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sur 1372 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans « Art », Yasmina Reza pose des questions indécentes. Indécentes car embarrassantes. Embarrassantes car touchant trop à l'intime de notre façon de fonctionner, aussi bien en amitié qu'en société.

Trois amis, Serge, Marc et Yvan, connaissent une amitié sans ombre depuis une quinzaine d'années. Jusqu'au jour où Serge achète le tableau d'un artiste contemporain renommé. Ce tableau coûte une petite fortune et est essentiellement blanc, peut-être avec de vagues nuances gris clair par-ci par-là.

Ce tableau et tout ce qu'il représente (son acquisition à prix exorbitant, sa relation au monde « branché art », son apparent monochrome dénué de sens) va semer la discorde entre les trois hommes.

Marc trouve le tableau absolument nul et ne se prive pas de le dire à Serge, qui forcément le prend mal. Marc essaie d'obtenir l'appui d'Yvan afin de convaincre le détenteur du tableau. Yvan ménage la chèvre et le chou dans une position fort inconfortable sachant qu'il est lui-même englué dans une affaire de mariage pas des plus simples à régler.

Ce tableau va donc semer les graines de la discorde entre nos trois compères (lors de la création de la pièce en 1994, le rôle de Serge était tenu par Fabrice Luchini, celui de Marc par Pierre Vaneck et celui d'Yvan par Pierre Arditi) et faire ressortir bon nombre de non-dits et même faire questionner les protagonistes sur le fondement même de leur amitié.

Quelle part d'égoïsme y a-t-il dans une relation d'amitié ? Quelle part d'accaparement ? Quelle part de manipulation ? Quelle part de vanité ? Quel rôle y joue l'étiquette sociale ? Quelle carte dans le jeu des relations amicales de l'autre jouons-nous et quelle carte dans notre propre jeu représente-t-il ? Pour quelle(s) raison(s) acquérons-nous des objets de valeur ? Quelle est la part du jugement esthétique et celle du jugement social que nous attribuons à certaines oeuvres ? Qui sont les plus à même d'attribuer des significations aux oeuvres abstraites ?

