AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 86 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Aux dernières élections présidentielles, comme des millions de français, puisqu'il a été élu, j'ai voté pour notre président actuel : Emilien Long !
Auparavant, j'avais lu aussi, très attentivement, "Paresse pour tous", le dernier livre d'Hadrien Klent.
Et voilà qu'en ce beau mois de mai d'espoir, de concorde sociale et politique, vient de paraître aux éditions "Le Tripode", "La vie est à nous", un prolongement plus qu'une suite puisqu'il peut-être lu tout à fait indépendamment du premier opus.
Si vous êtes un optimiste de gauche, ce livre est pour vous.
Néanmoins, si pourtant de gauche vous êtes tout de même un peu chafouin ; et, si étant de droite, contre toute attente, il vous arrive cependant d'encore parfois rêver ; ce livre est aussi pour vous.
En fait, ce livre est pour tout le monde !
Il prend sa source, à Marseille, dans une boîte à livres en forme de girafe, manière habile et originale de remettre en mémoire les événements qui dernièrement ont secoué le paysage politique.
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement réjouissante mais contre toute attente ce livre est un roman !
Ce n'est pas divulgâcher que de révéler que son titre, "La vie est à nous" a été inspiré par celui du film, moitié document et moitié fiction, réalisé par Jean Renoir en 1936.
Le roman d'Hadrien Klent s'appuie , tout au moins dans sa première partie, sur une mise en parallèle entre les espoirs suscités par l'élection du Front Populaire et par ceux engendrés par le gouvernement d'Émilien Long.
"La France y arbore une autre mine et un autre air" !
Une organisation reste à inventer ...
Mais il n'y aura pas de trahison, pas de "pause" comme en 1937, ni de "tournant de la rigueur" comme en 1983, ni de lutte contre les "dépensophiles" comme en 2000, ni même de "pacte de responsabilité" comme en 2014.
Emilien Long sera-t-il le premier dirigeant à ne pas trahir les attentes de la gauche arrivée au pouvoir ?
Des quarante aux quinze heures, tout paraît possible ...
Ce roman, sans ne jamais tomber dans la naïveté, est disruptif, lumineux et prospectif.
Mais c'est un roman, et l'on en sort à regret comme d'une belle nuit passée à rêver d'une réalité heureuse et collective.
Le livre d'Hadrien Klent est un livre dense, mais qui pourtant se lit agréablement.
C'est un livre, plus érudit qu'il ne le paraît, un livre accessible et captivant.
La recherche du bonheur était inscrite dans la constitution de 1793.
Ne serait-il pas temps de prendre en compte dans nos calculs le "bonheur national brut" ?
Ce livre est plein de notions inattendues, de circonvolutions inopinées et d'anecdotes éclairées.
Il est est optimiste et souriant.
Il est utopique et palpable.
Il est bien écrit, tout simplement ; et indispensable comme tout petit moment de bonheur qui vient déchirer la grisaille ambiante.
Imaginer un monde meilleur, et surtout plausible, pourquoi pas ?
Ne sommes-nous pas à la croisée des chemins ? ...





