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EAN : 9782823603514
536 pages
Editions de l'Olivier (07/01/2016)
3.39/5   52 notes
Résumé :
Chicago, 1931. Asta Eicher, jeune veuve mère de trois enfants, est seule et désespérée. Quand Harry Powers, un galant inconnu, la courtise et lui promet de l'épouser, elle est persuadée que la vie lui offre une seconde chance. Quelques semaines plus tard, Asta et ses enfants sont retrouvés morts, assassinés. Emily Thornhill, une des rares femmes journalistes de l'époque, se charge alors de couvrir l'enquête et tâche de comprendre ce qui est arrivé aux Eicher, partic... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,39

sur 52 notes
Lorsqu'on découvre les premiers chapitres de Tous les vivants, l'ambiance a de quoi étonner. Car le sous-titre comprend le terme de crime et même si l'on sait qu'il est naïf de prendre pour argent comptant la description des quatrièmes de couverture, on a quand même bien saisi au passage une étiquette sans équivoque décrivant l'un des personnages comme un serial killer.
Pourtant, c'est en compagnie d'une famille chaleureuse qu'on se retrouve, certes mise à mal par la dépression de 1929 et la disparition du chef de famille, mais l'amour est présent, les projets font partie de l'avenir, et les enfants sont un gage d'espoir. Asta, la jeune veuve est bien entourée par un chevalier servant qui est prêt à l'épouser. Et on ne se méfie pas à ce stade des démarches qu'elle entreprend pour sauver sa famille du marasme économique : elle a eu recours à une petite annonce qui débouche sur des perspectives tout à fait favorables en vue d'une juste noce.
 
C'est alors que peu à peu le doute s'installe, pour faire place à l'effroi lorsque la famille se fait piéger. L'homme qui devait améliorer leur quotidien est un prédateur, c'est leur perte qui se dessine à l'horizon.

Et le roman redémarre : le personnage central change. C'est une jeune journaliste d'investigation qui prend le relais et va mener l'enquête sur la disparition de la famille Eicher. Elle est belle, intelligente, et indépendante, ce qui la démarque de ses contemporaines (doit-on souligner le le principe d'égalité sans discrimination de sexe n'apparaîtra dans la Charte des Nations-unies qu'en 1945?). Que s'est-il passé : comment la famille a pu se bercer de tant d'illusions, comment de tels méfaits sont possibles, et qu'est ce qui a pu conduire un homme à commettre de telles atrocités? Si la jeune femme fait preuve d'un professionnalisme exemplaire, ce qui au passage est pour le lecteur une belle exploration de ce milieu du journalisme, avec les implications éthiques et les méthodes de l'époque ( pas d'ADN ou de localisation de téléphone cellulaire : il faut se contenter de graphologie ou de reconnaissance canine).
 
L'écriture est très élégante, classique quelquefois un peu alambiquée (effet de la traduction?). On regrette quelques longueurs : des descriptions un peu artificielles, l'évolution de la romance de la journaliste qui ne fait pas avancer l'intrigue, un procès qui traîne sur les échanges, alors que l'on en connaît l'issue…
 
