1989, le mur de Berlin s'effondre, concluant ainsi presque cinquante ans de Guerre froide, de confrontation entre l'Est et l'Ouest, entre l'empire soviétique et les Etats-Unis d'Amérique. Nouvelle ère de paix ?
Cela en prend le chemin. Les frères ennemis d'hier se réconcilient. Un pays profite de l'euphorie pour envahir son voisin ? La communauté internationale menée par les Etats-Unis aura raison de lui. Place à l'ONU, le grand machin disait le général
De Gaulle, et à toutes les communautés économiques pour faire de notre planète un monde meilleur, un endroit de paix. L'OTAN, un autre grand machin, ne sert plus faute d'adversaire et les Etats-Unis décident de panser ses plaies économiques et se recroquevillent sur lui-même, vieille habitude américaine à l'issue d'un conflit majeur.
Seulement voilà, si RDA et RFA fusionnent pour redevenir l'Allemagne, si Tchéquie et Slovaquie se séparent dans un divorce à l'amiable, qui fut quand même à deux doigts de tourner au vinaigre, ce n'est pas le cas de la Yougoslavie, la poudrière des Balkans, qui revient hanter la communauté européenne régulièrement dans son histoire.
Tout le monde pense que cela va s'apaiser. Les Etats-Unis sont trop occupés à livrer des sacs de riz dans une action médiatisée sur les plages de Somalie et au coeur d'un pays dont certains habitants les attendent l'arme au poing. Ce sera la chute du Faucon noir. Alors, quand la Yougoslavie offre au monde des scènes de nettoyage ethnique et de camps de concentration sur un continent qui en avait déjà trop vu, les Etats-Unis continuent à hésiter. L'Américain est heurté mais faut-il pour autant
mourir pour Sarajevo ?Maya Kandel va décrypter cette période d'indécision politique qui parcourut les gouvernements Bush père et surtout Clinton, ainsi que la chambre des représentants et le Congrès. le pays devait-il risquer la vie de ses boys parce que l'ONU n'arrivait pas à contenir, pire favorisait un conflit et des horreurs par ses mauvaises décisions ? Finalement, ils influenceront l'arrêt des combats, mais que de temps perdu qui permit aux massacres de se poursuivre.
Cet essai politique met en lumière les contradictions américaines entre les faucons, qui veulent intervenir et faire respecter la vision de l'Amérique sur le monde, et les colombes plus orientés vers la résolution pacifique, voire sur l'inaction par repli sur soi. Attitude qui se poursuivra lors des conflits suivants.
Ce livre porte à réflexion également sur les Balkans. Je ne suis pas certain que le problème soit réglé. La zone reste un patchwork national et religieux. Confrontée à la montée du fondamentalisme religieux, cette macédoine peut toujours faire ressurgir les rancoeurs et des drames à deux heures trente d'avion de Paris.