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Laurent Bury (Traducteur)
EAN : 9782266339063
256 pages
Pocket (04/04/2024)
4.25/5   119 notes
Résumé :
Pologne, 1980. Ludwik et Janusz, étudiants, tombent amoureux lors d'un camp d’été à la campagne. Mais de retour à Varsovie, sous le joug d’ un Parti omniprésent et menaçant, leur relation secrète devient dangereuse. Ludwik et Janusz sont confrontés au choix d’une vie : Faut-il (se) trahir pour protéger celui que l'on aime ? Porté par une plume élégante et sensible, Les nageurs de la nuit nous plonge dans une histoire d’amour déchirante à l’époque du rideau de fer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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Le roman se présente comme une vaste lettre écrite à un « toi », destinataire qu'on découvre progressivement. le narrateur, auteur de la lettre, Ludwik, relate des souvenirs de sa jeunesse lorsqu'il était dans la Pologne communiste jusqu'en 1980. Dans un camp de travail obligatoire à tout jeune qui veut poursuivre ses études, Ludwik fait une rencontre qui le subjugue, celle d'un beau garçon nommé Janusz. le roman raconte leur histoire, sur fond de dictature communiste, avec ce que cela implique de secrets, de danger, de népotisme, d'injustices, de passe-droits. ● Curieusement, alors que sur le papier le livre avait tout pour me plaire, je ne suis pas vraiment entré dedans. Je crois que c'est dû au style de l'auteur, non pas qu'il soit laid, bien au contraire, mais je le trouve trop poétique, trop allusif. ● Il y a un tremblement dans la façon dont l'histoire est racontée. Les choses ne sont jamais entièrement dites, comme pour montrer le poids du secret à l'époque du communisme des pays de l'Est. On ne pouvait pas beaucoup dire, et le roman reflète (un peu trop) cela. ● Ce qui peut apparaître comme une qualité m'est apparu comme un défaut, mais c'est très personnel et je ne conteste pas la beauté du roman. ● Il y a aussi un côté « nature writing », – désolé pour l'emploi de cet anglicisme, faute de mieux –, et je n'aime pas tellement cette écriture-là. ● Encore une chose : le fait que l'on sache très vite où est le narrateur supprime un effet de surprise qui aurait pu accroître la tension narrative de l'oeuvre, qui n'est pas très forte, c'est aussi ce qui m'a déplu. ● Je remercie les éditions La Croisée (groupe Delcourt) et Babelio pour cet ouvrage que j'ai reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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Un des meilleurs albums du groupe R.E.M., "Automatic for the People" contient une ballade tout à fait élégiaque, "Nightswimming", à laquelle j'ai pensé tout au long de cette lecture.

Comme dans la chanson la nostalgie et la perte de l'innocence irriguent ce premier roman de Tomasz Jedrowski. Ludwik, étudiant en lettres dans la Pologne de la toute fin des années 1970, sait que ses désirs le portent vers les hommes, ce qui est, on s'en doute, problématique dans cette société cadenassée.

Pour achever ses études et surtout obtenir son diplôme, il doit absolument passer une grande partie de son été dans une sorte de "camp de rééducation" agricole, à l'intention des intellectuels. le régime communiste impose encore sa loi et les inégalités de traitement sont considérables entre ceux qui sont proches du pouvoir et la grande majorité des citoyens.

Il va y faire la connaissance de Janusz, de qui il se méfie d'abord car celui-ci côtoie les quelques favorisés du pouvoir qui n'en fichent pas une rame alors que tous les autres sont contraints de passer leurs journées à sortir de terre, à la main, des hectares de betteraves. Mais le désir est bien là, il ne peut l'ignorer...

Il ne faudrait pas confondre ce roman sensible et nostalgique (d'une époque que l'auteur n'a pas pourtant pas pu connaître) avec une romance standardisée. Si le désir et le plaisir ont leur place, ils se teintent de beaucoup d'amertume. On sait dès le début du roman que Ludwik est parti à New-York. Il se remémore ces quelques mois avec Janusz, alors qu'en Pologne l'état d'urgence a été décrété (nous sommes en 1981) et que la répression syndicale est féroce.

Je remercie Babelio et les éditions La Croisée, dont j'ai découvert par cette occasion le riche catalogue du domaine étranger, pour me l'avoir adressé dans le cadre d'une opération Masse Critique.


