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EAN : 9782013227254
153 pages
Hachette Jeunesse (24/09/2008)
4.01/5   86 notes
Résumé :
La jeune Emma vit dans une plantation de coton entourée des siens et de la famille du maître, lorsqu'on la sépare de ses parents et de ceux qu'elle aime. À treize ans, elle est vendue, comme des centaines d'autres esclaves. Sarah, la fille du maître, très attachée à Emma, ne pardonnera jamais cette barbarie à son père...

Un texte à plusieurs voix - celles des Noirs et celles des Blancs, celles des esclaves et celles des maîtres. Un chef-d'oeuvre litté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Alors que je flânais parmi les rayonnages de ma médiathèque municipale, mon attention fut attirée par la couverture de ce petit ouvrage, construite sur un jeu très simple mais extrêmement efficace autour du noir et du blanc.
Je n'ai nullement regretté mon choix. Je l'ai ouvert et ne l'ai refermé qu'une fois la dernière page tournée.

À partir d'un fait historique, Julius Lester construit avec sobriété un écrit fictionnel émouvant et relativement original de par sa forme qui oscille entre celle d'un roman et celle d'une pièce de théâtre.

En 1859, en Georgie, Pierce Butler, époux de la comédienne anglaise et abolitionniste Fanny Kemble, croule sous les dettes et se voit contraint de se séparer de plus de 400 esclaves de la plantation de coton dont il est le propriétaire. Ce fut la plus grande vente aux enchères de l'histoire américaine. Elle eut lieu sur deux jours durant lesquels une pluie torrentielle s'abattit sur Savannah ; ce qui lui valut le nom de "Temps des Larmes".

L'auteur choisit de nous présenter cette vente ainsi que le débat qui fut à l'origine de la Guerre de sécession à travers les ressentis, les opinions et les points de vue de différents personnages.
On y fait la connaissance de Maître Butler bien entendu, de son ex-épouse, de ses deux filles, Frances et Sarah ; Sarah qui, comme sa mère et contrairement à sa soeur et son père, condamne l'esclavage ; mais aussi d'Emma, jeune fille de 13 ans vendue sans avoir eu la possibilité de faire ses adieux à Mattie, sa mère ; de George Weems, commissaire-priseur et vendeur d'esclaves ; de Jeremiah Henry, épicier abolitionniste ; de Sampson, Charles et Winnie, esclaves à la plantation Henfield...
On y découvre des personnes de couleur prêtes à affronter tous les dangers pour conquérir leur liberté et d'autres que cette dernière effraie terriblement ; des Nordistes qui considèrent les esclaves comme des êtres inférieurs incapables d'éprouver des émotions semblables aux leurs et des abolitionnistes qui n'hésitent pas à courir des risques considérables pour leur venir en aide.

Un vrai coup de coeur en ce qui me concerne !
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le 2 et 3 mars 1859 a eu lieu la plus grande vente aux enchères d'esclaves de l'histoire américaine, en Georgie et c'est à travers cette tragédie que l'auteur, Julius Lester vient mélanger histoire et fiction. Ce livre est donc basé sur des faits réels plus ou moins romancé puisque là, Les larmes noires visent un jeune publique.
Quand je commence à lire ce petit roman, je suis assez déstabilisée car l'auteur a un style bien particulier. C'est au fil des pages que je me suis laissée bercer par les protagonistes, dont cette jeune esclave de douze ans, Emma, qui grandi avec Sarah et Frances, les filles du Maître. Mais depuis le départ de leur mère totalement opposée à la traite des esclaves donc en désaccord avec son mari, les deux soeurs sont ingérables. Sarah est très, très proche d'Emma au point de la considérer comme une soeur. Quant à Frances, elle rêve de reprendre la plantation de son père plus grande. le monde s''écroule quand le père décide de vendre quelques esclaves de sa plantation pour rembourser ses dettes de jeu, et ça sera bien pire quand il décide également de vendre Emma.
Du coup, différents personnages clés (vendeurs d'esclaves, les esclaves, le maître, les enfants....) interviennent comme une sorte de témoignage dans l'histoire.


