La peur au bout du fil 01

Une sympathique petite histoire dans laquelle le comte de Champignac se prend sur le coin de la trogne sa version du coup de menhir d'Obélix dans le combat des chefs, qui le déplace à côté de ses pompes. Seulement Champignac n'est pas Panoramix et a le coup de menhir méchant. Et qui sait ce que peut un savant de cette envergure qui a égaré la boule. Explosif ! La preuve, il ose nous dire ZUT !

Spirou et Fantasio sont prompts à réagir. Malheureusement leur promptitude se crashe lamentablement sur l'éléphant administratif qui soigne sa clientèle et qui a un rhume en plus.

Je retrouve le dessin abouti de Franquin qui a fait mes fous rires dans Gaston. Un album qui prépare l'arrivée de Zorglub (il s'échauffe en coulisse là).

Panique à Champignac ! le comte est devenu... démoniaque. Et a préparé un attentat... Sera-t-il stoppé à temps ?
Eh oui, Champignac est devenue méchant le temps d'un épisode plutôt sympathique de Spirou, paru dans Spirou (le magazine) en 1959.
Et comme pour Bravo les Brothers paru l'an dernier, de Franquin déjà, l'aventure est suivie d'un dossier qui en explique les moindres détails ou presque.
Sympathique !

A l'occasion des 75 ans de Spirou, héros emblématique de la maison d'édition Dupuis, celle-ci a publié plusieurs ouvrages éclairant les méthodes de fabrication de cette maison et l'arrière-plan culturel de la BD belge francophone... à destination des fans nostalgiques, pour qui la BD a la même saveur que pour Proust sa biscotte, ou bien à l'attention des curieux en général.

- Parmi les plus intéressants, le témoignage de Jean-Claude Fournier, repreneur de la série "Spirou et Fantasio" après que Franquin se fut lassé d'inventer de nouvelles aventures au groom Spirou, dont les droits d'utilisation furent vendus par le Français Rob Vel quand il fut enrôlé sous le drapeau français.

- Ou encore un album dédié au Spirou d'Yves Chaland, dont la nette tendance au pastiche fait ressortir les ambiguïtés de la BD belge.

- "La Peur au bout du fil", quant à lui, est un album "restauré", instructif sur les méthodes de fabrication et d'édition d'une bande-dessinée alors indissociable d'une presse-magazine dynamique et dirigée -toutes proportions financières gardées- comme un studio de cinéma hollywoodien.
Il s'agit ici d'un épisode des aventures de Spirou & Fantasio, dessiné par Franquin, reconnu unanimement comme le plus brillant dessinateur de la série, cela bien que le journaliste caricatural Fantasio soit de l'invention de Jijé, et l'argument de "La Peur au bout du fil" soufflée par le frère de ce dernier à Franquin.
Le dessin de Franquin est d'ailleurs d'une laideur (volontaire) toute moderne.
Le comte de Champignac, inventeur mi-sympathique, mi-dangereux, est au centre de cette intrigue. On constate ainsi que les mythes véhiculés par la BD (Champignac équivaut au Tournesol de Hergé) ne diffèrent guère des mythes présents dans la littérature populaire. le personnage de Champignac évoque le Courtial des Pereires de "Mort à Crédit", ou encore le Dr Frankenstein.
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