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EAN : 9782234062436
235 pages
Stock (25/03/2009)
3.5/5   119 notes
Résumé :
"J'ai peur de vous revoir. Peut-être aurait-il mieux valu en rester là, comme nous l'avons fait depuis six ans, conformément à je ne sais quel accord tacite passé entre nous: ne pas nous revoir, jamais, garder au creux de nous cette longue nuit irréelle comme un secret qui n'appartient qu'à nous. Peut-être, au fond, l'accident est-il celui de notre rencontre, pas du silence qui s'ensuivit. Les vies sont si fragiles, si incertaines. On croit parfois leurs fondations ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 119 notes
J'aimerais dire le bonheur que j'ai eu à relire cet ouvrage de Laurence Tardieu.

J'avais lu "Un temps fou" il y a déjà pas mal d'années, quand il était sorti en livre de poche. J'avais déjà été subjuguée par la plume de l'auteure, limpide et éblouissante.

Il y a quelques semaines, j'ai relu ce livre un peu par hasard et j'ai été à nouveau touchée et emportée par cette histoire d'amour, le désir fou de cette femme pour un homme. le ton est si juste.

Un grand merci à l'auteure.
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Un livre à fleur de coeur comme il y en a peu. Une écriture qui déploie l'intensité de nos sens jusqu'à nous faire défaillir tant les mots choisis reflètent notre sub-conscient, la transparence de nos émotions.
Un auteur à part, un zweig au féminin, une sensibilité rare qu'il conviendra de redécouvrir très prochainement.
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C'est en regardant Laurence Tardieu parler de sa façon de travailler que j'ai eu envie de découvrir son écriture. J'ai mis un peu de temps, mais je gardais son nom dans un coin de ma mémoire, parce qu'un certain nombre de ses réflexions sur le métier d'écrivain m'avaient touché.
D'ailleurs, en entamant Un temps fou, mis à part le fait que le début du roman me semblait quelque peu mystérieux, j'ai été marqué par certaines phrases que Laurence Tardieu glisse sous la plume de sa narratrice, écrivain elle aussi.
J'ai par exemple relevé celle-ci : "Je n'ai jamais eu peur de la page blanche. J'ai toujours pensé qu'on avait besoin de pages blanches pour écrire, de longs moments de silence qui n'en sont pas, qui ressemblent à ce qu'est le corps lorsque tout gronde à l'intérieur mais qu'on ne peut émettre le moindre son, il y a trop de confusion, trop de chaos, il faut attendre, attendre, un peu de clarté peut-être, un peu de paix dans tout ce fracas, pour qu'enfin les phrases soient à nouveau possibles."
Malheureusement, cette première impression positive s'est rapidement trouvée contredite. En effet, plus j'avançais dans ma lecture, plus ces réflexions se faisaient rares et, surtout, plus le roman me semblait mystérieux... Et quand je dis mystérieux, c'est parce que je pensais vraiment que, sous des scènes aussi vides et un style aussi plat devait se cacher quelque chose, une révélation, une idée géniale. Eh bien non. Je suis arrivé au point final sans rien découvrir. Parce qu'il n'y avait rien à découvrir. Et, en définitive, je me suis fait la réflexion tout au long du roman, que je n'avais lu que des mots.
"Ce ne sont que des mots", voilà une expression que l'on destine habituellement aux beaux parleurs, plus habiles à trousser de belles promesses qu'à réaliser des actes concrets. Et pourtant, cette phrase, elle a résonné dans mon esprit à maintes reprises, pendant que je parcourais Un temps fou. Car rien de concret ne se dégageait de ces lignes : l'amour fou que ressent la narratrice pour l'homme aux yeux gris avec lequel elle a passé une nuit entière à discuter ne s'exprime que dans des images excessives, stéréotypées, du genre : je plonge dans son regard, je vacille quand il s'approche, je m'enflamme, je brûle, je suis prise par le désir... Oui, et alors ? Moi, j'en veux plus, je veux savoir ce que cela signifie et je veux le savoir par des gestes, des regards, des façons de parler ou de ne pas parler, des façons de réagir, de modifier son comportement, de bouleverser ses habitudes ou, au contraire, de ne rien changer et de contenir cet amour fou, au prix d'un sacrifice et d'une douleur démesurés (la dernière option semblant la plus adaptée pour expliquer les intervalles de temps (9 ans, 5 ans, 2 ans) entre deux rencontres avec l'homme qui, prétendument, occupe toutes les pensées de la narratrice). A défaut d'avoir trouvé ces manifestations concrètes de la passion, je n'ai tout simplement pas pu y croire. Pour moi, elle n'existait pas, n'avait ni forme, ni goût, ni odeur, ni couleur. Elle n'était que des mots.
Bien sûr, vous me rétorquerez qu'un roman, ce n'est, par définition, rien d'autre que des mots, de l'encre posée sur du papier. Ce à quoi je répliquerai : "Eh bien non !" Un roman, ce sont des images, des sons, des odeurs (Le Parfum de Süskind est l'exemple évident), des sensations (essayez de supporter le froid de la Délégation norvégienne d'Hugo Boris, pour voir). Alors quand on ne voit rien d'autre que de l'encre posée sur du papier, c'est la grosse déception.
Déception entretenue par beaucoup d'autres points noirs. En vrac :
Pourquoi répéter dix fois la même chose ? Par exemple : "Je plonge dans son regard", "Quand il s'approche, je vacille et j'ai l'impression que je vais tomber", "Je l'ai rencontré dans une soirée où les gens dansaient autour de nous et nous avons discuté toute la nuit", sont quelques uns des leitmotiv plutôt agaçants de ce roman.
Pourquoi ne pas nommer les personnages pendant plus de la moitié du bouquin, puis, subitement, leur donner des prénoms ? Est-ce parce qu'avant ça, il y a l'amour pour cet homme aux yeux gris, et que cet amour fou efface tous les autres protagonistes ? Mais alors, pourquoi cet homme là n'a pas non plus de prénom ?
Pourquoi écrire très longtemps de façon linéaire puis se mettre subitement à mélanger les époques ? Pour complexifier une intrigue inexistante ?
Pourquoi insérer des souvenirs d'enfance qui n'apportent rien, n'éclairent en rien cette passion brûlante et sont, eux aussi, composés de nombreux clichés ?
Quelques belles phrases, donc, dans ce roman ; mais qui n'arrivent pas à contrebalancer la déception globalement ressentie.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Encore une fois, ma lecture commune avec Métaphore fut l'occasion d'une belle découverte littéraire. Comme pour la précédente, je connaissais déjà l'auteur par un autre de ses romans : Puisque rien ne dure, un magnifique et émouvant texte sur le deuil d'un enfant.

