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EAN : 9782253126669
384 pages
Le Livre de Poche (19/05/2010)
3.82/5   125 notes
Résumé :
Eté 1980, dans un village de Bretagne... Ils sont six copains, inséparables, rêvant à Star Wars, Goldorak et aux filles. Lors d'une partie de casse-bouteilles, ils découvrent le cadavre mutilé d'un vagabond. C'est le début d'une cascade d'évènements terrifiants, mystérieux, dont les enfants sont l'épicentre. La peur s'installe dans le village et peu à peu, la bande comprend qu'une force maléfique rôde et qu'elle cherche à les détruire. Le Mal est-il de retour ?
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Paru à l'origine en 2008 chez Intervista, « Je suis ta nuit » a fait l'objet de plusieurs rééditions, d'abord chez le livre de poche en 2010, puis chez ActuSF à l'été 2020. de Loïc le Borgne, j'avais déjà eu l'occasion de découvrir l'excellent « Hysteresis », un roman post-apo mettant en scène la vie d'une petite communauté du fin fond de la Sarthe après la fin du monde. Bien que dans un style très différent, « Je suis ta nuit » a suscité chez moi le même enthousiasme et se sera révélé un formidable coup de coeur. le roman met en scène un père qui, démuni face à la détresse de son fils suite au suicide d'une de ses amies, décide de prendre la plume pour lui raconter les terribles événements dont il a été acteur et témoin alors qu'il n'était lui-même qu'un enfant. le récit prend place en 1980, dans le petit village breton de Duaraz, où une bande de six enfants, cinq garçons et une fille, s'amusent à faire les quatre-cent coups et entendent bien profiter de leur dernière année avant leur entrée au collège. Leur insouciance ne va cependant pas tarder à voler en éclat lorsqu'une série d'événements plus étranges les uns que les autres vont venir perturber la petite vie paisible de ce village. le premier avertissement a lieu lorsque la bande tombe par hasard sur un cadavre atrocement mutilé à proximité du chemin de fer. Et puis, très vite, les bizarreries s'enchaînent, plongeant les enfants dans la terreur. Il y a par exemple ces animaux au comportement étrange et agressif qui semblent subvenir de nul part. Il y a aussi ces gens qu'ils connaissent depuis leur enfance et qui, d'un seul coup, se mettent à avoir un comportement totalement incompréhensible au point d'en devenir menaçant. Et puis il y a cette sensation de ne plus être en sécurité qui ne quitte pas Pierre, le narrateur, qui comprend instinctivement que quelque chose de terrible est en train de se passer. Pour Maël, le chef de la bande, tous ces mystères n'ont qu'un seul et même responsable : le Bonhomme Nuit, une sorte de Croque-mitaine dont la cible ne serait autre que notre héros et sa bande.

Présenté ainsi, on serait tenter de penser que le roman pourrait parfaitement convenir à un public de jeunes adolescents désireux de s'offrir un petit moment frisson. Or, contrairement à ce qui se fait d'ordinaire aujourd'hui, le fait que le héros soit un enfant de dix ans n'implique absolument pas que l'ouvrage est à destination d'un jeune public. C'est même plutôt l'inverse, dans la mesure où la gravité et la subtilité des thématiques traitées, de même que la dureté du sort réservé à certains personnages, rendent à mon sens presque impossible la lecture du roman par des enfants du même âge. Ne vous y trompez donc pas, en dépit d'une intrigue qui paraît s'inscrire dans la lignée des meilleurs « Club des cinq », le roman s'adresse bel et bien à un lectorat adulte et ne cherche à aucun moment à édulcorer les événements dramatiques dont sont victimes les protagonistes. Les nombreuses références culturelles aux jeux, films ou livres à la mode au début des années 1980 constituent un autre indice du public ciblé par le roman qui a pour principal effet de faire remonter chez le lecteur une bouffée de nostalgie à l'évocation des héros de Star Wars ou de Goldorack, des parties de billes, ou encore de ces oeuvres littéraires que la plupart d'entre nous avons pu étudier dans notre propre enfance (« Robinson Crusoé » ; « Sa majesté des mouches » ; « Le lion »…). le roman apparaît ainsi comme un vibrant hommage à l'enfance, à l'innocence qui lui est associée et à la capacité des enfants à accepter la réalité de choses qu'ils ne comprennent pas, quand des adultes se contenteraient de se mettre la tête dans le sable. Si le texte se révèle aussi prenant émotionnellement, c'est aussi et surtout parce que l'auteur s'attache à décrire la perte de cet émerveillement permanent propre à l'enfance. le deuil, le viol, la souffrance physique, le désespoir, le suicide… : autant de thématiques difficiles abordées ici par Loïc le Borgne qui ne tombe jamais dans l'écueil du sensationnaliste mais fait au contraire preuve de beaucoup de sensibilité et de poésie.

