La 2ème guerre mondiale est une source d'études inépuisable d'autant que ses conséquences se sont faites sentir bien après 1945. Après les armistices, si les soldats ne meurent plus, les peuples continuent de souffrir. Pour les berlinois le calvaire se poursuivit au-delà du 8 mai 45 et pour de longues années. D'aucun diront qu'il fallait que les allemands paient leur soutien au nazisme et ce fut le cas.
Premiers arrivés les soviétiques ne s'étaient pas gênés pour piller, violer et assassiner gratuitement une population résignée à subir leur vengeance, vae victis ! A la conférence de Postdam les alliés s'étaient accordés sur un partage de l'Allemagne et de Berlin, les soviétiques concédant des secteurs berlinois qu'ils occupaient aux américains, anglais et même finalement aux inattendus français.
L'été 45 vit donc l'arrivée chaotique des troupes alliées dans leurs secteurs qu'ils trouvèrent en ruine comme le reste de la ville. En cherchant à se loger ils virent les résultats de leurs bombardements intensifs sur l'immobilier berlinois.
Si au début l'accueil russe fut plutôt chaleureux à coup de toasts à la vodka, la suite se révéla moins sympathique à coups de petites humiliations, de vexations quotidiennes, de bâtons dans les roues. Les russes firent comprendre qu'ils voulaient être les maitres de la ville, de l'Allemagne et que la Guerre Froide était commencée. L'administration conjointe planifiée à Postdam va vite voler en éclats pour laisser place à un face à face tendu et un découpage en deux zones qui atteindra son paroxysme avec le blocus de la partie alliée de Berlin par les soviétiques de juin 48 à mai 49.
Le livre de
Giles Milton est très bien documenté avec des photographies fort utiles, il est agréable à lire avec ce qu'il faut de vision universitaire et d'anecdotes qui nous rappelle que des êtres humains ont souffert pour survivre, que l'héroïsme n'est pas que l'affaire des militaires.
On pourrait lui reprocher d'être hagiographique pour les principaux acteurs alliés mais il faut reconnaitre que certains d'entre eux, car tous n'étaient pas d'accord, ont su faire preuve de vision, de courage et de persévérance pour contrer le blocus soviétique, par un pont aérien improbable qui aura finalement donné la première victoire de la Guerre Froide aux alliés. Les soviétiques prendront leur revanche en construisant le mur en 1961.