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N.K. Jemisin est connue pour sa trilogie des Livres de la Terre fracturée, dont chaque volume a reçu le prix Hugo. Pas mal, non ? Va-t-elle connaître le même succès avec sa nouvelle trilogie des Mégapoles ? Pas sûr. Car si la lecture du premier opus de cette série, Genèse de la cité n'est pas désagréable, elle souffre d'un côté un peu brouillon de la narration et de quelques lenteurs. Mais il ne faut pas s'arrêter à ces légers défauts. Ce roman cache pas mal de raisons de s'y plonger.

L'idée de base : les villes, quand elles parviennent à une certaine maturité (Taille ? Nombre d'habitants ? Cela reste peu clair), prennent vie, en quelque sorte. Elles deviennent une entité autonome, avec une volonté. Et elles ont besoin de s'incarner dans un être humain, pour se défendre surtout. Elles n'organisent pas un casting pour choisir leur représentant. Elles le choisissent sans lui demander son avis. Et c'est tout sauf anodin. Tout d'abord, cela se produit sans avis, sans préparation. Et peu à peu, les individus concernés comprennent que quelque chose à changé : ils se sentent différents, ont des visions, ressentent ce que vit la ville. Et le problème principal, c'est qu'ils n'ont pas le temps de s'habituer à cette nouvelle situation. Car un ennemi puissant rôde. Un de ces monstres gigantesques tout droit sortis de l'univers maladif d'H.P. Lovecraft. Des monstres atroces, au nom imprononçable, à la vue traumatisante et, bien sûr, aux tentacules nombreux. Pour eux, les nouvelles villes sont des colonisateurs en puissance, des meurtriers (pour comprendre les tenants et aboutissants, je vous laisse lire, histoire de ne pas trop divulgâcher) qu'il convient d'annihiler tant qu'elles ne sont pas encore trop puissantes. Ce roman est le récit de la naissance de la ville de New York et de son combat pour sa survie.

Pour enrichir son propos et mettre en lumière ses thèmes de prédilection, N.K. Jemisin ne donne pas à New York une seule incarnation, mais plusieurs : une pour la ville et une pour chaque quartier. Manhattan, bien sûr, le Bronx, le Queens, Brooklyn et Staten Island (que je ne connaissais pas et, d'après le roman, je ne suis pas le seul). Chacun est représenté par une personne typique de ses habitants, de ses modes de vie, de ses origines. Et c'est là que le bas blesse. Et c'est là que réside l'originalité et l'intérêt de Genèse de la Cité. Cette confrontation entre les différentes visions de la ville de New York. Tous ces habitants, venus (eux ou leur parents ou leurs grands-parents ou davantage encore) de pays plus ou moins lointains, aux cultures différentes, qui font le sel et la richesse de la cité, mais aussi l'origine de nombreux conflits : jalousies, rancoeurs, justifiées ou non. Tout cela forme un terreau propice à la dissension et donc à la perte de puissance face à l'ennemi, fort et sûr de son bon droit.

C'est l'occasion pour l'autrice de mettre en avant la force des différences, mais, surtout, la place qu'on leur impose. N.K. Jemsisin se bat pour que les minorités (que ce soit de couleur de peau, de genre, d'orientation sexuelle, etc.) soient plus visibles et obtiennent des droits qui leur sont souvent refusés. Sa littérature n'est pas là que pour distraire (même si elle le fait très bien), elle est également là pour éveiller les consciences, nous montrer une situation qui nous crève les yeux, mais reste enfoncée sous les habitudes, car dérangeante. On peut trouver qu'elle en fait trop : les blancs sont quasiment tous des méchants, vendus à l'ennemi tentaculaires, des ordures qui n'hésitent pas à menacer, à humilier, à tabasser. Mais la mise en avant de toutes ces personnes cantonnées aux seconds rôles, mineurs, souvent détestables et enfermés dans des clichés, est salutaire. Cela rappelle le roman de Charles Yu, Chinatown, intérieur : l'auteur y met en scène l'enfermement des Américains d'origine asiatique dans des rôles préconçus et terriblement limités par une société aveugle, trop préoccupée par la couleur de la peau. Davantage que par les qualités personnelles.

