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Douna Loup (Autre)
EAN : 9782889278541
160 pages
Editions Zoé (08/04/2021)
4.27/5   30 notes
Résumé :
Après une enfance solitaire au bord d'une mare en compagnie des oiseaux, la narratrice, à peine adolescente, part main dans la main avec sa mère à la recherche de son frère inconnu. Ensemble, elles passeront quatre années à vagabonder sur les chemins, à dormir dans les champs et les forêts, à travailler dans les fermes ou les usines. Quand la fille découvre l'amour, il est temps pour sa mère et elle de s'éloigner l'une de l'autre, une séparation aussi libératrice qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« Les Printemps Sauvages » de Douna Loup (2021, Editions Zoé, 160 p.) est un petit livre qui traite d'oiseaux et de grenouilles comme le dit et l'écrit son éditeur. Bon, l'auteur est suisse, et accessoirement elle parle aussi d'une enfance solitaire au bord d'une mare. Comble de la chance, c'est la même mare que celle où vivent grenouilles et zozios en tout genre. Il faut reconnaitre à l'auteur des excuses. Non pas qu'elle fut suisse de Genève, mais ses parents sont marionnettistes. Même que son nom d'écriture n'est qu'un pseudo par rapport à « Les Bamboches », le nom de la troupe. Mais tout de même, un certain nombre d'années plus tard, quand elle donne un interview, c'est au café Remor, sur la place du Cirque à Genève. C'est tout de même l'épisode de l'apprentissage dans la Drôme, près de Dieulefit, qui la façonne, avec les tournées, les festivals. Un grand atelier dans lequel les costumiers et musiciens répètent et créent ce qui sera le prochain spectacle. « Enfant, j'aspirais à plus de normalité. Je me disais qu'une fois grande, j'aurai un métier régulier qui assure avant tout un revenu stable. J'ai vécu de près l'incertitude financière. Avec le recul, je réalise combien cela m'a apporté d'être entourée de gens qui faisaient et qui font toujours ce qu'ils aiment. Cela m'a donné une grande confiance, la force de croire en ce que l'on fait ».
Après un séjour à Madagascar dans un orphelinat et la découverte de deux poètes de la grande ile, elle revient à Genève, puis du côté de Nantes. « Les Printemps sauvages » débute comme un regret d'une jeunesse insouciante, passée par la narratrice avec sa mère lors d'un chapitre intitulé « Lacs », suivi d'un « Corps-Forêt ». Puis un long chapitre « Locla-Yom », épisode ilien, pas très loin de la ville de Beyti. Ville où elle reviendra ensuite, en train, avec même des rues et des immeubles, dont « Rue des Pôles ». Puis des chapitres encore différents avec « Vociférons », « La Bleue », « Chuchotons » et « Sentes Sauvages ». Il n'y a donc que très peu de repères géographiques ou même temporels, si ce n'est que le début de l'histoire se déroule alors que la narratrice est avec sa mère. Ainsi débute l'incipit « Personne ne se souviendra plus de nos morsures, de nos jeux dans le noir, de nos pleurs. Tout passe. Ne crois pas qu'une seule trace restera. Seuls cendres et sables. Silence. le souvenir est une ronde et la ronde serpente et puis se perd, comme il est naturel de se perdre dans l'eau des lacs »
On apprendra plus tard qu'elle a au moins un frère, Ores, et que son père, Gil, est parti sans laisser d'adresse. Sa mère, elle aussi, a fui le domaine familial il y a un certain temps. Mais la mère et la fille correspondent par lettres, se trouvent et se retrouvent. Voilà pour le cadre, qui n'est ni la Suisse hélvétique car on s'y baigne dans la mer, ni une ile tropicale, au vu des trains qui transportent les voyageurs.
Dans ce cadre, une évolution de la narratrice, qui s'appelle Olo, mais qui de fait est désignée comme Olo, par Barnabée, transgenre rencontré sur l'ile de Locla-Yom. C'est d'ailleurs le point de bascule du roman, avec la découverte de l'autre, de l'amour, du bien-être. C‘est aussi le mélange des genres qui se fait par des masculins-féminins qui alternent.
