donc l'acquisition des deux albums, mais s'ił faut choisir, on adoptera la version en couleur avec cette spectaculaire nuance de gris absorbant les quelques lueurs rougeâtres ou jaunâtre parfois bleuâtres éclairant certaines planches en offrant ainsi plus de profondeur à l'ensemble du récit et plus d'intensité dramatique sur quelques scènes clés de l'intrigue comme cet instant où le père et son fils observent cette colonne de barbares défilant sur La Route. Comme une espèce de lever et de tomber de rideau ponctuant le début et la fin d'un spectacle aux accents dramatiques, il y a cette espèce d'abstraction fascinante dans la contemplation de ces nuages de cendre qui vont d'ailleurs nous accompagner tout au long de 156 planches composant l'album restituant avec une rigueur incroyable l'ensemble de la trame narrative du roman de Cormac McCarthy qui font que le monde de l'écrivain se confond avec l'univers de Manu Larcenet. Sans être expert dans le graphisme, à la contemplation de chacune des planches, de chacune des cases de la Route, on mesure la progression du dessinateur, dans sa veine réaliste depuis Blast, qui a abandonné l'encre et le papier en adoptant la palette graphique depuis quelques années, en voulant explorer l'infinie richesse de cette technologie numérique, pour un rendu plus précis dans le trait tout en devinant le travail considérable et cette créativité sous jacente qui émane de son oeuvre. Ce qui ne change pas, c'est le désespoir, la douleur et les tourments dont le dessinateur ne fait pas mystère et qui imprègnent son travail au gré de cette adaptation où rien ne nous est épargné comme cette scène où le père apprend à son fils comment mettre fin à ses jours avec le revolver qu'ils détiennent ou ce festin macabre qu'ils découvrent dans un campement abandonné. On appréciera également le soin apporté aux dialogues qui se déclinent dans une proportion congrue, comme dans le roman d'ailleurs, en nous laissant de longues plages de silence où l'on contemple l'immensité terrible de la désolation des lieux qui absorbent les personnages. Et puis au milieu de cette noirceur, il y a quelques instants lumineux comme cette baignade au pied de la cascade où la maigreur des corps nous renvoie à une autre époque de barbarie des camps de concentration tandis que le festin que le fils et le père dégustent dans un bunker inutilisé, nous rappelle cet instant de grâce dans le film Soleil Vert où Charlton Eston et Edward G. Robinson se délectent de quelques aliments frais devenus introuvables. Tout cela s'inscrit dans cette volonté exigeante de transcender le récit de Cormac Mccarthy dans ce qu'il y a de plus désespérant pour nous plonger dans un nihilisme absolu en nous laissant sur le bord de la Route au terme d'une scène finale encore plus incertaine que celle du romancier et qui font de l'adaptation de Manu Larcenet une oeuvre aussi magistrale qu'éprouvante. C'est peut-être l'une des définitions du terme chef-d'oeuvre.


Bd : Manu Larcenet / Cormac McCarthy : La Route. Editions Dargaud 2024.

Bd édition limitée (4000 exemplaires). Manu Larcenet / Cormac McCarthy : La Route. Editions Dargaud 2024.

Cormac McCarthy : La Route (The Road). Editions Points 2024. Traduction de l'anglais (Etats-Unis) par François Hirsch. Illusrations de Manu Larcenet.

A lire en écoutant : Chant of the Paladin de Dead Can Dance. Album : The Serpent's Egg. 2007 4AD Lt
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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Cet album reprend à merveille le roman de Cormac McCarthy. Une catastrophe sans précédent a eu lieu. Une sorte de nuage nucléaire a tout décimé sur son passage. Il reste quelques survivants mais il ne fait pas bon de s'en approcher. Un père et son fils tentent tout pour rester en vie et fuir ces êtres sans raison ni humanité.

Tout l'album est dans un dégradé de gris et de noir, mimétique de l'atmosphère apocalyptique dans laquelle vivent les personnages. Il y a peu de dialogues, les paysages et les actions étant suffisants à la compréhension de l'histoire. On a l'impression d'être dans Mad Max mais en plus violent, ce qui n'est pas peu dire ! On tremble pour ce père protecteur et pour ce petit qui n'a rien demandé et qui devient mature d'un coup car il faut qu'il sauve sa peau.

