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Roger (Illustrateur)
EAN : 9782505085645
112 pages
Dargaud (05/04/2024)
3.93/5   46 notes
Résumé :
Remontez jusqu'à l'ère lointaine du Déluge, celle qu'évoquent à demi-mots tous les textes anciens de l'humanité... En ces temps de famine, Sans-Voix, un jeune singe orphelin, cherche à prouver sa valeur à son clan d'adoption en chassant le « longue-gueule », un vieil alligator blessé et vicieux. Manger ou être mangé : le cycle immuable de la nature. Mais en osant s'aventurer au coeur des terres interdites, celles des humains, Sans-Voix sera confronté au plus cruel d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Cela fait déjà un certain temps que Sans-Voix rêve de démontrer sa valeur au reste du clan. Au moment où il parvient enfin à prouver sa bravoure en neutralisant une proie aussi redoutable qu'énorme, qui devrait pouvoir assurer la survie des siens pendant un moment, une menace encore plus terrible s'abat subitement sur eux : les humains ! Rare survivant d'un véritable massacre, Sans-Voix se retrouve capturé au fond d'une cage, puis dressé afin de combattre dans les arènes.

Dix ans plus tard, alors que Sans-Voix est devenu le « Dieu-Fauve », véritable machine à tuer, une catastrophe naturelle vient non seulement décimer la majorité de la tribu, mais libère surtout le « Dieu-Fauve » de ses geôliers…

Si le lecteur se retrouve en manque de repères en entamant ce roman graphique, ne sachant pas où Fabien Vehlmann vient de le propulser, ni à quelle époque, il ne mettra cependant pas longtemps à reconnaître les travers d'une civilisation humaine en quête de pouvoir et vouée à une fin tragique. Dès la couverture, le « Dieu-Fauve » vient d'ailleurs incarner toute la violence des hommes, celle qu'il n'utilise pas seulement pour survivre, mais également pour asservir et pour dominer, voire même souvent, uniquement afin de se divertir.

Se nourrissant des coups, de la souffrance et de la peur qui constituent dorénavant son quotidien, Sans-Voix se transforme progressivement en Dieu-Fauve tout en accumulant une rage et une soif de vengeance qui ne demandent qu'à s'exprimer. À ce titre, le graphisme dynamique de l'artiste espagnol Roger Ibáñez Ugena, alias Roger, s'installe immédiatement au diapason de cette violence qui enveloppe le récit et qu'il parvient à rendre à la fois élégante, gracieuse et mortelle. Ce dessin vif et nerveux qui faisait déjà fureur lors des scènes d'action de l'excellente série « Jazz Maynard » fait une nouvelle fois mouche en alternant des séquences plus contemplatives qui s'étendent sur de larges cases à des scènes de combats au rythme endiablé.

Découpé en quatre chapitres qui se font brillamment écho et qui donnent chaque fois la parole à un narrateur différent, ce récit choral particulièrement sombre ne laisse finalement que peu d'espoir à ses protagonistes. La violence engendrant la violence, cette fable universelle alliant profondeur et cruauté mène inévitablement à la tragédie… tout en nous invitant à réfléchir aux conséquences de cet engrenage de violence qui conduit à l'agonie du monde !
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Que reste-t-il après la fin ? Les arbres sont morts. il ne reste ni gibier, ni fruits. le clan doit partir pour de nouvelles terres, c'est Nouvelle-mère qui l'a décidé. le jeune Sans-voix est prêt à la suivre partout et à la défendre s'il le faut. Il est déjà fort, il le sait, il le sent et il veut montrer son pouvoir au reste du clan.
Après "La cuisine des ogres" (en mars chez Rue de Sèvres) le scénariste Fabien Vehlmann nous livre encore un scénario d'une inventivité rare. En partant de l'histoire de Sans-voix, un jeune singe blanc, il déroule dans une construction chorale (chaque chapître un point de vue) un récit heroic-fantasy de fin de civilisation, noir et violent. 
C'est à l'artiste espagnol Roger que revient la mission de mettre en images cet univers créé de toutes pièces. Des animaux, quelques humains survivants après le déluge, parmi eux des esclaves en quête de liberté... le dessinateur de "Jazz Maynard" fait merveille et parvient à incarner toutes les violences qui constituent la problématique centrale de l'album.
"Le dieu-fauve" est un album difficile à raconter... Il faut se plonger dedans sans trop savoir à quoi s'attendre. Tout en respectant quelques codes du récit de fin du monde. Fabien Vehlmann parvient à surprendre le lecteur à chaque chapître. Une étonnante réussite !
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J'ai eu la chance de pouvoir découvrir cette bande dessinée grâce à une opération « Masse critique » de Babelio. Je les en remercie, tout comme je remercie les Editions Dargaud (et particulièrement Delphine pour son petit mot), pour cette belle découverte. Je suis une grande fan du travail de Fabien Vehlmann, scénariste, entre autres, de l'excellente série victorienne « Green Manor », et ai entamé ma lecture avec confiance.