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Un jeune homme, Ludwik, écrit une histoire, son histoire, à celui qui a fondamentalement changé sa vie, Janusz. Elevé par sa mère et sa grand-mère, Ludwik est un garçon sensible, qui très jeune se découvre attiré par les garçons. Mais il réfoule cette attirance, fortement réprimée dans la société dans laquelle il vit, dans la Pologne de la fin des années 70 et le début des années 80, entre l'Église catholique et le parti communiste. Mais les verrous vont sauter lorsqu'il rencontre Janusz pendant un camp d'été lorsqu'il est étudiant. Les deux jeunes gens tombent amoureux. Mais l'été et la liberté qu'il permet terminé, les choses deviennent plus complexes. D'autant plus que Janusz est ambitieux, et veux faire carrière. Or cela n'est possible qu'à condition de prêter allégeance au parti communiste et encore mieux entrer dans une famille bien placée. Ce qu'il médite de faire : il a rencontré une jeune femme, Hania, fille de miliaire de haut rang, qui est amoureuse de lui. Ludwig est devant un dilemme : bien que très amoureux de Janusz, il n'est pas prêt à tout, entre jalousie, souffrance, et aussi le refus de compromission politique, il essaie de trouver une issue.

J'ai trouvé le projet du roman très intéressant, avec un sujet fort, et une construction plutôt bien pensée. le livre est incontestablement prenant, on a envie de savoir comment va évoluer la situation, on s'attache au personnage. Mais quelque chose m'a manqué pour être complètement convaincue : l'écriture peut-être, qui oscille entre la simplicité et des passages plus chargés. Peut-être aussi, comme c'est souvent le cas dans les premiers romans, le désir de l'auteur de mettre trop de choses dans son livre. Quelques incohérences ou approximations aussi, comme par exemple le fait que le héros qui ne connaît pas l'anglais, puisse être intégré peu de temps après dans la société américaine, avec un travail, la compréhension fluide de la langue lorsqu'il écoute la radio par exemple.

Mais c'est incontestablement un livre prometteur d'un jeune auteur à suivre, et je remercie Babelio et les Editions La Croisée de m'avoir permis de le lire, dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
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🏊‍♂️Chronique🏊‍♂️

« Je ne sais pas ce qui m'a réveillé cette nuit. »

Certaines histoires vous troublent. Elles font des ondes, comme sur l'eau. L'eau d'un lac est si calme que toute vibration s'y inscrit, jusqu'à créer une vague. Je crois que c'est cela qui m'a éveillée, mais je me trompe peut-être. Je pense à vous. Je pense à votre amour si fluide, mais noyé par la force des choses. Noyé par un état dictateur, par l'environnement hostile, par le silence pernicieux. Je pense à vous, à votre jeunesse, au désir. Il ne pouvait en être autrement. L'amour n'a pas de préférence. Il n'a que faire des lois, des préjugés, des normes. L'amour est puissant mais indocile. Et qui mieux que vous, aurait pu l'éprouver jusqu'à la limite? Il n'y a avait pas de place pour vous deux, mais vous l'avez créé quand même, au milieu de ce petit paradis bien caché. Ce lac a abrité vos premiers gestes, vos premiers émois, vos premiers mots doux. Vous, Les Nageurs de la nuit. Vous deux, seuls, à s'essayer à l'amour, entre littérature et espace naturel enchanteur. Un havre de paix. Un espace cocooning. Un temps de tendresse. Mais la paix est éphémère et l'été ne dure qu'un temps. La vie a tôt fait de reprendre ses droits, tout comme vous, vos devoirs. Et la Pologne des années 80 n'est pas tendre. Entre le nulle part, la politique et le déterminisme social, vous avancez à tâtons. Il vous faut faire des choix cruciaux, prendre des décisions difficiles, quitte à tuer la graine de l'amour pour de pâles réussites professionnelles...Mais la nage vous ramène toujours l'un vers l'autre. L'amour est comme l'eau: fluide. Il trouve toujours son chemin. Je pense à vous, car la peine m'étreint. Quand je pense à vous, je me dis que l'amour est déjà compliqué en soi mais l'autorité étatique n'a pas à interférer avec les élans du coeur. Cela m'a vraiment affectée. J'irai même jusqu'à dire que ça m'a profondément dérangée. Plus je pensais à vous, et plus je me pose des questions sur la réalité de nos choix. Que disent-ils de nous? Qu'est-ce que les vôtres disent de vous, de nous, d'eux? Jusqu'à quand, jusqu'à où, jusqu'à combien, l'amour doit être ainsi caché, nié, détruit? Et au nom de quoi? Finalement, je ne suis peut-être pas bien réveillée…Quel est ce cauchemar qui se dessine dans ces pages, et m'empêche de me rendormir paisiblement? Je pense à vous. Les Nageurs de la nuit. Et cette obscure réalité me déchire. Cette absence de liberté vous noie. Je le vois très bien d'ici. Mais qu'est-ce qu'il vous reste, comme choix, pour déjouer leurs torts? Pourquoi est-ce que nous ressentons aussi vivement cette histoire d'amour impossible? Et là, je pense à vous, Tomasz Jedrowski, et j'imagine que les fantômes seront d'accord avec moi, pour vous célébrer. Je crois que non seulement vous avez su écouter leurs bruits, leurs murmures, leurs ondes, mais plus encore, vous leur avez rendu grâce. Les Nageurs de la nuit ont enfin un lieu paisible et secret pour s'aimer. Et l'amour, selon moi, devrait être la seule chose qui prime sur tout le reste. Je vous dirai bien aussi, avant que les limbes ne sépare quelque chose, que votre plume est douce et poétique, et que cette virée ne manquait d'aucun charme…J'ai adoré ce livre plus que je ne l'aurai cru, mais c'est parce qu'il y avait cette chaleur. Cette promesse. Et c'est ce qui a éveillé ce coup de coeur, et j'avais besoin de l'écrire.

