Citations sur Les Effacées (60)
L’OPJ de Pontevedra dévisagea Lucia. Il avait entendu parler d’elle. Le journal La Voz de Galicia avait annoncé l’envoi par Madrid d’une équipe de l’UCO – l’Unité centrale opérationnelle – et de sa « plus célèbre enquêtrice » à La Corogne après le deuxième meurtre. Pour aider à résoudre l’affaire que la presse nommait déjà « les séquestrées de Galice ». Des semaines qu’ils étaient sur le coup… Malgré cela, la disparition de Vera Sáez Louro avait été signalée cinq jours plus tôt, alors qu’elle avait quitté son domicile pour se rendre à son travail à Rianxo.
Lucia Guerrero souleva un pan de sa veste en cuir, montra l’écusson accroché à sa ceinture. Le sergent Arias avait le sien pendu à son cou.
— On sait qui c’est ? demanda-t-elle.
— Vera Sáez Louro, née en 1994, nationalité espagnole. Elle avait ses papiers sur elle, mais pas son téléphone.
— Comme les autres.
Son humeur aussi sombre que la météo, Lucia Guerrero souleva un pan de sa veste en cuir, montra l’écusson accroché à sa ceinture.
Non, toi ce que tu goûtes, c'est le fric, fit Thalmayr en s'eloignant. Entre marchand d'arts et marchand d'armes, il n'y a qu'une syllabe, tu as remarqué?
(...) nous sommes tous le produit de nos gènes, de notre éducation et de notre passé, mais ça n'enlève rien à notre responsabilité. À tout moment, nous pouvons, nous devons choisir-et en dernier ressort, ce sont nos actes qui nous définissent, pas nos paroles ni ce qu'il y a dans la boîte noire de notre cerveau. Tout le reste est littérature.
Son rôle ( la justice) est d'évaluer les responsabilités individuelles, non les fautes collectives, et d'appliquer les sanctions conformément au barème prévu par la loi, pas de rendre justice pour l'exemple...
Une ville où le temps passait plus lentement qu'ailleurs, une ville où il avait trouvé la paix que lui refusait le milieu trop fébrile des artistes contemporains, ces petits ego sur pattes qui se prenaient pour Michel-Ange et qu'il devait constamment cajoler, menacer, intimider, supplier.
Il avait l'impression de se trouver dans un roman d'Agatha Christie, celui qui se passait sur une île et qu'on n'avait plus le droit d'appeler par son vrai titre, ou bien l'autre, à bord de l’Orient-Express.
Encore un mot: inutile de vous dire qu'il s'agit d'une mort qui va être ultra-médiatisée, qu'on va subir un cauchemar en termes de pressions et qu'on va avoir la meute des journalistes sur le dos. D'ici quelques heures ou quelques jours, ils vont se mettre à raconter tout ce qui leur plaira, à monter en épingle le moindre témoignage, à émettre tout un tas d'hypothèses plus farfelues les unes que les autres. Une vraie tornade de merde et nous au milieu. Mais dans tout cyclone, il y a un œil où on est au calme, peinard, pour peu qu'on sache voler à la bonne allure. Donc personne ne cause à la presse, ni à des collègues qui ne participent pas à l'enquête, ni à son conjoint, à sa compagne ou à son compagnon de ce qui se passe ici. Pas de confidences sur l'oreiller. Et si vous devez boire un coup dans un bar, faites gaffe aux oreilles qui traînent.
Je dirais que nous sommes tous le produit de nos gènes, de notre éducation et de notre passé, mais que ça n'enlève rien à notre responsabilité. À tout moment, nous pouvons, nous devons choisir - et, en dernier ressort, ce sont nos actes qui nous définissent, pas nos paroles ni ce qu'il y a dans la boîte noire de notre cerveau. Tout le reste n'est que littérature.