Parmi les autres qualités qui sautent aux yeux à la lecture du roman, il faut bien évidemment mentionner l'habilité de la construction narrative qui donne à ce livre des allures de page-turner. Difficile en effet de réfréner son envie de faire défiler les pages encore et encore tant le désir de savoir est grand, et la tension nerveuse des personnages contagieuse. Impossible de ne pas frissonner à la lecture des épreuves affrontées par Pierre et ses amis tant l'auteur sait s'y prendre pour faire se dresser les poils du lecteur. La nuit et ses ombres, des bruits suspects, des sensations physiques émoussées, l'horreur qui s'insinue soudainement dans les situations les plus banales et les plus rassurantes du quotidien… : tout est bon pour attiser l'angoisse, et il faut reconnaître que cela fonctionne à la perfection. L'intensité de ce sentiment de danger permanent savamment entretenu par l'auteur s'explique aussi par l'attachement profond que Loïc le Borgne parvient à faire naître à l'égard de ses protagonistes. Pierre, le narrateur, est évidemment celui dont on se sent le plus proche, et sa gentillesse, sa volonté de protéger ses proches et sa loyauté ne peuvent que nous inciter à le trouver sympathique. Il en va de même des autres membres de la bande qui, bien que pouvant paraître un peu caricaturaux au début du roman (le copain « gros-bras » et un peu simplet, la fille au centre de l'attention de tous, le petit frère encombrant…) évoluent tous de manière différente et se complexifient au fur et à mesure qu'avance l'intrigue. La disparition de certains d'entre eux n'en rend le récit que plus poignant, et permet à d'autres, plus en retrait au début de l'histoire, d'être davantage mis en avant. La conclusion est à l'image de l'ensemble de l'oeuvre, cruelle et poétique, et nous laisse avec un sentiment de profonde mélancolie.

« Je suis ta nuit » est un roman sombre et angoissant mais aussi lumineux et poétique qui met en scène le passage prématurée à l'âge adulte d'un groupe d'enfants dans lesquels chaque lecteur pourra sans aucun doute se reconnaître. Un gros coup de coeur à découvrir d'urgence !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Je suis ta Nuit de Loïc le Borgne est un thriller horrifique qui rend hommage à l'enfance et à la fin des années 80.
Une belle découverte ! J'ai adoré suivre cette bande de gosses de 10 ans poursuivis par une créature étrange et toutes les références à la culture de l'époque. Goldorak et les Jedi n'étaient jamais loin.

"Et surtout il y avait nos dieux : le Jedi Luke Skywalker, héros chevaleresque de la Guerre des Etoiles, et le prince Actarus, pilote de Goldorak, le plus balèze de tous les robots qui aient jamais peuplé la galaxie."

