Qui était Pie VII, esprit doux et diplomate, qui osa tenir tête à l'empereur des Français ?
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Mais bien que le pape soit désireux de s’accommoder avec Napoléon, le refus de l’Empereur de le laisser retourner à Rome et de lui permettre de recouvrer son pouvoir temporel, confirmé par Lebzeltern, met fin à cette tentative de rapprochement, il est vrai quelque peu futile, tant Napoléon exigeait du pape sans que celui-ci ne gagne rien au change.
Le 18 mai, les deux hommes se revoient, le pape ayant demandé vingt-quatre heures pour réfléchir. Le pape se plaint alors auprès de son visiteur de la dureté de sa captivité, de son isolement, de la mauvaise volonté du gouvernement français qui avait aboli les ordres religieux en Italie, réuni les archives du Vatican aux Archives impériales, déporté plusieurs prélats restés à Rome, et maltraité les treize cardinaux noirs.
« Oui ! mes chers frères, soyez de bon chrétiens, et vous serez d'excellents démocrates. La forme du gouvernement démocratique adoptée chez nous n'est point en opposition avec les maximes que je viens de vous exposer. Elle ne répugne pas à l'Évangile. Elle exige, au contraire, ces vertus sublimes qui ne s'acquièrent qu'à l'école de Jésus-Christ. Si vous les pratiquez sérieusement, elles seront le gage de votre bonheur, de votre gloire et de la splendeur de notre République. La seule indépendance que donnait aux anciens la forme de gouvernement dont ils jouissaient les avait ornés d'une foule de vertus. Républicains et, de plus, chrétiens, quels modèles de sainteté ne doivent pas être les citoyens d'Imola ! »
(homélie de Noël 1797 de l'évêque d'Imola, en république cisalpine, ce dernier deviendra Pie VII et signera le Concordat avec Napoléon)
Une lettre du général Berthier au prince Camille Borghèse, gouverneur du Piémont, résume assez bien la pensée et l’état d’esprit du pape :
"Le pape est pieux ; il ne dit pas un mot qu’il ne craigne d’avoir mal dit.
Je suis persuadé qu’il croit que, dans son excommunication et dans sa
protestation, il a fait un grand sacrifice pour le bien de l’Église, en se
perdant et en s’offrant comme martyr. Mais je ne doute pas qu’il ne
révoque rien s’il croit que d’autres sacrifices à sa manière de voir
puissent être utiles à la foi. Je lui ai dit que la puissance de Napoléon
était la volonté de Dieu ; il m’a répondu que Dieu permettait quelquefois
ce qu’il ne voulait pas, et que c’était un axiome de théologie".