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EAN : 9791034742943
156 pages
Dupuis (04/09/2020)
4.27/5   44 notes
Résumé :
Jaime Martin avait 9 ans le 20 novembre 1975, le jour de la mort de Franco. Alors que sa famille en liesse sabrait le champagne, dans la cuisine, les mots de sa grand-mère résonnent encore aujourd'hui : "Il y a un long chemin à parcourir et un ciel plein d'oiseaux noirs".

À travers ce récit autobiographique, l'artiste retrace sa trajectoire dans l'Espagne de l'après dictature en miroir d'une génération portée par l'enthousiasme de la démocratie et sév... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Formidable chronique que ce récit autobiographique du dessinateur catalan Jaime Martín qui s'ouvre en 1975 avec la mort de Franco et se termine dans les années 2000. Nous aurons toujours 20 ans trouve le juste équilibre entre le récit initiatique - l'histoire d'un fils d'ouvriers de la banlieue de Barcelone passionné de dessin et de comics qui vit ses plus belles années en découvrant le hard-rock avec d'autres gamins du quartier- et le contexte historique, celui de l'Espagne de la fin du franquisme à la « transition démocratique », le 23 F., l'entrée dans l'OTAN et l'U.E…. Il est rare que le personnage (ici le jeune Jaime Martín)  le narrateur ( un Jaime Martín quinquagénaire qui porte un regard plein de tendresse sur ses années d'apprentissage dans les années 80), et le lecteur marchent ainsi à l'unisson, tant la dynamique de ce récit initiatique est fédératrice.

Pour ma part, j'ai vibré, même si je n'ai pas le même âge, ni les mêmes passions. Groucho Marx disait que « Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé." Jaime Martín et ses amis auront toujours vingt ans, et il le prouve en recréant l'enfance, l'amitié, les premiers pas dans la vie active, l'amour, la paternité, ses passions pour les comics, les fanzines (Caníbal, Bichos , El Víbora ..), les soirées, les concerts de groupes (Ramones, Motorhead…) qui peuvent enfin venir jouer en Espagne et dont l'impact sera énorme sur les jeunes issus des classes ouvrières qui ne se reconnaissent pas du tout dans la Movida …
Et ce n'est pas seulement la génération des années 80 qui revient à la vie, mais celle de la guerre d'Espagne et celle des années 60, puisque le narrateur vivait dans une modeste maison de banlieue avec ses grand-parents (évoqués dans Jamais je n'aurai vingt ans), et ses parents (Les Guerres silencieuses).

Fidèle à son style, un dessin agréable et d'une grande précision, aux couleurs qui évoquent le ciné quinqui si emblématique de l'époque (mention spéciale à la couverture qui semble tout droit sortie d'un film de José Antonio de la Loma!) Jaime Martín est un magicien qui nous fait voyager sans DeLorean au sein d'une classe ouvrière qui semble avoir disparu de la littérature et du cinéma. Merci.
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On va assister à la mort de Franco dans une Espagne meurtrie mais également rassurée et pleine d'espoir pour l'avenir. Il est vrai que la mort d'un dictateur évoque toujours pour moi un certain soulagement car rien ne vaut la liberté d'un peuple. Parfois, il faut se battre pour acquérir cette liberté. Ainsi, l'exemple récent de la guerre en Ukraine est là pour nous le montrer face également à un autre dictateur.

L'auteur espagnol Jaime Martin va nous conter cet événement qui a marqué sa jeunesse. C'est toujours intéressant d'avoir d'autres point de vue. On se dit également que l'Espagne a bien changé depuis cette époque de dictature. On ne pourra pas dire que c'était mieux avant même si la conclusion laissée par l'auteur peut laisser pantois.

J'ai toujours apprécié l'élégance et la précision du trait de l'auteur qui se surpasse encore. La lecture est facilitée par un tel graphisme. le côté agréable prend le dessus.

Une autobiographie à découvrir car c'est une belle chronique familiale dans un contexte historique et social atypique dans un pays voisin du nôtre.
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Cet album est une biographie de Jaime Martin. On découvre son histoire, de ses 9 ans, année où Franco est mort à ses 40 ans. Passionné de dessin, il en fera son métier. Si on le voit évoluer dans ce milieu c'est aussi l'occasion de nous faire visiter ces années poste franquiste où la crise économique est criante mais c'est aussi la jeunesse de l'auteur faite d'amitié, de rock, de joints, d'illusions et de désillusions.
Cette chronique sociale, économique et culturelle est passionnante et attachante.
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Après avoir découvert la vie de la grand-mère de Jaime Martin dans sa bande dessinée intitulée Jamais je n'aurai 20 ans, j'étais curieuse de connaître la jeunesse de l'auteur lui-même.

