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3,88

sur 132 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais découvert que le héros de ce livre, était André Chaix, dont le patronyme figure sur le mur de la maison acquise par l'auteur. Je voulais vérifier si ce jeune homme à la vie brève était apparenté à une autre famille Chaix, qui s'impliqua, elle aussi dans la Résistance, résidant dans le Vercors et dont une fille épousa un autre résistant venu de Lyon , qui fut l'ami de mon père. A priori non, le nom de famille Chaix est courant en France (cinq mille, selon l'auteur et plus de 50 Chaix figurent au fichier administratif de résistantes et résistantes du musée de la Résistance). Ce récit permet de rendre hommage à ce jeune drômois disparu tragiquement mais
Hervé le Tellier pousse beaucoup de portes qui s'ouvrent largement donnant à voir la vie quotidienne durant ces années de guerre, de rencontrer d'autres Résistants ( et oui, Camus est encore évoqué), de faire résonner d'autres drames, il nous livre ses réflexions, ses propres souvenirs liés à cette période de l'histoire ( visite de musée, film, lectures…) qui vont à la rencontre des nôtres.
Le 23 mai 2024, André Chaix, aurait pu être, peut être, centenaire.
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Après le triomphe absolu de L'Anomalie, le champ des possibles s'ouvrait très largement pour Hervé le Tellier, assuré, quoi qu'il écrive, d'être suivi en nombre. Mais de cet auteur à la reconnaissance tardive, ne fallait-il pas attendre l'inverse de son livre à succès, à savoir un texte dénué de la flamboyance de la fiction mais sur un sujet au coeur de ses préoccupations ? Résister aux idées fascistes et à leur résurgence sournoise est quelque chose qui le meut depuis toujours et s'il n'a découvert l'existence de André Chaix que par hasard, peut-être que ce n'en est pas un et qu'il était destiné à rendre hommage à ce garçon drômois fauché peu après ses 20 ans, un jour de 1944. le nom sur le mur est un livre hybride : pas une biographie historique ni un essai mais l'évocation d'une vie et d'une époque où choisir l'engagement signifiait mettre sa vie en péril. Hervé le Tellier dit ce qu'il a appris sur cette brève existence dans une Drôme de guerre, avoue ce qu'il ignore, imagine parfois et contextualise une période qui s'éloigne de plus en plus dans le temps et dont il ne faut pourtant jamais oublier ce qu'elle a été, en guise d'avertissement pour le futur. le livre en dit beaucoup sur André Chaix, sur la Résistance et sur l'idéologie nauséabonde qu'elle combattait, et un peu sur l'auteur lui-même, de manière humble et pudique. le nom sur le mur, s'il est ouvert à de nombreuses digressions et à une variété de tonalités, y compris l'humour, ne perd jamais de vue l'essentiel de son propos autour d'un héros qui ne se considérait sans doute pas comme tel, un simple humain dans un monde qui alors ne l'était pas.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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A l'opposé de la précédente critique, j'aimerais dire tout le bien de ce livre que j'ai lu quasi d'une traite…
Il est des livres qui nous renvoient à des épisodes du passé, connus, inconnus, qui nous font nous arrêter, réfléchir parfois. Quelques pages pour mettre à l'honneur, des anonymes, des oubliés sans qui l'histoire ne serait pas la même, histoire avec un grand H comme il est convenu de préciser.
Certes, ce livre est original de part son déroulé : ce n'est ni un roman, ni un essai, ni un témoignage. Hervé le Tellier a tiré sur un fil. Il semble s'être laissé embarquer et nous offre ses réflexions, qui je le comprends, peuvent paraître surprenantes. le résultat est là. Hervé raconte André, lui rend hommage, mais pas que. Au vu de ce qui se passe aujourd'hui, ici, là ou ailleurs, il est nécessaire de penser à toutes ces vies avalées, gâchées par la folie humaine, toujours d'actualité.
Alors, simplement : bravo et merci.
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Un jour perdu est un jour où l'on a rien appris... C'est pour cela que j'ai énormément apprécié ce livre. Je l'ai lu d'une traite. Hervé le Tellier n'écrit jamais deux fois le même genre de livre. Celui-ci est très différent du précédent, l'Anomalie, prix Goncourt et immense succès. Il s'agissait alors d'une fiction fantastique... on est ici bien ancré dans le réel, avec l'histoire d'un jeune résistant, André Chaix, dont l'auteur a trouvé le nom gravé sur le mur de sa maison. Avec les "éléments matériels" (photos, lettres, documents... ) trouvés pendant son enquête sur cet homme resté éternellement jeune puisque mort à 20 ans.
Mais pas seulement. On découvre aussi un peu Hervé le Tellier en filigrane...
Et on apprend aussi énormément de choses. A chaque page. le livre est finalement assez court, beaucoup de sujets y sont abordés.
On découvre la signification des abréviations des différents mouvements de résistants, mais aussi le monde du cinéma sous l'occupation.
On s'interroge sur le courage des uns, de tout un village, de la trahison des autres.
Le plus impressionnant est la description d'expériences collectives... où l'on comprend les risques que nous pouvons tous courir à se laisser entraîner.
On découvre ce qu'Indiana Jones doit à Zorro, on part de Jules et Jim, des Enfants du Paradis, et les Beach Boys sont cités!
On apprend l'origine du mot Panzer et de l'expression "se faire appeler Arthur".. et aussi du front national actuel (tout le monde devrait le savoir!).
Et telles d'autres choses...
A lire. Pour savoir. Pour s'instruire.
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Le retour de l'auteur, lauréat du Goncourt pour l'énigmatique et fascinant roman « L'anomalie ».