Si les héros sont très jeunes, le roman est pour autant destiné à un lectorat adulte. Ca fait flipper quand même et j'ai trouvé pas mal de scènes gores. le préambule de l'auteur est suffisamment explicite pour décourager la lecture à un jeune public.
" Je vais écrire ces jours enfouis. Une histoire de peur et de néant, mais aussi de rires et de lumière. Les premiers n'existent pas sans les seconds. C'est une éternelle dualité. Pas de vie sans mort, pas de beauté sans horreur, pas de magie sans maléfice."
On suit les gamins sur leur vélo ou au fond de la salle de classe alors qu'ils essaient de comprendre ce qui leur arrive et ce qui les poursuit. le côté horrifique est bien rendu surtout quand les adultes eux-mêmes sont parfois possédés par l'entité maléfique.

L'auteur écrit sur l'enfance et le pouvoir de l'imagination, l'amitié naïve et sans réserve que partagent ces enfants. Toutefois, les sujets graves sont abondants. J'ai pensé par moment à Ca de Stephen King.

Un de mes coups de coeur de cet été ! Loïc le Borgne réinvente avec brio le croquemitaine.
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Été 80:
tant attendu des enfants,
Qui rêve des vacances d'été chaque jour derrière leur pupitre,
Celui-ci bouleversera à jamais Pierre et sa bande.
Aujourd'hui :
Marqué psychologiquement, Pierre, écrivain , nous raconte le jour où tout a changé.
Le jour où « le bonhomme nuit » leur a promis, de tous les emmener dans la noirceur de son puit.

Je suis ta nuit de Loïc le Borgne
Roman publié et réédité dernièrement chez actuSF cette été.
Roman Terreur fantastique, catégorisé plutôt pour les ados est dans la même lignée que « Ça » de stephen king. Avec beaucoup moins de sang et de cauchemar à la clef.
Il y a une bande de copain, un croque-mitaine, des morts, des disparitions,.... tout ce qui faut pour faire une bonne histoire et passer du bon temps. La lecture est facile et très accès.
Une ambiance parfois angoissante, dans une terre de légende: la Bretagne.
Bonne lecture, bon moment
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"Je suis ta nuit" est un roman de fantastique et d'horreur, écrit par Loïc le Borgne et publié en 2008 chez Intervista et réédité chez ActuSF l'année dernière. On suit l'histoire de Pierre et sa bande de copains, jeunes ados profitant de leur Bretagne natale dans les années 80. Lorsqu'ils découvrent un cadavre, particulièrement malmené, leur vie va basculer tandis que des phénomènes étranges de plus en plus inquiétant gagnent en intensité. Ils vont rapidement soupçonner la présence d'une entité malfaisante, le bien nommé "Bonhomme Nuit", qui ne compte pas laisser ces enfants un peu trop curieux indemnes.

Dans un premier temps, clarifions ceci: on est bien, bien loin d'une littérature jeunesse. le récit est bien souvent cruel et malheureusement, les enfants vont morfler (mais alors, sévère). C'est bien, au même titre que le narrateur, d'un oeil adulte qu'on décryptera les évènements. Néanmoins, on retrouvera rapidement les quelques extases de l'enfance dans ces pages: mentionnons la capacité à gagner des guerres imaginaires avec des bouts de bois ou encore la sensation de toute puissance créée par une bande d'amis.

Ensuite, vous le savez peut-être si vous m'avez déjà lu, je ne peux m'empêcher d'établir des parallèles avec des romans que j'ai déjà croisés. Si la procédure est parfois un peu vaine (j'essaie alors de me freiner), il s'avère décidément très difficile de ne pas se prêter au jeu ici. "Je suis la nuit" est un hommage trèèèèès appuyé à "Ca". Sans vous spoiler, tous les éléments sont ici présents. La bande d'enfants, la créature malfaisante incarnant le mal absolu venant déranger le calme bucolique d'une petite ville bretonne, le pouvoir de l'imagination face aux peurs les plus profondes, l'amitié, la nostalgie... Evidemment, le cadre est différent et on pourra toujours trouver des points de divergence, mais sincèrement on est en plein dedans. Vraiment (et je ne dis pas ça que parce qu'on parle d'enfant face à un monstre).
En soit, j'ai adoré "Ca". On ne peut pas dire qu'une revisite à la française me déplaise dans l'idée. Mais la difficulté, quand on livre une oeuvre aussi référencée que "Je suis ta nuit", c'est qu'on peut vite souffrir de la comparaison. "Ca" est un mastodonte, sorte d'ouvrage ultime de l'enfance face à l'horreur, et notre ouvrage du jour fait malheureusement pâle figure à côté. J'ai bien essayé d'arrêter de le comparer, mais la lecture m'y ramenait systématiquement.