Bien que ce livre soit romancé, l'histoire est douloureuse et certains mots choisis sont assez percutants voire affligeants.

On se demande pourquoi tout ça ? de quel droit ?? Pourquoi considérer l'autre, donc ce qui n'est pas blanc pour une sous espèce ; même un animal était mieux traité qu'un noir à cette époque. Les larmes noires a été une lecture assez troublante parfois éprouvante, car ce n'est pas un sujet que l'on aborde souvent dans les livres sur la ségrégation. Par exemple, au moment de la vente, on pouvait payer au prix fort une famille d'esclaves ou une jeune-fille en très bonne santé, très fertile, dans le but d'engendrer des futurs esclaves. Chaque esclave à son prix et cela part du plus petit prix au plus exorbitant.

Le départ d'Emma va énormément bouleverser Sarah au point de ressentir que de la haine envers son père et ce, jusqu'à sa mort.
Libre. Mais c'est quoi être libre ? Qu'est ce qu'il y a l'autre côté de la rive. Alors, il faut subir pour le moment les humiliations, les coups de fouet etc jusqu'à l'Abolition de l'esclavage ; tandis que d'autres préfèrent ne pas se prendre la tête. Il est clair que ce n'était pas du tout évident d'être noir et libre à cette époque.
Pour ma part, c'est une très bonne lecture avec une écriture fluide et agréable que je recommande à tout le monde, surtout à la jeunesse. J'ai trouvé que le thème était très bien abordé.
Lire pour mieux comprendre.
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Il est des lectures où l'on se dit qu'on aurait mieux fait d'aller lire « Tchoupi », c'est moins bien mais au moins, ça ne fait pas mal au bide.

Georgie. Un propriétaire du Sud n'a pas su gérer en bon père de famille l'exploitation léguée par son père et pour éponger ses dettes de jeux, il vend des centaines d'esclaves.

Oui, des centaines. Plus de 400 esclaves qui, d'après les moeurs en vigueur à cette époque (1859) étaient tout de même bien traités.

Ils n'étaient pas libres de leur vie, de leurs gestes, ils étaient esclaves, mais le gentil maître ne fouettait pas. Par contre, il n'a pas de parole, pas de couilles, juste des dettes de jeu car c'est le pigeon de classe royale.

Ce roman choral donne la parole à des esclaves, mais aussi aux maîtres Blancs, que ce soit cet enfoiré de Pierce Butler, ses filles Frances et Sarah, un esclavagiste, une acheteuse d'esclaves ou d'autres esclaves, chacun apportant sa pierre à l'édifice et son point de vue.

J'ai eu un peu de mal au départ car le récit est présenté à la manière d'une pièce de théâtre et les points de vue changent souvent, ce qui est un peu déstabilisant, mais pas de panique, le récit est tellement prenant que je suis passé au-dessus de tout ça.

Le roman est court, très court, cela ne laisse pas beaucoup de possibilité à l'auteur de développer son histoire, de nous montrer la genèse, mais en en 150 pages, il réussi tout de même à vous mettre le coeur en vrac et à vous donner envie de lire les Petzi de votre enfance afin de se remettre de la lecture.

L'auteur évite l'écueil facile du pathos, il maintient la barre et ne s'y aventure pas. Nous aurons droit à quelques scènes tristes, déchirantes, qui brisent le coeur, mais il ne s'appesantit jamais dessus, préférant les les courtes explications aux longs discours.

L'enfer étant pavé de bonnes intentions, une bonne action ne restant jamais longtemps impunie, les choix de certains pourraient avoir des conséquences dramatiques pour les autres et il faut ensuite vivre avec, ce qui n'est pas toujours facile. Un passage l'illustrera bien et j'ai fermé les yeux et serré les lèvres très fort car la facture était aussi salée que les larmes de certains.

Un court roman fort sur l'esclavage, malgré le fait qu'il n'a que 150 pages, même si j'aurais aimé en avoir plus afin de passer plus de temps avec une partie des personnages. Une lecture à faire, même si ce n'est jamais drôle de plonger dans les pages sombres de l'Histoire. Mais moi, je n'ai fait que lire et ressentir, eux, ils l'ont vécu.

