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EAN : 9782764814192
184 pages
Editions Libre Expression (19/10/2020)
3.54/5   23 notes
Résumé :
« Comment toi, le meilleur, le plus doux, le plus tendre, le plus respectueux des hommes, as-tu pu agresser ta blonde ? Je ne comprends pas. »

Un viol ordinaire est l'histoire de Laurent, un homme normal, qui un soir oblige Léa, sa blonde, à faire quelque chose qu'elle ne veut pas. Ce geste, ce viol ordinaire, ébranle la vie de la famille. Julie, la mère, a besoin de comprendre pourquoi son fils chéri a dépassé les limites. Paul, le père, bien ancré d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un texte féministe intéressant, pas vraiment un bon roman, mais à travers les conversations des personnages, une série de réflexions sur les rapports entre les hommes et les femmes.

J'ai beaucoup d'admiration pour madame Bertrand. Ses téléséries (« Avec un grand A », par exemple) m'ont semblé pleines d'émotions, mais surtout très justes, réalistes à la fois dans la psychologie et les propos des personnages.

Je n'ai malheureusement pas retrouvé cela dans ce livre. On y trouve des idées importantes, un véritable manifeste, mais pour moi, les paroles ne correspondent pas à de véritables conversations de Québécois ordinaires.
Des gars machos qui jasent sans parler de hockey (ou d'autres sports), ni de leurs chars, ni de travail ou de politique? Si certains peuvent parfois se vanter d'une conquête comme ils se vantent d'un trophée de chasse, ou pester contre la pension alimentaire et les « agaces », les femmes ne prennent pas vraiment tant de place dans les vraies discussions de gars ordinaires.

De plus, la vantardise est généralement mal vue. Beaucoup d'hommes sont même plutôt prudes quand il s'agit de parler de l'argent qu'ils gagnent. On n'en dit pas trop pour ne pas créer de jalousie ou de convoitise (ni s'attirer une enquête fiscale…). Bien sûr, c'est peut-être différent dans le « jet-set » de ceux qui gagnent beaucoup, c'est un autre monde.

Je ne sais pas non plus à quel genre d'homme macho je pourrais offrir des livres sur le féminisme qui auraient le pouvoir les faire changer… (Madame Bertrand ne cite d'ailleurs pas d'oeuvres susceptibles d'opérer ce miracle…)

Ceci dit, le livre est intéressant en ce qu'il présente l'histoire de la lutte des femmes au Québec, fait le lien avec le mouvement #metoo et rappelle que pour que les choses changent, les hommes aussi doivent changer (et les femmes doivent changer la manière d'éduquer les garçons…).
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J'ai beaucoup aimé ce livre qui traite d'un sujet hélas d'actualité.
Pourquoi ce titre "Un viol ordinaire"? Tout simplement parce que ce livre traite d'un acte qu'il a fallu des décennies pour qu'il soit reconnu comme un viol, qui aujourd'hui encore, est trop souvent traité par-dessus la jambe.
Ici pas d'inconnu masqué caché au fond d'une ruelle sombre et armé d'un couteau, pas de dégénéré qui entre par effraction dans l'appartement d'une femme seule, mais un compagnon qui se croit autorisé à ne pas entendre le mot "non".
Et pourquoi se gêneraient-ils, ces hommes pour qui le consentement ne s'applique pas à leur femme, puisque si les plaintes pour viol dans les circonstances où celui-ci ne fait aucun doute
(traces de coups, vêtements déchirés) sont peu nombreuses au regard du nombre d'agressions à cause de la difficulté de la procédure (aggravée par l'attitude de ceux qui reçoivent la plainte), les plaintes pour viol conjugal sont quasi inexistantes tant les victimes ont du mal à se définir comme telles. Sans compter le fait que celles qui osent se voient opposer une attitude incrédule en plus de la difficulté à réunir des preuves.
Ici on va suivre 3 personnages: Laurent, jeune cadre dynamique bien-sous-tous-rapports qui est accusé de viol par sa petite amie; Julie, sa mère, qui oscille entre culpabilité, colère, et infime espoir que tout ceci ne soit qu'un malentendu et enfin le père, qui refuse le dialogue, refuse de reconnaître l'existence du viol, car pour lui "un homme reste un homme".
J'ai beaucoup aimé Julie qui se pose beaucoup de questions sur l'attitude de son fils, se demandant notamment quelle est sa part de responsabilité dans les actes qu'il commet aujourd'hui. Malgré sa position tranchée sur la question, elle se montre parfois maladroite, accusant à demi-mot la victime, parfois sans s'en rendre compte.
J'ai eu énormément de mal à supporter le père qui refuse toute remise en question de son attitude misogyne, pour qui toutes ces histoires de viol ne sont que des histoires de bonnes femmes montées en épingle.
Et puis il y a Laurent, dont l'évolution au fil des pages est intéressante et laisse un peu d'espoir sur la capacité des hommes à changer.
Enfin, même si on ne fait que l'apercevoir, le courage et la détermination de Léa, l'ex-petite amie de Laurent est un véritable exemple pour toutes les femmes confrontées à cette situation, qu'elles soient victimes ou proches d'une victime.
Un livre à lire pour bien rappeler que NON veut dire NON. Toujours.
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Un viol ordinaire raconte l'histoire d'une fille qui s'est fait violée par son amoureux. Oui, le viol existe entre conjoints. Ici, un gars a sodomisé sa blonde contre son gré. Léa décide de se lever et de porter des accusations contre Laurent.