Autant de questions (et probablement beaucoup d'autres) que soulève cette admirable petite comédie sociale, drôle, philosophicaustique, très corrosive par endroits, ironique souvent et dont vous auriez tort de vous priver. Mais tout ceci n'est que ma vision subjective de l'Art, autant dire, pas grand-chose.
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Une conversation s'engage entre nos trois personnages.
Marc, ingénieur en aéronautique est un homme cultivé, droit et honnête.
Serge qui est plutôt dans la branche médicale est dermatologue.
C'est un passionné d'art et de littérature ou il évolue aussi bien dans le domaine classique que dans celui de nos contemporains.
Yvan, lui, dont la personnalité n'est pas en reste se cantonne plutôt dans le quotidien.
C'est un garçon aimable, spontané et naturel. Cependant, pour tendre à conserver intacte l'amitié de Serge et Marc, il s'attache à rester neutre, ce que lui reproche précisément ses deux amis.
Au cours de joutes verbales sur le thème du tableau blanc dont Serge à fait l'acquisition, il se joue là, bien autre chose qu'une simple altercation en réalité.
Marc s'affère à démontrer à Serge la décadence de son penchant vers l'art. Décadence qui se concrétise selon Marc par l'achat dispendieux du tableau blanc qui constitue une preuve évidente de sa démesure.
Serge s'insurge. Il se défend, arguant que Marc n'y entend rien en ce domaine où il n'a pas daigné s'instruire par négligence ou manque d'intérêt.
La franchise de Marc est brutale et tranche par rapport à la bonhommie nuancée d'hypocrisie, d'Yvan.
Le ton monte et à mesure des échanges, la lame acérée des mots qui blesse les emporte au-delà des limites insoupçonnées jusqu'alors de leurs différences et de leurs différends.
Ne parvenant guère à atténuer la contenance apparemment placide et ferme de Marc, Serge entre dans la valse des mots et selon toute vraisemblance, venant à lui parler de sa compagne, Paula, il parvient à le déstabiliser, le faisant littéralement sortir de ses gonds.
Marc, effectivement hors de lui, rentre dans une fureur telle qu'il en vient aux mains. Tandis que le pauvre Yvan qui tente de les séparer, molesté, reçoit un coup et qu'avec force gémissements et beaucoup d'exagération, il exprime de façon outrageusement plaintive, son besoin d'affection.
Mais cela ne marche pas et la confrontation verbale entre Marc et Serge s'enflamme de plus belle, laissant place toutefois à un dialogue plus profond et plus axé sur la nature de leur relation. Car, en effet ! Quelle est-elle cette relation ? Quel est le lien d'amitié qui relie ces trois personnages ?
Marc en vient à admettre que Serge l'a remplacé par l'Antrios et son appétence vers les gens d'un autre monde que le sien. Tandis que Marc, lui, l'aurait remplacé par Paula.
Il s'ensuit un échange emprunt d'émotion où chaque auteur est confronté à sa propre demande en matière d'amitié. La demande de Marc en matière d'amitié est profonde et ne saurait s'accommoder de fausseté, de demi-mesure et encore moins d'hypocrisie. C'est pourquoi, Yvan qui se limitait à les « niveler », à amoindrir la dureté des propos pour les garder intacts, comme amis, pour lui et pour eux-mêmes se voit ainsi malmené, étant accusé lui-même et finalement par un juste retournement de situation, d'être la cause même du conflit qui les oppose.
C'est alors qu'intervient un autre personnage, apparemment anodin, mais très convaincant le «rat». le rat au sens propre, visible et traversant la tempête et, le rat au sens figuré, cette fois, Yvan.
Yvan ! L'image de cet homme, désespéré de solitude, seul, chez lui, le soir : « Seul comme un rat ».
Annule ! Lui dit Marc et Serge tour à tour. Annuler le mariage ! Non c'est impossible répond Yvan. Non ! À ce moment, c'est vrai ! Yvan ne songe qu'à une chose. Il veut que ses amis viennent à son mariage puisqu'ils sont témoins. Ce sont eux qui vont désormais signer le registre du mariage à la mairie et cette signature contribuera à sceller son union avec Catherine.
Oui ! Yvan veut se marier. Il veut se « caser » comme on dit dans le langage populaire. Car, comme il dit : « jusqu'à présent j'ai fait le con... » Mais bientôt, il sera « mari » et « papetier » comme dit Marc. Oui, il sera « ça » car pour Yvan, « être ça », c'est ne plus être « seul, le soir, comme un rat ».
Après que Marc et Serge se promettent une amitié sincère et véritable y incluant, Yvan le farfadet, ils s'en vont au restaurant, chez Émile où ils conviennent d'une « période d'essai » durant laquelle ils devront reconstituer leur lien d'amitié.
Tandis que l'expression « période décès » résonne dans la tête d'Yvan qui revient du cimetière avec sa compagne et qu'il songe à consulter Finkelzhon... Lui, qui enterre sa vie de garçon pour s'unir à Catherine, une « hystérique », mais qui a des qualités... Lui, qui se prépare comme dit Serge, une vie « effroyable ... ». Aux seules fins de ne pas rester « seul, comme un rat », comme tous les rats de notre monde contemporain, en somme !...
Et Serge, qui pour autant lisant Sénèque n'est pas un sage, quand il s'interroge songeant à la tromperie : « mais d'où me vient cette vertu ? » signifiant par là-même qu'il entend n'avoir d'autre maître que lui-même et de conclure d'une voix sentencieuse : « mais pourquoi faut-il que les relations soient si compliquées, avec Marc ?!

