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EAN : 9782957807284
320 pages
CIGAS (02/05/2024)
4/5   5 notes
Résumé :
Vendre le groupe agroalimentaire laitier qui porte son nom ? Ce n’était pas dans les intentions de Werner Jonquart, qui le dirigeait à Genève depuis sept ans. Mais il reçut des offres si mirobolantes qu’il finit par s’y résoudre.

Quelques semaines après la signature du protocole d’accord, un drôle de goût apparaît dans les fromages et les yaourts du groupe.

C’est le début d’un engrenage. De cyberattaques en menaces personnelles, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Du benzène découvert dans l'eau minérale en 1990 a permis à Nestlé d'acquérir en 1992 la source Périer qui devra patienter 20 ans avant de retrouver en 2009 les volumes vendus en 1989.

Un drôle de gout dans les fromages du groupe Jonquart en 2024 pénalise les ventes de l'industriel agroalimentaire et ébranle sa valorisation boursière, au moment où un investisseur américain et un conglomérat chinois envisagent d'en prendre le contrôle.

Le port franc de Genève camoufle une eau trouble et attire bien des convoitises. Hackers russes, trafiquants colombiens, triades chinoises, autant de menaces pour Werner Jonquart dans ce western financier qui promène le lecteur dans les lieux chics et sexys fréquentés par le gotha et reprend ainsi les recettes des meilleurs Paul-Loup Sulitzer (Cartel, Cash, Fortune, Money, le roi vert).

Ce page turner n'est pas qu'une agréable distraction puisqu'il décrypte les arcanes des « ports francs », ces zones hors douanes et hors polices, refuges pour trafiquer ou blanchir des capitaux douteux.

L'auteur prend le temps de planter le décor et de camper ses personnages, puis imbrique astucieusement les menaces, avant de conclure par un twist aussi révolutionnaire que moral … puisque dans un western le héros s'en sort toujours et les méchants finissent au bout d'une corde.

Merci à Alain Schmoll de m'avoir adressé son nouveau roman qui prolonge « La tentation de la vague » sorti en 2019, mais qui peut être lu indépendamment.
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Alain Schmoll, passé de la direction d'entreprise à la littérature et à l'écriture, publie avec Un drôle de goût son cinquième roman dans lequel on retrouve Werner et Julia, les héros de la tentation de la vague, son premier bouquin paru en 2019. Mais, comme le dit l'auteur et j'ai pu le vérifier, ils peuvent aisément se lire indépendamment l'un de l'autre et c'est sans aucune difficulté et avec beaucoup de plaisir que je suis entrée dès les premières pages dans ce très distrayant roman à suspens.
Werner Jonquart, très jeune, a mené secrètement à Paris une vie de militant d'extrême-gauche après avoir terminé ses études à Cuba où il a rencontré Julia.
Aujourd'hui, il incarne la quatrième génération de patron du Groupe Jonquart basé à Genève. La modeste activité artisanale des débuts a fait place à un véritable groupe international de transformation laitière que Werner dirige depuis sept ans.
Voilà que des péripéties troublantes se produisent. À quelques mois d'intervalles seulement, deux offres mirobolantes de rachat lui sont proposées, l'une par un groupe américain et l'autre par une importante société chinoise. Après maintes relances, Werner finit par se résoudre à vendre mais quelques mois après avoir signé le protocole d'accord, « un drôle de goût » apparaît dans les fromages et yaourts du groupe… S'ensuit une chute des ventes et bientôt une dégringolade du cours de l'action Jonquart...
Ce roman est certes une fiction, mais qui s'inscrit dans une brûlante actualité.
Des cyberattaques à répétition, des groupes industriels adossés à des gangs criminels, les cartels colombiens et les triades chinoises, avec en point de mire un accès aux Ports Francs et Entrepôts de Genève, facilitant les trafics, tout un engrenage qu'Alain Schmoll met savamment en place, réussissant à faire monter la tension et à rendre l'atmosphère de plus en plus oppressante lors des négociations.
En expert, de par son passé professionnel de dirigeant et repreneur d'entreprises, l'auteur maîtrise parfaitement le sujet et nous embarque dans un récit hallucinant avec des personnages en quête de réussite sociale dans notre société contemporaine, glissant astucieusement le déroulé dans un Paris en pleine effervescence à la veille des J.O !
Au coeur de cette vie professionnelle en proie à de multiples rebondissements et mésaventures plus ou moins gravissimes, se joue la vie amoureuse de Werner avec Julia, avec qui il avait renoué mais qui lui échappe et qui va contre toute attente se retrouver en plein coeur de la mêlée.
Un drôle de goût est un roman fort original et bien rythmé grâce à l'imbrication de chroniques correspondant aux péripéties de plus en plus troublantes advenues à Werner au sein du récit plus linéaire de sa vie.
J'ai trouvé un peu longue la mise en place du décor et la présentation des personnages et de l'entreprise, et un peu exaspérante la manière dont Werner cède à chaque caprice de Julia. Mais j'ai été ensuite rapidement happée par le récit dès lors que les menaces surviennent et alors ressenti de vives émotions.
Quant au dénouement, aussi inattendu que convaincant, il m'a complètement scotchée !
Un drôle de goût est un roman palpitant, divertissant et plaisant à lire, plein de surprises, très enrichissant sur le monde entrepreneurial, très contemporain avec les cyberattaques et les narcotrafiquants et qui décrypte habilement le blanchiment de capitaux, sans omettre les débats sociétaux. Il n'oublie pas de glisser au passage les guerres d'extermination des tribus amérindiennes du Kansas.
Je remercie très sincèrement Alain Schmoll pour sa confiance.
Tout comme j'avais déjà fort apprécié, Pièce unique et La trahison de Nathan Kaplan, je me suis une nouvelle fois régalée avec son dernier roman : Un drôle de goût.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Ancien dirigeant et repreneur d'entreprises, Alain Schmoll (alias Archie) s'est mis sur le tard à l'écriture de romans, chaque fois inspirés de l'actualité. Reprenant les personnages d'un livre précédent pour une nouvelle intrigue tout à fait lisible indépendamment, il nous plonge cette fois dans les manipulations crapuleuses accompagnant des ambitions concurrentes de rachat d'une multinationale agroalimentaire.


