Jim jarmusch est sans doute l'un des rares cinéastes américains que l'on peut qualifier d'auteur. Ce qui le rapproche davantage de cinéastes européens tels que
Wim Wenders, Aki Kaurismaki ou bien encore
Pedro Almodovar. Cet essai de
Céline Murillo est d'abord une analyse formelle du cinéma de
Jim Jarmusch. Celle-ci en étudie les thèmes, les personnages, ainsi que la technique, démontrant combien le cinéaste s'est éloigné, dès son premier film, "Permanent vacation", des règles du cinéma hollywoodien. Il y met déjà en scène, dans la ville de New York, l'errance d'un marginal dont les rencontres structurent le film, autant que le vide ou l'ennui. Si le monde de Jarmusch est désenchanté, il en émane toujours de la tendresse et de la poésie, une étrangeté qui confine parfois au réalisme magique, accentué par les répétitions, les rythmes visuels et sonores, les mises en abyme, l'importance des références, qu'elles soient littéraires, picturales, ou cinématographiques, les effets de distanciation avec le réel, etc. Bref, celui qui d'abord voulait devenir écrivain, participa activement à la fin des années 70 à la scène rock new-yorkaise, fit un premier film qui ne fut pas projeté en salle, est devenu l'un des cinéastes majeurs de son temps.