Genèse de la Cité est un roman un peu trop long à démarrer, à mon goût, mais ensuite entraînant et vecteur d'un questionnement plutôt sain, à mon avis. Et, en plus, cela donne sacrément envie de visiter New York et ses quartiers si divers, que ce soit en personne (pour ça, il faudra attendre, car entre le Covid et le budget, ce n'est pas pour tout de suite) ou grâce à Internet et aux livres.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Après avoir été bluffée par « Les livres de la Terre fracturée », dernière trilogie de Nora K. Jemisin multi-récompensée et unanimement saluée par la critique, c'est avec plaisir que je me suis plongée dans le nouveau roman de l'autrice, premier tome d'une série baptisée « Mégapoles » et actuellement en cours de parution en version originale. Contrairement à ses précédentes oeuvres, qui se situaient dans des univers complètement imaginaires, « Genèse de la cité » nous fait évoluer dans un cadre beaucoup plus familier puisque l'action se passe à New York. Ville qui ne se contente d'ailleurs pas d'être un simple décor puisque c'est elle qui occupe le premier rôle. L'autrice met en effet en scène un monde où certaines cités acquièrent la capacité de s'incarner dans le corps d'un individu qui devient en quelque sorte son avatar. le cas de la Grosse Pomme est cela dit un peu particulier puisque celle-ci a revendiqué pas mois de six représentants : cinq pour chacun de ses quartiers les plus emblématiques, et un sixième censé faire la synthèse entre les autres. Voilà donc six individus lambdas soudainement transformés en l'incarnation d'une zone géographique, chacun avec ses spécificités, son histoire, et surtout son caractère. La « naissance » ne s'est toutefois pas passée exactement comme prévue. D'abord parce que les différents avatars n'ont visiblement pas tous eu le mémo concernant leurs nouveaux pouvoirs et le rôle qu'ils doivent désormais jouer. Ensuite parce qu'une étrange entité qui pourrait être tout droit sortie d'un roman de Lovecraft cherche à les détruire, et surtout à les empêcher de mettre la main sur le sixième, celui qui symbolise la ville toute entière et dont le sort est donc étroitement lié à celui de New York. Comme toujours, N. K. Jemisin opte pour une intrigue originale et complexe dans laquelle il faut accepter de se plonger sans trop de repères, même si l'immersion reste tout de même bien moins rude que dans « La Cinquième saison ». L'idée n'est d'ailleurs pas tout à fait nouvelle puisque l'autrice avait déjà publié une nouvelle sur le sujet dans l'anthologie « Lumières noires » (« Grandeur naissante »).

C'est avec Manhattan que l'on commence cette petite ballade dans New York. Alors qu'il se rend pour la première fois dans la cité, un jeune homme est pris de vertiges et éprouve de plus en plus de mal à se rappeler de son identité tandis que des événements de plus en plus étranges se succèdent, à commencer par l'attaque d'un des ponts les plus emblématiques de la ville par une créature tentaculaire dont les habitants ressentent la présence sans pour autant la voir. Sa rencontre avec Brookly, avatar du quartier le plus peuplé de la ville, et qui a manifestement mieux intégré que lui ce qu'ils sont devenus et le rôle qu'ils doivent désormais jouer, va lui permettre de mieux cerner les enjeux dont il est question. Les voilà donc en quête des trois autres arrondissements que sont le Queen, le Bronx et Staten Island, tous plus au moins conscients des changements qui se sont opérés chez eux. L'affection que N. K. Jemisin porte à New York est palpable tout au long de ce premier tome qui constitue un vibrant hommage à la ville. L'autrice y brasse quantité de références qui ne sont d'ailleurs pas toujours très aisées à saisir lorsqu'on ne connaît pas soi-même la cité et ses spécificités, si bien que certaines vannes ou clins d'oeil tombent parfois un peu à plat. L'intrigue est toutefois suffisamment riche et les personnages assez attachants pour que ces petites lacunes ne viennent pas gâcher le plaisir de lecture. le rythme est particulièrement dynamique et les temps morts peu nombreux tant les scènes d'action se succèdent de plus en plus rapidement. On va en effet suivre les différents affrontements opposants les arrondissements à l'étrange créature qui semble leur vouer une haine tenace et qui prend tour à tour l'apparence d'un montre colossal doté de tentacules à la Cthulhu ou d'une dame d'apparence tout à fait respectable mais visiblement très portée sur la suprématie blanche. Et c'est justement là que le roman de N. K. Jemisin se détache du sympathique mais très classique récit de super-héros. L'ouvrage est en effet aussi (et surtout) extrêmement politique, et on y retrouve un certain nombre de thématiques chères à l'autrice et déjà présentes dans ses précédentes oeuvres.