Partant d'un fait réel (la vente de centaines d'esclaves) et mêlant habillement les personnages réels (Pierce Butler, Fanny Kemble son ex-épouse) et les fictifs, l'auteur nous prouve qu'en peu de pages, avec quelques mots, on peut produire un récit qui marque au fer rouge son lecteur.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce livre de Julius Lester est facile et rapide à lire, il peut être lu à la fois comme un roman, mais aussi comme une pièce de théâtre. Très émouvant, rempli d'émotions, il raconte, à travers des faits réels, la réalité de l'esclavage et les conditions de vie des différents esclaves dans les plantations. Très bon livre, qui marque les esprits.
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Le 2 et 3 mars 1859 a eu lieu la plus grande vente aux enchères de l'histoire américaine à Savannah, en Géorgie. 429 esclaves (436 selon les documents) ont été vendus par Pierce Butler, l'ancien compagnon de Fanny Kemble, une comédienne anglaise et abolitionniste. En 20 ans, il a perdu toute sa fortune et pour payer ses dettes, il a du vendre ses esclaves. Parmi ceux-ci, se trouve la jeune Emma, treize ans. Plus que l'histoire d'Emma, c'est un hommage à plusieurs générations d'esclaves qui n'étaient pas considérés comme des êtres humains.
Qu'il est dur de lire ce genre de livre ! Et pourtant, c'est nécessaire pour savoir ce qu'ont vécu ces personnes à cette époque. La narration choisie par Julius Lester, entre roman et pièce, manque peut-être un peu de souffle, l'ensemble est condensé pour n'en garder que l'essentiel ; mais la voix de chacun résonne pour témoigner du Temps des Larmes, ces journées maudites qui ont parfois séparé des familles. a reste tout de même un bel hommage.
Fanny Kemble, l'ex-épouse de Butler, a entre autres écrit Journal of residence on a Georgian plantation (Journal d'une résidence sur une plantation de Géorgie) mais je ne sais pas s'il a été traduit en français.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 juin 2007
Lecture jeune, n°122 - Dans une forme qui emprunte au théâtre - liste des protagonistes, didascalies… - Les larmes noires donne la parole à douze personnages. Chacun d’eux raconte la façon dont il a vécu, en 1859 en Géorgie, la plus grande vente aux esclaves organisée jusqu’alors, celle de la plantation Butler. Maîtres, esclaves, acheteurs, cet événement marquera leur vie à tout jamais. Le récit se construit autour de la figure d’Emma, jeune esclave vendue ce jour-là malgré l’attachement que lui portent les enfants de la famille Butler. Il alterne les dialogues des protagonistes de l’époque et des interludes, paroles de ceux qui ont vieilli et se souviennent. La galerie de personnages donne un rythme singulier à l’ouvrage. Elle permet surtout une lecture très riche des faits, même si dans sa diversité elle n’évite pas quelques portraits attendus. Peu importe, c’est bien l’émotion qui émane de ce récit tragique et cruel. Le destin d’hommes et de femmes dignes, courageux, en colère, nous touche infiniment et nous rappelle la violence de l’histoire américaine. L’auteur, qui s’est s’inspiré de faits réels, a travaillé à partir de documents historiques. Il reproduit ici la liste originale de la vente : « Numéro 347 - Tom, vingt-deux ans ; champ de coton. Vendu 1260 dollars »… Hélène Sagnet
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
J'ai envie de crier. J'ai envie de pleurer. Et en même temps, c'est comme si mon coeur avait cessé de battre et que je n'allais plus jamais rien éprouver. Les autres esclaves, ils savaient ce qui allait leur arriver. Ils ont eu le temps de faire leurs adieux. Alors que ma maman, elle pense que je vais rentrer à la plantation et l'aider à préparer le souper. Elle ne sait pas qu'elle ne va pas me revoir;"
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Mattie : C'est hier qu'il a commencé à pleuvoir. Une pluie dure comme le regret. D'après Will, l'orage a éclaté au moment de la vente. "Je n'ai jamais vu des trombes d'eau pareilles, il a dit. Ce n'est pas de la pluie. Ce sont les larmes de Dieu."

