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sur 499 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
NYC, hiver 92, « Je » nous raconte comment à dix-huit ans, alors qu'elle vient d'arriver à New York, elle se fait dépouiller de sa Gibson vintage, son passeport, son argent, ses affaires. Il ne lui reste plus que son billet d'avion de retour pour Paris. Voyage éclair, long trauma.

Brusquement, quelques pages plus tard « je » devient « elle » et se retrouve trois décennies plus tard à descendre d'un train.

Paris c'est fini ! Après un an de recherches, elle a enfin déniché une maison à louer dans le Finistère.

Elle est seule face à elle-même. Elle se convainc que c'est ça le bonheur.

Je l'imagine se mettre à sa table de travail. Elle n'a rien à raconter alors elle se met à disséquer tout ce qu'elle voit, tout ce qu'elle ressent, ses moindres gestes, ses pensées – j'ai mis en « citations » un échantillon qui me semble assez représentatif de sa prose -.

Je me dis que moi aussi je pourrais en faire autant, je commencerai mon livre ainsi :

« Je m'assois sur mon fauteuil de bureau. Je veille à la posture de mon dos, bien droit ! Je pose mes pieds sur le repose-pied. Je tends mes doigts vers le clavier. Je tape des mots comme je pense… ».

Rassurez-vous j'ai trop de respect pour les livres et les lecteurs, et puis je n'ai aucune relation dans le monde de l'édition, et puis je ne tiens pas à gaspiller mon temps. Si j'écris ou je lis, c'est pour y trouver du plaisir.

Dans Les insolents, j'ai vu des cabossés, des déboussolés, des désaxés, mais aucun insolent. le pitch de la quatrième de couverture nous annonce des « personnages d'une étonnante acuité », je pense qu'il doit s'agir d'une faute de frappe, il manque une lettre, « v » pour vacuité.

Ces personnages sont tristes, souffrent de malaise existentiel, alors qu'ils sont riches, réussissent professionnellement, soit dans le domaine artistique ou culturel, soit chez Facebook. Nous savons par la quatrième de couverture que « elle » est compositrice de musique de films, mais à aucun moment « elle » ne nous parle des coulisses, voire des affres de la création.

J'ai passé presque plus de temps à chercher où se situait cette maison dans le Finistère qu'à lire ce livre, car je suis très attachée à cette région, souvenir d'une vingtaine d'étés à l'Ile Tudy. J'avoue que j'ai renoncé parce que je ne voyais pas où il y a un Coccimarket à proximité, avec un Super U à l'entrée du bourg, et un Leclerc plus loin. Je me demande pourquoi elle s'est exilée de cinq cent kilomètres, si c'est pour rester enfermée à regarder Google Maps pour localiser la plage n°1, n°2… avant de s'y rendre en taxi !

Je me dis que peut-être que les dés étaient pipés, que le lendemain du prix Renaudot pour Les Insolents, Ann Scott et les membres du jury ont fait la fête.

Ceci est mon ressenti personnel, nullement un jugement.
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Comment faire renaître l'espérance lorsque les illusions se sont évanouies? Comment vivre l'amour, l'amitié, la création artistique après cinquante ans à l' approche des rivages de la vieillesse?

Alex/Ann Scott va chercher les réponses à ses questions en s'éloignant de Paris, dans le Finistère précisément, où elle va louer une maison pour passer le confinement.

Dans ce roman profondément intimiste, Ann Scott confronte Alex à elle-même : “il n'y a rien ici, rien d'autre que ce qui se passe en dedans”. En donnant à son personnage le bénéfice de la solitude volontaire, Alex a tout le loisir de repenser sa vie sentimentale et sexuelle à l'aune des changements de notre époque “elle ne sait plus, elle n'a pas besoin de savoir, contrairement à nombre de gens maintenant qui veulent tellement qu'on sache ce qu'ils sont qu'ils ajoutent des sous-catégories à l'intérieur d'autres sous-catégories au cas où ce ne serait pas assez précis.”
Ann Scott fait ainsi écho aux réflexions de Maria Pourchet avec son Western, tout en étant très lucide sur le temps qui passe “de toute façon, à partir de quarante ou quarante-cinq ans, ça n'existe plus trop de tomber sur des gens pour lesquels on va avoir du désir tout en partageant des goûts, des objectifs et même une façon de voir la vie”.