Le premier aspect qui saute aux yeux du lecteur et qui s'apparente à une véritable revendication politique réside dans la diversité des profils des différents protagonistes. Certes, cela fait un moment maintenant que la plupart des auteurs/autrices ont compris que la mise en scène quasi-exclusive de personnages blancs et masculins pouvait saouler les lecteurs avides de lire des oeuvres plus en phase avec la diversité de notre propre société, mais cela se résume la plupart du temps à intégrer une ou deux femmes ou une ou deux personnes racisées, et basta. N. J. Jemisin, elle, fait le choix de mettre en scène tout type de corps, ceux d'hommes, de femmes, de trans, de vieilles, de jeunes, noirs, blancs, asiatiques, amérindiens, indiens, gros… Les femmes en générale occupent ici une place de choix, et les femmes racisées en particulier, ce qui permet à l'autrice d'aborder quantité de sujets de société qui font aujourd'hui débat, aux États-Unis aussi bien qu'en France. Les confrontations avec les avatars choisis par « Cthulhu bis » sont évidemment l'occasion de dénoncer les discriminations raciales et sexuelles, mais aussi d'aborder la question du racisme dans la police ou dans l'art, celle de la manière dont sont considérés les corps noirs ou féminins dans l'espace public, ou encore celle de l'histoire des États-Unis (massacre des Amérindiens, traite négrière…). le choix de placer l'une des créatures de Lovecraft comme antagoniste du roman n'est d'ailleurs pas un hasard, l'auteur n'ayant jamais caché son racisme qui imprègne une bonne partie de ses oeuvres. Nora K. Jemisin s'inscrit ainsi dans la droite lignée de cette nouvelle génération d'auteurs et d'autrices qui tente de rendre hommage à l'oeuvre monumentale de Lovecraft tout en se la réappropriant en y intégrant toutes ces catégories de population invisibilisées ou dénigrées dans les textes du maître du fantastique (je pense notamment à « La ballade de Black Tom » dans lequel Victor Lavalle propose une version alternative du texte considéré comme le plus raciste de Lovecraft ou à « La quête onirique de Vellitt Boe » dans lequel Kij Johnson choisit de reléguer le héros du texte d'origine au second plan pour se focaliser plutôt sur un personnage féminin).

N. K. Jemisin signe avec « Genèse de la cité » un premier tome prometteur dans lequel on retrouve une bonne partie de ce qui fait la force et la particularité de l'autrice. Si le cadre est certes moins fascinant que celui de ses précédentes oeuvres, la ville de New York n'en constitue pas moins un décor intéressant dont on se plaît à découvrir la richesse, quand bien même certaines références échapperont sans doute aux lecteurs peu familiers de la cité. La plus grande force du roman réside cela dit dans ses personnages dont la variété de profil permet à l'autrice d'aborder des sujets d'actualité, à commencer par le racisme sous toutes ses facettes. Une belle découverte, que je vous recommande chaudement.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Je comprends tout à fait que ce roman puisse plaire ! Il m'a été difficile d'apprécier totalement ce livre qui est à la fois très original mais aussi assez brouillon et répétitif à mon sens.

Les faits se déroulent au coeur de New-York, la cité peut s'incarner dans des êtres humains. du coup, nous avons 5 arrondissements et un 6eme représentant l'ensemble de ces êtres. Les personnages sont variés et représentent bien la richesse culturelle de chaque arrondissement.

Cependant, l'histoire est trop complexe et l'auteur essaie d'aborder trop de thèmes en même temps, cela peut rendre la lecture confuse et décousue. Il est important de trouver un équilibre entre originalité et clarté, pour permettre aux lecteurs de s'immerger pleinement dans l'histoire.

Je ne me suis pas tellement attaché à un personnage en particulier, toutefois ils sont originaux et intéressants. On y retrouve par ailleurs une créature qui pourrait être sortie tout droit d'un roman de H.P.Lovecraf !

Il est vrai que chaque lecteur a ses propres préférences en lecture, et il est normal que certaines oeuvres ne nous plaisent pas autant que d'autres. Peut-être que ce roman n'était tout simplement pas adapté à moi, ou à cette période. Mais ce qui est sûr, C'est que ce n'est pas un flop pour autant.
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Avec sa couverture absolument appétissante (on dirait une glace vanille fraise, en tout cas, au réveil, après une soirée mal dosée), et une quatrième de couverture prometteuse, j'étais parti pour une confrontation extraordinaire entre un groupe de héros anonymes et des extraterrestres tentaculaires.