Du grand art !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Je ne vais pas faire une dissertation, il y a l'original et la bande dessinée.
Pour ceux qui ont lu "la route", pas d'hésitation, c'est une adaptation réussie. Qui mieux que LE Manu Larcenet de "Blast" était capable de rendre cette atmosphère si particulière du roman ?
Graphiquement, c'est noir avec des variantes de gris, comme la cendre qui recouvre le monde. le désespoir, la solitude qui cristallisent sur les pages de l'artiste. Oui, l'artiste.
Pour les autres, les improbables lecteurs ne connaissant pas le roman même par ouï-dire, en gros, ça y est, on l'a fait. On a laissé libre cours à notre folie. C'est fini.
Ce qui différencie ce roman de survie de la plupart de ses équivalents contemporains, c'est qu'il n'y a vraiment plus rien : la seule solution est de nous bouffer entre nous. On touche vraiment le fond, ce qu'il y a de pire dans notre espèce est ainsi révélé. Exit l'espoir, exit notre petite part d'humanité.
Une bonne mise en bouche pour ce qu'on nous prépare peut-être.
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Il fallait un illustrateur chevronné pour s'attaquer à l'oeuvre éponyme de Cormac McCarthy, prix Pulitzer 2007, dont l'ambiance oppressante, les dialogues parcimonieux et l'empreinte sensible réussissaient à enfanter un monde postapocalyptique aussi convaincant que terrifiant. Tout reposait dans ce roman sur la relation émouvante, sincère et fragile entre un père et son fils, qui ne sont jamais nommés et qui doivent rester en constant mouvement dans un pays ravagé par un cataclysme inconnu. Ils avancent ainsi sur la route, tenaillés par la faim, terrorisés par la menace de groupes violents et cannibales, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites nécessaires à leur survie, recherchant la chaleur en direction du sud.

Manu Larcenet s'était déjà illustré avec l'adaptation en noir et blanc du roman de Philippe Claudel, « le rapport de Brodeck ». Ses dessins en tons binaires, sans dégradés, pouvaient paraître très bruts, mais cela collait bien à l'histoire. L'identité graphique de « La route » est tout aussi sombre mais bien plus belle et recherchée à mon sens. Illustrer le silence, le froid et la peur représente une gageure certaine que l'illustrateur relève avec brio. C'est un monde de cendres et de pluie qu'il parvient à reconstituer dans toute son oppression et sa déstructuration. le trait est nerveux, intriqué, les scories omniprésentes. Les vignettes alternent entre flou brumeux et détails méticuleux. le père et le fils, étiques et éreintés, doivent sans cesse avancer, mais ce monde est statique, figé dans une gangue de mort. Les planches sont le plus souvent monochromes mais l'usage parcimonieux de la couleur, dans un discret nuancier de bleu délavé, d'ocre sale, de jaune passé ou de mauve glacial confère aux pages des ambiances très contrastées. On retrouve la parcimonie des dialogues entre le père et son fils, cette manie linguistique de l'enfant qui accepte les plus abominables vérités et les nécessaires actions par un « alors d'accord ».

