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EAN : 9782344011836
120 pages
Glénat (08/03/2017)
3.73/5   33 notes
Résumé :
Été 1905. En tournée dans toute l'Europe, le cirque de Buffalo Bill s'arrête A Valenciennes. Un événement considérable pour la population locale et l'occasion pour Gervais, un gamin qui travaille au fond de la mine, d'élargir son horizon. De sa rencontre poignante avec des Sioux du cirque va naître une terrible erreur judiciaire quand ses amis indiens sont accusés d'un meurtre sauvage...
Riche en péripéties, ce western transposé au pays de Germinal est aussi ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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L'histoire se déroule dans le Nord de la France, au pays des mineurs, en 1905. Gervais est issu d'une famille de mineurs de fond. Son grand-père est mort de la tuberculose et son père descend dans la mine tous les jours.

Gervais est un élève brillant qui obtient le certificat d'études avec mention très bien. Son instituteur indique à sa famille qu'il pourrait poursuivre des études et pourrait devenir instituteur ou ingénieur. le père de Gervais n'est pas de cet avis. Pour lui Gervais à l'âge de devenir mineur et un autre salaire améliorera les conditions de vie de la famille. le débat est vite clos : Gervais descendra dans les puits avec son père. Gervais doit accepter et cela l'attriste.

Gervais a aussi une passion pour les indiens. Cette année là, le spectacle de Buffalo Bill arrive en Europe et doit passer en juillet par le Nord de la France. Gervais voudrait le voir mais son père trouve que c'est loin et que cela coûte trop cher pour voir une bande de sauvages. Un rêve de plus qui s'effondre pour Gervais.

Gervais va descendre dans la mine, il va rencontrer des mineurs aguerris qui lui expliquent le métier et les risques du métier. Il va côtoyer des militants anarchistes qui rêvent d'un monde meilleur et d'une révolution. C'est l'occasion pour les auteurs d'évoquer les conditions de vie et de travail des mineurs, des hommes comme des femmes.

Malgré toute son éducation, Gervais va désobéir pour découvrir le spectacle avec les indiens. Il va braver la colère de son père qui sait manier la main et la ceinture pour punir et se faire respecter. Les auteurs pimentent l'histoire d'une enquête policière autour de la disparation de la fille de l'ingénieur de la mine.

J.M.Dupont et Eddy Vaccaro établissent un parallèle entre la vie et le statut des gueules noires et des peaux rouges. Ils montrent ainsi la solidarité qui peut exister entre des minorités ou des opprimés.

Les gueules rouges est une BD complexe. Complexe par son graphisme spécial mais qui arrive à bien traduire les visages des mineurs en particulier. Cela surprend au début car ce n'est pas commun. Finalement, je m'y suis bien habitué et j'ai trouvé ce choix adapté au sujet. mais j'avoue que cela peut dérouter voir rebuter. Complexe et original pour le scénario. Riche en rebondissements, c'est un western transposé dans le Nord et une chronique de la vie quotidienne des mineurs au début du XXe siècle, sur fond de d'agitation des syndicats anarchistes et l'imminence de la loi sur la laïcité.

J'ai eu aussi quelques difficultés avec les termes chtimi (patois du Nord) qui émaillent les dialogues. C'est sûrement une forme d'hommage des auteurs mais la lecture n'est pas toujours aisée même si cela met dans l'ambiance du Nord (cf. l'album en chtimi de renaud après son rôle d'Étienne Lantier dans le film Germinal).

Je ne sais pas si tous les éléments donnés sont véridiques mais cette BD m'a donné envie d'en savoir plus sur cette région, sur les conditions de vie des mineurs au début du XXème siècle.

Lecture intéressante pour tous les arguments développés plus haut.




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Dupont Jean-Michel (scénario) et Vaccaro Eddy (dessin) – "Les Gueules rouges" – Glénat, 2017 (ISBN 978-2-344-01183-6) – format 30x22cm, 116p.

Réactions mitigées après lecture et re-lecture de cette bande dessinée (mais je ne suis vraiment pas un connaisseur en ce domaine), qui m'a été offerte surtout parce qu'elle évoque la vie dans les mines de charbon du "Nord" (le département qui réunit des morceaux des Flandres, du Hainaut, de la Thiérache) au tout début du vingtième siècle (en 1905).