Cette fois-ci, Hervé le Tellier fait le récit de la vie d'un jeune résistant, mort à l'âge de 20 ans sous les balles allemandes à quelques jours de la fin de la guerre.
Héros anonyme dont il a découvert le nom sur les murs de sa maison dans la Drôme.

Portrait d'un héros ordinaire et une belle réflexion sur ce que fût la résistance au nazisme et notre devoir de mémoire… plus que jamais indispensable par les temps qui courent !
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Je vais avoir beaucoup a ajouter quelques mots aux excellentes critiques déjà publiées.
Hervé le Tellier, l'un des Oulipiens les plus connus, surtout après son Goncourt pour "L'Anomalie" revient en force avec cette biographie.
C;est le hasard (encore lui) qui amène notre Oulipien dans le village de Dieulefit, dans la Drôme.
Sur un mur un nom est gravé : André Chaix. Un ami de l'auteur ? Absolument pas. André Chaix était maquisard. Était car à 20 ans, il a cessé de vivre.
Alors c'est son histoire qu'Hervé le Tellier va essayer de retracer, de recoller les morceaux de sa vie.
C'est donc en s'appuyant sur cette vie trop courte, qu'il revient sur ce qu'à été cette foutue et ce qui la composait : La résistance, les jeunesses hitlérienne, la collaboration et cette vie culturelle qui continuait. Un mot sur ces lieux hyper chics 'La Tour d'argent", "Chez Maxim's"... ne désemplissaient pas. Occupants et collabos se retrouvaient à la même table. Tous ces grands noms du music-hall qui continuaient leur carrière... Trenet Piaf Jean Sablon....Jusqu'à Arletty qui, enceinte d'un officier allemand se fait avorte "Son coeur est français, son cul international".
On verra également le libération .
On verra tout ce que l'on croit connaitre sur ce conflit et pourtant en reparler de cette manière et avec ce style ne peut nuire.
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Dans une maison ancienne récemment acquise à La Paillette, l'auteur découvre un nom gravé dans une pierre. Ce même nom figure aussi sur le monument aux mort. C'est André Chaix., le fils du boulanger de la Paillette. de là l'auteur intrigué va remonter l'histoire et nous faire découvrir la vie et la mort à 20 ans de André, un héros ordinaire des FTP-F.
Bien documenté, émouvant, je recommande
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On lit parfois ces noms sur les monuments aux morts, en essayant de leur imaginer un visage, de deviner des histoires et de se figurer quelle a put être leur fin. Hervé le Tellier décide de remonter le fil d'André Chaix, ce nom gravé sur le mur de sa nouvelle maison dans la Drôme.


Il fait le récit de la résistance anonyme. Il donne vie à l'armée des ombres. André Chaix est mort à 20 ans, à la tout fin de la guerre dans une escarmouche avec une armée allemande pourtant en déroute. Il avait une fiancée, des parents, un métier… Il était beau et beau parleur, il aimait la vie et son village de Dieulefit qui fut aussi un centre de refuge en plein coeur de la guerre.


Les digressions sont souvent passionnantes. On y découvre des expériences sociologiques inquiétantes. Ou comment les allemands ont pu tomber dans le piège nazi et pour certains devenir des monstres alors que rien ne les y prédisposait. On se replonge dans les affres de la collaboration et de l'antisémitisme de l'époque en France. On imagine ce qu'a pu être cette vie de résistants. On pleure sur ces massacres terribles et si souvent inutiles. 



C'est une lecture importante et parfois enthousiasmante mais aussi un peu éthérée. Il a une distance avec son sujet qui est juste et honnête mais qui parfois vient à l'encontre de l'aventure romanesque.
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En partant d'un simple nom comme un enfant l'aurait inscrit en haut de sa feuille lors d'un contrôle scolaire, mais là, gravé sur le pilier de son portail, Hervé le Tellier mène une enquête sur l'identité de cette personne et, de diversion en diversion, fait un récit très large sur les résistants de la guerre 39-45.
Dans un premier temps, c'est un long travail de recherche auquel Hervé le Tellier s'est attelé pour reconstituer la courte vie de ce jeune disparu à vingt ans sous les balles des nazis.
Puis, emporté par la vie dévoilée de cet André Chaix, Hervé le Tellier élargit ses réflexions jusqu'à philosopher sur "aurais-je été résistant ou bourreau ?" selon l'idée de Pierre Bayard.
Ce livre est donc particulièrement intéressant car il élargit cette question en refaisant l'historique de cette époque; elle se concentre principalement sur ce périmètre géographique de la Drôme où la vie engagée de ce jeune homme se déroula.
Même si parfois j'ai ressenti quelque lourdeur lorsque l'auteur cherche à être exhaustif, et il s'en excuse lui-même, j'ai trouvé que cette façon de focaliser l'attention du lecteur était réussie. Un bon petit livre, en somme.
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Pas un roman biensur , vous l'aurez compris mais presqu'une enquête, une réflexion, un bond dans le passé 90% sur des faits réels et 10 % d'hypotheses , et tout cela mettant la lumière sur une période sombre, critique . le Tellier en profite pour nous rappeler que ,si les nazis portaient la responsabilité principale, des français ont contribués ,voire surencheri sur les actions des occupants. Et puis, cette trace sur le mur reste un mystère. le temps passe mais restent ( heureusement) ces écrits nous rappelant le passé. Je trouve bien que des écrivains comme le Tellier nous délivre des livres si différents. C'est précieux
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