La tentation de Noé

Je remercie beaucoup Babelio et les éditions du 38 pour ce cadeau.
Après "le grand noir", un ancien flic, son jeune fils autiste et sa maîtresse se réfugient dans une communauté isolée au fin fond de la montagne. Ils ont l'air heureux malgré tout en vivant ainsi en autarcie bien organisée. Mais un cadavre est découvert et le policier investigateur reprend du service pour trouver le meurtrier. Puis un groupe apparemment hostile approche du village...
Le début est prometteur (pour une adepte du post-apo), le handicap de Guillaume bien cerné, l'état du monde correspond presque à ce que nous vivons (ce roman date de fin 2021) - sécheresse, canicule, émeutes, crise sanitaire - et l'autopsie du cadavre décrite avec minutie.
Cependant certains personnages sont antipathiques (Karl la brute épaisse bien sûr mais aussi Hélène, la femme d'Antoine le protagoniste principal et lui-même vers la fin qui baigne dans la violence mais n'est-ce pas le lot de notre monde ? ). Seul le jeune garçon est touchant.
Les phrases courtes et l'abondance de dialogues dans un style qui se veut moderne ne m'ont pas attirée.
Et je n'ai pas du tout apprécié les "son homme" que l'auteur place à tout bout de champ lorsqu'il évoque la relation du couple, plus quelques invraisemblances (la pomme, la veuve).

Le coup de la panne, c'est du classique. Panne d'électricité, de médias, d'eau courante, « le grand noir » comme l'appelle Jérémy Bouquin, nombre d'écrivains s'y sont déjà frottés et c'est toujours passionnant d'imaginer ce futur possible.
Dans La tentation de Noé, voilà un an que la Grande crise a eu lieu et qu'Antoine, le gendarme parisien, s'est intégré à une communauté de survivalistes, au fin fond de la montagne.
Avec son fils autiste et sa compagne, ils ont rejoint une soixantaine de personnes que dirigent trois sages fondateurs, installés dans un village abandonné rebaptisé Ararat, loin d'un monde devenu fou.
Isolés, organisés et disciplinés, ils vivent l'utopie d'une société réduite à ses besoins minimums, revenue à des pratiques ancestrales et dans laquelle la survie est un combat quotidien.
Au-delà d'une fiction futuriste, ce roman est aussi un polar, dans lequel il y a un meurtre et donc un assassin. Antoine, que son âme de flic n'a pas quitté, va mener une enquête solitaire et minutieuse qui va faire trembler le fragile équilibre de cette « arche » des montagnes.
Outre le rythme soutenu et une lecture qui se dévore, l'intérêt du roman est de nous interpeller sur ce futur si souvent imaginé. Et une question se pose alors : faut-il se laisser tenter par un cocon de survie et apprendre à se passer de tout ou y-a t-il d'autres alternatives ?
Alors, vivre le présent ou risquer le futur ? Chacun décidera, en lisant ce livre, ce qu'il est capable d'abandonner pour survivre et l'avenir qu'il se choisira le moment venu.
Un très bon polar.
Merci à Babelio et aux Editions du 38 pour ce roman reçu dans le cadre de la Masse critique Mauvais genres.

Le thème « mauvais genres » du dernier masse critique n'est pas dans mes habitudes de lectures mais c'est une bonne manière de sortir de sa zone de confort.
C'est le résumé des Éditions du 38 qui m'a fait choisir « La tentation de Noé ».

Tout semble plutôt bien se dérouler à Ararat, village de montagne, vivant en autarcie suite au « Grand Noir ».
Les habitants ont fuit la catastrophe social et écologique qui a fait suite à une pandémie, un crack boursier et la fin de toutes fournitures d'énergie. Toutes ressemblances avec des évènements récents est presque fortuite (roman datant de fin 2021).
Ils vivent tel des survivalistes se protégeant des autres. Un cadavre retrouvé en bordure de village va bouleverser leur vie.

L'histoire est prometteuse et plutôt bien construite mais le style avec beaucoup de dialogue m'a gâché un peu la lecture. Il y a aussi certaines prises de décisions de personnages qui m'ont semblé invraisemblables.
La fin permet de s'interroger si le « Grand Noir » devait arriver quelles décisions prendrions nous ?

Cette histoire est toute simple (pas "alambiquée"). Après l'effondrement de la civilisation, le héro -un ancien flic- et sa famille se joignent à une communauté quasi sectaire de 70 personnes, dans un village caché au fin fond des montagnes (en France) et espère ainsi vivre "discrètement" à l'écart du reste du monde.
La vie n'est pas facile, les ressources sont peu abondantes, mais la population, chacun faisant profiter aux autres de ses aptitudes.
La découverte d'un cadavre extérieur à la communauté mort apparemment sous la torture va chambouler son projet de vie.
L'histoire est très bien écrite et se lit avec plaisir.
J'ai trouvé qu'elle était trop courte (150 p). J'aurais aimé en connaitre plus sur le devenir de la communauté, le devenir du héro, qui à la fin la quitte et aussi sur l'état du monde et son devenir, son éventuelle reconstruction ...
Un roman que je recommande vraiment !

Un roman plus survivaliste que policier. Je trouve que l'histoire se situe à mi chemin entre Mad Max et Germinal. Oui ça semble scabreux mais la trajectoire du duo père-fils dans leur volonté de quitter une situation difficile pour améliorer leur sort n'empêche une certaine lucidité sur leur capacité à rester à Ararat. L'épilogue ouvre la perspective d'un certain optimisme sur la situation que nous vivons actuellement et qui pousse à un isolement.