Patron et actionnaire majoritaire d'un groupe laitier implanté à Genève, Werner Jonquart ne peut que se féliciter de la prospérité désormais internationale de l'entreprise familiale. Cette réussite n'est pas sans attirer les convoitises, puisque, concomitamment et de manière tout à fait spontanée, lui parviennent deux offres de rachat particulièrement généreuses, l'une d'une société américaine, l'autre d'un conglomérat chinois. Lorsque, après d'intenses tractations, il se décide pour l'une des propositions, l'apparition aussi soudaine qu'inexplicable d'un drôle de goût dans les fromages et yaourts Jonquart fait chuter les ventes et la valorisation boursière de l'entreprise. Dans la foulée, lui et ses proches se retrouvent la cible de graves tentatives d'intimidation. Il s'avise alors que ses candidats repreneurs manifestent tous deux un étrange intérêt pour les Ports Francs et Entrepôts de Genève…


Alternant entre l'angoisse au présent et la révélation progressive des événements qui y ont conduit, la composition du récit entretient savamment le suspense depuis le constat déconcertant d'une crise longtemps sans explications jusqu'à la certitude de malveillances caractérisées. S'il n'est pas très difficile d'en cerner les auteurs, leurs motivations ne sont pas forcément celles auxquelles l'on s'attend et le retournement final ménage jusqu'au bout son effet de surprise. Malgré un début un peu lent très centré sur l'activité de l'entreprise – l'ancien industriel vit toujours sous la peau de l'écrivain –, l'on se retrouve donc fort agréablement tenu en haleine par ce polar économique touchant bientôt aux rivages du grand banditisme et des mafias internationales. Et tant pis si, pour demeurer tout à fait crédible, la moitié des vautours s'acharnant sur le pauvre Jonquart aurait sans doute suffi, l'on sait bien qu'entre cyberattaques, espionnage industriel, OPA malveillantes ou blanchiment d'argent par certaines organisations, le monde des affaires est un « univers impitoyaaaaableeeee », aisément confronté au « côté obscur de la force ».


Un livre agréable et prenant, librement inspiré d'éléments de réalité, pour une lecture simplement divertissante.