"Je suis ta nuit" est pourtant un bon roman. "Divertissant", puisqu'il nous livre quelques jolis frissons de plaisir et de peur, et qu'il est bien écrit. Aisée sera votre lecture: c'est agréable et les pages se tournent à une vitesse folle. La première partie du roman s'avère être la vraie réussite et engage définitivement le lecteur. La deuxième moitié souffre déjà de défauts plus pregnants.
Le principal fut pour moi l'aspect un peu vain de la manoeuvre. le "Bonhomme Nuit", tout au long du livre, sort un peu du chapeau (vous comprendrez la blague une fois le roman lu). On a du mal à comprendre ce qu'est cette créature et ce qui la motive, et on suit donc un scénario de film d'horreur ultra-classique avec une némésis floue ne servant qu'à mettre en difficulté nos protagonistes. Ce n'est, de façon évidente, pas la volonté de Loïc le Borgne qui vient dans les dernières pages nous offrir (enfin) un vrai point d'attache, une clé de compréhension de cette bascule dans l'horreur. Evidemment, pour des raisons de suspens, certaines révélations ne peuvent être faites plus précocément. C'est pourtant un peu dommageable en cours de lecture.
Dans un deuxième temps, je n'ai pas été très emballé par la fin du livre. Un peu brouillonne et décousue, elle contraste avec un incipit tambour battant excitant.

Encore une fois, "Je suis ta nuit" n'est pas un mauvais roman. C'est juste, à mes yeux, un roman qui manque un peu d'aboutissement. Il manque un liant qui permettrait de battre le lecteur tant qu'il est chaud (eh oui). C'est franchement agréable à lire et plein de qualités, mais ça ne restera pas gravé dans ma mémoire. A l'inverse de "Ca", donc.
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Beaucoup d'entre vous l'auront peut-être lu alors que vous étiez jeunes. Une amie m'a même dit qu'elle l'avait trouvé « terrifiant » et qu'il l'avait limite « traumatisée ». Il est vrai que ce roman n'est pas forcément à mettre entre toutes les mains adolescentes, mais il peut indéniablement plaire à un très large public. Beaucoup lui reproche la ressemblance avec Ça de King, mais j'y vois plutôt un hommage, à l'image de Stranger Things qui reprend énormément de codes de ces romans d'horreur des années 80.

MON RESUME

Duaraz, en Bretagne, été 80. Ils sont six enfants : Maël, Pierre, Mélanie, Francis-Emmanuel, Sébastien et Karl. Six enfants à jouer au casse bouteille près d'un wagon abandonné et à trouver le cadavre d'un homme mutilé, sans lèvres, sans sexe et sans doigts. Pour eux c'est le début d'une longue descente aux enfers, où l'innocence de l'enfance peine à les maintenir dans la lumière alors que l'obscurité leur tend les mains. Peu à peu, des événements inexpliqués s'emparent de leur petite ville de Bretagne et entre les rires, l'école et les escapades à vélo, il leur faudra avoir le coeur bien accroché et croire. Coûte que coûte.