Cela reste malgré tout un roman très intéressant, qui propose un portrait captivant des Etats-Unis au début du XXème siècle, à travers un fait divers authentique et une galerie de personnages bien campés.
Je ne comprends pas bien le titre français, celui de l'édition originale est tout simplement Quiet Dell, le nom de l'endroit où le meurtrier a tué ses victimes.
Merci à Glose, qui m'a fait découvrir ce roman, et qui a publié la critique originale.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Le crime de Quiet Dell est un fait divers américain des années 30 qui se termina par la pendaison de l'accusé, Don Juan des annonces matrimoniales, tueur de femmes seules qu'il escroquait et torturait. le titre français « Tous les vivants » est une citation extraite de la première page du livre et met l'accent sur la volonté de l'auteur de traiter moins du crime que des victimes ou plus exactement de celles qui n'étaient pas destinées à l'être, à parler de leur vie, de leurs peines et de leurs espoirs, et à faire disparaître l'assassin dans l'insignifiance. de lui, on ignorera presque tout, et il ne sera pas un héros - d'aucune histoire.
Ce choix de Jayne Anne Philips m'a beaucoup touchée. Je me suis souvenue d'articles et de commentaires demandant pourquoi c'étaient les photos des assassins qui s'étalaient dans les journaux et non celles des femmes et des hommes morts pendant les attentats de Paris.
Le serial killer de Quiet Dell est également à l'origine de « La Nuit du chasseur » et sans doute le livre de Philips rend-il aussi hommage à ce sublime film. Comme Charles Laughton, la romancière imagine un conte noir où la poésie enserre le mal pour lui faire rendre gorge. La lumineuse Lilian Gish sauvait les enfants de la mort et de la solitude. Les victimes de Quiet Dell ne peuvent connaître le même heureux destin ni être ressuscitées, du moins sont-elles vengées par la rage du bien que déploie Philips. Si elle s'appuie sur une enquête rigoureuse dont fait foi la série de photographies d'époque qu'elle dévoile aux lecteurs, elle n'hésite pas à proposer une histoire parallèle, enhardie par les clins d'oeil envoyés par la réalité. Un shérif nommé Grimm, une petite fille qui écrit des pièces de Noël, un assassin qui se prénomme Harm, « nuire », un chien qui répond au nom de « Duty », un avocat qui est maître Law, en voilà assez pour que Philips se sente le droit de répondre par la fiction aux indices semés par l'histoire vraie. Il y aura donc dans son presque roman une femme seule qui trouvera l'amour et non la mort dans les bras d'un homme marié, un homosexuel capable de mener sa vie sans honte ni opprobre, un enfant battu qui trouvera une famille, au lieu d'un parâtre pervers, et des fantômes évanescents qui connaîtront dans l'autre monde le bonheur qu'on leur a dénié dans celui-ci.
C'est donc l'amour qui gagne et non le crime à Quiet Dell. Cela pourrait être niais. Mais c'est profondément émouvant
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Asta Eicher, veuve de quarante cinq ans, élevant seule ses trois enfants est devenue très proche de Charles O'Boyle, un ancien locataire à qui elle louait une chambre dans sa maison de Park Ridge, dans la banlieue de Chicago. Malgré cette amitié, elle lui a caché la correspondance qu'elle entretient avec Cornelius Pierson, un homme qui paraît bien sous tous rapports et qui cherche une union stable avec une femme respectable...Sous le charme, Asta part le rejoindre et quelques jours plus tard, Cornelius vient chercher les enfants pour les emmener dans leur nouvelle demeure à Quiet Dell en Virginie Occidentale...On ne les reverra plus. Commence alors pour Emily Thornhill, journaliste d'investigation, une enquête pour retrouver la famille après que Charles Boyle ait signalé leur disparition, jusqu'aux découvertes macabres des membres de la famille et d'une autre victime.

J'avais adoré Lark et Termite, un roman à quatre voix de cette auteure et c'est avec plaisir que j'ai retrouvé Jayne Anne Phillips. Avec Tous les vivants : le crime de Quiet Dell, elle s'attelle à la reconstitution d'un fait divers des années trente qui avait défrayé la chronique en son temps, inspirant le film "la nuit du chasseur". L'histoire des victimes de Cornelius Pierson, alias Harry Powers de son vrai nom Herman Drenth, d'origine hollandaise, un tueur en série, froid et cynique s'attaquant aux veuves en mal d'amour. A l'aide de photos de l'époque, d'extraits d'articles de journaux, Jayne Anne Phillips relate la chronologie des crimes qui ont passionné la curiosité des américains, se précipitant sur les différents lieux de crime, détruisant les indices ou gênant le travail de la police...
Cette enquête est passionnante mais il faut tout de même patienter environ 150 pages.....en effet, une longue partie d'introductive se concentre sur la vie de la famille Eicher, avec une narration longue, précise et détaillée, un bémol important qui risque de lasser et laisser certains lecteurs sur le bord de la route....
Pour ceux qui persévèreront, c'est une enquête passionnante, très rythmée, la reconstitution d'une époque, qu'ils pourront apprécier sans oublier une histoire d'amour qui permet de donner le côté romance à ce récit.
Un bon moment de lecture qui se mérite, surtout ne pas se décourager...
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Quand j'ai appris qu'un roman avait été écrit sur le fait divers qui avait inspiré "La nuit du Chasseur", un de mes films favoris, j'ai été très intéressée.
Ce roman n'est pas un roman policier classique mais une fiction réalisée à partir de faits réels : le meurtre d'une mère et de ses trois enfants par un escroc professionnel et assassin qui trouvait ses proies par le biais d'annonces matrimoniales.