Tout cela servi au théâtre par Luchini s'il en faut, Vaneck et Arditi est un régal et un incontestable chef-d'oeuvre...
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L'amitié de Serge, Marc et Yvan est mise à mal lorsque Serge achète une toile blanche avec des liserés blancs. Cette discorde porte sur l'art, elle aurait pu être générée par n'importe quel autre motif.
Yasmina Reza utilise tous les codes du théâtre pour mieux se les réapproprier. Paradoxalement, cette pièce déclenche le rire, alors qu'en filigrane cette image de l'homme qu'elle nous offre ne prête guère à rire.
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Trois hommes amis de longue date. Marc, mentor du trio, ne va pas supporter que Serge achète une toile d'un peintre contemporain sans lui avoir demandé son avis. Par cet acte solitaire, il s'émancipe de l'emprise de Marc. C'est ce que Marc ne peut accepter, au point de remettre en cause leur amitié. Yvan jouera le rôle de tampon dans l'affrontement qui va les opposer.
On ne peut s'empêcher de penser à la pièce de Nathalie Sarraute «pour un oui, pour un non» où une amitié se brise pour un petit silence entre deux mots : «-c'est bien.... ça !». Un rien qui en dit long.
Comment Serge sauvera cette amitié, je ne vous le dévoilerai pas. Ce serait vous enlever le plaisir de découvrir la chute.
On rit beaucoup à la lecture de cette pièce, et le monologue d'Yvan avec sa mère au téléphone est à pleurer de rire. ( ceux qui ont eu la chance d'assister à la représentation doivent encore se souvenir de l'interprétation inoubliable de Pierre Arditi dans ce rôle).
Selon moi, ne voir qu'une critique acerbe de l'art contemporain serait réducteur. C'est avant tout une formidable réflexion sur l'amitié.

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Lisez « Art », chef d'oeuvre…

Cet été, un crapaud est venu faire le pied de grue devant ma porte.
Moi les crapauds, je trouve ça beau. Bon c'est pas joli joli, mais beau.

A cause de la symbolique du prince charmant, me direz-vous, tout le fol espoir que ça donne…
Mais non, j'ai déjà tenté l'expérience, le crapaud bisouté par moi, magnifié, s'est barré !
Alors maintenant, mes crapauds, je les garde à l'état de crapauds.

Quant au prince charmant, en effet, quel sale coup que d'être transformé en crapaud : animal à sang froid, quasiment incapable de sauter, réduit à de petits bonds s'il a trop les jetons…

Bon mais lui, qu'est-il venu foutre là ?
Un crapaud l'hiver, ça hiverne. Tranquillou, dans son p'tit trou… Bien au chaud l'crapaud…
Mais l'été, ça s'fait chier… alors ça cherche la compagnie, même si la mienne vaut pas la queue d'un radis ! (et merde, quelle déception…)

Mais au fait, selon Voltaire, le beau pour un crapaud, c'est sa crapaude.
Du coup je me questionne, que suis-je pour apprécier la compagnie d'un crapaud ?

Un serpent… argh la symbolique… pas celui du jardin d'Eden alors… toutes façons, j'sais toujours pas où c'est c'truc, personne m'a renseigné là-dessus.

Un python alors ! à la Gros-Câlin ! capable de vous enlacer, dans une puissante étreinte ! pour combler votre manque de tendresse !
Ah mais ! selon les Bambaras, le crapaud se transforme en souris pendant la saison sèche…
A chacun son tour de passer à la casserole…


Totale digression ?
Non, non.
Trois personnages dans cette pièce de théâtre.
Leurs relations d'amitié sont ébranlées par des discordes. Ce qui met en avant les traits de caractères sur lesquels reposent cette amitié.
Des traits de caractère parfois bien cachés sous une peau bien épaisse…

Qu'attend-on d'un ami ? Qu'apprécie-t-on chez lui ?
Qu'il soit un mentor ? Un faire-valoir ? Se sent-on supérieur à lui ? Se sent-on supérieur à lui en le sachant très bien ? Qu'il soit le type arrangeant, quitte à être un peu faux-cul ? Qu'il soit sincère et honnête, quitte à être un peu rentre-dedans et un peu con parfois aussi à pas vouloir lâcher le morceau ?

