L'Encyclopédie féerique d'Emily Wilde

1909 : Emily Wilde est une dryadologue, elle étudie les fae.
Professeur dans une université, elle est à deux doigts de terminer la première encyclopédie féérique , il lui manque juste quelques renseignements sur certaines d'entre elles : les Recluses. Aussi a-t'elle loué une petite maison dans un village nordique du Ljosland, mais à peine arrivée , elle est rejointe par un collégue masculin, son "meilleur ami", un brin indolent, et gâté, quelque peu séducteur aussi, parfois. Il n'a pas son sérieux et sa rigueur scientifique , mais passe avec elle un marché, une sorte d'association gagnant-gagnant.

Le point fort de ce premier tome d'une trilogie, c'est qu'il est excellemment écrit. On a l'impression que ce monde existe. L'autrice écrit avec poésie , et alterne entre les pages destinées à figurer dans l'encyclopédie et qui sont très sérieuses, et une sorte de compte-rendu des activités d'Emily , qui sonne comme un journal intime.
J'ai été surprise par ce monde imaginaire, où des fées sont tout le contraire des bonnes fées de Cendrillon ou la Belle au bois dormant . Cruelles, laides, mais ne destabilisant jamais notre scientifique, qui leur voue une passion, parfois au péril de sa vie, mais fait preuve d'une certaine intuition, laquelle la sauve de bien des situations.
Ce monde est beau (aux yeux des lecteurs) , mais froid et glacial pour les personnages. Heather Fawcett a une imagination débordante et si j'ai adoré le monde qu'elle sait créer, mon premier ressenti a été atténué par deux choses.
Je mettrai un bémol sur la psychologie des personnages qui est survolée ( à part pour Wendell) , j'aurai aimé que le roman démarre à l'université, qu'il y ait un cheminement plus grand entre le début de la quête scientifique et la fin de ce tome, qu'on apprenne à connaître Emily. le personnage n'est pas spécialement attachant , un peu renfermée, associale, obsédée par sa recherche et leurs rapports évoluent un peu trop rapidement.
J'aurai aimé plus d'action, là, on peine à savoir où l'autrice veut aller, on a l'impression qu'elle n'avait pas de plan, qu'elle se laisse bercer par le monde qu'elle a imaginé et dans lequel elle erre sans véritablement de but clair et défini.
Mais c'est tellement bien écrit , tellement fouillé comme univers que je poursuivrai cette lecture avec les tomes 2 et 3, en espérant une bonne surprise.

Emily Wilde est une jeune scientifique qui travaille sur une encyclopédie entièrement dédiée à l'étude des fées. Pour son parcours, elle s'installe dans un village situé au Nord du globe afin d'observer une espèce particulièrement redoutée : les Recluses.
A peine, ses valises posées et ses premiers pas sur ce nouveau territoire réalisés, elle voit ce dernier envahi par son plus redoutable adversaire : le professeur Wendell. La collaboration entre les deux universitaires promet des étincelles. La rigide et froide Ms Wilde et le paresseux et nonchalant professeur Wendell s'opposent sur bien des domaines. A commencer par les méthodes de recherche sur le terrain et d'approche de la population.
Un couple explosif pour un récit très très cosy.
J'ai bien aimé ma lecture alors que bizarrement, je ne suis pas du tout adepte de la cosy fantasy, dans laquelle, soyons clair, j'ai tendance à m'ennuyer royalement.
Ici, pourtant, les caractères des personnages sont suffisamment intéressants dans le comique de situation pour que j'adhère.
Le lecteur n'est jamais bousculé. Tout coule comme un long fleuve tranquille. Que ce soit la révélation de la nature du professeur ou l'enlèvement d'Emily par des créatures, tout se déroule sans stress, le lecteur n'est jamais mis dans une position d'angoisse.
Je comprends que cela puisse plaire à certains lecteurs. Ce n'est pas mon cas.
Toutefois, l'autrice est particulièrement douée pour que son récit n'apparaisse pas niais.
En cela, elle utilise avec brio, le registre de l'humour. C'est discret mais efficace. J'ai souri plus d'une fois, voire même j'ai ri sur le comique de geste.
Toutefois je ne pense pas poursuivre la saga car je préfère quand même les récits un peu plus musclés et dérangeants.
Mais un bon moment de lecture quand même.
A déguster avec une bonne cup of tea.