Merci à Alain pour le partage de son livre tout juste sorti d'impression.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Si je vous dis camembert, époisses, tome fleurie, crottin de chavignol…Sentez-vous leurs effluves, leur odeur puissante de ferme, de paille, leur odeur caprine presque musquée, leur odeur de cave, de sous-bois ? Sous leur croute fleurie ou moisie, blanche comme neige ou tachetée, derrière leur texture granuleuse ou fondante, percevez-vous leur saveur salée, légèrement acidulée ou douce ? Un bon fromage, c'est un équilibre à trouver dans cette vaste gamme sensorielle, ce sont des recettes ancestrales, des laits de diverses provenances donnant à chaque fromage sa singularité. Un savoir-faire qui fait la force du groupe Jonquart que dirige Werner Jonquart, groupe familial de production de formages et de yaourts, depuis quatre générations, avec le succès notamment de leurs trois fromages stars dont la réputation n'est plus à faire, le Lestar, le Vieux-Prioux et le Ponserot.
Jonquart est un groupe suisse stable, aux résultats économiques solides et en constante progression, aux valeurs fondées sur le développement durable et un management participatif. Il fait bon travailler dans ce groupe qui sait intégrer les préoccupations de son temps. Tout semble réussir à Werner depuis qu'il est aux commandes du groupe.

Werner Jonquart, cependant, commence à perdre de vue le sens de sa mission, à s'ennuyer, surtout en voyant sa vie privée se déliter, et l'idée de revendre ses parts pour apporter renouveau et sang neuf à la direction de l'entreprise commence à fleurir dans sa tête.
Deux repreneurs, un repreneur américain et un repreneur chinois, semblent prêts à tout pour racheter ses parts, fait étonnant quand nous savons le peu d'attrait pour les fromages, surtout le fromage de caractère, à la fois des américains et des chinois. Les montants proposés par l'une et l'autre partie constituent même une somme mirobolante à laquelle ne s'attendait pas du tout l'entrepreneur. Les objectifs avancés sont, pour tous deux, la diversification de leur zone géographique, le développement de nouvelles saveurs pour leurs consommateurs et donc le développement d'un nouveau marché en interne, la constitution d'un géant de l'agroalimentaire nécessitant l'acquisition de solides entreprises dans les différentes régions du globe…Très agressifs l'un et l'autre, Werner se décide finalement pour le repreneur chinois, le plus offrant.

Quelques semaines plus tard, les fromages ont un drôle de goût. Oui, un gout étrange. Un gout de chocolat, d'amande, voire de choux ou de poissons panés...Ces saveurs, sucrées au mieux, crucifères au pire, sont quelques peu étonnantes, curieuses, drôles pour ne pas dire dégoutantes…Quelques intoxications alimentaires sont même rapportées. Il n'en faut pas moins pour que les journalistes s'emparent du sujet et en fassent leur chou gras, puis viendront les réseaux sociaux, et enfin les plus solides analystes financiers, engrenage vertigineux qui aura un gout très amer pour le groupe puisque le cours de l'action Jonquart va chuter de 80% en quelques semaines.

Je ne vous dévoilerai rien du pourquoi de ce drôle de gout, si ce n'est que la mafia colombienne et les triades chinoises ont trempé leurs linges sales dedans, que meurtre il y aura, et que sa compagne, Julia, et la fille de cette dernière, la petite Léna, vont même servir de monnaie d'échange aux menaces qui fusent de toute part…

En tout cas, l'auteur, Alain Schmoll, auteur présent sur Babélio sous le pseudo @Archie, qui a déjà à son actif cinq livres, semble s'y connaitre en management et en reprise d'entreprise, et c'est normal, c'était son métier. Ce vécu, cette expérience se reflète avec intelligence dans ce livre passionnant qui se lit d'une traite tant nous désirons savoir d'où vient ce mauvais goût…Les qualités de Werner pour partager sa stratégie, ses projets auprès de ses collaborateurs, auprès des différentes parties prenantes de l'entreprise, sa capacité à les convaincre, les faire adhérer, son calme en toute circonstance sont des qualités que doit très certainement connaitre personnellement Alain Schmoll pour en parler avec autant de naturel. Oui, ça sent le vécu, c'est indéniable et c'est une chose importante dans le cas des livres se référant au monde des entreprises tant les clichés, les préjugés ou les raccourcis ont vite fait de caricaturer le monde de l'entrepreneuriat.