Génial de lire cette pièce en l'ayant vue (à la télé, mais bon, c'est mieux que rien) et de pouvoir entendre les voix de Luchini, d'Arditi et de Vaneck tout en prenant son temps pour savourer les mots, revenir en arrière, répéter une réplique.

D'ailleurs, j'en ai gardé une expression : « Lis Sénèque ! »…



Une inspiration en musique :
« J'avais un ami, mais il est parti
Ce sens a ma vie
il n'est plus en vie
il m'a tout donné,
puis s'est effacé
sans me déranger,
et je crois j'ai pleuré, j'ai pleuré

Tout au fond, l'air d'un con, envie
de me casser
Voudrais bien essayer, voudrais
bien continuer, continuer
Un moment, un instant,
j'ai cru oublier
En parlant, en marchant,
à Paris, à minuit, dans ma ville
[…] »

(extrait de « Au coeur de la nuit » de Téléphone : http://www.youtube.com/watch?v=fGwVV21gxPM)
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Yasmina Reza ou l' «Art» de tout dévoiler !

Serge dermatologue, Marc ingénieur et Yvan représentant en papeterie sont unis par une très vieille amitié. Serge passionné de peinture et amoureux de Sénèque vient d'acheter un tableau blanc avec des liserés blancs, deux cent mille francs. Cet achat considéré comme grotesque et insultant par Marc va déclencher un séisme au sein de cette grande amitié. Trois personnages aux caractères totalement opposés vont s'analyser et réveiller de vieilles rancoeurs.

Dans cette pièce sublime de Yasmina Reza, le ton est grave et l'humour féroce va crescendo. Nous assistons à la déconstruction de ces trois protagonistes et nous retrouvons au coeur même de leurs fêlures, leurs âmes. Ce trio va se dévoiler, s'avouer des vérités qui blessent au puéril de leur amitié. Qui n'a jamais eu envie de balancer à son meilleur ami :

«Je trouve ta femme laide rugueuse et sans charme»

«Qui es tu toi pour t'estimer supérieur ?»

«Tu n'as pas de consistance. Tu es un être hybride et flasque.»

Les dialogues sont jouissifs, cruels, percutants et pourtant si drôles. On passe par toutes les étapes du rire : le rire sincère, sarcastique et jaune. Certaines répliques sont révélatrices avec des mots qui polluent et d'autres qui guérissent. On retrouve un peu de nous en chacun des personnages du livre ce qui nous conduit à une réflexion sur soi, sur les autres et va nous pousser à remettre en question le fondement de l'Amitié.
Car une amitié n'est ce pas connaitre l'autre et l'aimer quand même ? Qui ose dire à son meilleur ami, un « Je T'Aime » sincère et pur, comme cela, gratuitement sans rien attendre en retour ? Pourquoi est ce si gênant, au fond, de se dévoiler ? Peur du malaise, de l'ambiguïté, de l'interprétation, de la mise à nue ? Pourquoi attendons-nous toujours qu'il soit trop tard ? Il est si difficile de vivre avec des regrets, nous le savons et pourtant nous le faisons. NOUS LE FAISONS.

Attention à l'effet miroir. Trois portraits au vitriol qui ne vous laisseront pas indemne.


Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Challenge ABC 2014/2015

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de théâtre français et j'ai tiré le gros lot avec cette pièce de Yasmina Reza. J'en connaissais la réputation et vaguement le synopsis mais ce n'est rien comparé à ce qui ressort de la lecture. Tout d'abord c'est vraiment bien écrit. J'ai pris un grand plaisir à lire la plume de cette auteure que je découvrais pour la toute première fois. La force de ce style se combine à celle des thèmes abordés et là on ne peut qu'être attentif jusqu'à la fin.

