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Art », chef d'oeuvre…
Cet été, un crapaud est venu faire le pied de grue devant ma porte.
Moi les crapauds, je trouve ça beau. Bon c'est pas joli joli, mais beau.
A cause de la symbolique du prince charmant, me direz-vous, tout le fol espoir que ça donne…
Mais non, j'ai déjà tenté l'expérience, le crapaud bisouté par moi, magnifié, s'est barré !
Alors maintenant, mes crapauds, je les garde à l'état de crapauds.
Quant au prince charmant, en effet, quel sale coup que d'être transformé en crapaud : animal à sang froid, quasiment incapable de sauter, réduit à de petits bonds s'il a trop les jetons…
Bon mais lui, qu'est-il venu foutre là ?
Un crapaud l'hiver, ça hiverne. Tranquillou, dans son p'tit trou… Bien au chaud l'crapaud…
Mais l'été, ça s'fait chier… alors ça cherche la compagnie, même si la mienne vaut pas la queue d'un radis ! (et merde, quelle déception…)
Mais au fait, selon
Voltaire, le beau pour un crapaud, c'est sa crapaude.
Du coup je me questionne, que suis-je pour apprécier la compagnie d'un crapaud ?
Un serpent… argh la symbolique… pas celui du jardin d'Eden alors… toutes façons, j'sais toujours pas où c'est c'truc, personne m'a renseigné là-dessus.
Un python alors ! à la Gros-Câlin ! capable de vous enlacer, dans une puissante étreinte ! pour combler votre manque de tendresse !
Ah mais ! selon les Bambaras, le crapaud se transforme en souris pendant la saison sèche…
A chacun son tour de passer à la casserole…
Totale digression ?
Non, non.
Trois personnages dans cette pièce de théâtre.
Leurs relations d'amitié sont ébranlées par des discordes. Ce qui met en avant les traits de caractères sur lesquels reposent cette amitié.
Des traits de caractère parfois bien cachés sous une peau bien épaisse…
Qu'attend-on d'un ami ? Qu'apprécie-t-on chez lui ?
Qu'il soit un mentor ? Un faire-valoir ? Se sent-on supérieur à lui ? Se sent-on supérieur à lui en le sachant très bien ? Qu'il soit le type arrangeant, quitte à être un peu faux-cul ? Qu'il soit sincère et honnête, quitte à être un peu rentre-dedans et un peu con parfois aussi à pas vouloir lâcher le morceau ?
Génial de lire cette pièce en l'ayant vue (à la télé, mais bon, c'est mieux que rien) et de pouvoir entendre les voix de Luchini, d'Arditi et de Vaneck tout en prenant son temps pour savourer les mots, revenir en arrière, répéter une réplique.
D'ailleurs, j'en ai gardé une expression : « Lis
Sénèque ! »…
Une inspiration en musique :
« J'avais un ami, mais il est p
arti
Ce sens a ma vie
il n'est plus en vie
il m'a tout donné,
puis s'est effacé
sans me déranger,
et je crois j'ai pleuré, j'ai pleuré
Tout au fond, l'air d'un con, envie
de me casser
Voudrais bien essayer, voudrais
bien continuer, continuer
Un moment, un instant,
j'ai cru oublier
En parlant, en marchant,
à Paris, à minuit, dans ma ville
[…] »
(extrait de « Au coeur de la nuit » de Téléphone : http://www.youtube.com/watch?v=fGwVV21gxPM)