Ann Scott, qui pour la légende fût une ancienne colocataire de Virginie Despentes, fit rentrer le grunge dans la littérature avec Asphyxie en 1996. On la retrouve chahutée par les doutes de notre temps, ce qui en fait une romancière absolument contemporaine.

C'est certainement ce que le jury du prix Renaudot a voulu récompenser en lui attribuant son prix cet automne. La présence de Beigbeder dans le jury - auteur d'Un Barrage contre l'Atlantique, dans lequel cet autre quinqua nous partageait les réflexions que lui inspirait son exil dans son pays basque natal - n'y est certainement pas étrangère.

Pour ma part, j'y ai peu goûté, peu sensible au propos et peu enthousiasmé par les qualités littéraires de l'ouvrage. Je l'oublierai vite.
Après Performance de Simon Liberati, cela fait quand même deux fois d'affilée que le prix Renaudot me déçoit, voire m'irrite fortement.
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Alex, bobo parisienne compositrice quarantenaire bisexuelle, décide de quitter la capitale pour fuir. Fuir quoi ? Son apathie ? Son métier ? Sa lassitude ? Ses camarades, ses "inséparables", Margot et Jacques ? Sa rupture avec Lou, ou Jean ou Lizzie ? Arrivée à destination, on découvre par le menu le rez-de-chaussée de la maison qu'elle loue et les raisons qui l'ont poussée à cette fuite, puis les déceptions engendrées par ses récentes décisions plus ou moins éclairées.

Je me suis terriblement ennuyée... J'ai eu du mal à franchir la centième page. J'ai persévéré en frôlant l'abandon, me disant "il est court, en 3 soirs c'est plié". Tout ça pour me dire "tout ça pour ça ?!?!" à la lecture des dernières lignes... J'ai trouvé les personnages (prédominants et secondaires) creux, fades, aux contours trop flous et peu attachants. L'écriture ne m'a pas portée non plus... le style, souvent oral, est très inégal. Tantôt fluide, mais fade, tantôt carrément désagréable car envahi de phrases bien trop longues...
La construction m'a semblé simpliste et brouillonne, malgré l'intitulé très clair des chapitres (l'intérieur, l'extérieur, la plage, le village, la ville...) L'intercalage de chapitres "Pendant ce temps à Paris" et autres "Interludes" aurait pu être intéressant mais on s'y disperse inutilement. Les digressions dans les passés d'Alex, Margot ou Léo ne sont pas toujours très bien amenées. Et l'on s'éloigne dangereusement de l'intérêt du roman...
Conclusion : j'aurai dû abandonner avant la centième page au lieu d'insister... Dommage pour moi !
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Des idées très mainstream, des protagonistes, trop légers et inconsistants pour être des personnages de roman crédibles, et qui n'ont même pas besoin de travailler pour vivre. La chance.
Il faut dire que chez ces gens-là on n'travaille pas monsieur, non, on n'travaille pas, on crée.

Des rebelles qui ne courent aucun risque dans une société dont ils ont parfaitement intégré les codes quand ce n'est pas eux qui les ont façonnés.

Des insolents terriblement conventionnels dont la prétendue insolence est plus celle du fou du roi ou du bouffon, que du lanceur d'alerte.