Dans Un temps fou, j'ai retrouvé l'écriture si particulière de Laurence Tardieu. Ce qui en fait la spécificité est ce qui m'agace chez tant d'autres : des phrases souvent courtes, simpl(ist)es, juxtaposées plutôt que coordonnées ou subordonnées les unes avec les autres, un usage très réfléchi de la ponctuation (et parfois incorrect, ajouterais-je si je laissais parler la correctrice-pinailleuse en moi), pour exprimer le désarroi des personnages et leurs pensées telles qu'elles leur viennent. Étrangement, je supporte et apprécie même beaucoup son style, car je le ressens comme très théâtral : à la fois oralisé, au point d'avoir envie de lire à haute voix, tout en étant relativement soutenu et littéraire.

J'ai également retrouvé la mise en scène d'un couple, mais dans une optique tout à fait différente. Laurence Tardieu livre dans ce texte une exploration du sentiment amoureux : tout passe par le regard de Maud, la narratrice que nous suivons donc dans ses errements, ses illusions, ses extases, ses aveuglements et ses sensations. L'homme ne s'exprime jamais directement, mais toujours à travers la femme, donc à travers une certaine vision et interprétation. Cet effet est encore renforcé par la dimension des souvenirs : le récit voyage entre passé et présent, voire projections dans l'avenir, entre séparation et retrouvailles. Cela renvoie à une métaphore de l'écriture et de la fiction en général :

L'écriture, comme l'amour, permet de tout oublier. L'écriture, comme l'amour, permet de renaître. (p. 45)

Au-delà de cet extrait, le parallèle est finement exploité par l'auteure tout au long du récit, que ce soit par allusion ou par les personnages même, tous deux écrivant, l'une des livres et l'autre pour le cinéma.

