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Amazing Ameziane (Illustrateur)
EAN : 9782268104690
232 pages
Les Editions du Rocher (06/01/2020)
4.35/5   57 notes
Résumé :
En 1984, alors que l'Océania est toujours en guerre contre l'Eurasia, Winston, dans un acte de désobéissance extrême, décide de tenir son journal... Il lui faut, en plus, redoubler de prudence lorsque la fille aux cheveux noirs prend contact avec lui. En Océania, les relations hors mariage sont proscrites, les amitiés doivent rester superficielles et il est interdit de se mélanger aux prolétaires. La Police de la Pensée veille, et Big Brother ne vous lâche pas des y... >Voir plus
Que lire après 1984 (BD)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Quand Babelio a proposé en masse critique, 1984 version BD, je n'ai pas hésité une seconde, car je souhaiterais que mes enfants lisent le roman d'Orwell. Mais il faut reconnaître qu'ils ne sont pas très réceptifs. du coup quoi de mieux qu'une BD.

Alors déjà la couverture a fait mouche avec ce Big brother , car mes deux filles m'ont dit le même chose: '" on dirait Staline". Une couverture efficace, donc.

Je me suis plongée dans cette BD avec ardeur et je me suis régalée car elle est extrêmement bien faite.
Tous les thèmes du roman sont repris avec clarté et pertinence.
Les graphismes sont très noirs et représentatifs de l'atmosphère du roman, de l'histoire et de l'esprit de Wilson.

Une adaptation très réussie, qui colle parfaitement à l'original ( même si tout y intégrer est difficile).

Un roman qui pour moi devrait être d'utilité publique... J'y associe aujourd'hui bien évidemment cette BD.

Merci a Babelio et aux éditions du Rocher pour cette formidable adaptation.
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Avec ce roman graphique de Sybille Titeux de la Croix et Amazing Ameziane, j'aurais exploré toutes les adaptations du roman de George Orwell, au nombre de cinq à ce jour. Je connais désormais l'histoire de Winston Smith en long, en large et en travers. Et pourtant, je la découvre à chaque fois d'une manière différente. Cette adaptation graphique se démarque comme les autres, tant par les graphismes que par l'histoire elle-même.

Bien que très fidèle au roman, on peut constater ici que les auteurs ont choisi de mettre en avant certains éléments qui paraissaient plus anodins dans les autres adaptations, ou au contraire d'en passer d'autres sous silence, qui avaient davantage d'importance. C'est ainsi qu'on ne parle pas du tout, par exemple, du changement radical des alliés et des ennemis dans cette guerre sans fin entre les trois continents. En revanche, toute l'intrigue s'appuie sur la propagande. Elle a toujours été primordiale et omniprésente et pourtant c'est dans ce livre qu'on se rend le plus compte du rôle qu'elle joue sur les personnages et le déroulement des événements. C'est elle qui maintient la constance de la peur et de l'oppression. C'est subtilement réussi.

Quant aux dessins, j'ai été tout de suite charmée. Les tons bichromes, les couleurs sombres, les nombreuses illustrations pleines pages, les grandes cases, les coups de crayons épais et précis jouant avec les contrastes et les ombres sont en totale harmonie avec l'esprit du livre de George Orwell et reflètent avec brio l'atmosphère oppressante. Ce sont les dessins également qui donnent tant d'importance à la propagande et à la manipulation. On peut observer, sur chacune des planches, les télé-écrans et leurs messages subliminaux, ainsi que toutes les affiches. le portrait de Big Brother est partout (il ressemble étrangement à Staline d'ailleurs...).

Forcément synthétisée, les auteurs n'en ont pourtant pas dénaturé l'histoire originelle. L'atmosphère est vraiment bien rendue, les personnages et le contexte bien campés. Les auteurs ont choisi de résumer l'histoire avec leurs propres mots plutôt que de reprendre/écourter le texte d'Orwell. Pas d'extraits du journal de Winston, pas de chapitres Du Livre, pas de longues explications non plus. Les ressentis, souvenirs et pensées de Winston sont traitées de manière un peu plus impersonnelle, mais je n'ai par conséquent pas perçu de longueurs comme dans certaines adaptations lues auparavant. La lecture se fait plus limpide, moins lourde, et donc un peu plus engageante et entraînante.