Je conclurai en écrivant qu'on ne peut qu'être d'accord avec le fait que cette bande dessinée est une affreuse réussite mettant brillamment en images le roman de McCarthy.
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critiques presse (16)
LeSoir
29 avril 2024
Manu Larcenet signe l’album le plus terrifiant jamais dessiné par l’homme. Adapté du chef-d’œuvre cannibale de Cormac McCarthy, « La Route » entre dans la tête du lecteur pour y rester à jamais.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaTribuneDeGeneve
24 avril 2024
Le dessinateur français offre une grande adaptation du roman de McCarthy.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LesAmisdelaBD
24 avril 2024
Trait agressif, regards expressifs, fonds envahis par une cendre oppressante, encrage profond, contrastes puissants, et même les gaufriers de certaines pages (parfois irréguliers, parfois carrément absents dans plusieurs enchaînements de cases), chaque choix de dessin, chaque étape, chaque trait semble pensé pour susciter une émotion forte, collant parfaitement au récit et à l’univers de « la Route », que ce soit dans les moments de danger ou dans les moments plus intimes que partagent père et fils.
Lire la critique sur le site : LesAmisdelaBD
BDGest
24 avril 2024
Sans le singer, le plagier, le copier, ni même tenter de l’illustrer, Manu Larcenet se sort plus qu'honorablement de l'adaptation de ce roman si particulier qu'est La route, du moins suffisamment pour continuer à tracer la sienne !
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
18 avril 2024
Qui d’autre ? Qui d’autre que Manu Larcenet pouvait adapter La Route, le chef d’oeuvre de Cormac McCarthy, avec autant de pertinence et d’intensité ? Nombreux sont les dessinateurs de talent qui auraient pu prêter leur encre noire au récit post-apocalyptique de l’écrivain américain, mais peu auraient pu lui conférer cette justesse dans les sentiments et cette rage contenue dans la narration.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LaLibreBelgique
12 avril 2024
Manu Larcenet nous emmène au bout de l?apocalypse. Une réussite totale.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LigneClaire
12 avril 2024
Un jeu d’aplats de couleur, des visages torturés, des rencontres, La Route est à prendre absolument avec Larcenet et ses deux compagnons au destin précaire mais si humains.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
9emeArt
12 avril 2024
Loin d’être une adaptation fidèle du roman, cet album est une belle variation autour du texte de McCarthy qui modifie les interprétations possibles du texte original par des choix radicaux. Si le livre de Manu Larcenet est une bande dessinée réussie et très impactante graphiquement, elle se prive peut-être d’une dimension qui en a fait ce chef-d’œuvre mondial mais propose autre chose de percutant.
Lire la critique sur le site : 9emeArt
SudOuestPresse
09 avril 2024
Manu Larcenet s'est emparé de « La Route », oeuvre phare de l'écrivain américain Cormac McCarthy. Une adaptation tout à la fois fidèle et extraordinairement personnelle.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LaTribuneDeGeneve
09 avril 2024
L'artiste français adapte «La route», grand roman de Cormac McCarthy, et signe une oeuvre monumentale
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
OuestFrance
03 avril 2024
Avec cette dernière oeuvre graphique parue ce 29 mars, l'auteur star du « Combat ordinaire » et de « Blast » atteint des sommets. Un chef d'oeuvre.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Syfantasy
03 avril 2024
Aucune planche n'est à jeter dans cette ambitieuse revisite de la Route, et la portée du message, pessimiste mais réaliste à la fois, frappe le lecteur avec autant de force que l'œuvre original. Majoritairement muette, cette épopée à travers les rêves brisés d'une société à la dérive se dévoile par ce qu'elle montre, par les figures burinées de nos personnages, et bien sûr par ce qu'elle dit de nous, tapis au plus profond de nos cœurs.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
LeMonde
03 avril 2024
En adaptant le best-seller de l'Américain Cormac McCarthy, l'auteur restitue avec une précision jubilatoire la noirceur d'une Amérique postapocalyptique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
ActuaBD
29 mars 2024
Un exercice audacieux finalement, relevé avec beaucoup d’exigence. [...] Nul doute qu’elle saura provoquer des réminiscences plus ou moins désirables à tout inconditionnel de l’œuvre de McCarthy, et un vertige profond aux néophytes du roman.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Actualitte
28 mars 2024
Un grand roman adapté par un grand bédéiste donne-t-il forcément une bande dessinée magistrale ? Impossible de généraliser, mais dans le cas de La route de Cormac McCarthy racontée en images et en bulles par Manu Larcenet, la réussite est indubitable.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LesInrocks
28 mars 2024
Déjà attiré dans le passé par la noirceur, le dessinateur français livre une version magistrale du roman postapocalyptique de Cormac McCarthy.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
- Réfléchis à ce que tu mets dans ta tête, parce que ça y restera pour toujours.
– Il y a bien des choses qu’on oublie, non ?
– … Ouais …On oublie ce dont on devrait ce souvenir et on se souvient de ce qu’il faudrait oublier.
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Tu ne peux pas nous protéger, j'aurais du le faire avant quand il restait encore 3 balles dans le revolver eu lieu de 2. Tu sais que je le ferais. C'est ce qu'il faut faire. Tôt ou tard, ils nous rattraperont...
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Je voudrais être avec maman....Tu veux tu voudrais être mort?
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si tu manques aux petites promesses, tu manques aux grandes
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-Papa ?
- Mh?
-Il serait de quelle couleur l'océan ?
-Bleu...Un peu vert...mais surtout bleu.

p_122
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Le bulleur présente La route
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