Commenter  J’apprécie          432
Un avenir fantasmé sympathique qui propose des alternatives au modèle de société qui prévaut actuellement. le nouveau président Emilien Long a réduit la durée standard hebdomadaire à 15h avec, la possibilité pour ceux qui le souhaitent de la prolonger gratuitement à condition d'offrir une journée de travail par semaine à une association de leur choix. La « coliberté », une liberté collective, pas individualiste, une liberté dont on va partager les bienfaits et qui nourrit la fraternité est née. Conscient et déplorant le pouvoir quasi monarchique de sa présidence, il met sur les rails une proposition de changement de la constitution qu'il veut soumettre à référendum. On n'élirait plus un seul homme, mais un collège de six « coprésidents » ayant chacun la même importance. Pourquoi six ? Parce que, à chaque décision, un des coprésidents tiré au sort serait exclu du vote(évite les magouilles et ententes illicites potentielles) et seuls les cinq autres voteraient, offrant ainsi forcément une majorité décisionnelle avec un nombre impair de votants.
Le roman se déroule sur la semaine précédant le vote, en détaillant, jour par jour et heure par heure l'activité des gouvernants, du coprésident unique aux ministres, avec en point d'orgue, une proposition conjointe portée par la France(le ministre des affaires étrangères Souleymane Coly) et le Bhoutan à l'ONU proposant une extension de la pratique de « coliberté » au reste du monde et soumise à vote en assemblée plénière le samedi.
Le souvenir du front populaire, est omniprésent dans la narration et le nom de Léo Lagrange a servi à la dénomination des lieux d'accueil et d'activités populaires et solidaires (Les granges)
Cette projection utopique n'est pas datée, un moment de la narration peut laisser penser qu'on est en 2028, mais c'est sans doute la volonté de l'auteur que de laisser cette appréciation temporelle au lecteur.
On peut saluer dans ce roman un bel exercice de pensée qui rencontrera les désirs de changement de mode de vie d'un grand nombre de citoyens souhaitant voir advenir une telle fiction dans le monde réel.
Commenter  J’apprécie          140
Victoire!!! Emilien Long, l'économiste nobélisé qui s'est présenté aux élections présidentielles de 2022, est parvenu contre toute attente à accéder au pouvoir ... Ah! j'ai écrit le mot interdit!
En effet, il s'agit maintenant pour lui de relever de multiples défis. En interne tout d'abord en transformant la France, avec 15 heures de travail par semaine, du bénévolat en faveur de la société, mais aussi des réformes sur l'agriculture, le numérique, ...
En profondeur ensuite, avec un référendum visant à réviser la Constitution française afin de mettre en place un système de co-présidence de la République à six membres dans le but de dépersonnaliser le pouvoir et de mettre définitivement fin au mythe de l'homme providentiel. Vous comprenez mieux pourquoi il faut éviter le mot pouvoir ;)
A l'international enfin, puisqu'il veut faire adopter par l'ONU une résolution engageant les autres Etats à abaisser à leur tour le temps de travail sans réduction de salaires, pour tout à la fois lutter contre la pauvreté en réduisant les inégalités, et agir en faveur de l'environnement en rejetant le dogme de la croissance.
Je suis restée sur ma faim avec ce deuxième opus : j'ai beaucoup aimé la mise en pratique concrète des idées exposées dans Paresse pour tous mais j'aurais tant aimé continuer cette aventure ... pas forcément avec Emilien Long mais de manière générale, dans cette société bienveillante, tant avec les humains qu'avec l'environnement.
Commenter  J’apprécie          100
Si vous aviez loupé l'épisode précédent, je vous en rappelle les grandes lignes : après avoir publié un essai prônant la réduction du temps de travail à quinze heures hebdomadaires, l'économiste nobélisé Emilien Long est poussé à se présenter aux élections présidentielles de 2022… qu'il parvient contre toute attente à remporter. Paresse pour tous relatait les deux ans de campagne présidentielle qui avaient précédé cette victoire.

Trois ans se sont maintenant écoulés. Entouré de son équipe gouvernementale, Emilien a mis son programme en oeuvre - non sans se heurter à un certain nombre de résistances. L'enjeu désormais est double. le premier est de faire adopter par l'ONU une résolution engageant les autres Etats à abaisser à leur tour le temps de travail sans réduction de salaires, pour tout à la fois lutter contre la pauvreté en réduisant les inégalités, et agir en faveur de l'environnement en rejetant le dogme de la croissance. le second est de faire approuver par référendum une révision de la Constitution française afin de mettre en place un système de co-présidence de la République à six membres dans le but de dépersonnaliser le pouvoir et de mettre définitivement fin au mythe de l'homme providentiel. L'un et l'autre de ces projets vont être soumis au vote à vingt-quatre heures d'intervalle. le roman relate la semaine qui précède ces échéances.

Si j'avais beaucoup apprécié Paresse pour tous, j'ai trouvé ce deuxième volume plus réussi encore. L'auteur entre en effet dans le détail des conditions concrètes rendant possible et réaliste une mesure qui, aux yeux de certains, peut sembler utopique, voire totalement insensée - les chantres du libéralisme économique, on s'en doute, mais, plus largement aussi, toute une partie de la population encore imprégnée de l'idée que le travail et la consommation constituent le coeur de l'existence. Il s'agit donc de déconstruire ce qui n'est guère plus qu'une idéologie afin de permettre à chacun, individuellement, de devenir maître de son existence et de son temps, ce qui doit avoir pour conséquence ultime la préservation même de nos conditions de vie. Car la réduction du temps de travail a pour corolaire une forme de sobriété : produire moins pour consommer moins, mais mieux. Se libérer du travail, c'est aussi se libérer de la consommation à outrance, de cette frénésie de possession prétendument constitutive de notre bonheur pour développer collectivement les conditions d'un épanouissement et d'un accomplissement individuels.

Hadrien Klent conserve ici le ton facétieux qui donnait toute sa saveur à son précédent roman. Mais ne vous y trompez pas, le fond reste on ne peut plus sérieux. le programme déroulé tout au long du récit s'appuie sur une argumentation solide résultant d'une réflexion et d'une analyse économique tout à fait convaincantes, pour peu que l'on veuille bien retirer ses oeillères.