C'est dans l'ensemble un très chouette roman graphique, une très chouette adaptation, peut-être même l'une de celles que j'ai le plus appréciées. Et s'il me fallait classer par ordre de préférence les cinq adaptations, je pense que je la placerais en seconde position, juste après celle de Xavier Coste.
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C'est l'adaptation que je note ici et pas l'oeuvre originale.
Cet album est conséquent avec plus de 200 pages ! Il s'agit d'ailleurs davantage d'un roman graphique ici que d'une simple bande dessinée, avec un texte rédigé en dehors des cases. Hélas ce texte est écrit en caractères assez petits, et parfois en blanc sur fond noir, choix qui ne sont pas confortables du tout !
Je n'ai pas vraiment adhéré aux choix graphiques trop carrés, trop géométriques, et des visages secs comme « coupés au couteau ». Les personnages ne m'ont pas touchée, le dessin étant trop froid et manquant d'humanité. Au cours de plusieurs passages les personnages principaux sont représentés comme des ombres ce qui, à mon sens, leur enlève davantage leur humanité. C'est dommage car c'est justement aux moments où ils sont le plus humains et le plus libres que cela se produit. Ce choix n'a donc pas eu de sens pour moi.
Un gros travail sur les couleurs et la lumière a été mené, je le reconnais, mais cela ne suffit pas.
Au niveau de la narration, cet album me semble détaillé et fidèle au roman d'origine. Néanmoins ce ne sera pas mon préféré.
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2+2=5
Les textes lus à l'adolescence sont pour certains si marquants que nos souvenirs sont tenaces et résistent au temps.
J'avais lu 1984 autour de mes 15 ans, je savais alors du haut de ma courte expérience que ce texte était important. Je me souvenais évidemment du « Big brother is watching you », du Ministère de la Vérité, d'un totalitarisme atteignant son paroxysme, du travail harassant, de ces appartements exigus au confort spartiate et sous surveillance constante.
Je me souvenais que Georges Orwell était un visionnaire reconnu et salué, que ses textes trouvaient leurs sources dans les maux du temps présent…

Et les années ont passé, ce roman je ne l'ai jamais vraiment ouvert à nouveau, relu cependant quelques passages ci et là ; et c'est alors que du haut de mon expérience plus mûre, je me suis retrouvée avec ce roman graphique dans les mains, saisie par cette couverture coup de poing en forme d'affiche de propagande et me suis surprise à être impressionnée par ce regard stalinien mais aussi ces dessins, couleurs, visages et textes troublants.
Et cette première impression n'était que le début des émotions que j'allais vivre en vivant sur plus de 200 pages les effets pervers et inéluctables d'un régime totalitaire ultra contrôlé.

Winston est un parmi les autres. Visage émacié aux traits portant la résignation, le labeur, l'obscurité d'un monde et parfois la haine parce qu' "instinctivement, il calquait son attitude sur celle de ses voisins : il fallait cacher ses émotions, maitriser ses réactions ».
Winston c'est un peu l'archétype discret de l'espoir d'une sortie de ce monde, tapi dans l'obscurité de ce régime du néant intellectuel.
Car Winston est un criminel, un criminel par la pensée. Il écrit à l'abri du regard du Big Brother, premier acte révolutionnaire, il emploie des mots effacés du dictionnaire de la néo-langue et surtout ses rêves le rappellent à un passé lointain, ténu, presqu'oublié, où l'amour existait.
Mais Winston comme les autres est un être asservi par des techniques de manipulation de la pensée vertigineuses et effrayantes, soumis à des restrictions tentaculaires et ultra contrôlées… alors il apprend à lire les regards, à comprendre qui est définitivement du côté du système et qui, comme lui, semble réchauffé par un feu intérieur animé par la révolte et l'amour.
L'amour contre la haine, une idée simple et puissante face au système. Mais toujours Big Brother veille…

Totale expérience immersive dans un système dominé par une haine inouïe et une politique de la terreur et de la manipulation des esprits qui vous prend aux tripes par sa capacité à humilier et anéantir l'âme humaine.

J'ai été totalement séduite par les grandes qualités de cet ouvrage et le message puissant qu'il porte. L'atmosphère, les dessins, les couleurs, le texte, les regards, tout nous pousse vers un dénouement extrême et, progressivement, par l'action et le jeu des couleurs, nous plongeons toujours plus intensément dans la terreur et l'aliénation fatale des êtres.