MON AVIS

Mais quelle belle idée ont eu les éditions ActuSF en republiant ce roman de 2010. Avec tout l'enthousiasme autour des adaptations des romans de King et le succès de la série Stranger Things, celui-ci s'inscrit de nouveau avec brio dans l'air contemporain et les frissons que les adolescents recherchent. Un livre coup de coeur dont j'ai envie de parler en long, en large et en travers. J'espère que je ne vous perdrai pas en cours de route 😉

Pour parler de ce roman, il faut sans doute commencer par planter le décor de ce petit village de Duaraz, fac similé de Betton, en Ille et Vilaine, non loin de Rennes. Une petite bourgade qui a poussé telle quelle, où tout le monde se connaît ou presque mais où il reste encore quelques lieux à explorer, des ruines à trouver, et une église telle une tour de Pise ou l'une des Tours Jumelles comme le révélera l'auteur sur son blog. Mais plus que tout c'est une petite ville bretonne, au coeur des mythes et légendes qui peuplent cette contrée que j'affectionne tant, dont la légende du Bohomme nuit, croque mitaine locale, l'équivalent du Père Fouettard. « Si tu n'es pas sage, le Bonhomme nuit viendra t'emporter ». Voilà pour le décor.

Ensuite vous prenez une petite bande d'amis d'enfance des années 80 avec Star Wars, ou Albator en arrière plan, Big Jim et Action Joe entre les mains et Patti Smith en bande sonore. Et puis des vélos, voire même un vélo rouge pour que la ressemblance avec King se fasse un peu ressentir. Une bande de potes donc, de onze ou douze ans, soudés par le nouvel arrivant, Mäel Dulac, des airs ombrageux mais l'air de savoir commander. Des enfants toujours là pour s'entraider, imaginer des univers entiers avec leurs yeux étonnés, et oscillant sans cesse entre le rire et la moquerie, les éclats et les larmes. Et puis les bêtises aussi. Les rires qu'on étouffe pendant les sermons à la messe sous les yeux irrités du prêtre, mais pas trop parce que ça fait quand même un peu d'animation. Les bouteilles qu'on casse pour s'amuser. Les baisers que l'on vole pour jouer.

Et pour finir, une ambiance étonnante, progressivement flippante, oscillant entre creepy, glauque et carrément dingue. Commencez par des cloches de Pâques noires qui larguent des trucs pas sympas derrière l'église et que le petit frère peut « voir », continuez avec un cadavre mutilé, puis des animaux devenus fous, et tout un tas d'accidents pas franchement sympas. Mâtinez tout cela d'une bonne dose de fantastique (mais en est-ce vraiment ?), d'un gros brin de folie, et saupoudrez de sang, de meurtre et de ténèbres. J'ai adoré de bout en bout. Même si c'était sombre, même si ça peut faire flipper, même si parfois c'est presque dérangeant. J'ai deviné certaines choses aussi, mais pas tout, me laissant surprendre par ce mélange de fantastique et d'horreur qui ne s'éloignait pourtant jamais vraiment du réalisme terrifiant de l'humanité

L'ensemble du roman est raconté par Pierre, qui, alors que son fils fait face à la mort d'une de ses amies, sent remonter des souvenirs sombres de son enfance. L'histoire du Bonhomme Nuit et de sa bande d'amis qui ont dû faire face à des choses horribles bien trop tôt. Alors il la raconte, avec un recul qui fait un peu du bien, on sent le rire, la joie, l'ironie alors qu'il se remémore certains moments mais aussi la terreur quand ils deviennent insoutenables. L'écriture est très bien dosée. Certain.e.s l'ont trouvé trop juvénile mais moi absolument pas, au contraire. le juste milieu que l'auteur a trouvé entre la voix de cet enfant de onze ans toujours coincé à l'intérieur de cette homme désormais mûr, est PAR-FAIT.

Le mélange des genres peut sembler brouillon si on cherche à tout prix à catégoriser, classer, lisser un roman finalement très complexe à destination des adolescents et plus encore. Je pense que c'est ce qui permet aussi à ce genre d'histoire d'avoir un impact sur son lecteur sans être traumatisante, et sans prendre non plus, les enfants pour des êtres fragiles et innocents à préserver de la noirceur du monde. Je suis ta nuit en dit un peu, des choses horribles, atroces, des choses qui ne devraient jamais arriver mais qui arrivent tout de même. Je n'en dirais pas plus, ce serait spoiler cette fin que j'ai trouvé très bien, très belle, et qui m'a fait pleurer aussi.