La mise en page, le dessin, le graphisme, les couleurs me semblent très réussis, rendant bien l'atmosphère d'un milieu aussi dur que les mines, les corons, les terrils etc. Les personnages sont également fort bien croqués, aussi bien les enfants que les adultes, y compris les indiens. Seul bémol : le dessinateur aurait peut-être pu créer un contraste graphique fort entre ce monde de la mine et celui du cirque à la Buffalo Bill, au lieu de conserver un même type de graphisme d'un bout à l'autre de la bande dessinée.

Je suis moins enthousiaste au sujet du texte.
N'étant ni papiste ni calotin, je trouve qu'il convient – juste par honnêteté – de mettre un gros, un énorme bémol sur la place donnée au curé représentant l'église catholique : il y eut certes des curés de cet acabit, mais le Nord fut aussi profondément marqué par un curé comme Achille Liénart (par la suite évêque de Lille de 1930 à 1973), par l'implantation du syndicalisme chrétien, par le développement du "catholicisme social" ; par ailleurs, la séparation de l'Église et de l'État donna souvent lieu à des exactions et des interventions plus que musclées de prise de contrôle violente des églises par les forces anti-cléricales.
L'évocation de la fusillade de Fourmies (1er mai 1891) réduite à une bourgade près de Maubeuge (p. 100) est plutôt lapidaire, le rôle courageux de l'abbé Margerin est oublié.

Mais ce qui me révolte le plus, c'est la place donnée aux "cafus", ces femmes qui triaient le charbon dans des conditions épouvantables, et que l'auteur réduit ici à des prostituées, ce qui est profondément blessant et constitue une injure inadmissible à la mémoire de ces femmes (il me semble qu'il existe une association réunissant des descendants de ces femmes, j'espère qu'elle élèvera une vigoureuse protestation).

L'insertion de mots ch'ti me laisse perplexe : exemple en page 8 (dernière vignette en bas), soit on fait causer le personnage en français standard "pousse-toi, je ne vois rien", soit on le fait causer en ch'ti, genre (dans la variante que je connus) "pouch'ti, j'arwète rin".
Il me paraît maladroit de faire causer le père dans ce français standard émaillé de mots ch'ti, surtout en se référant à 1905, une époque où le picard ch'ti était encore nettement dominant, mais bon, il est vrai que le reste de la population française aurait bien du mal à comprendre (la tête de mon amie du Centre France le plus profond, lorsqu'un oncle lointain lui adressa une diatribe commençant par "quin j'allo acater eum'maronne...").
Merci tout de même pour l'évocation du "lapin al'prone" et de "la tarte à gros bords avec deul'cassonade" (p. 12)...

Par ailleurs, introduire la tournée du cirque Buffalo Bill était une très bonne idée, permettant de montrer le contraste saisissant entre deux côtés d'une même époque. Mais l'ajout d'un prêchi-prêcha tendant à démontrer que le sort des mineurs est quasiment le même que celui des indiens, à travers une intrigue policière tirée par les cheveux (et les chevaux, hi, hi, hi), voilà qui est plutôt mal venu, à mon humble avis.

Une impression donc fort mitigée.
Mais le dessin justifie à lui seul la lecture de cette BD.
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Lu dans le cadre de la sélection Cezam Bretagne 2018, et j'en suis bien contente. Les premières pages pourtant ne m'emballaient pas particulièrement. J'ai déjà tellement lu ces histoires d'enfants d'ouvrier du XIXème (ou ici début XXème) doués à l'école mais qui devaient renoncer à leurs rêves d'éducation pour travailler que j'ai un moment cru que ce serait un Nième opus de ce type d'histoire.
Mais non... pas du tout.
En quelques dizaines de pages tout est évoqués sur la condition des mineurs, mais aussi le parallèle avec la vie des indiens parqués dans des réserves.
La rencontre improbable entre les gueules noirs et les gueules rouges....
Juste un petit bémol : j'ai un peu de mal avec le parlé Ch'ti.
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Je vais distribuer des bons points et des mauvais points à cette bande dessinée qui m'a globalement séduite. Les bons points d'abord, ce sont la mise en couleurs somptueuse d'Eddy Vaccaro (ce n'est pas juste qu'il n'apparaisse pas comme auteur du livre sur Babelio), l'originalité du sujet c'est à dire la rencontre des gueules noires du nord de la France et des indiens du cirque de Buffalo Bill sans omission de tous les préjugés du début du XXe siècle, et enfin l'intrigue qui va permettre à un jeune garçon et à un mineur anarchiste (ce n'est pas tous les jours que les anarchistes sont les héros !) de venir en aide à des indiens injustement accusés de meurtre. le scénario n'oublie pas les problématiques sociales, religieuses (on est en 1905) et celles liées au monde de la mine mais aussi à l'instruction publique. Mes mauvais points maintenant sont pour le dessin (Eddy Vaccaro aussi) qui me paraît manquer d'expression et de détails, pour les dialogues en dravie c'est à dire en français "mâtiné" de picard qui n'est pas réaliste du tout et fait juste ambiance, pour les définitions répétés des termes de la mine dans le corps de l'histoire et enfin pour la fin un peu négative où le jeune héros devenu, comme son modèle Elisée reclus, un géographe ouvert sur le monde mais aussi un combattant de la Grande guerre considère que les vrais sauvages ce sont les "Boches" qui lui font face.
Comme une institutrice, j'ai distribué mes bons et mauvais points, mais j'accorde finalement ma modeste mais sincère recommandation à cette bande dessinée qui sait mélanger les mondes et témoigner d'une époque.
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C'est un western assez étrange car il mêle un mineur du Nord de la France avec un peau-rouge du cirque de Buffalo Bill. Un jeune garçon essaie en effet d'échapper à son destin.