Will : Dès que le marchand d'esclaves a appelé le 1er homme qu'il allait vendre aux enchères, les nuages gris sont devenus aussi noirs qu'une bûche calcinée. Le tonnerre a roulé à travers le ciel. Des éclairs ont surgi. Mes yeux ont tremblé. Mon coeur a bondi comme s'il voulait se sauver. Puis la pluie est tombée, dure comme le chagrin.
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Les cris des hommes étaient pires que ceux d’un bébé qui souffre, mais la plupart d’entre eux criaient en silence : on pouvait e voir dans leurs yeux. [...]
Pourquoi devons-nous payer pour la faiblesse d’un homme qui gaspille son argent au jeu ? » [...]
Celui qui a emmené ma sœur ne l’a même pas laissée venir me dire adieu. Je l’aide regardée s’éloigner avec son nouveau maître et quand la porte s’est refermée sur eux, j’ai soudain pris conscience que je n’allais jamais la revoir. [...]
Je n’ai jamais vu d’écurie comme celle-là. Elle est bien plus grande que celle de la plantation. Sur les côtés, il y a des boxes de chevaux, mais il n’y a pas de chevaux dans les boxes. On y a entassé des esclaves comme des ballots de
coton. [...]
C’est une famille jeune, de bons géniteurs de toute évidence, qui feront fructifier vos investissements avec de nouveaux enfants esclaves en excellente santé. [...]
« Jeffrey est vendu seul, il n’a ni femme, ni enfants et j’espère obtenir un bon prix de cette pièce de choix. Les enchères sont donc ouvertes à 1000 dollars. [...]
Le maître aime bien s’imaginer que nous ne sommes pas sensibles. Ça l’arrange. Il préfère ignorer la douleur qui nous pèse comme si nous portions des mules sur nos épaules. [...]
Quand j’avais son âge, personne ne détestait l’esclavage autant que moi. Je vivais dans l’Alabama où sont installés les propriétaires d’esclaves les plus cruels de l’Amérique. [...]
Le régisseur a fait tourner son cheval et je n’ai jamais compris pourquoi il m’avait fouetté ce jour-là. [...]
Un homme blanc peut capturer un esclave fugitif n’importe où aux Etats-Unis et le vendre à des propriétaires d’esclaves. En fait, d’après cette loi, je pourrais être arrêtée simplement parce que je n’ai pas dénoncé des esclaves fugitifs. [...]
«Ce livre est l’une de mes nouvelles tentatives de donner réalité à ceux qui ‘ont pas eu l’opportunité de pouvoir exprimer ce qu’ils ressentaient. [...]
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Certains pleurent, mais la plupart ne laissent transparaître aucune émotion. Ils restent impassibles. Ils ne ressentent probablement rien. C'est l'une des raisons pour laquelle les Nègres sont diffèrent des gens blancs. Leurs sentiments sont moins raffinés que les nôtres. Ce qui ferait souffrir un homme ou une femme blanche ne les affecte pas.
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Le Nord se montre de plus en plus opposé à l'esclavage. Certains veulent affranchir les esclaves. Pour obtenir quoi, ensuite ? Que des Nègres côtoient nos enfants sur les bancs de l'école ? Qu'ils deviennent nos voisins ? Qu'ils épousent nos filles ? Non, la meilleure chose qui soit arrivée aux Nègres, c'est l'esclavage. Cela leur a permis de se civiliser. Enfin, autant que possible compte tenu de leur intelligence limitée. Mais les esclaves ont contribué à construire l'Amérique. Au lieu d'abolir l'esclavage, nous devrions l'étendre à l'Ouest et jusqu'au bord de l'océan Pacifique, au Mexique. Avec l'esclavage, l'Amérique deviendra puissante et prospère. Sans lui, je tremble à l'idée d'imagner ce que deviendra notre nation. ..
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