D'un côté, je ne suis pas satisfait par rapport à ce que je m'imaginais du livre. D'un autre, ce que j'ai lu et que je ne m'attendais pas à trouver m'a plu. Bon.

En terme de récit, on est sur un mélange crédible d'inspirations venant d'American Gods avec des entités (ici, des villes et arrondissements de villes) personnifiées, de l'horrifique. Parfois, on a le petit déséquilibre qu'on peut avoir en regardant Inception (d'accord, à cause de Léonardo, mais surtout à cause de tout qui est dans tous les sens). Je suis resté sur ma faim, s'agissant de l'aspect SF, on se retrouve sur une trame assez fugace, faut aimer les tentacules.

Par contre, le reste m'a frappé comme un coup de poing. J'ai adoré le ton très libre de la narration. La personnification des arrondissements de New-York dans leur physique et dans leur mentalité, j'ai trouvé ça extra. Bon, j'ai jamais mis un pied à New-York, mais c'est quand même classe. La complexité de chaque arrondissement, sa culture, sa population, son histoire, ses ressentiments à l'égard des autres arrondissements sont joliment interprétés.
Aussi, ce roman taille la part belle à la description de cette Amérique actuelle et à ses vicissitudes : racismes, calomnies, arrestations arbitraires, communautés, identités. Ces conflits intérieurs imposent une tension intéressante dans le récit, surtout dans l'opposition entre plusieurs protagonistes.

On pourrait prendre ce roman comme une image assez crédible : une cité-monde, menacée, qui se remet en question dans son identité, confrontée à des enjeux sociétaux inquiétants et bouleversants. Une cité qui peut tomber d'un côté ou de l'autre de la faille multidimensionnelle.
Alerte spoilers : petit plus pour la référence à Lovecraft, directement à son oeuvre, mais également par rapport à l'auteur qui incarne ces mêmes valeurs que les personnages combattent.

Merci à Babelio, Masse Critique et les éditions Nouveaux Millénaires pour ce livre, y'a pas à dire, si un jour j'ai besoin d'une couverture, je vous appelle.
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Imaginez que les cinq arrondissements de New York deviennent soudainement des êtres humains, dont le but est de combattre un ennemi qui menace la survie de la ville.
Bronx, Brooklyn, Staten Island, Manhattan et Queen sont les héros de ce roman fabuleux et unique, venant tout droit de l'imagination débordante de la merveilleuse auteure N.K Jemisin. Nos cinq personnages vont devoir se rassembler afin de protéger New York et ses habitants, tout en essayant d'apprivoiser leurs nouveaux pouvoirs et de comprendre quel est le véritable but de la Dame Blanche et comment sont-ils supposés l'arrêter ?
Une histoire singulière et passionnante, un superbe hommage à la ville de New York dans ses bons côtés comme ses mauvais. À découvrir absolument !
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Chronique un peu agacée

Un prologue d'une trentaine de page très brouillon et nébuleux, idem pour la fin, qui n'initie pas le lecteur mais surtout essaye de le persuader qu'il est dans un imaginaire «sophistiqué» de S.F.

Raté: Imaginaire sans nul doute et même acceptable mais S.F certainement pas. Encore que en regardant bien dans Men In Black (MIB de la S.F?) on retrouve les personnages de Jemisin surtout dans les séquences d'anthologie avec le fabuleux Vincent D'Onofrio: c'est tout lui (ou ça)! humain visiblement possédé, faciès déformé et repoussant, protubérances inexpliquées, comportement chaotique mais Jemisin a rajouté des plumes de pigeons et des tentacules. le tout en blanc car l'auteur étant afro-américaine le mal ne peut qu'être blanc D'ailleurs c'est même une «dame blanche» mais ni Geneviève de Fontenay, ni la coupe Danemark

