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EAN : 9782367321660
178 pages
Editions Chandeigne (14/03/2019)
4.5/5   7 notes
Résumé :
À travers des balades urbaines faites de rencontres, ce livre invite le lecteur à découvrir la relation particulière que Lisbonne entretient avec les contrées de culture islamique depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.

Les témoignages archéologiques et architecturaux sont exhumés au fil des rues, des palais et des constructions plus contemporaines de la capitale lusitanienne comme autant de traces de cette relation faite de présences et d’influences ré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre va nous emmener successivement dans la Lisbonne antique connue sous le nom d'Olisipo, qui devient sous la domination musulmane al Usbûna, pour la retrouver ensuite sous la Reconquista. L'auteur aborde enfin les protections lusitaniennes au Maroc, ainsi que la Lisbonne musulmane actuelle.

La légende veut que Lisbonne ait été fondé par des marins en provenance de Tyr. La ville va donc sous influence phénicienne, puis grecque et romaine, puis sous influence musulmane durant les conquêtes et revenir dans le giron chrétien, avec la prise de la ville en 1147 par le roi du Portugal.

Marc Terrisse nous emmène dans une visite extraordinaire de la ville pour y retrouver les traces de l'influence musulmane, ce qu'il en reste dans l'architecture de la ville pour en retrouver le coeur.

On part d'abord à la découverte de la ville phénicienne avec la Praça da Figueira, sous laquelle il y a eu des trouvailles archéologiques attestant cette période où la ville se nommait Olisipo ; on circule dans les rues de l'Alfama, avec tout près l'actuel musée national de l'Azulejo ou encore le musée du fado, mélancolie de l'Orient…

L'auteur nous apprend aussi que Alfama dérive de al hamma qui désigne les sources. Il évoque aussi le Nord avec les Lusitaniens « les gaulois du Portugal » et le sud du Tage lié à l'Andalousie : le Gharb al Andalus qui va donner son nom à l'Algarve.

Marc Terrisse nous emmène ensuite à la recherche des vestiges de la période musulmane où Lisbonne s'appelait al Usbûna, ce qu'était le quartier musulman, avec l'enceinte de la Casbah, la mosquée, les différentes portes (Bab en arabe) d'entrée dans la cité, où l'on peut se repérer sur des plans d'époque, mais aussi la culture de l'époque en faisant référence au passage au livre de Saramago « le siège de Lisbonne ». L'auteur parle aussi de Camoes qui évoque « dans « Les Lusiades », épopée à la gloire du Portugal des Grandes Découvertes, il célèbre le Portugal de la « Reconquista », royaume chrétien par excellence »

Il est encore difficile d'explorer cette « période musulmane » de Lisbonne, notamment sur place, car elle est souvent réduite à peau de chagrin par les guides, car la dictature de Salazar, et son successeur avait rayé cette notion de la mémoire avec son « Estato novo ».

On étudie ensuite un chapitre important que l'auteur intitule : des Moçarabias à la Mouraria d'hier à aujourd'hui, une ville multiconfessionnelle » et dans lequel il évoque les trois quartiers où se regroupaient les Mozarabes, la première, autour de l'église Santa Maria de Alcacim, la deuxième dans le périmètre de l'église Santa Cruz do Castelo, et la troisième autour de la grande mosquée

« Mozarabe est le nom donné aux Chrétiens en terre d'Islam de même que les Musulmans restés sous la coupe chrétienne sont dénommés Mudéjars. »

La Mouraria, elle, correspond, au quartier maure de la ville, où sont regroupés une partie « des vaincus de 1147 ainsi que quelques chrétiens mozarabes » ; ce sont, en fait, des minorités dont on veut limiter les contacts avec les Chrétiens. Il y a pendant cette période des conversion forcés, des tributs à payer comme il y en a eu pendant la période musulmane, et des Marocains viendront aussi se réfugier dans la ville au XVIe siècle car il y avait alors des guerres et des émeutes au Maroc (notamment la défaite de Ksar el Kébir en 1578) et on parlera de « Mouriscos marocains ».

Marc Terrisse découvre au cours de ses visites un projet appelé « Marhaba » (le Moyen Orient à table) qui vient en aide aux personnes fragiles, notamment les migrants Érythréens.

L'auteur mêle dans ce récit la culture, l'architecture, l'histoire, l'archéologie, la cuisine, la musique, tout ce qui est venu enrichir cette ville dont la multiculturalité est impressionnante.