Cette pièce repose sur deux choses : trois amis de longue date et une toile blanche avec de fins liserés blancs. Ces quatre éléments vont interagir tout au long de la pièce et rien ni personne n'en sortira indemne. Cette toile d'un grand artiste à l'aspect si variable selon la personne qui y pose les yeux : chef-d'oeuvre, merde, etc. va très rapidement focaliser les tensions des trois amis. Provocatrice ou révélatrice de celles-ci ? Il n'en demeure pas moins qu'elle devient un espace d'expression pour revenir sur les fondations, les liens et ce qu'il en reste, d'une vieille amitié peut-être à bout de souffle en tout cas routinière.


Cette pièce va bien plus loin qu'un simple débat philosophique sur l'art. C'est profond, c'est mordant, c'est drôle et jouissif. On ne peut rester de marbre devant une tel pièce. Immanquable !
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Le tableau
A peine refermé « Nom d'une pipe » j'ai eu envie de lire la pièce célébrissime de Yasmina Reza « Art ». J'ai eu la chance de la voir jouer en 2018 au Théâtre Antoine avec Jean-Pierre Darroussin, Charles Berling et Alain Fromager, mais je n'avais jamais lu le texte. Et lire du théâtre c'est vraiment sympa, surtout quand on l'a vu interprété.
Trois amis, Serge, Marc et Yvan vont se déchirer autour de ce tableau, acheté à prix d'or par Serge. Un tableau blanc, presque totalement blanc, avec peut-être, si on regarde bien, un liseré un peu moins blanc… Peint par un artiste à la renommée grandissante. Marc ne comprend pas pourquoi son ami a mis 200 000 francs dans cette oeuvre ! Pire, il se moque, il se gausse… Yvan quant à lui empêtré dans des soucis personnels (son prochain mariage) cherche à faire plaisir aux deux autres et évidemment, ça va lui retomber dessus.
Satire sur l'art contemporain, c'est avant tout le thème de l'amitié qui est au centre de la pièce (dans tous les sens du terme !). Jusqu'où peut-on aller par amitié ?
Egoïsme, manipulations, jalousie, tout y passe à travers des répliques cinglantes et des apartés ludiques. Et personne (ni même le tableau) n'en sortira indemne.
Caustique, drôle, grave, cruelle : bon sang, cette pièce !
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Derrière ces trois petites lettres et ce titre sobre se cache une oeuvre tout aussi sobre : un tableau blanc, qui, par sa simplicité même, va devenir l'objet de disputes grandiloquentes et de débats endiablés.
Avec cette pièce, Yasmina Reza nous invite à partager un petit bout de quotidien, quelques jours des vies de trois amis dont les relations vont être mise à rude épreuve par un événement tout à fait anodin : l'achat d'une oeuvre d'art. S'en suit un débat sur l'art, bien sûr, mais aussi sur le beau, l'argent, et de fil en aiguille un simple désaccord de gouts va prendre des proportions incroyables.
Cette pièce de théâtre contemporaine, aux argumentaires jubilatoires et aux dialogue rythmés en diable, est un véritable petit moment de bonheur. Bien au-delà de l'art, elle nous questionne surtout sur l'humain, sur son égo souvent démesuré et sur la fragilité des relations. A travers les trois personnages d'un grand réalisme qu'elle nous présente, on se délecte de tout ce que l'humain compte de moche : égoïsme, cynisme, prétention, lâcheté, etc. Et pour autant, loin d'être détestables, ils n'en ressortent que plus humains quand, entre tous ces défauts, éclate aussi l'humour, la sensibilité, la gentillesse même.
Et quel plaisir d'imaginer derrière ces lignes et ces dialogues virtuoses le trio d'acteur Luchini/Vaneck/Artidi ! Nul doute que je regarderai la pièce dès que possible pour compléter mon expérience de lecture et prolonger le plaisir.
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une très belle surprise !
Un texte drôle et savoureux qui interroge des fondamentaux : les fondements et valeurs de l'amitié, nos possessions et consommations pour asseoir notre positionnement social, la place du marché de l'art...
Une pièce de théâtre sous forme de huis clos  hautement réjouissante qui se lit d'une traite. J'aurais adoré la voir jouer par Fabrice Luchini, Pierre Arditi et Pierre Vaneck !
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