Malheureusement, cette lecture, qui avait merveilleusement bien commencé, s'est essoufflée dans les dernières pages, en raison de quelques longueurs et redondances. Malgré ce bémol, je vous conseille ce très beau roman.
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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C'est avec son tout dernier roman Nous aurons été vivants que j'ai découvert la plume de Laurence Tardieu. Séduite par celle-ci, j'ai donc lu Un temps fou. de premier abord nous pourrions dire, hélas, que c'est une histoire très banale d'adultère, de séparation, d'amour. Une femme, mariée, mère d'une petite fille, écrivaine, fait un soir, une rencontre bouleversante, celle de Vincent. Les années passent sans qu'ils se revoient, puis il apparaît de nouveau. Bien sur elle ne l'avait pas oublié, tout au contraire, elle n'avait cessé de le rêver. Puis de nouveau départ, il quitte la France pour l'Amérique, des années....A son retour il l'appelle et veut la voir. Alors compagne d'un nouvel ami, elle court vers ce rêve. Seulement elle découvre qu'elle n'est pas l'unique, le surprenant en présence d'une autre femme. Et là, " Je ne voyais plus l'amour, je ne voyais plus l'éblouissement, je voyais mon effroyable erreur, l'homme qui avait bouleversé ma vie une nuit de fête, était un homme que j'avais entièrement fantasmé " ..... la désillusion...." le monde que j'avais inventé pour toi et moi n'était pas le nôtre, j'étais la seule à l'avoir habité, j'avais eu, comme on dit, tout faux." Oui cette histoire résonne banalement avec tout ce qui nous entoure, ceci dit, malgré le fait que l'auteure répète toujours la même chose finalement : ce désir .. je ne peux complètement dire qu'il ne m'a pas habité. Un beau moment de lecture, mais peut être sans plus !
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Avec certains êtres, très rares, il faudrait ne pas parler. Il faudrait tout de suite être dans les bras, caresser le visage, les paupières, les joues, les lèvres, les effleurer d'un doigt, lentement d'abord, puis dans un baiser, passionnément. S'embrasser. S'étreindre. Les mots sont inutiles. Les mots viendraient plus tard confirmer ce que les corps ont su dès les premiers instants.
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Depuis une dizaine d’années a passé. Ma vie n’est plus la même. Je vis aux côtés d’un homme qui m’aime. Ma fille est devenue une jeune femme. J’éprouve pourtant toujours au fond de moi, comme un sanglot que je cache à tous, le même besoin de consolation. Mais je crois avoir compris que personne, jamais, ne pourra me consoler. On devrait peut-être apprendre aux enfants qu’on reste à jamais inconsolable. Que ça ne sert à rien de chercher ça. Que ça n’existe pas. Que c’est un rêve qui n’existe pas.
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Chacun poursuit son chemin, personne ne peut jamais vous aimer assez pour vous prendre inlassablement dans les bras. Vous le savez. La vie n’est pas ce conte de fées que vous lisiez autrefois. Parfois, un enfant vient. La lumière se fait plus intense. Vous êtes brûlé au-dedans de vous par quelque chose que vous ne connaissiez pas, qui vous déborde. Il y a cette joie, miraculée, surgie d’on ne sait où, et la solitude, profonde, infinie, qui par moments vous étreint. La vie se passe
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Je n'ai jamais eu peur de la page blanche. J'ai toujours pensé qu'on avait besoin de pages blanches pour écrire, de longs moments de silence qui n'en sont pas, qui ressemblent à ce qu'est le corps lorsque tout gronde à l'intérieur mais qu'on ne peut émettre le moindre son, il y a trop de confusion, trop de chaos, il faut attendre, attendre, un peu de clarté peut-être, un peu de paix dans tout ce fracas, pour qu'enfin les phrases soient à nouveau possibles.
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J'ai simplement pensé, un jour, que sans doute ma façon d'éprouver la vie et ses pulsations ne s'accordait pas parfaitement à ce monde-ci et que, peut-être, se trouvait là une des raisons qui, depuis si longtemps, me poussaient à écrire : tenter de combler le sillon, la légère dépression qui depuis toujours existait entre moi et le réel.
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