''Quand on a honte des farces sexistes de nos amis, faut avoir le courage de pas rire, puis quand on voit une belle fille se faire agresser verbalement, faut prendre sa défense à elle. Faut changer notre regard sur les femmes. Les traiter en êtres humains, pas en objets de désir.'' Cette citation est l'une des nombreuses solutions simples proposées par l'autrice pour vaincre la violence sexuelle faite aux femmes. En effet, ce roman s'attaque aux préjugés et démontre qu'il est possible de poser plusieurs gestes, au quotidien, pour arrêter les violences et les inégalités.

Selon moi, ce livre est un bijou que tout le monde devrait lire et surtout, chacun, chacune d'entre nous, devrait faire ce qu'il faut pour changer notre société afin de la rendre plus sécuritaire pour toutes les femmes, adolescentes et fillettes de notre monde.
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Ce livre fait réfléchir et il est bouleversant. En le lisant, on se rend compte que des problème que l'on croyait réglé dans notre société ne le sont pas. Les adolescents et les jeunes adultes ont besoin d'être éduqués pour bien se comporter sur le plan de la sexualité. Ce livre ferait un bon professeur!
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Le commentaire de Lynda : COUP DE COEUR!

Je viens tout juste de refermer ce livre, et je dois dire que cette lecture est bouleversante, non pas seulement à cause de l'histoire, mais surtout parce qu'elle est criante de vérité, réelle, et que malheureusement ce type d'homme existe vraiment dans la vie, nous n'avons qu'à suivre les nouvelles à tous les jours!
Quand vous aurez lu ce livre, vous comprendrez alors toute la signification du titre : ''un viol ordinaire''.
Laurent, un gars tout ce qui est de plus normal, bon travail, sans être millionnaire, il est financièrement à l'aise, une blonde Léa.
Un soir, il décide qu'il veut introduire quelque chose de différent dans ses ébats sexuels, Léa n'est pas d'accord, elle ne veut pas, elle dit NON. Mais lui passe outre ce ''non'' et il poursuit. Il se retrouve donc avec une accusation de viol.
Et puis à tour de rôle, nous allons entendre, la mère de Laurent, et puis son père, et Laurent bien évidemment. On aura aussi la possibilité d'entendre la version de Léa.
Il y a des phrases qui secouent dans cette lecture, des faits également. On naît homme, on n'est pas des ''moumounes'', un père misogyne qui trouve normal que sa femme soit à son service personnel, qui trouve normal que son fils soit comme il est. Est-ce que l'attitude du père et son comportement déteignent sur les fils.
La mère, elle vide son sac, tout ce qu'elle a retenu depuis près de 40 ans, c'est le temps de le sortir.
Comment ce tragique événement changera-t-il cette famille, quelle responsabilité ont les parents, les chums de gars dans toute cette histoire ?
Le mouvement Me #too, aura-t-il des effets positifs sur les façons de penser de plusieurs hommes ?
Janette Bertrand avec sa verve habituelle et son franc-parler, brassent les choses avec ce roman, il ne peut faire autrement que de nous faire réfléchir, de nous secouer. Les personnages sont très forts, à plusieurs reprises, j'ai détesté Paul, ce père qui se dit un vrai homme. J'ai admiré Julie, qui ose enfin dire ce qu'elle avait vraiment voulu de sa vie, et Laurent, et bien les sentiments changent avec la lecture. Un coup de coeur énorme, pour les points sur les i, que l'auteure a si bien su exprimer à travers l'histoire et les personnages.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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critiques presse (2)
LaPresse
19 octobre 2020
Ce serait bien mal la connaître. Malgré son âge vénérable, Janette Bertrand en a encore long à dire. Elle a même une urgence de se faire entendre. La revoilà donc qui persiste et signe un énième livre sur l'un des sujets les plus actuels de l'heure : le consentement. Et pas n'importe comment, mais avec un roman.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
12 octobre 2020
Un viol ordinaire, roman-choc, est écrit dans la foulée du mouvement #MeToo et de la vague de dénonciations qui a déferlé sur le Québec récemment.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
— Elle ouvre la porte. Je saute dessus, façon de parler. Je saute pas fort, après tout, elle pèse cent livres tout habillée, je veux pas l’écrabouiller. Elle me repousse. Moi, ça m’excite. Elle se met à crier : « Non, non! » Je suis obligé de lui mettre une main sur la bouche, je ne veux pas que les voisins appellent la police. Il est passé minuit. La maudite cinglée me mord la main. Moi, jouer rough, ça m’excite. Ç’a été… je vous dis que ç’a été wow…