On est dans du fantastique style Harry Potter d'ailleurs le Bon combat le Mal avec un parapluie façon M. Poppins, les Bonnes le font avec une danse indienne, du Rap, des maths bref de la «fantasie urbaine»
On est dans de l' univers superstitieux d'Edgar Poe ou Lovecraft peut-être, mais surtout dans du comics Marvel plus banal plutôt que du «The City and the City» de Miéville, que du «Monades Urbaines» de Robert Silverberg ou du Blade Runner de K. Dick
Pas moutons électriques mais une dame blanche tentaculaire, entité venue d'ailleurs qui cause du soucis au club des cinq new-yorkais avatars protecteurs des arrondissements de NYC. Une équipe très féminine très colorée, cinq gonzesses pour un mec, une blackos, un blackos «de base»(je cite), une indienne asiate, une amérindienne, une afro-irlandaise et un mystérieux joker

La grosse pomme, NYC est la vedette du livre et la bataille du club est un prétexte pour faire découvrir son Bronx, Brooklyn, Mahattan, Queen, Staten Island et New Jersey. Instructif et intéressant.


La Métropolis NYC est bien réelle et actuelle dans cet univers mais aussi dans l' univers ailleurs! Jemisin est dans la physique expérimentale du moment avec des atomes qui existent à deux endroits en même temps comme des atomes de titane. le chat de Schrödinger est invoqué. Les calculs quantiques Donc The NYC & The NYC:The City We Became avec ses avatars c'est du quantique

Contenu politique et socioculturel
- Effet Baldwin
Cours de biologie originaliste qui mentionne que «certaines femmes feignent la fâdeur pour que les hommes et leur entourage semblent plus intélligents»: Ha! ha! Ha Misandrie assumée! Les hommes seraient donc plus proche du paon que du cochon. #balance/ton porc est périmé selon Jemisin

- Effet Bambi (garanti pour les colored peoples)
Des expulsions de quartiers des pauvres, noirs et irlandais Jemisin gémit sur celles des noirs exclusivement. Un racisme sans nuances inversé et assumé et pourtant l'irlandais est roux donc coloré...et doux!

– Effet Cendrillon
Des petites piques militantes sur les méchants blancs racistes, machos, homophobe, misogynes vecteurs de chlamydias comme Lovecraft/raciste, Gauguin /pédophile, Picasso/plagiaire, sur les massacres de noirs, amérindiens, sur les atteintes aux femmes pas d'allusions par cintre aux coolies asiatiques!
Des personnages féminins excessivement forts, des mâles ectoplasmiques sauf évidemment le VIOLEUR bien membré, irish (sic), violent, buveur de bière, facho descendant de vikings agresseurs belle caricature d'irlandais! C'est Arlene Poster qui doit être contente!
Exclusion totale du mâle blanc hétérosexuel. C'est ce qu'on appelle la discrimination positive

– Effet Pinocchio
Population colorée: portoricains, noirs, amérindiens «Lenapes», asiatiques et même un asia-britanique trans, un black-irish et les juifs font partie d'un monde harcelé par les blancs. Jemisin mélange donc «populations racisées:noirs, amérindiens...» avec «populations genrées: lesbiennes , trans...» avec «nationalités: chinoises, indiennes, portoricaines» avec «communautés religieuses dont juifs» avec «minorités sociales: artistes, SDF»on secoue tout ça et on obtient une population homogène de harcelés en butte à une secte nazie blanche, misogyne et homophobe les WASP sans doute? Et la police blanche.
C'est très très très très primaire comme démonstration si s'en est une!

En conclusion après un départ en fanfare tortueuse de «fantasie urbaine», on verse un peu dans un gloubi boulga au chocolat noir (colored product), socioculturel et sociopolitique.Primaire, sans argumentation et d‘une mauvaise foi assez rare. Ce militantisme à quatre sous très américain, il suffit de décréter que c'est comme ça pour que cela le soi: discours de dominants, déroulé à la Prévert prend allègrement le pas sur l'intrigue. L'effet à mon sens, malheureusement, ne peut qu'être contraire à celui escompté tant la mauvaise foi y est prégnante mais bon l'avis du blanc de base est-il le bienvenu?
Ce qui fait passer l'action au second plan. Là c'est simple on reprend celle du premier avatar et on recommence avec le suivant le but étant bien sur après chaque «combat» de regrouper ses valeureuses guerrières
Bernard Weber a démontré que 1+1=3 en résolvant l'équation (a+b)*(a-b) et donc 1+1+1+1+1 =7 + Je tape du pied pom! Pom! = paf!)
Les reprises et descriptions, pas toujours très nettes, nuisent à la narration car l'action se traduit surtout par des effets graphiques ou peinturlurés psychédéliques et là si on regarde les innovations de la peinture du XX et XXI siècle Jemisin doit progresser.
On sent le flou mystérieux qui est mystérieux surtout lorsqu'on a rien à dire. Les papotages un peu niais des avatars qui se prennent fémininement le chou, qui se réconcilient et on recommence alors que le danger est là.