Histoire initiatique, oui en quelque sorte surtout que les prémices débutent par la recherche de ce « frère inconnu de derrière les montagnes ». Tout en poursuivant une errance, elle aussi initiatique et sa quête pour « rejoindre cette part sauvage et rieuse de moi-même » et se confronter à l'autre. Donc, à treize ans, sa mère lui annonce « tout quitter pour [se] retrouver dans le mouvement, pour de nouveau naître, vivre et connaître le monde ». Vaste programme, surtout que cette errance va se dérouler principalement dans l'ile de Locla-Yom et la ville voisine de Beyli. Et dans l'ile, point de grenouilles et de zozios annoncés en 4 de couverture. Encore un gadget mercantile pour faire vendre la campagne romande.
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Je pense que vous l'aurez compris, j'ai envie de nature writing en ce moment. Avec ce roman, j'ai découvert la plume ciselée et singulière de Douna Loup et j'ai été subjuguée. J'ai eu le sentiment de lire un long poème. Ce récit est beau, sensuel, lumineux, puissant. Il est un véritable hymne à la nature, à la liberté. Il est l'histoire d'un retour à l'essentiel, d'une reconnexion à notre nature sauvage. Magnifique !
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Comment parler d'un livre qui vous a bouleversé ? comment rendre justice à une écriture qui a bousculé vos habitudes, ouvert vos horizons ? à une langue qui vous a touché profondément, qui vous donne envie de dire que ce bouquin est plus qu'une lecture, c'est une rencontre ?

Voilà ma difficulté devant Les Printemps sauvages de Douna Loup. Dans ce livre un peu inclassable car au croisement du roman, de la poésie et du manifeste, l'autrice raconte le voyage d'une jeune fille et sa mère à travers les champs et les forêts, jusqu'à ce que chacune continue sa route à la découverte des premières amours et de la vie dans toute sa variété.

Il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans le bouquin car Douna Loup travaille sa langue comme une orfèvre. Elle ne prend pas le lecteur par la main ; au contraire elle fait oeuvre de poète et adapte sa langue à sa vision du monde. du coup il y a des virgules à répétition et des images lumineuses, des passages en italique comme extraits d'un carnet de notes, un mélange d'action et d'émotions brutes, vivantes, très justes.

J'avais un peu l'impression de lire un recueil de poèmes où les mots sont si bien choisis qu'il faut les lire avec lenteur, pour en apprécier tout le goût. L'histoire, ensuite, s'accélère ; la lecture aussi. Mais l'envie de surligner presque chaque passage ne m'a pas quitté. Ce livre est une pépite. J'ai l'impression d'en faire des tonnes dans cette critique… mais j'ai adoré.

Ca parle à la fois de nature et de libération, d'amour et de corps en dehors des cases, avec beaucoup de sensualité, de force et de douceur. Ca donne envie de suivre sa propre route, d'explorer les sentiers sauvages de la vie, de manger des salades de plantains et d'aimer furieusement. Une ode à la vie sauvage et libre.
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Elle est une enfant, souvent seule et livrée à elle-même dans une maison au milieu des bois, avec pour seuls compagnons de jeu les êtres vivants qui l'entourent. Un jour, sa mère décide de l'emmener à la recherche d'un frère qu'elle n'a pas connu. Toutes les deux vont vivre à l'état quasi sauvage “comme des oiseaux migrateurs” et faire corps avec la nature. Au fil des saisons et des rencontres, elles grandissent ensemble. Puis vient le temps de l'émancipation et l'héroïne découvre l'amour avec Barnabée. Après un temps douillet, ils partent ensemble et rejoignent une communauté avec laquelle ils essaieront de construire un idéal d'union de l'homme avec le vivant. L'écriture de Douna Loup est douce et incisive. Elle emmène le lecteur dans sa quête d'une vie “animale” harmonieuse et réveille tous nos sens. On savoure à ses côtés les joies simples et ancestrales des bienfaits de la nature. On s'emplit de cette essence du monde et on prend conscience alors du besoin de revenir à l'essentiel. Un livre gracieux et salutaire.
