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EAN : 9782070138593
266 pages
Gallimard (13/09/2012)
3.62/5   16 notes
Résumé :
La plume de Silvina Ocampo, telle une baguette magique, fait surgir du réel, du quotidien le plus banal, un monde d'artifices, un univers de rêves, de cauchemars, de visions insolites qui reflètent avec un humour subtil les angoisses, les pulsions les plus secrètes - souvent douloureuses, parfois inavouables - de cet écrivain dont Borges, son ami, disait : «De tous les termes qui pourraient la définir, le plus précis, serait le mot : génial.»
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
“Je voulais écrire un livre sur rien”

Faut dire qu'on est pas passé loin.

Silvina Ocampo… comment dire ? C'est assez mystérieux, elle n'écrit pas des histoires sur “rien” mais il y a du “rien” dans ses textes. Dans le sens où un grand vide entoure les histoires qu'elle raconte, sans contexte, sans explications, sans logique souvent, sans but toujours.

“L'envie, la jalousie, la méfiance, le malentendu : tout cela pèse sur la vie de l'amour le plus parfait et le plus capable de sacrifice. Au fond, qui comprend qui ? Personne n'en sait rien.”

L'écrivaine argentine, amie de Borgès, a des fulgurances je dirais presque de moraliste, avec des phrases très bien senties sur la vie mais qui semblent assez déconnectées des histoires elles-mêmes. Elle énonce un principe ou esquisse une constance existentielle que l'on ne retrouve nul part illustré dans sa nouvelle. On se dit alors, mais quel trait de génie, elle a raison, on est piqué !
Puis, la nouvelle passe de façon alambiquée on rencontre des prénoms, des peurs, des portes qui grincent, des sonatines, des difformités, mais on bute encore sur le “rien”. Car rien n'en reste ou si peu et je vais arrêter de répéter “rien” à tout bout de champ au risque de convoquer ici Raymond Devos, parallèle intéressant entre l'absurde du comédien et la prose fantasque et opaque de Ocampo.

“Je voudrais mourir, un jour, de la perfection d'un tableau, de la perfection d'une musique ou d'un poème.”

La nouvelle “La musique de la pluie” est à mon sens une des plus réussie de ce recueil, ce qui n'a pas échappé aux éditions Folio poche lorsqu'il s'est agi de prélever un extrait de son oeuvre pour le plus grand nombre, de même que “Les jaloux” et “La rencontre” peut-être parce qu'elles sont drôles et qu'il faut souligner l'humour, voire la satire de Silvina Ocampo, qu'elle dose avec parcimonie et originalité.

Qu'en pensez-vous ?
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Silvina Ocampo est une grande figure de la littérature argentine du XXe siècle. Aucun de ses titres ne m'était familier et c'est un peu au hasard que j'ai choisi ses Mémoires secrètes d'une jeune poupée. Il suffit de dire que je m'attendais à plus. Beaucoup plus. À un point tel que, quelques jours seulement après la lecture de ce recueil de nouvelles, aucune des histoires qui le composent ne me revient en tête. Un vague souvenir, c'est tout. Je n'ai rien à reprocher au style de l'auteure, il n'est pas mauvais, mais il ne se démarque pas non plus. du moins, pas à mes yeux. Je n'ai pas détesté, sinon j'aurais refermé le bouquin. Mais que dire de son univers ? Décalé, étrange, je peux apprécier cela, ces souvenirs frauduleux de jeune fille, ces espoirs déçus de femme mûre. Qu'est-ce qui est réel, qu'est-ce qui ne l'est pas ? Angoissant. Un brin fantastique aussi, avec ces rêves éveillés, ces plans illusoires qu'on veut plus vrai que vrai, mais jamais au point de basculer dans un «ailleurs». Ça donnait parfois cette impression d'inachevé. Ce qui m'a surtout déçu, c'est le manque de repères (quoique, c'est peut-être intentionel). Mais je m'attendais tant à découvrir l'Argentine, le Buenos Aires du milieu du siècle dernier. À part les noms des personnages, peut-être quelques rues, rien ne me rattachait à ce monde. Remarquez, ça a plus à voir avec mes goûts qu'avec le talent d'Ocampo. Ainsi donc, je devrai lire autre chose de cette grande dame avant de me forger une opinion.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait un million de regards dans mes yeux, je crus donc qu'un miracle m'avait fait naître dans des rochers, au bord d'une mer illimitée. D'autres hypothèses me traversèrent l'esprit sans me rapprocher de la vérité, alors, lassée, je cessai de regarder et je me lançai dans la magie, sans crainte et sans remords. Il y avait un jeu de cartes à la maison ; je m'en étais emparé et l'avais caché sous mon manteau. Personne, jamais, ne me vit jouer avec les cartes ni ne m'apprit aucun jeu... Il y avait une femme qui travaillait chez nous et qui savait tricoter et détricoter. Elle affirmait que le tricot ressemble tout à fait à la magie et que n'importe quel tricot pouvait me faire prévoir l'avenir, sans aucune difficulté. L'idée me plut et ainsi commença ma carrière de voyante. Tout, ou presque tout ce que je raconte ici, je l'ai rêvé avant de le vivre.
(Rêveuse persuasive)
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“L'envie, la jalousie, la méfiance, le malentendu : tout cela pèse sur la vie de l'amour le plus parfait et le plus capable de sacrifice. Au fond, qui comprend qui ? Personne n'en sait rien.”
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Tout compte fait, en quarante ans d'existence, ce n'est pas beaucoup : aimer dix-huit fois ce n'est pas une preuve d'inconstance ni de manque de sérieux. C'est seulement la preuve qu'il est impossible de vivre sans amour.
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Alma Bestiglia n'etait pas sympathique ; peut-être n'était-elle aimable qu'avec ses animax domestiques ; mais le fait est qye personne ne l'aimait sauf ma mère qui, me semblait-il, ne l'aimait pas tellement puisqu'elle ne l'embrassait jamais et qu'elle ne lui donnait jamais la main pour lui dire bonjour, même si elle lui portait nos restes pour nourrir son jardin zoologique, comme Alma appelait me groupe d'animaux selectionnés qu'elle élevait dans son patio. Elle habitait une petite maison de banlieue, avec deux chiens, un chat, trois canaris orangés, une gazelle, un perrroquet et un vanneau. Parfois, elle sortait les canaris de leur cage et elle les laissait en liberté tandis qu'elle tricotait ou reprisait du linge, toujours en chantant, car elle avait une voix de soprano, très criarde, aigüe comme une flûte.
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Dans les moments les plus tragiques, je ris ou j'allume une cigarette, je me couche par terre et je te regarde comme si rien de mauvais ne pouvait arriver. Certaines postures nous font croire au bonheur. Le fait d'être allongée m'a parfois fait croire à l'amour.

(dans «Cornelia face au miroir»)
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Documental de la TV Publica
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