On serait tenté de dire qu'il y a un ver dans la grosse pomme On a connu la «S.F» à papy maintenant on passe à la «S.F» subtile à fifille style «Rosie la riveteuse»

Déception après La Cinquième Saison qui effectivement est de la bonne fantasie rehaussée de S.F. Ce monde proposé était innovant et les personnages forts et équilibrés malgré une prééminence des femmes
Les Prix Hugo et Planète SF des Blogueurs n'étaient pas volés!

Mais bon, ici, les personnages sont sympas on lit ça comme un «club des cinq» Encore des «orogènes» qui maîtrisent les forces telluriques (Jemisin n'a pas décroché) , Superman peut aller se rhabiller mais heureusement que l'histoire se passe à NYC car si c'était Frisko bonjour les dégâts!
Il ne suffit pas non plus de citer les atomes omniprésents, le chat de Schrödinger, les calculs quantiques et les fractales pour faire de la S.F.

Le TOUT «trop caricatural» pollue la narration et c'est bien dommage on aurait aimé plus de subtilités et nuances ce qui n'aurait pas empêché de faire passer le message afro-américain. Mais là quand même on heurte, puisqu'il est question de militantisme, le mâle blanc hétéro et tous ceux colorés qui lui ressemblent sans parler de leurs partisanes féminines et tous les sans- avis, les non-militants ce qui représente 99% de l'humanité

Et dire qu'il va y avoir des suites Eh bien on suivra!
Et un prix Hugo! Un!
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J'ai commencé Génèse de la cité très dubitative et perdue avant d'être finalement soufflée par le gigantisme de l'intrigue et le côté vertigineux et original de l'imaginaire de l'autrice. Inclusif, engagé, palpitant, c'est aussi un roman qui nous colle quelques claques bien senties et propose un palmarès de personnages furieusement bien écrits. J'ai adoré! J'en redemande. Sachez aussi que, bien que tome 1, il constitue à lui seul une forme d'histoire complète déjà satisfaisante en tant que telle.

Critique complète sur yuyine.be !
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Genèse de la cité est le premier tome de la trilogie intitulée Mégapoles de N. K. Jemisin. Ce premier tome vient de paraitre chez J'ai lu dans la collection Nouveaux Millénaires. L'autrice avait auparavant signé la série des Livres de la terre fracturée qui a obtenu trois fois d'affilée le prix Hugo du meilleur roman pour ses trois tomes en 2016, 2017 et 2018. Cette nouvelle trilogie s'annonce assez différente de la précédente, plus orientée vers un mélange de science-fiction et d'urban fantasy avec des monstres. le prologue du roman reprend une nouvelle parue dans le recueil Lumières noires.

Tout commence de nos jours, à New York, où un jeune homme débarque à Penn Station et est soudainement pris d'une crise d'amnésie sévère. Il ne se rappelle plus ni son nom, ni son visage. Pourtant, une chose est sure pour lui, il est chez lui et doit se rendre à FDR Drive même s'il ignore pourquoi. Là il assiste à un étrange spectacle fait de tentacules pour le moins bizarres qu'il doit combattre. N. K. Jemisin nous plonge directement dans le vif du sujet avec cette lutte et ce personnage amnésique sujet à des visions où deux New York semblent se superposer. Il va bientôt se rendre compte que chacun des cinq arrondissements de la ville de New York s'est incarné dans un avatar humain et que lui représente Manhattan. Les cinq vont devoir se retrouver et s'associer pour préserver la ville d'une terrible menace qui prend la forme de tentacules blancs invisibles pour la majorité des gens, tout en les contaminant.

Une des grandes réussites du roman vient du fait que son histoire est avant tout centrée sur les personnages. Ces derniers sont particulièrement réussis et variés. Elle prend le temps de nous les faire connaitre en explorant leur vie, leur personnalité. On apprend à les apprécier, à voir toutes les nuances que chacun renferme et en quoi ils représentent une partie de la ville. On fait ainsi connaissance avec Bronca vivant dans le Bronx et travaillant dans une galerie d'art, Brooklyn, ancienne chanteuse devenue conseillère municipale, Staten Island,et le Queens, jeune étudiante en mathématiques.