La petite musique de « Auteuil, Neuilly, Passy… » revient à la mémoire et on aurait presque envie de rire si le Prix Renaudot n'était pas venu récompenser un roman, de mon point de vue, aussi insignifiant.
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3 quinqua en pleine crise de la cinquantaine une Alex auteur de musique part au fin fond de la Bretagne se peler dans une maison non isolée loin de tout
entre réflexion sur sa vie et marche solitaire pour aller faire le plein des courses.
tandis que Margot et Jacques reste à Paris
Une histoire qui ne m'a pas emballé .
elle est tellement lègère que l'auteur à cru bon de rajouter un jeune homme qui croise Alex vaguement et le covid pour foutre un peu plus le bourdon.
ça fait leger pour un livre et très léger pour le Renaudot 2023.
Je pense que dans quelques mois après Noel , ce livre ne laissera aucun souvenir.
conseil d'ami passez votre chemin
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Une palanquée de bobos parisiens nombrilistes, vaguement artistes, vaguement pédants. Ça couchaille à droite à gauche, ça se piquouze pour faire chic, ça se côtoie hypocritement. Ça nous explique que notre civilisation s'écroule car ce petit monde s'emmerde dans la vie. Il y en a une qui va faire acte de contrition au fin fond du Finistère (La pauvre, tel qu'elle nous le décrit, on la croirait atterrir au Kirghizistan oriental). L'autre se sent obligé de se faire tabasser pour avoir un rôle dans l'histoire. A Paris, la vie trépide, en province, on se caille les miches et on s'emmerde ...

Et on s'emmerde à finir ce livre vain, vide, bavasseux, beigbedien, écrit pour la caste très restreinte des Illuminati des nuits parisiennes.

Il faudrait délocaliser le jury du Renaudot en Province ou au Kirghizistan, cela leur redonnerai un peu de clairvoyance...
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Un ramassis de poncifs, un patchwork conformiste à faire vomir. Tous les ingrédients politiquement corrects y sont : homosexualité, Auschwitz, covid, changements climatiques, complotisme, tout y est! Une perte de temps cette lecture où s'agitent des personnages creux qui errent entre Paris et Bretagne, entre un passé morbide et un présent où seules comptent des affaires de cul mal finies. Aucune histoire, juste une liste pêle-mêle des gros titres des JT des dernières années. Ceux qui ont décerné le prix Renaudot à ce torchon devraient avoir honte.
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Aussitôt fini, il me fallait détruire toutes les preuves physiques de sa présence. Je l'ai pris dans mes mains non sans un certain dégoût pour me diriger vers la cuisine. J'ai ouvert le placard du bas pour accéder à la poubelle. J'ai fait mon devoir, j'ai refermé la porte pour empêcher l'odeur de se diffuser dans mon appartement. Quelques instants plus tard, allongée sur mon lit, je me suis promise de ne plus acheter ce genre de produits, vous savez, les prix littéraires français.
Au petit matin avant même de prendre mon petit déjeuner j'ai déposé le sac contenant le dit objet dans la rue. Je suis remontée chez moi pour me positionner devant la fenêtre du salon. J'ai attendu patiemment le camion des ordures ménagères. Ouf, il était à l'heure. C'est en le voyant s'éloigner après avoir chargé les sacs que j'ai ressenti un sentiment d'apaisement. Enfin délivrée, j'ai esquissé quelques pas de danse.
Le soir de cette même journée, j'ai regardé avec appréhension mon prochain roman. J'avais peut être des séquelles de cette dernière aventure dans le Finistère. J'ai écrit ce mot pour me rassurer, aujourd'hui c'est fini, je peux même en parler librement.
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Étrange lecture pour qui est de la génération analogique et du sentiment amoureux transcendant, en étroite corrélation avec l'acte sexuel ! C'est dire que j'ai beaucoup appris, cherché la définition de quelques « expressions modernes » et me suis étonnée d'une sexualité débridée se résumant à une consommation anecdotique. Les personnages principaux, Alex, Margot et Jacques sont des quadragénaires (Alex a 46 ans), en fait de vieux ados mal barrés qui charrient un mal-être abyssal, voire suicidaire (Alex, au mépris de toute vraisemblance, va mettre le canon d'une arme sur sa tempe, etc.). le contexte du moment, entre Covid et complotisme, n'arrange rien. La solution à cette vie si médiocre serait-elle la solitude ? Alex qui pense que « quand on est seule au milieu des autres, autant l'être pour de bon », tente le coup : elle quitte Paris pour une baraque dans le Finistère car « elle ne veut plus être en résonance avec l'extérieur, elle veut savoir ce qu'elle a à l'intérieur. » Là, elle va rencontrer Léo, 30 ans, qui n'est pas en meilleur état qu'elle. Bref, le portrait et les tribulations de ces « insolents », on se demande pourquoi cet adjectif ? j'allais écrire de ces « malheureux », laissent pantois sinon attristés. Et si on y ajoute un style assez passe-partout, c'est la tristesse qui l'emporte à la pensée que ce livre a remporté le Prix Renaudot 2023.
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LES INSOLENTSAnn SCOTT