L'histoire débute le 20 novembre 1975 alors que Jaime a neuf ans et que Franco vient de mourir. Cet événement met fin à la dictature et cette bande dessinée retrace l'après, jusque dans les années 2000, au travers de l'histoire de Jaime Martin.

Je regrette un peu de ne pas avoir lu Les guerres silencieuses du même auteur, qui parle de la jeunesse de son père, afin de boucler cette saga familiale dans un ordre chronologique. Bien sûr, les livres peuvent se lire indépendamment les uns des autres.

La fin de la dictature franquiste est la toile de fond du récit, mais nous allons avant tout suivre Jaime dans son parcours initiatique. Passionné de dessin, il commence à s'inspirer des comics et découvrira, durant son adolescence, le hard rock. On le voit évoluer dans sa vie personnelle et professionnelle, tenter de se faire un nom sans la bande dessinée...

C'était plaisant de suivre Jaime et son groupe d'amis qui va l'accompagner durant toute cette période. L'enfance, l'adolescence, la vie de jeune adulte puis la vie d'adulte. Au-delà de ça, l'auteur traite aussi des espoirs déçus des espagnols, de la guerre et la dictature qui les ont profondément marqués et de la difficulté de se relever économiquement.

C'est un récit beaucoup plus intime que Jamais je n'aurai 20 ans, où nous suivions les grands-parents de Jaime. Même s'il était intéressant, je lui ai largement préféré Jamais je n'aurai 20 ans, pour son aspect historique qui prend davantage de place. Une bande dessinée autobiographique très intéressante qui traite de la fin de la dictature espagnole.
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Une autobiographie d'un dessinateur espagnol dans les années post Franco.
La vie, les espoirs et les renoncements qui marquent la vie de chacun, mais ici, l'auteur a su les dessiner, nous faire partager les quelques années de son enfance jusqu'à sa réussite dans son domaine de prédilection.
En fin d'ouvrage, on retrouve pèle mêle des objets mythiques des années racontées dans ce roman graphique un peu nostalgique.
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critiques presse (3)
CNLJ
02 février 2021
Le dessin au trait clair et aux couleurs sobres, donne vie à ce récit dense et passionnant où l'histoire personnelle se mêle avec justesse à la grande histoire.
Lire la critique sur le site : CNLJ
ActuaBD
27 novembre 2020
L'auteur catalan évoque sa passion pour la BD dans un album autobiographique qui brasse de larges thèmes : politique, musique, famille... Un beau récit introspectif qui est aussi une chronique sociale d'une Espagne en mouvement.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
10 novembre 2020
Ce témoignage reste pertinent, tout du long, et surtout passionnant. Plus que jamais, Jaime Martin reste le témoin lucide d'une époque, d'une histoire qui évolue, en marche. 152 pages qu'on ne lâche plus, une fois commencées !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Dès les premiers accords , le public se mit à crier le nom du groupe. Je n'avais jamais été au milieu d'une telle masse de gens, c'était impressionnant.
Ils démarrèrent d'un coup, à fond de train, la foule en délire sautait et hurlait.
One, Two, Three, Four! Hey Ho, Let's Go! Hey Ho, Let's Go!
Comme une décharge électrique. Hey Ho, Let's Go! Hey Ho, Let's Go!
Comme une mitrailleuse. They're forming in a straight line.
Je sentis les kilowatts frapper ma poitrine. They 're going through a tight wind.
Ramones fut le premier concert de ma vie et c'était comme si Dieu dont les curés nous rabattaient les oreilles était apparu devant moi puissance mille.