Dans cette bande dessinée d'un peu plus de cent pages, divisée en cinq chapitres, qui forment un récit choral (La bête, le poète, La guerrière, L'héritière, Epilogue), nous faisons la connaissance de Sans-Voix, un jeune singe blanc, au moment où il réalise sa première grosse prise de proie pour son clan. Il est rapidement capturé par une tribu d'humains d'Anéatolie, qui massacre ses congénères par la même occasion…

Ce conte intemporel sur la noirceur humaine et la violence inhérente à la condition d'être vivant en situation de survie est puissant et ne laisse pas indifférent. Il est servi par un dessin très vif, et des couleurs magnifiques qui contribuent à nous maintenir dans cette ambiance fort sombre. Il pousse à la réflexion au fur et à mesure du déroulé de l'histoire : les raisons de la violence sont multiples : par plaisir, par révolte, par vengeance, pour combattre pour sa survie, en signe de pouvoir, de conquête… peut-on dans certains cas la légitimer ? de même, la violence des éléments qui vient rappeler aux vivants qu'ils ne sont qu'hôtes sur cette terre…

En résumé, un conte puissant porté par un dessin qui l'est tout autant.
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Ces derniers mois, le rayon BD voit affluer des oeuvres d'une belle et grande noirceur. Il y eu Quelque Chose de Froid, qui ressuscitait le souvenir du film noir, puis le monumental La Route de Manu Larcenet, sur lequel tout a déjà été dit et écrit, par moi et par d'autres. Là, l'auteur Fabien Vehlmann (la série Seuls) et le dessinateur Roger viennent glisser une nouvelle pièce dans la machine à broyer du noir avec le Dieu-Fauve.

De manière allégorique, et très indirectement, ce que Vehlmann et Roger décrive dans cette bande dessinée est un cercle ; leur récit s'ouvre et se ferme ainsi sur l'histoire de ce singe blanc qui fut violemment arraché à sa vie sauvage après avoir assisté au massacre de sa meute par une tribut probablement d'origine africaine. N'ayant depuis connu que la brutalité des combats et de la captivité, ce primate va profiter d'une libération inopinée pour retourner sa rage contre ses oppresseurs. Entre ces deux points, se déploie un récit choral au cours duquel les auteurs nous font glisser d'un point de vue vers un autre ; un aède, une assassin et une jeune esclave. « Chacun a ses propres raisons d'être violent, et ça pose une vraie question de fond qui renvoie, quelque part, à l'actualité en Ukraine ou au Proche-Orient : y a-t-il des violences justifiables ? Et : un monde sans violence est-il possible ? J'ai tendance, pour ma part, à dire que non. » déclare Fabien Vehlmann dans le journal L'Avenir. La violence appelant la violence, chacun de ces arcs narratifs, on le devine aisément, connaîtra donc une fin tragique.