Je ne serais toutefois pas honnête si je vous affirmais que le roman était exempt de toute caricature : certains protagonistes secondaires, tels les deux personnages incarnant l'opposition, n'y échappent pas - mais sont-ils si loin de notre personnel politique ? Là n'est cependant pas l'essentiel. le roman joue sur une forme de satire qui ne prétend pas au réalisme mais invite le lecteur à déplacer son regard et modifier sa perspective pour remettre en question la perception qu'il a du monde qu'il habite. La réflexion qu'il nous incite à mener ne manque certes pas de pertinence ni de bon sens. Pour ma part, je la trouve suffisamment convaincante pour ne pas la balayer d'un revers de main. Sauf à vouloir poursuivre sur la voie qui est en train de nous conduire droit dans le mur.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
Commenter  J’apprécie          40
Ce n'est pas compliqué : je veux me glisser et vivre dans les pages de cette suite à "Paresse pour tous".

L'auteur continue de présenter l'utopie parfaite de gauche et c'est tellement, tellement inspirant.

Une lecture ultra enthousiasmante et une conclusion brillante au diptyque.
Commenter  J’apprécie          42
Quel plaisir de lire cette utopie ! Si le début m'a semblé un peu léger, trop beau pour être vrai, au fil de la lecture je me suis réjouie de voir se déployer le bien vivre porté par Emilien et ses équipes. On finit par y croire, et que vive la coliberté !
Commenter  J’apprécie          40
« La vie est à nous », qu'elle belle formule. A l'image de toutes celles que contient ce roman. Des mots qui s'enchaînent, qui coule dans notre esprit.
Mais ce n'est pas que cela. Comme « Paresse pour tous », Hadrien Klent nous livre ici un récit extrêmement travaillé et précis. Tellement qu'on a envie que ce soit la réalité ! On a envie d'y croire à la remise en question de notre société, du capitalisme, de notre démocratie.
Cette fois ci, Emilien Long est président et nous raconte tout ce qui va avec, tout en étant lui, sans perdre sa personnalité qui influe alors sur tout le système.
Difficile de faire une critique sans trop en dévoiler, je vous conseille vraiment de vous y plonger et de vous laisser porter par cette belle utopie. Et si on y travaille, nous pourrions peut être faire ressembler notre réalité à cette fiction.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai envie de rester dedans ! J'ai envie de vivre dans cette France colibre.

J'avais peur que cette suite soit en trop, mais je la trouve finalement même meilleure (et elle peut se lire sans lire le premier) ! le sujet est plus vaste. Il ne s'agit plus que du travail et d'une campagne présidentielle, mais de tout un gouvernement, de tout un Etat, de toute une organisation. Cela permet à l'auteur de brasser de nombreux sujets et de nombreuses belles idées politiques. Des idées politiques bien argumentées et référencées par un auteur (sous pseudonyme) qui a un plan très construit à l'esprit.
C'est agréable et joyeux, enthousiasmant même. Comme notre monde est gris à côté de tout ça.
Commenter  J’apprécie          10
Dans cette suite du roman « Paresse pour tous », le lecteur retrouve Emilien Long devenu Président sur un programme dont l'axe principal prône trois heures de travail par jour.
Après la conquête du pouvoir, il se trouve confronter à la mise en oeuvre de son utopie alors que des lobbys opposés et les nostalgiques d'ordre ancien se font entendre. Sa position se complexifie un peu plus encore alors que sa relation avec la directrice de l'Onu tourne à l'idylle et qu'il envisage un nouveau concept de gouvernance.
Dans la continuité de son premier opus, Hadrien Klent décline une manière totalement différente d'envisager l'économie, le pouvoir et plus largement les rapports sociaux. C'est passionnant et stimulant.
Le Front populaire, les théoriciens ou économistes les plus pointus sont convoqués pour illustrer et ancrer son propos, au détriment parfois de la fluidité de la fiction. Autant le ton du premier volume était vif, impertinent et léger, autant le second est souvent doctoral voir maladroit, ce qui alourdit et affaiblit le propos.
Commenter  J’apprécie          10
Après "Paresse pour tous", c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai ouvert sa suite directe "La vie est à nous". Dans le même style à la fois instruit et aisé à lire, on y retrouve les idées libertaires du premier opus et comment elles sont mises en application après une élection gagnée par le parti de la paresse. du jamais vu en France, ça fait du bien de fantasmer un peu tout en tournant les pages !
Je suis un peu restée sur ma faim mais sans que cela gêne ma lecture. J'aurai aimé que soient un peu plus développées les conséquences de ce changement politique vu que l'auteur a des connaissances solides et plaisamment vulgarisées. C'était un peu moins emportant que Paresse pour tous et les objectifs étant autres que la campagne présidentielle, il fallait trouver une fin en adéquation avec les questions relatives au pouvoir et comment on l'exerce.
Une belle conclusion malgré tout et un vrai plaisir à lire !
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (270) Voir plus




{* *}