Les Repoussoirs

J'aime beaucoup Émile Zola pour ses romans sociaux et son style. de ce côté-là il n'est jamais décevant. Pour autant, ce texte court écrit dans sa jeunesse est loin d'être convainquant même s'il se veut ironique.
Dans "Les repoussoirs" Zola utilise l'idée de la copine moche pour démontrer que tout peut être commercialisé (et le critiquer).
Le narrateur raconte au lecteur comment le vieux Durandeau a eu l'idée d'embaucher des filles laides afin de les louer à celles qui veulent réhausser leur beauté. Elles peuvent ainsi les utiliser comme faire valoir.
Cela pourrait être drôle si l'on y voit une critique des normes sociales.
Seulement voilà, quand il s'agit de beauté, il n'évoque que des femmes jeunes aux traits parfaits. Comme si un grand nez ne pouvait pas être charmant (il n'y a qu'à voir Cléopâtre).
Et puis, les femmes sont décrites uniquement comme des coquettes, ce qui m'a profondément agacée. Quant à penser que les filles laides souffrent moralement parce qu'elles ne peuvent pas être aimées par les hommes qui sont attirés par les belles, là on atteint le fond.
Heureusement, Émile Zola a fait beaucoup mieux en vieillissant.


Challenge Riquiqui 2023
Challenge XIXème siècle 2023
Challenge ABC 2022-2023

Comme beaucoup ici, j'ai découvert cette nouvelle d'Emile Zola, qui m'était totalement inconnue, à la fin du roman "Belle époque" d'Elizabeth Ross".

Je trouve à la fois cette nouvelle cruelle, car on voit à quel point la beauté peut causer d'énormes malheurs, juste pour un paraître éphémère, et également très juste, car il fait un peu écho à notre société actuelle, même si tout s'est un peu adouci avec les siècles.

J'aime beaucoup la plume de Zola, la manière dont il montre les choses d'une manière désinvolte, mais où on peut lire par moments un profond mépris.
C'est une nouvelle qui se lit en quelques minutes.

Cette nouvelle de Zola est très peu connue, et dépeint pourtant avec succès la société égoïste de l'époque, ainsi que les "femmes du monde", qui comptent principalement sur leur beauté (ou sur la laideur des autres, qui les met en valeur) pour s'élever dans la société.
Un livre a été tiré de cette nouvelle, "Belle Époque", d'Elizabeth Ross, qui raconte les déboires de Maude Pichon, récemment embauchée au sein de l'agence Durandeau. Je le recommande vivement (le livre, pas M. Durandeau ;-))