A travers cette fable, Vehlmann parle évidemment de la violence des Hommes, mais aussi et surtout du bruit et de la fureur dans lesquels les civilisations s'éteignent. le trait de Roger, vif et acéré, rend ce sous-texte plus incisif encore. le Dieu-Fauve apparaît dès lors comme une oeuvre dynamique, riche, pertinente et poétique. Il n'y a pas une vérité à y chercher, mais plusieurs, selon le point de vue adopté. En cela, Vehlmann et Roger réclament de leurs lecteurs un minimum d'empathie pour leurs personnages – chose qu'ils parviennent à obtenir.
L'unique reproche que l'on pourrait leur adresser réside dans les chapitres consacrés au singe blanc ; l'apport du texte pour ce personnage empêche selon moi de profiter pleinement de la capacité du dessin à produire du récit et de l'émotion. Un défaut qui reste mineur face à la qualité de l'ensemble.
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De la noirceur et de la monstruosité : un conte déstabilisant qui amène à réfléchir

Quand arrive le déluge, la fin de la civilisation approche... L'heure de la vengeance aussi. le découpage en chapitres de l'album nous en apporte plusieurs points d'entrée. Mais dans cette histoire, qui est le véritable monstre ?

Vehlmann nous livre un récit choral qui amène à une certaine réflexion sur notre rapport à la violence, quelle soit sauvage, légitime ou vecue comme necessaire à toute survie. le lecteur accompagne les différents protagonistes ce qui permet de mieux appréhender leurs trajectoires et donc leurs motivations. le propos général n'en demeure pas moins assez universel.

L'histoire est ici sublimée par les dessins de Roger. Encrage, colorisation, choix des plans, le tout participe à ressentir differents types d'émotions. La mise en scène des combats est quant à elle puissante.

Une réelle atmosphère singulière prend vie tout au long des planches. Un album qui ne laisse pas indifférent.

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critiques presse (5)
ActuaBD
03 mai 2024
Dans des temps reculés de l’humanité, un singe s’efforce de trouver sa place parmi les siens. La rencontre avec des humains le conduit en captivité et le transforme, dans la contrainte et la violence, en « Dieu-Fauve ». Alors qu’une civilisation s’effondre, la vengeance sera sourde et brutale. Une fable universelle et une tragédie propice à la réflexion.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Culturebox
24 avril 2024
Le Dieu-Fauve, une fable cruelle et implacable, pour ados et adultes, qui suscite la réflexion sans abandonner l’émotion.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BDGest
18 avril 2024
Sombre et cruel, Le Dieu-fauve est une fable où la violence des Hommes et des animaux trouve son écho dans celle du monde où ils évoluent. Un voyage déstabilisant et prenant qui ne laissera pas indifférent.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
18 avril 2024
Une fresque sauvage, poétique et captivante, remarquablement mise en images et en couleurs par l'artiste barcelonais Roger Ibáñez Ugena.
Lire la critique sur le site : BDZoom
LigneClaire
08 avril 2024
Fabien Vehlmann excelle. Le Dieu-Fauve est la menace qui plane et va déstabiliser les restes d’autorité et de cohésion des humains. De la tristesse, et quelle fin au bout du chemin ? On est à la fois bouleversé et bousculé. Un album puissant.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Rappelez-vous qu'au regard des dieux, la fin d'une civilisation n'a pas plus d'importance que la mort d'une libellule.
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La coutume affirme en effet que parmi ces prédateurs se cache parfois un Dieu-Fauve : l'incarnation sur Terre du seigneur de la violence.
La coqueluche des arènes apportant à son propriétaire honneur, gloire et fortune. Parfois même un retour en grâce au sein de l'Empire.
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Je l'ai dressé à devenir une arme divine, Altesse.
Et il m'a fallu pour cela faire grandir en lui une colère et une souffrance qu'il vous serait difficile d'imaginer...
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L’élève qui dépasse le maître... Voilà qui est dans l’ordre des choses. C’est une bonne mort.
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