L'intrigue entre l'enquête policière et la chronique sociale est savamment bien construite. Il sera également question du fameux débat concernant la séparation des Églises et de l'État en 1905.

Cela va être une rencontre assez intéressante entre deux modes de vie totalement différents mais qui semblent combattre la même chose. Comme quoi, il peut y avoir des points d'accord malgré les différences.

C'est une oeuvre profondément humaine et assez bienveillante comme je les aime, comme une leçon de vie. Les thèmes me sont assez chers comme la tolérance et la solidarité dans un monde qui en manque cruellement. On y retrouve tout le vécu et l'ambiance des cités minières de l'époque.

Au niveau du graphisme, j'ai quand même eu un peu de mal mais je m'y suis habitué au fil de la lecture. de manière générale, j'aime bien les couleurs directes à l'aquarelle. Ici, c'est surtout sombre et rouille.

Quelques bémols cependant comme l'emploi du patois local (le ch'ti) qu'on aurait pu éviter.

La conclusion sera plutôt cynique sur le fait que l'Europe sombrera dans une folie meurtrière. Une question se pose alors : qui sont alors les plus sauvages ?

En tout cas, un mélange fort réussi qui rend ce western tout à fait original et surprenant.
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critiques presse (4)
BoDoi
28 juin 2017
Si Jean-Michel Dupont, scénariste du superbe Love in vain, fait à nouveau mouche, les dessins d’Eddy Vaccaro portent bien le récit avec leur mise en couleur directe sur un léger crayonné
Lire la critique sur le site : BoDoi
Bedeo
28 mars 2017
Un récit poignant qui mêle western et pays noir par Dupont et Vaccaro !
Lire la critique sur le site : Bedeo
Auracan
23 mars 2017
Au scénario réussi s’ajoute le travail du dessinateur Eddy Vaccaro qui a su donner un rythme au récit, avec un trait réaliste et dynamique rehaussé par de superbes aquarelles.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDZoom
09 mars 2017
L’évidence du message proposé par l’album s’imposera avec justesse auprès du lecteur.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Pendant qu'on escaladait le terril, White Eagle m'a raconté comment les blancs - les Wasichus, comme il disait - avaient volé les Black Hills aux Sioux quand on y avait découvert de l'or. Furieux, Sitting Bull leur avait déclaré la guerre et l'avait gagnée à Little Big Horn en exterminant Custer et ses hommes.

(page 63)
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Et quand mon père m'a cogné plus fort que ses poutres d'étayage, j'ai pensé : plutôt mourir que de vivre sa vie.

(page 105)
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Chez nous, l'homme riche est celui qui produit des biens pour les donner à ceux qui en manquent ... S'il les gardait pour lui, il serait déshonoré ...
Chez vous, non seulement les riches ne partagent rien mais en plus c'est grâce au travail des pauvres qu'ils accumulent des biens !

(page 102)
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Je suis un vieux peau-rouge qui ne marchera jamais dans une file indienne.
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- Sais-tu que l'armée allemande à copié la logistique de ce cirque ?
- Eh bien, mon cher, peut-être un jour serons-nous amenés à combattre des régiments de clowns ?

(page 34)
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Videos de Jean-Michel Dupont (15) Voir plusAjouter une vidéo
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