(Libre Expression, p.93)
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Pendant que tu regardais, je t’observais et tu étais excité. Ça ne m’excitait pas parce que ce n’est pas moi qui déclenchais ton désir, mais la vue de personnes inconnues qui font l’amour, un acte où la femme dit toujours oui, où elle accepte tout, tout, tout. Je dis «personnes», mais la porno est faite de gros plans d’organes génitaux qui m’écœurent au lieu de m’exciter. Moi, je ne me reconnais pas dans la fille de la porno. Elle n’a jamais mal à la tête, elle est partante pour tous les caprices de l’homme. C’est juste si elle ne remercie pas le mâle qui éjacule sur son visage. Il ne lui demande jamais la permission de quoi que ce soit. Il se sert de la femme comme d’une poubelle. Souviens-toi, je n’ai pas pu faire l’amour avec toi après avoir visionné le film. Oui, mes sens ont été chatouillés, je ne le nie pas, mais dans faire l’amour, il y a le mot «amour», et pour moi, la porno, ce n’est pas faire l’amour, mais le sexe. Et j’étais vexée, humiliée qu’on représente ma génitalité comme des trous à remplir. Je ne suis pas que trois trous! Puis je regardais l’énorme pénis du monsieur, et je regardais le… Ça ne te donne pas de complexes?
Pour moi, Paul, la sexualité, c’est un des moyens d’exprimer l’amour que j’ai pour toi. J’ai des compagnes de travail qui aiment le sexe pour le sexe, elles ne sont pas amoureuses comme je le suis de toi, et c’est correct. La porno, un marché de plusieurs milliards de dollars, est faite pour faire fantasmer les hommes quand ils se masturbent.
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Ma mère était de la génération des femmes soumises. Elle qui était une femme intelligente n’avait aucun pouvoir en dehors de la maison. Jusqu’en 1964, elle n’avait pas le droit d’ouvrir un compte de banque, d’acheter une maison. Avant ça, si elle travaillait, elle ne pouvait pas garder son salaire. Sa mère à elle n’avait pas le droit de vote, donc elle n’avait de pouvoir que sur sa maisonnée. Elle n’avait même pas le contrôle de sa fertilité. L’Église lui commandait autant de bébés que son corps pouvait lui en donner. Certaines femmes abusaient des petits pouvoirs et menaient la famille et le mari à la baguette, je te le concède, d’où cette idée qu’au Québec on vivait dans une société matriarcale.
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Ça va être dur, le changement, mais je peux plus vivre comme ça. C’est rendu que les hommes violents me font honte. Quand j’entends par exemple que des policiers blancs traitent des femmes autochtones comme si elles étaient rien, je peux pas laisser faire ça. Je sais qu’il faut que ça change, et pour ça, il faut que chaque homme s’y mette pour qu’on ait une planète où les deux sexes sont égaux.
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On montre aux petites filles dès le bas âge à écouter, à obéir avec le sourire. Dire non est considéré comme agressif. Les colères des filles sont vite réprimées, trop laid. Une fille qui pleure, c’est une braillarde. Un garçon qui pleure quand on ne lui donne pas ce qu’il veut, c’est normal qu’il soit en colère. À peine nés, les enfants sont étiquetés selon leur sexe. Les filles, des princesses, et les gars, des conquérants.
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