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Pierre Miscevic (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080710895
226 pages
Flammarion (15/01/2003)
4.12/5   36 notes
Résumé :

« La plupart des hommes au moment de s'embarquer ne songent pas à la tempête. » Introduction agréable à la pensée stoïcienne, l’œuvre philosophique de Sénèque se veut aussi une médecine de l'âme. Les quatre traités ici rassemblés composent à leur façon un manuel de vie à l'usage d'une humanité en quête de sagesse. Sous la forme de dialogues qui sont au... >Voir plus
Que lire après De la providence - De la constance du sage - De la tranquillité de l'âme - Du loisirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Sénèque fut Romain d'Espagne, et vécu au premier siècle sous l'empire de Caligula. C'était un philosophe stoïcien.
Ce petit livre est très bien écrit. certaines phrases sont des pépites. Sénèque parle de la Providence, puis suivent 4 lettres à son ami Lucilius.
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Personnellement, j'appellerais ce livre : "Eloge de l'épreuve".
En effet, les hommes de bien travaillent, s'endurcissent face aux épreuves et ne sont pas malheureux. Et il cite Caton, Socrate, et d'autres.
L'épreuve permet de se connaître, tester son courage et sa constance.
Sénèque s'insurge contre les biens matériels, fortune, avantages, qui ne durent pas et ne rendent pas heureux, car les agités, c'est son terme, en veulent toujours plus. Alors que les animaux, qui n'ont pas ces vices, sont plus heureux que les humains.
Quels sont les biens, selon Sénèque ?

"Les biens invisibles, la paix et la liberté, sont tout entier à tous autant qu'à chacun."
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Ceci me fait dire que la Liberté est intérieure.
Comme pour Spinoza, Le Sage doit dompter les passions, et s'élever au niveau de la Providence, si ce n'est dans la durée, au moins dans la qualité.
Comme un philosophe récemment lu, Sénèque pense que la vertu une fois acquise ne se perd pas. La vertu, c'est l'honnêteté.
Le Sage ne doit être perturbé par rien pour être heureux, ni la perte de ses biens, ni celle de ses enfants.
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Sur ce dernier point, il pousse le bouchon trop loin pour moi qui ai cinq enfants adorables et adorés. Cependant, je trouve sa doctrine superbe, et l'ai appliquée hier matin, quand la stomatologue m'a arraché quatre dents. ...Ahem, bon, je sors... : )
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Ce livre est un recueil de 4 textes de Sénèque.

Si il était coach de développement personnel à notre époque, je pense qu'il les aurait appelé ainsi:
-Comment devenir imperméable à l'adversité.
-Comment garder son flegme et sa classe stoïcienne en toutes situations.
-Comment se libérer de ses inquiétudes.
-Comment occuper son temps de façon constructive.

Blague à part, ça reste l'esprit du livre avec un niveau de langage, de réflexion et d'analyse d'un philosophe latin majeur.

Les textes sont généreux en anecdotes sur des figures célèbres ou mythiques de l'antiquité pour illustrer certains propos.
Ça force à lire les notes en bas de pages mais ça permet surtout de découvrir des personnages qui servaient de modèles moraux pour l'époque.

Comme toujours avec Sénèque, les apologies sur la frugalité et la vie modeste paraissent un peu poussives quand on se rappelle qu'il comptait parmi les plus grosses fortunes de Rome.