J'ai particulièrement aimé la façon dont l'engrenage se referme toujours un peu plus sur Werner. Nous devinons assez vite qui est l'auteur des agissements mais le mobile n'est pas si aisé à comprendre. J'ai apprécié aussi le personnage de Werner, business man gentleman aux valeurs humanistes.
Intéressant également cette façon de situer le roman dans un quotidien très récent. Nous pouvons ainsi être témoin de la pandémie du Covid 19 ou encore de la préparation des JO de Paris. le livre se déroule aujourd'hui et maintenant. le roman entremêle ainsi à son intrigue des préoccupations très actuelles, comme l'asservissement au numérique, le piratage informatique et les cyberattaques, l'effritement de la vie en couple et la perte de repère familial, l'extrémisme politique. C'est un livre qui, comme son livre précédent, sait capter les préoccupations de son époque.


J'ai passé un très agréable moment de lecture avec ce livre divertissant et intriguant, à l'action trépidante et au suspense bien orchestré. Instructif aussi quand il évoque notamment les négociations préalables à la revente de parts d'entreprise. A noter que les personnages de Werner et de Julia sont déjà présents dans le premier livre de l'auteur, La tentation de la vague, et que ce livre en constitue une suite même s'ils peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre. N'hésitez surtout pas, vous aussi, à vous laisser tenter par ce drôle de goût !

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je savais qu’aux États-Unis les professionnels des produits laitiers entendaient avec agacement les consommateurs réclamer toujours plus de fromages européens, surtout français. Ils craignaient sans doute que la législation très stricte sur les fromages au lait cru ne se libéralise, au détriment des pâtes cuites ou fondues, qui représentaient l’essentiel de leur production.
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L’appartement n’était pas vide au sens propre du terme. Mais le vide que l’on ressent, c’est l’absence, c’est l’immobilité, c’est le silence. Et là, justement, pas de lumière, pas de mouvement, pas de bruit, pas de respiration.
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Rien de tel qu'un différend conjugal chez des gens qu'on déclare « beaucoup aimer », pour relancer une conversation autour d'une tasse de thé.
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Aux infos, en effet, Werner apprend qu'ont été diffusés à la presse les bulletins de paie d'un homme et d'une femme de la direction générale (il saura plus tard que ce sont celles d'Axel Tischgard, chargé des finances, et de Nelly Thormann, haute responsable des questions techniques), ainsi que celles de quatre membres du personnel, deux femmes et deux hommes occupant des postes d'exécution dans des usines. Les noms et les montants ne sont pas révélés sur les ondes, en tout cas pour l'instant présent. Les flashs d'information indiquent juste — et c'était bien là l'intention maligne de l'auteur de la fuite — que chez Jonquart, un groupe qui prétend être à l'avant-garde de la responsabilité sociétale, un directeur gagne trois fois le salaire d'une directrice, à moins que ce ne soit la finance qui soit valorisée au triple de la technique.

Il n'est bien entendu pas précisé qu'Axel Tischgard est âgé de plus de soixante ans, qu'il compte près de trente ans d'ancienneté, alors que Nelly Thormann, âgée de trente-quatre ans, a été promue à la direction l'année dernière et qu'elle n'est qu'au début d'une carrière qui devrait la mener à des sommets, si les qualités qu'elle affiche sont confirmées par ses résultats. Il est en revanche rappelé qu'Axel Tischgard avait joué un rôle clé controversé auprès du père de Wemer à l'époque de la structuration financière du Groupe et de son introduction en bourse. De vieux dossiers qu'il n'est pas vraiment opportun de ressortir des tiroirs.

A la radio, le journaliste continue, tout content de ses effets provocateurs.

— Ces inégalités homme-femme se retrouvent aussi chez les salariés les plus modestes, mais à un degré moindre. Un écart d'environ sept pour cent au détriment des femmes...
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(…) des animateurs de talk-shows populaires (…) trouvent amusant de rassembler des célébrités autour d'une table ronde, de leur faire goûter tantôt une part de Lestar, tantôt un dessert lacté Fragor, et de lancer un pastiche de débat sur l'arôme qui s'en dégage. L’audience de ces émissions, dont Werner ne sera informé que tardivement, dépasse celle des spots publicitaires que Jonquart fait diffuser à grands frais et leur effet est désastreux pour l’image des marques du Groupe.

Il devient même particulièrement ravageur lorsqu'un de ses cadres genevois, invité à l'une de ces tables rondes et peu rompu à l'exercice de communiquer sur les médias audiovisuels, a le réflexe malheureux de qualifier l’émission de « plaisanterie de mauvais goût », ce qui déclenche un tonnerre de rires pendant plusieurs minutes. L'expression fera florès et la séquence bénéficiera longtemps de multiples replays diffusés sur les bêtisiers des chaînes de télé.
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