(Concert des Ramones, fête du PCE, Barcelone, 1980)
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p.133-5.
Jordi : L’Europe a toujours été à la botte des banques. Les rêves c’est révolu.
Jaime : Toi, t’as eu des soucis, non ?
Jordi : Oui. J’ai pris un gros coup de vieux.
Jaime : Tu me raconteras ce que t’es devenu depuis tout ce temps ?
Jordi : C’est du passé. Je suis revenu à Barcelone y a plus d’un an.
Jaime : Tu nous as rien dit !
Jordi : J’étais au fond du trou. Je voulais pas débarquer dans le quartier en mode "Venez, les mecs, on va boire des bières, mais me posez pas de questions personnelles ou j’éclate en sanglots." Je me suis endetté jusqu’au cou avec mon affaire, et ça a fait exploser mon couple. Je suis retourné à Barna, j’ai loué un appart et je suis entré comme cuistot dans le premier restaurant qui a voulu de moi.
C’était très joli en façade, mais la cuisine était minuscule. On passait 12 heures par jour confinés dans ce réduit. On mangeait sur place parce qu’on n’avait pas le temps de rentrer chez nous et aussi pour économiser. Mais manger debout en 15 minutes, c’est pas manger.
En plus, si je voulais que le chef me garde, je devais faire des heures sup’ non payées. À la fin de la journée j’étais tellement crevé que je m’endormais le ventre vide. J’ai quitté cet établissement, mais ce que je trouvais était de pire en pire. La crise, c’est pas seulement le manque de travail. C’est aussi la dégradation des conditions de travail. Et donc des conditions de vie. On nous a tous mis cartes sur tables.

Patron : Tu ne peux pas laisser ton poste pour aller à un concert !
Employée : C’est mon groupe préféré. Et tu me dois un jour de repos.
Patron : T’es virée !
Employée : Demain tu vas me rappeler. J’accepte.

Les seuls à avoir compris, c’est les jeunes. Ils sont nés sous ce nouvel ordre. Nous les vieux, on continue à croire que tout va s’arranger. Un matin, je me suis levé et je ne pouvais plus enfiler mes baskets tellement j’avais les pieds enflés. On aurait dit Elephant Man. Je suis allé chez le médecin. En chemin j’avais l’impression d’être dans un de ces cauchemars où tu sors nu dans la rue... Le médecin m’a engueulé de ne pas être allé le voir plus tôt. J’avais une thrombose veineuse due à mes conditions de vie déplorables. Selon lui, ça aurait pu mal finir. Dans une ville aussi touristique que Barcelone, travailler dans le secteur de la restauration est un enfer. Les horaires sont inhumains parce que les gens mangent et boivent à n’importe quelle heure. Je n’ai plus jamais travaillé dans un restaurant. Les perspectives n’étaient pas bonnes.
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- Le mieux qui puisse m'arriver, c'est de finir au mitard... La caserne, ça rend les gens méchants. [...] Y avait un gamin qu'ils martyrisaient tous les jours parce qu'il était homo. Aussi bien les gradés que les troufions, tous... Il s'est pendu il y a quelques jours. C'est notre quotidien.
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p.87-8.
Cette même année 86, l’Espagne entra dans la communauté économique mais nous demeurions un cas à part.
« Suivez bien les ordres, soldats ! On tire à balles réelles ! »

L’abus d’alcool était fréquent chez les officiers.
« Mais que... ! ? Couchez-vous ! Couchez-vous ! »

Le sergent des mortiers à la tête des opérations était un briscard connu comme la peste.
« Halte au feu sergent ! Vérifiez les coordo... ! ! »

(Un soldat a le bras arraché après l’explosion)

Ils racontèrent que le soldat n’était pas mort, mais comme disait mon frère, ils mentaient en permanence. Le sergent de mortiers fut envoyé dans un autre régiment. Et ni vu ni connu.

Comme nous faisions désormais partie de l’Otan, l’Espagne envoya des troupes en Belgique pour des manœuvres conjointes avec le 3e bataillon parachutiste Belge. José Maria expliquait que pour éviter tout accident, les Belges faisaient les exercices à balles réelles selon un protocole très strict. Personne ne bougeait avant le signal. Tandis que les Espagnols ressemblaient aux hordes d’Attila, aux Indiens Arapahos, aux pistoleros de Pancho Villa. Ils répondirent au premier coup de sifflet et fonçaient sous les balles et les tirs de mortiers.
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L'Espagne pleure éprouvée comme jamais par le désarroi infini de son orphelinage ; l'heure est à la douleur et à la tristesse mais il ne faut pas se laisser abattre, ni désespérer (à l'occasion de la mort de Franco).
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