Mais aussi de la Dame Blanche qui incarne leur ennemi et que j'imagine très bien en Dolores Ombrage. En effet, le roman a un côté militant assez marqué, avec des personnages de différentes origines et orientations sexuelles, de différents âges. Ils sont confrontés à un ennemi représenté par la couleur blanche et prônant des idéologies d'extrême droite. On pense clairement à tous les événements récents qui se sont produits aux États-Unis. D'autant plus que le roman cite de nombreuses fois Lovecraft et la fameuse nouvelle L'Horreur à Red Hook. Cependant, l'autrice ne s'attarde pas uniquement sur cet aspect de l'écrivain, et le roman a clairement une dimension lovecraftienne autant par ces différents clins d'oeil que par d'autres aspects. Si ce dernier n'a pas aimé la ville de New York, on ne peut en dire autant de N. K. Jemisin qui offre avec ce roman une lettre d'amour à cette ville cosmopolite, à ses diverses cultures, à toutes ses diversités qui font sa richesse, à son histoire.

Genèse de la cité est ainsi un premier tome qui offre une histoire singulière et passionnante. Il développe de nombreux concepts qui seront certainement poursuivis dans le reste de la trilogie et on pourra peut-être découvrir d'autres mégalopoles. Les thématiques sont ancrées dans notre époque et le roman offre une belle galerie de personnages. Un roman hommage à New York que l'on dévore comme une délicieuse « grosse pomme ».
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Super big apple

Mon premier est une ville mythique, Babylone moderne aux lumières éblouissantes, mon second est un univers, celui de N.K. Jemisin, foisonnant et dense. Mon tout forme un récit ambitieux tant dans son récit que dans le portrait de ses personnages.

Cette nouvelle saga s'abreuve à la source de deux genres très populaires sur divers médias de nos jours, les comics de super-héros d'un côté, avec ces êtres dotés de super-pouvoirs et le fantastique hérité d'un auteur reconnu par les amateurs du genre. L'autrice s'empare de ces genres pour les inscrire dans un récit qui, sous des faux airs de blockbuster à l'intrigue simple, cache de nombreuses interrogations métaphysiques et sociales en plus d'être une déclaration d'amour à la ville qui ne dort jamais.

New York prend vie sous la plume de Jemisin. Personnage à part entière du récit, nous allons faire connaissance avec les coins les plus reculés de son histoire mais aussi avec ses habitants, ses quartiers, véritables villes dans la ville. Rarement on aura autant eu l'impression d'être en plein milieu de ses gigantesques avenues.

Les protagonistes portent le récit sur leurs épaules et apportent une complexité psychologique qui fait tout l'intérêt du récit. Emportés par une destinée qu'ils n'ont pas choisie, ils vont devoir faire face à leurs contradictions, leurs doutes tout en tentant d'empêcher la destruction de leur ville. Leurs errements intérieurs sont minutieusement décrits, on plonge dans leur psyché comme dans un bassin sans fond.

Toutes une série de thèmes sont portés par la voix des personnages. Des thèmes modernes qui secouent notre société actuelle avec tout un tas de mots en phobe mais l'autrice introduit aussi une réflexion sur notre place de l'univers, les conséquences de l'expansion de l'humanité et ce qui fait l'identité d'une ville, d'un quartier.

Ce premier volume nécessite d'être apprivoisé tant il est parfois dense, pour un résultat qui résonne comme une ode à la grosse pomme en plus d'être un récit fantastique divertissant.

Lien : https://culturevsnews.com/
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Les + :

1. Personnages varié.es et complexes qui ont une belle marge d'évolution. de plus ielles sont toutes et tous à une étape différente de leur vie, ce qui me les rends d'office intéressants. Ielles ne sont pas des clones les un.es des autres avec personnalités interchangeables.

2. Beaucoup d'enjeux ; à la fois individuels et collectifs.

3. Parle de sentiments d'appartenance, du danger des préjugés, de gentrification, de spiritualités, de la famille...

4. J'aime beaucoup l'horreur cosmique et Lovecraft (essayé et non approuvé) ne m'intéresse pas alors je trouve formidable de trouver ce genre d'univers chez des auteur.ices qui le développent de bien meilleure façon de mon point de vue.

Les - :

Début un peu long, enfin, j'ai juste mis un peu de temps à me sentir embarquée et impliquée.
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