Pour résumer, c'est une lecture agréable qui présente clairement les principes fondamentaux du Stoïcisme, mais qui reste complémentaire aux textes principaux de cette philosophie.
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Recueil d'essais de Sénèque sur des thèmes souvent abordés par les stoïciens comme comment affronter les coups du sort ou comment penser ce qui nous arrive au quotidien. Sénèque s'appuie sur la figure du Sage, le modèle à atteindre pour les stoïciens, afin d'expliquer quel état d'esprit et quelle attitude adopter pour maintenir et renforcer "la tranquillité de l'âme". Sénèque renforce cette idée par l'intermédiaire de ces essais, que le stoïcisme est un ensemble d'idées mais aussi une façon d'être et de vivre au quotidien, ce qui, selon moi, fait que cette philosophie est toujours aussi appréciée aujourd'hui.
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Sénèque est un stoïcien mais il n'a rien contre Epicure.
Il a été blindé de thunes et précepteur de César.
On l'a suicidé.
C'est un gars qui dit que le bonheur n'est pas dans l'avoir mais dans l'être.
Qu'il faut se fixer un chemin et s'y tenir sans tenir compte de l'opinion.
Ne pas gâcher son temps en regardant Netflix.
Et puis l'amitié ça compte.
Voilà en gros et en moins bien dit.
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C'est en lisant ce livre que je me suis aperçu d'un manque de connaissance de la pensée philosophique. Quelques pensées intéressantes notamment l'épitaphe « Travail, mérite, honneurs et récompenses. Allez, après mon âme, en inquiéter d'autres. » Mais un livre qui nécessite une culture pour mieux l'apprécier en totalité.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Mais rien ne sert de s'être débarrassé des causes de tristesse personnelle: quelquefois en effet, c'est le dégoût du genre humain qui nous envahit à l'idée de tous ces crimes qui réussissent à leurs auteurs. Quand on songe à quel point la droiture est rare et l'intégrité bien cachée; quand on se dit que la loyauté ne se rencontre guère que lorsqu'elle est intéressée, que la débauche recueille des profits aussi détestables que ses pertes, que l'ambition politique, incapable de rester dans ses limites, va jusqu'à trouver son éclat dans la honte, alors l'âme s'enfonce dans la nuit ; et devant les ruines des vertus qu'il est aussi impossible d'espérer trouver qu'inutile de posséder, on se sent envahir par les ténèbres.
Aussi devons-nous prendre l'habitude de ne pas nous indigner de tous les vices de la foule, mais d'en rire, et d'imiter Démocrite plutôt qu'Héraclite : celui-ci ne pouvait sortir en ville sans pleurer, celui-là sans rire ; l'un ne voyait dans nos actes que misère, l'autre que sottise. Il faut donc ramener les choses à leurs justes proportions et les supporter avec bonne humeur : il est d'ailleurs plus conforme à la nature humaine de rire de la vie que d'en pleurer.
Et puis, on mérite mieux du genre humain en riant de lui qu'en gémissant sur son sort: dans un cas, on laisse au moins place à l'espoir, alors que dans l'autre on pleure stupidement sur les travers qu'on désespère de corriger. Et tout compte fait, il y a plus de grandeur d'âme à ne pas retenir son rire qu'à laisser couler ses larmes, puisque ainsi l'on n'est affecté que d'une très légère émotion et qu'on n'estime rien de grand, rien d'important, rien de misérable même dans toute cette parade humaine.
Que chacun de nous se représente successivement toutes les causes de sa tristesse ou de sa joie, et il comprendra que Bion avait raison de dire ceci : « Les hommes dans leurs affaires ressemblent fort à ce qu'ils étaient à leurs débuts ; leur vie n'est pas plus vénérable ni plus importante que celle du fœtus qu'ils étaient.
Il vaut mieux accepter avec calme les mœurs communes et les vices humains, sans se laisser aller au rire ni aux larmes; car se mettre au supplice pour les maux qui touchent autrui, c'est se destiner au malheur éternel, et s'en divertir, c'est s'adonner à un plaisir inhumain. »
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Il y a encore une autre cause de tourments, et elle n'est pas sans importance : c'est le soin inquiet que l'on met à se composer une apparence, sans jamais laisser voir qui l'on est vraiment. Telle est la vie de beaucoup de gens : dissimulation, parade permanente. C'est une torture que cette continuelle observation de soi et cette crainte d'être surpris sans le déguisement que l'on porte habituellement. Et jamais nous ne sommes délivrés de ce souci, dès lors que nous voyons dans chaque regard qui se porte sur nous un jugement. Car mille incidents nous mettent à nu malgré nous ; et, à supposer qu'on réussisse à ne jamais se laisser aller, a-t-on pour autant une vie agréable et sans inquiétude, quand on la passe sous un masque ?