PRIX RENAUDOT

Un roman à oublier, mais pourquoi est-il récompensé par le Prix Renaudot ? Ça ne se mérite vraiment pas, sans doute l'auteur  partie du sérail bobo parisien. Il y a Beigbeder au bureau, il a dû se retrouver dans ce portrait.

Unanimement d'accord sur l'insignifiance de ce roman.

C'est que les désaxés, déboussolés qui se droguent ne sont pas les personnages qu'on apprécie le plus. C'est quand même la consommation de ces junkies qui entraîne la vente de stupéfiants, pas de consommateurs, pas de guerre de gangs.

Alex a 45 ans, une baba cool -aristo-punk-

Compositrice de musique de film, elle rêve depuis longtemps de quitter ce Paris qu'elle s'est mise à détester, son petit appartement et ses voisins bruyants, elle rêve de calme au bord de la mer.

Un jour elle décide de franchir le pas, direction le Finistère, sans prévenir ses inséparables amis Margot, Jacques, et peut être Jean, un ami d'enfance avec qui elle a eu le malheur de coucher, sans l'aimer, alors que lui a toujours été amoureux d'elle. Mauvais calcul, elle le quitte au bout de 3 mois, et depuis Jean l'insulte par mail, par message. Ne jamais coucher par pitié, surtout avec un ami d'enfance.

Cette maison où elle arrive n'est pas engageante, éloignée de tout, pas de commerces proches, les maisons voisines sont pour la plupart des résidences secondaires fermées, . Qu'importe, Alex défait ses sacs où elle a mis le nécessaire pour survivre 5 jours le temps que ses meubles arrivent. Elle campe sur le plancher du salon, roulée dans sa couette.

Loin de son sérail culturel, l'héroïnomane découvre la vraie vie dans le Finistère.

Mais quand les meubles arrivent, elle ne s'installe pas non plus, elle rentre  dans une zone lymphatique de sa vie, s'étonne que Margot et Jacques ne soient pas plus présents, ne lui rendent pas visite.  Elle se promène sur la plage, où un jeune homme, Léo, la remarque, tombe amoureux d'elle et tente de se donner le courage de l'aborder.

On suit aussi l'histoire de Léo, seul personnage avec des subtilités, blessé par la mort dans la fleur de l'âge.

Alex repense à ses amours, avec des hommes, avec des femmes, des personnes indécises qui, elles aussi, se cherchent. Dans ce milieu artistique,  tout le monde traîne sa misère, ses problèmes existentiels. Elle repense à ses envies de New York, mais quid de sa musique ?

Le covid va encore ralentir ses mois de réflexion, mais le temps fait son oeuvre, les choses se réalignent, Jacques va la rejoindre.

Aucune histoire, un ramassis de dîners, d'amis, de soirées, de coups d'un soir. Un entre-soi de parisianisme. Elle aurait pu nous expliquer son art, ses difficultés. 

Elle est de nouveau sur les rails après une vie d'absurdité. On a envie de la secouer. Qu'elle apprenne déjà à conduire au lieu de prendre le taxi.

Ce livre n'a aucune utilité. Une écriture banale, des personnages et une histoire décousue, tout est flou comme la vie de ces artistes riches, mais si mal dans leurs peaux. Où sont les insolents ?
Lien : https://annemariequintard.fr
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