Le début est étonnant. Les premiers chapitres retracent la vie de famille d'Asta Eicher et de ses enfants : leurs joies (fêter Noël ensemble), leurs peines (le décès de la grand-mère, la perte du père), leurs espoirs, leurs rêves...
On n'est pas du tout dans l'ambiance thriller mais plutôt celle d'une chronique familiale. C'est tendre, parfois poétique.
Puis, tout bascule avec l'arrivée de Cornélius Pierson.

L'auteure s'appuie sur des documents avérés mais aussi sur des personnages complètement inventés pour relater l'enquête sur la disparition et l'assassinat de la famille.
J'ai trouvé le mélange fiction et réel pertinent mais certains ajouts romanesques m'ont moins convaincue : la romance d'Emily, la journaliste, sa relation avec le petit Mason m'ont semblé peu nécessaires à l'économie du roman.
Cependant, ils permettent peut-être de souligner l'intention de l'auteure : écrire plutôt sur les vivants que sur les morts alors que le sujet est particulièrement macabre (cf. le titre de l'oeuvre).
C'est pourquoi l'accent est mis sur ce qu'étaient Asta et les siens et sur la vie que se construisent les protagonistes évoluant autour de l'enquête.
La touche fantastique (le fantôme d'Annabelle suivant la progression des événements) me paraît aller dans ce sens.
Ce qui en résulte, c'est que ce qui aurait pu être un récit sombre et angoissant devient un texte plutôt lumineux et optimiste, sans que le suspens, ni l'horreur des crimes en soient amoindris.

D'autre part, le roman de Jayne Anne Phillips est aussi un portrait de l'Amérique des années juste après la Crise économique, des mentalités et des moeurs rigides de cette époque, de la vie d'une famille bourgeoise, de celle de l'Amérique "profonde".
Par exemple, j'ai été étonnée de constater le succès des annonces matrimoniales et autres courriers du coeur, ainsi que la bonne volonté de la police envers les journalistes (ou est-ce juste envers Emily, séduisante et venant de la bonne société?).
De même, je ne me doutais pas que la justice spectacle soit déjà d'actualité (le procès de Pierson s'est déroulé sur la scène d'un opéra avec évidemment des spectateurs dans la salle).

J'ai aimé la plume de l'auteure, sa façon d'intercaler des citations entre les chapitres pour éclairer son récit, l'attention qu'elle porte à ses personnages et aux descriptions qui sont très évocatrices.

En résumé, un essai réussi de mélange de fiction et de faits réels.
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L'intérêt principal de ce livre est d'exhumer un fait divers Américain peu connu en France. Celui d'un des premiers serial-killer américain dans les années 30 en pleine dépression, dont les exactions ont eu un écho important outre-atlantique car il fut très médiatisé à travers tout le pays.

L'auteure, Jayne Anne Phillips, a effectué un travail de recherche exceptionnel pour restituer, de façon la plus juste possible, l'époque, les mentalités et toute l'horreur des crimes.
D'ailleurs, quelques photos des lieux et des protagonistes viennent illustrer le récit, nous faisant ainsi prendre conscience du caractère bien réel des faits.

L'écriture est subtile et distille lentement les informations que l'on devinent d'abord avant de les affronter.
De fait, le récit en devient parfois un peu long, mais je pense que c'est pour mieux immerger le lecteur dans une ambiance qui devient parfois morbide.
Comme pour honorer leur mémoire, Jayne Anne Phillips, effectue une véritable étude de caractère des personnages principaux, qui ainsi prennent chair sous nos yeux.
Elle met l'accent sur la notion de culpabilité de ceux qui auraient pu (ou dû) intervenir plus tôt avant l'inévitable carnage.

Donc, c'est un livre fort intéressant du point de vue historique.
Toutefois, j'ai trouvé que l'auteure a consacré une part bien trop importante à la vie des quelques personnages qu'elle a créé pour nous raconter cette histoire. Cette partie romancée de ces personnages fictifs, bien trop longue, est venue -à mes yeux- déprécier la qualité du livre. Certes, c'était sans doute une façon d'apporter une certaine humanité à cette terrible histoire, mais cela l'allonge inutilement et m'est apparu sans grand intérêt.

