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EAN : 9782881827105
136 pages
Paulette éditions (01/06/2011)
3.95/5   40 notes
Résumé :
Un chauffeur nous laisse un matin au bord de la route qui s'éloigne de Jaisalmer. 120 km de désert plus loin, c'est la frontière pakistanaise. "De chouettes types avec qui on aime bien jouer aux cartes" disent nos nomades rajasthani. Nous descendons de la voiture. La voiture repart. Il n'y a que le vent. L'aurore à la fois bleue et beige, sur un désert très chaud. Des arbustes, des pierres. Six jeunes hommes vêtus de blanc préparent du thé en parcourant le vent de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Aude Seigne a écrit un bel ouvrage.
Récit de ses voyages mais pas que...
J'ai lu ces textes avec douceur et lenteur. J'ai goûté et savouré chaque phrase. J'ai eu l'impression de lire le texte d'une amie proche.
L'auteure écrit sur les paysages traversés, elle décrit les sensations, les atmosphères. Elle écrit sur ses amours, sur la vie et la mort, sur le fait de partir, celui de revenir.
Avec ces récits, j'ai rêvé et j'ai vraiment envie de découvrir ses autres écrits.
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Il semble difficile de classer ce livre, de l'enfermer dans un genre désigné.
On ne peut le ranger ni dans les récits de voyages proprement dits, ceux qui qui font revivre des périples nourris de l'éloignement, ni dans les introspections personnelles qui font méditer en parlant de soi. Ni parmi les carnets de voyages, ni non plus le décrire comme un simple journal de vagabondage.
Il s'agit plus d'un retour sur les explorations passées par les élans de la mémoire : un souvenir en faisant surgir un autre, une rencontre en évoquant d'autres, et ainsi ce tourbillon de lieux et de visages croisés crée une mosaïque, celle d'un récit cosmopolite et polymorphe au milieu duquel le "je" de la narratrice-voyageuse, devenu peut-être un peu trop bavard, un brin impudique parfois, risque de laisser le lecteur plus curieux du lieu visité, dont il aimerait qu'on lui raconte davantage, qu'indiscret des élans du coeur de la jeune demoiselle, imaginant un récit parfois habité de plus de silence.
Mais toujours, s'écrit l'indispensable nécessité de reprendre la route, de quitter, de partir.
Reste un texte qui sait illuminer soudainement un paysage ou une cité comme saisis dans l'instant du cliché photographique, reste un récit qui évoque certaines lectures nouées avec certains lieux de manière définitive, un écrivain choisi comme compagnon de voyage, en quelque sorte, par une jeune femme jamais rassasiée de lointains et de rencontres.
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Aude Seigne est une jeune auteur de 25 ans qui, avec ces Chroniques de l'Occident nomade (excepté un recueil de poèmes) signe son premier livre chez le petit éditeur suisse Paulette. Un ouvrage couronné cette année à Saint-Malo par le prix Nicolas Bouvier.

Dès l'age de 15 ans, Aude Seigne a parcouru le globe, se libérant plusieurs mois par an pour voyager.
Les chroniques qu'elle nous propose ici ne sont pas du tout un récit de voyage classique. L'auteur s'amuse ici à jeter, selon son inspiration, différentes anecdotes de voyage, des réflexions sur le nomadisme, sur la philosophie du voyage,...

Elle résume elle-même assez bien son projet :

"Les Chroniques de l'Occident nomade sont des textes courts, qui résultent de plusieurs voyages faits en Europe, en Inde, en Australie, en Syrie ou au Burkina Faso. Mais la mémoire ne présente pas ces voyages de manière linéaire; elle rapproche certains instants séparés par plusieurs années et par plusieurs milliers de kilomètres, elle mêle les voyages entre eux, y ajoute des rencontres, des réflexions, des critiques. L'écriture des Chroniques de l'Occident nomade mime cette libre association d'idées. Et puis il y a la poésie. Ces chroniques tentent de se détacher du regard ethnographique, "forme d'expiation de l'Occident" selon Lévi-Strauss. Il ne s'agit plus de décrire des peuples, de les comprendre, de se comprendre, d'en extraire une théorie du bon voyageur. Il existe désormais un Occident nomade, pour qui prime l'abandon vers l'ailleurs, le désir de vide, la pure liberté. Et nous verrons ce que cela donne".

Loin d'être un texte foutraque sans queue ni tête, Aude Seigne réunit différentes expériences de voyage en rapprochant des émotions, des sentiments. Des gens même. En effet, la voyageuse n'hésite pas à évoquer avec une grande liberté de ton les nombreux amants qui ont émaillés ses chemins, traçant ainsi aussi une géographie amoureuse qui peut laisser rêveur.

"J'avais toujours pensé que je voyagerais toute ma vie, que j'aurais des amants aux quatre coins du monde, et que cela me conviendrait très bien."

Elle réussit à transcrire avec bonheur son émerveillement devant des villes désertées, des atmosphères crépusculaires, ...
Elle évoque les auteurs qu'elle embarque dans ses bagages (Flaubert, Dostoïevski) et offre de nombreuses citations voyageuses, de Bouvier, Rimbaud, et d'autres encore.
Elle s'interroge sur l'écriture qui a partie liée avec le voyage.
Elle expose sa peur de l'immobilisme et la façon dont il lui faut apprendre à apprivoiser la sédentarisation. Car au bout de 8 ans de crapahutage, Aude doit se poser pour souffler et mieux repartir.