En revanche, quel plaisir d'être tout simplement soi-même, sans user d'ornements, sans voiler sa nature ! Un tel mode de vie nous expose pourtant au risque d'être méprisé, si l'on s'ouvre de tout à tout le monde : il y a des gens qui regardent avec dégoût ce qui leur est accessible. Mais la Vertu court-elle le risque de se dévaloriser en s'offrant aux regards? Et puis, il vaut mieux être méprisé pour sa franchise que torturé par la dissimulation qu'on s'impose à tout instant. Il convient, néanmoins, de garder la mesure: il y a une grande différence entre le naturel et le relâchement!
Il faut aussi beaucoup se retirer en soi- même : la fréquentation de personnes trop différentes de nous trouble l'harmonie que nous avons acquise, réveille nos passions et met à vif les faiblesses et les blessures encore mal cicatrisées de notre âme. On doit toutefois pratiquer un mélange, en faisant alterner la solitude et la vie en société. La première nous fera désirer la fréquentation du monde, la seconde celle de notre propre personne, et l'une servira d'antidote à l'autre : l'horreur de la foule sera guérie par la solitude, et le dégoût de la solitude par la foule.
Il ne faut pas non plus maintenir son esprit dans une tension de tous les instants : il convient aussi de s'accorder des moments de divertissement.
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L'offense est une injustice de moindre importance. Nous pouvons nous en plaindre, non réclamer réparation : les lois mêmes ne prévoient pour elle aucun châtiment.
Ce sentiment provient de la bassesse d'une âme qui se chagrine à cause d'une parole ou d'un acte qui ont blessé son orgueil : « Il ne m'a pas invité, alors qu'il en a invité d'autres ! » ; « Il n'a pas daigné m'écouter quand je lui parlais, ou bien il m'a ri au nez!»; « Il ne m'a pas mis à la place d'honneur, mais en bout de table ! » Voilà les plaintes qu'on peut entendre, avec tant d'autres du même genre: de quoi s'agit-il, sinon de jérémiades d'une âme en proie à la nausée, auxquelles seuls des enfants gâtés, des protégés de la Fortune, peuvent se laisser aller? On n'a pas le temps de remarquer ces broutilles quand on connaît de véritables malheurs !
Ces petites natures, ces femmelettes qui dans leur vie de plaisir n'ont jamais connu de véritable injustice, c'est un excès d'oisiveté qui les rend sensibles à ces riens. Le plus souvent, d'ailleurs, tout le drame est né d'une mauvaise interprétation. Ainsi, on se montre dépourvu à la fois de discernement et de confiance en soi quand on s'afflige d'une offense. Car sans aucun doute on s'estime méprisé, et une souffrance si vive suppose forcément une âme basse qui s'humilie et s'avilit elle-même. Le Sage, lui, n'est méprisé de personne: il connaît sa grandeur et ne laisse personne prendre un pareil droit sur lui; tous ces désagréments - car je ne parlerais pas dans ce cas de souffrances – c'est peu dire qu'il en triomphe : il ne les sent même pas.
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Ne nous laissons jamais aller aux disputes et aux batailles. Laissons là le combat, et, quels que soient les outrages que nous infligeront les insensés (car seuls les insensés sont capables d'outrage), n'y prêtons pas attention; mettons dans le même sac les honneurs de la foule et ses injustices : ils ne méritent ni notre joie, ni notre peine.
Sans quoi, la crainte ou l'horreur des offenses nous feront négliger bien des obligations, et nous nous soustrairons à nos devoirs d'ordre public ou privé, fût-il question de vie ou de mort, angoissés comme une femmelette à l'idée d'entendre une parole blessante. Parfois aussi, exaspérés contre les puissants, nous laisserons éclater notre colère avec une liberté sans mesure. Or la liberté ne consiste pas à ne rien supporter: non! la liberté consiste à placer son âme au-dessus des injustices et à faire de soi-même la seule source de ses joies, à rompre avec les éléments extérieurs, pour ne pas avoir à mener la vie tourmentée de celui qui craint les rires et les mauvaises langues à toute heure et en tout lieu. Qui en effet ne serait capable de nous infliger une offense, dès lors qu'un seul homme a eu ce pouvoir ?
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Toutefois, rien ne saurait autant plaire à l'âme qu'une amitié tendre et fidèle. Quel bonheur de trouver un cœur au fond duquel un secret, quel qu'il soit, reste en sécurité ; un confident plus sûr encore que soi-même ; un compagnon dont les paroles adoucissent nos soucis, dont les avis nous tirent d'embarras, dont la gaieté dissipe notre tristesse, dont la vue est déjà un plaisir ! Cet ami, évidemment, nous le choisirons aussi exempt de passions que possible; le vice rampe, saute sur qui l'approche, et son contact est contagieux !
Dans une épidémie, il faut nous garder d'approcher des personnes atteintes par la maladie et brûlantes de fièvre, car nous risquerons d'attraper leur mal, et d'être contaminés par leur seule haleine : de même, quand nous procéderons au choix d'un ami, nous veillerons à ce qu'il soit le moins corrompu possible. Mêler les bien-portants aux malades, c'est permettre au mal de se propager. Je ne te prescrirais pas non plus de ne rechercher que l'amitié du Sage : où trouverais-tu cet homme, que nous cherchons depuis tant de siècles ? Le meilleur sera le moins mauvais.
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