A lire, pour découvrir ce fait divers ainsi que les mentalités américaines de l'époque et constater qu'une fois de plus, les périodes de chaos (dépressions économiques ou conflits mondiaux) servent de couverture aux vecteurs du mal et de l'horreur, comme les 2 guerres ont servies Landru et Petiot, en France, par exemple.
N'oublions pas que le procès de 1931 n'a pas permis de déterminer combien de femmes (et d'enfants?) ont réellement été victimes de ce Harry Powers...
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critiques presse (2)
LesEchos
12 janvier 2016
« Tous les vivants », colle davantage à la vérité des faits, mais reste aussi baroque et décalé dans sa forme et son propos.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Telerama
06 janvier 2016
L'auteure dissèque l'Amérique d'avant guerre. Une folle enquête aux frontières du réel.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Grand-Mère m'expliquait toujours que nos rêves sont des désirs ou des souhaits, des cadeaux des fées qui nous guident et veillent sur nous durant notre sommeil. Elle me disait que les poèmes et les histoires sont les murmures d'anges invisibles, des êtres autrefois pareils à vous et moi, qui en savent plus que nous ne pouvons en savoir tant que nous sommes encore de ce monde. "Parle-moi dans ta tête quand je serai partie, disait Grand-Mère. Je t'entendrai toujours, et je t'enverrai ma réponse dans le bruissement de l'herbe et du vent et à l'aide d'autres petits signes, parce que nous ne nous exprimons plus par des mots quand nous avons disparu."
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Les Eicher ne faisaient plus jamais référence à leurs origines d’Europe du Nord, mais assurément Andersen et Grimm avaient trouvé l’inspiration de leurs contes au Danemark et en Allemagne. Absolument sinistres, ces histoires, pensait Charles : des miroirs aux alouettes qui conduisaient invariablement des enfants innocents à l’abattoir, tels des agneaux préalablement engraissés. Un univers féerique qui vous invitait à croire que la vertu est toujours récompensée. Charles savait que c’était faux.
La naïveté de sa propre mère les avait transformés en victimes. Sans son petit héritage, ils auraient vécu dans la misère. Malgré la naissance prochaine de leur enfant, son mari l’avait quittée, s’évanouissant dans la nature tel un escroc professionnel quand il s’était rendu compte qu’il ne pourrait pas s’approprier l’argent de sa femme.
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- Chez eux ? s'étonna Emily.Mais les victimes dans toute ça?
Il la regarda droit dans les yeux, comme pour reconnaître qu'elle avait marqué un point. "La catastrophe ne vient pas de chez eux, pas de chez nous, il n'y a donc pas cette part de deuil, de responsabilité ou de honte qui en ferait davantage qu'un spectacle inouï. Ce n'est pas que dans les petites bourgades ou dans les campagnes on manque de compassion. La journaliste de la grande ville que vous êtes doit trouver cela évident."
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Wilko Drenth prit la parole d'un ton paisible : "c'était pas un bon garçon. Parti si longtemps, j'avais cru qu'il était mort. Ça vaudrait mieux." Il se releva et tendit le journal à Emily. "S'il a fait tout ça, tué tous ces...Pourquoi donner à manger ? Il faut le pendre."
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-"Parle moi dans ta t^te quand je serais partie, disait Grand-Mère. Je t'entendrai toujours, et je t'enverrai ma réponse dans le bruissement de l'herbe et du vent et à d'autres petits signes, parce que nous ne nous exprimons plus par des mots quand nous avons disparus."
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Videos de Jayne Anne Phillips (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jayne Anne Phillips
Jayne Anne Phillips - Tous les vivants .Jayne Anne Phillips vous présente son ouvrage "Tous les vivants, le crime de Quiet Dell" aux éditions de l'Olivier. Traduit de l'américain par Marc Amfreville. Rentrée littéraire janvier 2016. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/phillips-jayne-anne-tous-les-vivants-crime-quiet-dell-9782823603514.html Notes de Musique : Where Childrens Have a Place by huron. Free Music Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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