A lire, à vivre, pour réfléchir et réagir tant qu'il est encore temps.
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1984 est le tout dernier roman de George Orwell paru en 1949 alors que l'auteur mourrait de la tuberculose l'année d'après. Ce dernier a été transformé à tout jamais par la guerre d'Espagne car il fut marqué tant par les exactions fascistes que celles des communistes staliniens. Il combattra toute sa vie les idées totalitaires en espérant une vraie révolution qui donne plus de liberté au peuple.

En cette année 2021, cette oeuvre culte est tombée dans le domaine public ce qui fait qu'elle est adaptée à toutes les sauces par différents auteurs de BD. On compte pas moins de 4 publications de ce roman rien que cette année. J'ai commencé par celle-ci en me promettant également de lire les autres afin de comparer.

Le personnage en couverture censé représenté Big Brother est en réalité presque le portrait d'un Staline. Pour autant, l'action se passe en Angleterre dans un futur assez sombre marqué par la guerre mondiale et surtout par ce régime oppressif qui balance de la propagande à longueur de journée alors que les conditions de vie des habitants se dégradent.

Beaucoup de voix-off dans ce récit qui reste totalement fidèle à l'oeuvre d'origine. Des planches également aux teintes bleues et vertes sans autre effusion de couleur afin de renforcer le sentiment d'oppression. L'atmosphère est angoissante et presque étouffante dans un monde où la liberté n'existe plus.

On plaint véritablement ce pauvre Winston en pensant qu'on a beaucoup de chance de vivre dans un régime démocratique même si tout n'est pas parfait dans un monde d'inégalités croissantes. le métier de Winston aux archives du Ministère de la vérité est de remanier la réalité historique afin de faire en sorte qu'elle corresponde à la version officielle du Parti. A un moment donnée, il n'arrive plus à adhérer aux mensonges. C'est le début de ses malheurs car la police politique ne fera pas de quartier.

Une oeuvre culte à redécouvrir sous le format BD pour se rendre compte de ce qu'est vraiment un régime totalitaire. Il s'agit de bien voter pour éviter que cela ne se reproduise un jour dans notre pays et dans les autres nations. Bref, une belle adaptation !
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Accepter le mensonge du parti, faire que tous les récits coïncident, revenaient à inscrire ce mensonge dans l'histoire. Il devenait ainsi la vérité.
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Sans prise de conscience, pas de révolte. Sans révolte, pas de prise de conscience.
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Depuis la nuit des temps, la société n'a jamais été structurée autrement qu'en trois grandes catégories d'hommes : les premiers occupent le haut de l'échelle sociale; les seconds sont sur les marches du milieu; et les derniers tout en bas.
Ces groupes, qui peuvent se subdiviser à l'infini et dont les rapports changent au gré des circonstances, restent immuables quels que soient les époques et le contexte. Et ce, parce que les visées de ces trois classes sont absolument incompatibles entre elles. En haut, on fait tout pour que rien ne change.
Au milieu, on désire accéder au sommet; et en bas, si tant est qu'on ait un objectif autre que de satisfaire des besoins vitaux, on espère supprimer les inégalités.
Quand la classe supérieure perd de sa force, elle est chassée du pouvoir par la classe moyenne qui manipule la classe inférieure en lui faisant miroiter qu'ensemble elles pourront obtenir plus de liberté et de justice. Une fois son but atteint, elle l'ignore.
Un nouveau groupe moyen se constitue et le processus recommence. Seule la classe des oubliés n'atteint jamais ce à quoi elle aspire : l'égalité entre les hommes. Pour elle, ne change que le nom de ceux qui la dirigent.
(P. 153)
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La guerre est la paix. La liberté est l'esclavage. L'ignorance est la force.
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Après en avoir pris connaissance, il reproduisit le problème sur le plateau du jeu.
Il fallait finement étudier les positions pour mettre en échec l'adversaire en deux coups.
« Les blancs jouent et gagnent. »
« Les blancs jouent et gagnent », répéta-t-il confusément.
Cela lui semblait une fatalité.
Aux échecs, les noirs étaient toujours battus. Peu importait la configuration de la partie.
Ce jeu n'incarnait-il pas la victoire inexorable et éternelle du Bien sur le Mal ?
Les blancs étaient toujours les vainqueurs.
(P 211)
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