J'ai choisi ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique organisée par Babelio, et il m'a passionnée, j'ai aimé mettre mes pas dans ceux de l'auteur qui nous brosse un tableau très complet et très alléchant. J'ai appris beaucoup de choses sur le plan historique, culturel car je connais peu cette ville.

Je connais beaucoup mieux l'Algarve, d'où est originaire mon mari et que j'ai beaucoup visitée. En apprendre davantage sur le Gharb al Andalus me tentait, car je suis fascinée depuis longtemps par l'Andalousie. Je me rends compte que mes connaissances sur l'Histoire lusitanienne sont limitées et qu'il va falloir y remédier !

Pas de doute, je l'emmènerai dans mes bagages la prochaine fois que j'irai à Lisbonne. Je remercie Babelio et les éditions Chandaigne qui m'ont fait découvrir « le Mandarin » de Eça de Queiros et qui proposent aussi dans leur catalogue (très intéressant) des livres sur l'Histoire du Portugal. Ce catalogue propose aussi des textes sur le Brésil, Cap Vert, des auteurs de ces pays, ou les voyages, découvertes, contes…

Cet ouvrage est passionnant et j'espère que ma petite démonstration, qui m'a demandé beaucoup d'énergie pour la rendre la plus légère possible, vous a intéressés et donner envie de le découvrir.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Marc Terrisse, historien, est parti sur les traces de la culture luso-arabo-islamique au coeur de la capitale portugaise, Olisipo de son nom antique.
Il est vrai que nous avons souvent tendance à négliger le fait que la domination musulmane qui a duré pas moins de quatre siècles, englobée toute la péninsule ibérique. Ainsi, je savais que la culture islamique avait marqué l'architecture espagnole par exemple, mais je ne m'attendais pas à découvrir qu'il en était de même pour le Portugal.
Nous suivons donc l'auteur dans ses pérégrinations au coeur de la cité lisboète. J'en ai donc appris davantage sur l'histoire de ce pays et l'influence de cette domination. J'ai apprécié trouver des plans indiquant le parcours suivi par l'auteur et les différents monuments évoqués dans son récit. J'ai également apprécié découvrir l'origine de certains mots. J'ai toujours pensé que l'apprentissage de l'origine des mots nous permettait de mieux manipuler une langue, car nous en saisissons davantage le sens.

Je pense que cet ouvrage est intéressant pour ceux qui ont envie de faire du tourisme d'une manière différente, c'est-à-dire sortir des sentiers battus.
Pour ma part, je pense qu'il faut avoir le livre avec soi sur place. Car je me suis parfois un peu perdue dans ma lecture. Je dois avouer que c'est peut-être un peu de ma faute... étant donné que j'avais commencé trois livres à la fois. Et oui... je suis devenue une lectrice compulsive depuis mon inscription à Babelio. Ainsi, le livre se découpe en cinq grandes parties, je pense qu'un découpage en sous-parties m'aurait donc été utile. Mais ceci n'est qu'un point de vue.
Pour conclure, il ne me reste plus qu'à prendre un billet d'avion afin de visiter cette ville qui m'attire depuis que j'ai lu Train de nuit pour Lisbonne de Pascal Mercier, accompagné du livre, c'est certainement la meilleure solution ;)