Que pourrais-je dire d'autre si ce n'est que c'est un coup de coeur énorme, immense, et assez surprenant ? Peut-être devrais-je préciser que ce roman n'est pas nécessairement à mettre entre toutes les mains mais quand on parle de meurtres atroces et d'horreur, je suppose qu'on le sait déjà.

EN RESUME

Je suis ta nuit est un roman époustouflant, mélangeant avec une rare élégance les genres de l'horreur et du fantastique tout en se raccrochant à un réalisme parfois terrifiant. Tout rappelle à la fois la lumière et les ténèbres de l'humanité et la façon dont les hommes s'y noient parfois, avec un merveilleux sens de la mise en scène et de la métaphore. du fantastique, de l'horreur, une bande d'amis, des vélos qui grincent et des lampes torches sabres lasers, de quoi former un coup de coeur génialissime. Ais-je oublié de dire que je le conseillais à 20000% ?
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
𝑬𝒕 𝒊𝒍 𝒇𝒂𝒊𝒔𝒂𝒊𝒕 𝒃𝒆𝒂𝒖𝒄𝒐𝒖𝒑 𝒕𝒓𝒐𝒑 𝒇𝒓𝒐𝒊𝒅 𝒔𝒐𝒖𝒔 𝒄𝒆𝒕 𝒂𝒓𝒃𝒓𝒆. 𝑬𝒕 𝒔𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆. 𝑬𝒕 𝒕𝒓𝒊𝒔𝒕𝒆. 𝑻𝒐𝒖𝒕 𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒏𝒐𝒊𝒓. 𝑼𝒏 𝒏𝒐𝒊𝒓 𝒒𝒖𝒊 𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒆𝒏𝒗𝒂𝒉𝒊𝒔𝒔𝒂𝒊𝒕, 𝒒𝒖𝒊 𝒑𝒐𝒖𝒗𝒂𝒊𝒕 𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒆𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆𝒓 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒖𝒏𝒆 𝒍𝒂𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝒇𝒐𝒏𝒅 𝒔𝒖𝒓 𝒖𝒏𝒆 𝒑𝒍𝒂𝒈𝒆 𝒍𝒂 𝒏𝒖𝒊𝒕.
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Je pense aujourd'hui que les enfants peuvent être d'une terrifiante cruauté avec leurs semblables : ils imitent les adultes, mais sans les remords pour les freiner.
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Luke Skywalker et Actarus étaient nos saints patrons, le sabre laser et le fulguropoing, nos Excalibur. Nous sommes et resterons à jamais les enfants de ces héros intersidéraux. Nous connaissons toujours les refrains des génériques, nous les chantons entre amis à la fin d'une soirée arrosée, en rigolant comme des tordus mais avec ce pincement au cœur qui signifie deux choses : que le temps a passé et que cela ne fera qu'empirer, et deux, qu'il ne passera jamais assez pour tout effacer.
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Souviens-toi cependant de ton enfance, qui n'est pas si lointaine. En ces temps-là, la magie et le mystère nous suffisaient. "On ne saura jamais" était une réponse aussi valable qu'une autre face à l'étrangeté du monde...
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Tu n’es pas encore levé, Tristan, et pour une fois ta grasse matinée ne va pas m’irriter. Je n’ai pas tout à fait terminé. Alors que les rayons du soleil filtrent entre les volets du bureau, je m’interroge encore. Tu voudras peut-être comprendre aussi. les jeunes gens aiment les réponses claires. Souviens-toi cependant de ton enfance, qui n’est pas si lointaine. En ce temps-là, la magie et le mystère nous suffisaient. « On ne saura jamais » était une réponse aussi valable qu’une autre face à l’étrangeté du monde…
Mais j’ai vieilli, et mes pensées tournent en spirales, morbides.
Le Bonhomme Nuit a t-il existé ?
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