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Véritable hymne à la nature. Omniprésente elle accompagne une enfant et sa mère qui ont tout quitté pour vivre autrement et librement. Retour à la vie sauvage, construction de cabanes, symbiose avec les éléments. Partie entre autres pour retrouver un frère dont elle ignorait l'existence la narratrice vit un véritable parcours initiatique. Découverte de l'amour, séparation d'avec la mère puis retrouvailles, essai de vie communautaire en forêt. C'est tout un parcours de vie qui est évoqué dans ce livre avec énormément de poésie. Plaidoyer sous-jacent pour l'écologie, l'auteur nous rend attentif à l'importance de la nature. Ecriture splendide. GB
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critiques presse (1)
LaTribuneDeGeneve
02 avril 2021
Le nouveau roman de l’auteure genevoise Douna Loup désaltère comme un bol d’eau fraîche.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je sors, je jette, je cours, je crie dans les sentiers, j'écris des mots sous la lune et je contemple le ciel mordoré comme une gamine en oubliant l'heure du coucher, les "il faut que" et tous les supplices que je m'imposais. C'en est fini d'être triste ici-bas, c'en est fini de geindre et de soupirer, on avance, c'est trop court, c'est trop précieux la vie, tout peut être perdu en un instant, alors se morfondre c'est inutile. Avancer.
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Alors nous marchions dans les rides de la terre et nous lui disions, oh terre creusée, aimée et parfois malmenée depuis des siècles, si tu continues de rire dans tes ruisseaux de larmes, si de tes rides jaillissent la menthe pouliot et l'origan sauvage, comment ne trouverions-nous pas en toi la force de marcher tout le jour sur ton corps de miracle, sur ta peau magique, sur ton cœur offert. Et nous marchions.
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Mais tout ça c'est des mots, dis-je, des mots, des mots, des mots... et je lis encore à Ores une phrase que j'aime du livre Sur la piste animale de Baptiste Morizot “Nous sommes des êtres vivants pris dans la chaîne alimentaire, et comme tous les autres nous devons dévorer du soleil” alors il faut réfléchir oui, mais aussi traîner longtemps dehors dans le souffle du monde, respirer près de la terre, se souvenir de nos dépendances aussi.
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Pratiquons.
Pratiquons tout, le stupre et la luxure, la transe et les cunnilingus, pratiquons l'énergie dans le corps, pratiquons la philosophie, pratiquons en douce la poésie, l'escrime, la boxe, le canoë sur les fleuves et l'escalade des pics neigeux, allons danser le tango sur les places et pratiquons les danses en rondes, développons la télépathie et descendons silencieusement jusque dans nos couches souterraines, pleines d'inconscients vociférant féroce, laissons-le éclore tout en brut, devenons des apprentis de toutes matières et ouvrons nos organes car nous sommes là pour ça, pour tout, pour rien et pour se le dire en cachette à l'unisson des ruisseaux et des lacs, nous sommes là pour courir, nous sommes là pour vivre alors ça veut dire tout, nous sommes là pour toi et moi pour toi je suis car nous sommes.
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... mais un amour qui a eu lieu ne peut être nié c'est comme un incendie sur terre, les arbres repoussent, les mousses, les brousses, mais il y a un souvenir noir dans l'humus, il est inscrit là, personne ne se souviendra plus de nous mais dans nos chairs tout se souvient.
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Videos de Douna Loup (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Douna Loup
avec Laure DES ACCORDS, auteure, Au bord du désert d'Atacama (Le Nouvel Attila), Douna LOUP, écrivaine, Boris, 1985 (Zoé), Maria POBLETE, autrice, La dictature nous avait jetés là (Actes Sud Junior), animé par Sonia DÉCHAMPS, éditrice, journaliste
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