Avec sa jolie couverture forestière me rappelant l'univers de la sorcière aux champignons, manga trop choupi que j'adore, L'encyclopédie féérique d'Emily Wilde m'a de suite tapée dans l'oeil et tant pis si je savais que je pourrais avoir du mal avec le texte parce qu'en général ce qui sort chez Sabran comme chez De Saxus, ça passe 5% des cas et ça casse 95% du reste >< J'avais envie de découvrir cet univers merveilleux.

J'ai eu confirmation qu'en tant qu'autrice confirmée de Young Adult, ce n'était pas sur la plume d'Heather Fawcett que j'allais miser malheureusement. En effet dès les premières pages, j'ai senti comme un blocage, une barrière m'empêchant de vraiment pénétrer dans l'univers, qui se veut pourtant si charmant, d'Emily Wilde. La volonté affichée de l'autrice de nous noyer sous des concepts merveilleux pour cacher un peu le vide de son histoire m'a vraiment dérangée, tout comme sa plume faussement travaillée qui sonnait faux chez moi qui suit habituée à en lire des bien plus lyriques et riches. Mais qu'importe, j'étais partie à l'assaut de cet univers et je ne voulais pas rester sur le carreau !

J'ai donc persévéré car après tout l'idée de suivre quelqu'un comme Emily, partie dans un petit village perdu du nord pour collecter des informations sur un genre particulier de fées pour enrichir le dernier chapitre de sa somme encyclopédique et être enfin reconnue comme spécialiste, ça ça me parlait tout à fait ! J'ai beaucoup aimé ce personnage qui n'entre pas dans les cases. Elle ne se force pas à être amicale si elle n'en a pas envie. Elle ne se force pas à côtoyer les gens si elle préfère sa solitude. Elle ne vous fera pas de compliment si ce n'est pas mérité. Elle est entière et honnête ce qui m'a plu d'emblée. J'ai ainsi apprécié d'arpenter la nature à ses côtés et de voir peu à peu se dessiner une infime intrigue au milieu de toutes ces données féériques.

Car nous sommes ici dans un étrange mélange, un récit à la fois très cosy, qui m'a rappelait des mangas comme Soupinou ou Un dragon dans ma cuisine, mais aussi des récits policiers toujours cosy comme Agatha Raisin, et pour finir où une touche de romance en mode slow slow slow burn vient s'ajouter par la suite. Des ambiances, qui, a défaut de proposer un fil d'intrigue passionnant, étaient charmantes et reposantes. Surtout que bien que la romance ne promettent pas de faire des étincelles de désir, elle fut quand même des plus savoureuses à suivre grâce à la personnalité haute en couleur du prétendant : le professeur Wendell Bambleby, qui contrairement à notre héroïne préfère en faire le moins possible pour se faire le plus mousser xD Des opposés que tout attire et qui ne peuvent s'empêcher de s'envoyer des piques mais en toute bonne intelligence avec un flegme très british ! Singulier, je vous dis.

Je me suis ainsi retrouvée partagée. J'aimais suivre les échanges savoureux de nos deux protagonistes. J'aimais les voir évoluer dans leur petite bicoque perdue au milieu de la forêt où je m'imaginais parfaitement l'ambiance très cosy de l'affaire avec cette nature luxuriante autour dont on nous a richement parlé. Par contre, j'ai souffert d'un ennui abyssal en terme d'intrigue. Je n'ai pas beaucoup aimé les trop nombreuses entrées à l'encyclopédie d'Emily qui émaillaient le récit. J'ai trouvé cela pédant et pesant. Ses recherches m'ont vite lassée car c'était plus un catalogue qu'autre chose, elles ne servaient pas vraiment le récit. Et quand une intrigue est apparue, elle m'a paru bien mince et prévisible, je dois l'avouer, sans grand intérêt et déjà vu mainte fois dans les histoires de fées. En cela, cela m'a rappelé exactement la façon de procéder de certains cosy mystery avec lesquels je n'ai pas accroché justement parce que je les trouvais vides. Zut ! Mais je sais que cela vient aussi de moi car j'ai vu nombre de lecteurs apprécier avec enthousiasme cette légèreté de l'oeuvre, sa petite dose de noirceur et d'espièglerie propre au peuple visité et les nombreuses entrées permettant de faire connaissance avec eux, ou encore la relation qui se noue avec les habitants du village, sans oublier ce professeur à contre courant à la langue acérée autant qu'au charme ravageur.