Ses chroniques nomades s'avèrent finalement un très beau texte sur le nomadisme d'aujourd'hui, sur les errances d'une jeune femme à travers le monde et les émotions qu'il offre, qu'elles soient amoureuses ou géographiques.


Une jeune auteur à découvrir et qui devrait nous offrir des textes encore plus aboutis par la suite !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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A 15 ans Aude Seigne fait une première expérience de voyage. C'est le début de périples qu'elle restitue merveilleusement dans ces petites chroniques, des petits voyages poétiques à l'intérieur des voyages réels. Elle nous fait partager ses illuminations, ses découvertes littéraires car il y a une écriture propre à la vie de voyage. Elle nous fait découvrir également des pays grâce à ses amours, ce n'est bien sûr pas un guide touristique mais des sensations de voyageuse. le livre se termine par une interrogation .Après tous ces voyages c'est le burn out : trop de pays, trop de mouvements, trop de bonheur de rencontres et de séparations Alors elle s'essaye à la vraie vie avec l'homme qu'elle aime. Mais pour combien de temps ? Très belle écriture. G.B.
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Des ambiances, une philosophie du voyage, des expériences, le parfum de l'éphémère, des lieux, des pensées, des réflexions, des perditions salvatrices. Voici un livre intéressant et déconcertant. Une chouette virée dans le monde! Un livre original et qui invite au voyage !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J’aime le mot ravissement. Je n’aime pas sa sonorité, son côté rêche et benêt, son étendue. Mais j’aime sa double acception: ravi du temps, enlevé à l’instant présent, et par voie de fait ravi, heureux, ébaubi de beauté. “Le jeu nous ravit” avait dit un professeur de philosophie aux mains maigres, et il m’avait ainsi fait éprouver pour la première fois l’étrange polysémie du terme. Il y a ici quelque chose de l’ordre de Rimbaud, de Dante, de Claudel, quelque chose de la beauté par l’absence. Et une des manières de rapprocher la lecture du voyage est encore cette absence. (..) Et Dostoïevski, justement, me ravit. Je lis L’Idiot à Ouagadougou et l’idiot ne me rend pas heureuse mais me sort du temps où je vis. Dans le silence vertical de la rue ouagalaise aux heures brûlantes, je vois s’élever une datcha, des calèches, des duvets de neige. D’élégantes dames très pâles se promènent dans leurs manteaux de fourrure au milieu des mamas noires suantes et colorées. Les jeunes hommes russes déchaînent leurs passions vers de jeunes Africaines aux courbes suaves. En vérité, les passions qu’on n’a pas la force d’exprimer ici, le bouillonnement intérieur qu’on tait faute d’air, faute d’espace, semble vivre chez ces quelques têtes brûlées, chez ces Slaves blancs lointains de papier. Je suis enlevée à moi-même. Ravie mais pas enchantée.
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Que nous ayons été témoins de cette époque ou non n'a aucune importance. Nous sommes d'une espèce capable d'infliger cela à ses semblables, et voilà en quoi réside la honte. Je marche dans le camp d'Auschwitz. Il fait grand beau et presque doux (...) J'ai honte d'être ici humaine, j'ai honte d'être ici libre et j'ai honte d'être ici par beau temps.
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On ne sait pas très bien pour quoi on s'embarque quand on commence à voyager, mais comme dans un roman, tout est déjà là dès l'incipit. L'ignorance des causes qui nous gouvernent et la relativité de ces causes, la difficulté à partir et l'inexplicable attrait qui nous y pousse, la souffrance latente et la capacité au bonheur.
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Je lis avec le ravissement délicieux des heures qui passent. La lumière fait le tour de la pièce puis s'en va. Elle revient le jour suivant, et le jour encore d'après, et les jours passent ainsi à attendre un être que j'aime dans une solitude ravie.
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Comment cela a-t-il commencé au juste ? Pourquoi ce mouvement tout à coup, ces ailleurs, ces hommes ? Est-ce que j’écris sur les voyages ? Est-ce que j’écris sur l’amour ? Difficile à dire. Au début, je vois un ferry qui arrive en Grèce un matin de juillet. J’ai 15 ans. Je me couche un soir sur le pont à Brindisi. J’ai 15 ans. Je vois mes compagnons de voyage dérouler un fin matelas de camping sur le pont crasseux. Il n’y a pas un mètre carré de libre, il faut enjamber ces îles humaines comme on traverserait une rivière au lit peu marqué. J’entends d’ici la réaction petite bourgeoise qui crie en moi. Mais on ne va pas dormir ici quand même ? Je me réveille plus tôt que je ne le fais jamais par moi-même parce que j’étouffe de chaleur. Il à peine 7 heures mais le soleil semble déjà se diriger vers nous de tous les horizons à la fois.
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Videos de Aude Seigne (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aude Seigne
Matthieu Ruf, Aude Seigne, Anne-Sophie Subilia et Daniel Vuataz lisent un extrait de leur roman "Le Jour des silures".
Dans un futur proche, la montée des eaux a eu lieu. Jeune présidente d'une ville pratiquement engloutie, Colombe croit à la décrue. Alors que la population se serre dans les derniers étages des immeubles et mène une vie nouvelle, communautaire, aquatique, Boris et Salömon, un duo de scaphandriers, plongent dans les rues à la recherche de vestiges et d'archives. Une mission qui n'est pas sans danger – surtout quand disparaissent les enfants et que rôdent les silures.
https://www.editionszoe.ch/livre/le-jour-des-silures
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