Merci à Babelio et à l'opération masse critique qui une fois encore m'a permis de découvrir un auteur, une maison d'édition Chandeigne, d'apprendre, de découvrir, de voyager tout en restant sur place...
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Savez-vous qui furent les mozarabes, les muladies, les mudéjars et autres mouriscos ?
Pourquoi on prie une apparition de la Vierge à « Fatima », nom on ne peut plus musulman ?
Du début du VIIIe siècle jusqu'au XIIIe siècle, le futur Portugal fut sous domination musulmane.
L'historien Marc Terrisse nous invite à découvrir les traces de ce passé maure de la ville de Lisbonne. Le sujet pourrait paraître assez rébarbatif à ceux que l'Histoire intéresse peu mais l'auteur a su rendre ses propos passionnants et on le suit avec plaisir dans les ruelles de la ville.
De musées en rencontres, du Portugal au Maroc (qui fut, à son tour, sous domination portugaise, le dernier fortin de Mazagan ne fut cédé au Maroc qu'en 1769) Terrisse fouille ce passé commun. Il en analyse les traces dans les mémoires des deux pays et y compris dans leurs livres d'Histoire pour enfin s'interroger sur la place de l'Islam dans le Portugal d'aujourd'hui.
On peut peut-être déplorer ce mouvement très moderne du « vivre ensemble » qui a tendance à se projeter au fil des pages sur le passé. Choisi aujourd'hui, imposé par la violence hier, rien n'est comparable. Cette approche a d'ailleurs cette tendance romantique à ne voir que l'apport culturel et sociétal d'une civilisation sur l'autre en gommant tout ce que leurs affrontements idéologiques et conquérants a occasionné de souffrances physiques et morales.
Un livre instructif, bien construit et d'une lecture agréable et fluide.
Merci à Masse Critique et aux éditions Chandeigne dont le catalogue est incontournable pour tous ceux qui s'intéressent à la civilisation portugaise.
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Comme à mon habitude, quand je fais du tourisme dans un pays ou une ville, je recherche l'auteur ou des livres s'y afférent. Cette fois ci, il s'agit de Lisbonne. Que de choix pour cette capitale qui ne manque pas de charme. Aussi mes recherches m'amènent vers un éditeur que je ne connaissais pas : les éditions Chandeigne. Spécialiste de la littérature et de l'histoire Lusophone. Et, dans leur catalogue, un livre m'interpelle, il s'agit de cet essai sur « Lisbonne dans la ville musulmane ». Véritable guide de voyage à travers les rues de Lisbonne. le récit et les rencontres de cet historien retrace les quatre siècles de l'occupation musulmane et ce qui en reste à travers les mots, les pierres, les traditions, l'art. Un livre qui se lit comme un roman et nous fait découvrir une Lisbonne autrement.
Je recommande vivement cet ouvrage si vous devez aller à Lisbonne, vous avez un parcours chargé d'histoire et d'anecdotes qui vous promènera dans cette Lisbonne d'hier et d'aujourd'hui.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Lisbonne s'éveille. J'admire un ciel biffé de teintes rosées bleues claires et orangées. La lumière se reflète sur les façades baroques des églises, les murs des palais et des maisons blanches érigés sur les collines de la ville tandis que le Tage s'orne de tons dorés.
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Avant d'arriver à Belém, il convient de batailler ferme pour trouver une petite place à l'intérieur du tramway souvent bondé. L'itinéraire parcouru mérite cet effort. J'admire le paysage de clair-obscur que dessinent les rayons du soleil à travers les nuages. Ce spectacle baroque oscille entre une lumière aveuglante et l'austérité des ténèbres qui donne à la ville une double facette.
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Malgré certaines limites inhérentes aux mentalités de l’époque, le maintien de communautés religieuses musulmanes et juives atteste de la persistance d’un multi-confessionnalisme dans les royaumes médiévaux ibériques après la Reconquista. L’islam ne s’est par conséquent pas arrêté avec la conquête chrétienne. Il se maintient officiellement jusqu’en 1496-1497 au Portugal avec l’édit d’expulsion des juifs et musulmans, promulgué par le roi Manuel 1er suivi d’un processus de conversion forcée à la foi catholique.
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Les poètes du Gharb Al Andalus ont vraisemblablement inspiré les troubadours s’exprimant en galaïco-portugais. Plus globalement, la poésie hispano-arabe a eu une influence sur les aèdes catalans et occitans. Le « fin amor » ou amour courtois a été probablement inspiré par Ibn Hazm, poète fidèle aux Omeyyades, né dans l’actuelle province de Niebba en Andalousie et non loin de la frontière avec le Portugal.
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Les Phéniciens nomment Lisbonne Alis Ubbo qui signifie la « rade tranquille ». Les Grecs et les Romains attribuent par la suite à la ville le nom d’Olisipo. A ce jour, les chercheurs ne sont néanmoins pas certains que les deux appellations aient la même signification. Le Tage aurait été, quant à lui désigné par le nom de Dagui qui se traduit par « pêche abondante » dans l’idiome parlé par les Tyriens.
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Videos de Marc Terrisse (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Terrisse
Une retraite à Lisbonne ? Luísa Semedo nous invite à regarder Lisbonne autrement, en découvrant et en prenant conscience de son passé arabo-musulman, notamment grâce au livre de Marc Terrisse "Lisbonne dans la ville musulmane" de Marc Terrisse.
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