Seulement à moitié séduite par les promesses d'Emily Wilde, me voilà confronté à une décision : poursuivre en ayant l'espoir d'une nouvelle intrigue plus dense et moins encyclopédico-féérique dans les prochains tomes de cette trilogie ou en rester là et regretter quand même ses personnages atypiques dont j'ai aimé les échanges piquants. Vu la beauté de l'objet, je risque de me diriger vers la première option à mes risques et périls mais je vais peut-être revoir mes aspirations à la baisse.
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J'avais vu quelques retours moins enthousiasmes sur ce roman donc je n'avais pas d'attente particulière. C'est peut-être pour ça que j'ai adoré !
On découvre Emily, qui est une scientifique spécialisée dans l'étude des fées et qui ne vit que pour son boulot, qui se rend dans le grand nord pour les étudier. C'est déjà drôle de la voir confrontée aux éléments de la nature ! Puis débarque son ami Wendell Bambleby dont on ne sait pas au final si il est d'une grande aide ! Il est assez fainéant dans ce genre et délègue facilement le travail. Mais il est très sociable, ce qui va aider Emily à avancer tout de même avec les habitants.
Ici les fées sont des créatures dangereuses avec lesquelles il faut pouvoir négocier intelligemment pour obtenir quelque chose. le village subit des enlèvements. Emily souhaite aider pour avancer ses recherches. C'est ainsi que le duo se trouve jusqu'au coup dans les ennuis.
J'ai adoré ce duo, ils sont tous deux atypiques comme personnages et du coup plutôt drôles. Ils sont complémentaires et se mettent toujours dans des situations cocasses. On ne s'ennuie pas ! C'est une lecture fluide et on finit par avoir du mal à lâcher le livre. J'ai hâte de lire la suite qui sera surement centré sur la quête de Wendell.
Challenge Mauvais genres 2024
Challenge auteure sfff 2024
Challenge roman jeunesse/ Young adult 2024

Adepte des lectures doudous, j'étais forcément très intéressée par ce titre qui a pas mal fait d'aller de lui outre-Atlantique.

Si ce ne fut pas un coup de coeur, cela est restée une lecture que j'ai pris grand plaisir à découvrir. Je lirai la suite sans hésitation aucune.

On suit Emily, notre protagoniste principale. C'est une jeune femme introvertie et, en ce sens, a du mal à échanger facilement avec d'autres personnes. Très académique, c'est une universitaire passionnée. Enfin, elle a tout du flegme britannique. Ca en fait donc un protagoniste qui de prime abord semble froid mais qu'on apprend à découvrir au fur et à mesure. La carapace se fissure pour montrer que sous cette objectivité rationnelle, il y a également beaucoup de sentiments. On la voit évoluer dans cet univers polaire, se lier avec des inconnus et se détacher petit à petit de ses préoccupations universitaires même si elle reste tout de même dans un coin de sa tête, il ne faut pas exagérer!
A l'inverse d'Emily, on a Wendell Bambleby. Si on apprend à aimer Emily, lui on l'aime d'emblée. Leur duo, aux allures d'un Grumpy Sunshine, fonctionne à merveille. Leurs interactions faites de bonnes réparties et de sentiments doux, discrets mais néanmoins forts rythment ce roman. Si c'est la personnalité d'Emily qu'on découvre, pour Bambleby c'est tout son passif. Quelle joie à l'idée de c'est une tome 1 d'une trilogie. Je me prends à rêver d'un tome en Irlande...

L'univers et l'écriture sont les points forts de ce roman. On est en Scandinavie en plein hiver, dans un village reculé. L'ambiance froide du lieu rehausse la brutalité des faes. Heather Fawcett les dépeint comme dans les anciens contes : des créatures froides, insensibles et égoïstes avec lesquelles il est difficile de frayer. Moi qui ne raffole pas de ce type de créatures en fantasy, j'ai apprécié de les découvrir dans ce cadre, dans cette perspective. Emily y va avec un objectif universitaire. On n'est donc pas ici dans l'idée d'atténuer leur nature mais bien au contraire de les dépeindre telles qu'elles sont.
L'écriture est donc très proche de celle d'un journal écrite par une britannique flegmatique. Autant dire que j'en raffole. Outre ce détachement, on a également beaucoup d'humour et de sensibilité qui font de cette plume un petit régal. Les passages signés Bambleby sont délicieux!

En revanche, comme c'est de la cosy fantasy, on reste sur une intrigue qui n'est pas la plus touffue qui soit. On a du mal à cerner les enjeux. Lorsqu'on finit par les envisager, beaucoup de passages sont un peu glissés car trop dans l'action sûrement et donc assez éloigné de cette atmosphère cosy. J'avoue que c'est ce qui m'a le plus gênée, notamment sur la fin. Malgré tout, cela est un principe du genre et forcément on ne s'attend pas à un tourbillon d'actions.