« Les petites étincelles causent elles aussi des incendies. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Délicat et sensible, ce premier roman est un concentré d'émotions qui tourbillonnent dans un décor soigneusement dressé. La Pologne d'après-guerre, de la grise Varsovie à la forêt apaisante, s'esquisse en filigrane de l'histoire d'amour et d'amitié que nous raconte le narrateur. La dictature explique sans doute en partie la pudeur et la retenue ciselée qui sont les maîtres mots des Nageurs de la nuit (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/03/09/les-nageurs-de-la-nuit-tomasz-jedrowski/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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critiques presse (2)
LeMonde
17 juillet 2023
Pour son premier roman, tout en élégance et mélancolie, Tomasz Jedrowski vise juste en explorant les chemins qui s’offrent à ceux qui cherchent la vie la plus ­sereine possible.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
24 avril 2023
Sous la plume envoûtante et racée de Tomasz Jedrowski, qui signe avec Les nageurs de la nuit (Swimming in the dark) son premier roman, tomber amoureux d'un même livre est un préalable à tomber amoureux.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
J’ai permis l’union de la terre et de mon corps, j’ai lâché prise, et pour la première fois de ma vie, j’ai apprécié les choses pour ce qu’elles étaient, j’en ai observé le miracle. La terre parce qu’elle était la terre, mes mains parce qu’elles étaient mes mains, les plantes parce qu’elles naissaient graines, et les autres autour de moi, tous les gens, avec leurs propres droits, leurs rêves et leur univers intérieur.
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J'ai pensé que c'était le moment, avant de retourner en ville, avant que le véritable travail ne commence. Il y a des endroits formidables là-bas. Des lacs, des rivières. J'ai une tente et tout ce qu'il faut. (Tu t'es interrompu, et nos yeux se sont rencontrés à nouveau). J'ai une proposition à te faire. Tu veux venir avec moi ?
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C’est ainsi que je vivais à l’époque : à travers les livres. Je m’enfermais dans leur histoire, je rêvais de leurs personnages la nuit, je me prenais pour eux. Ils étaient mon armure contre les arêtes dures de la réalité. Je les empiétai avec moi, comme un talisman dans ma poche, et ils me semblaient presque plus réels que les personnes autour de moi, qui parlaient et vivaient dans le déni, destinées à ne jamais rien faire qui mérite d’être raconté, pensais-je.
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« Nous n'avions pas vraiment parlé de « nous », ou de ce qui se passerait une fois revenus en ville, ni de quoi que ce soit. Il n'y avait pas de « nous ». Bien sûr, j'y avais réfléchi, j'avais voulu demander : « Qu'est-ce que nous sommes en train de vivre ? Qu'allons-nous en faire quand nous serons de retour ? »
Mais je n'avais jamais posé la question au grand jour, je n'aurais jamais osé. Je m'embrouille peut-être, les moments se fondent les uns dans les autres, défigurant chacun comme trop de voix parlant à la fois. Mais maintenant que j'y repense, je me rappelle n'avoir osé que le dernier soir, alors que nous étions dans la tente, couchés dans le noir, sur le point de nous endormir après avoir fait l'amour. J'ai posé la question dans le noir, j'avais peur. Pendant un moment interminable, tu n'as rien dit et j'ai cru que tu t'étais endormi. Tu as fini par murmurer : « Je ne veux pas que cela finisse.»
Mon cœur battait, il se heurtait à la paroi de ma poitrine, et j'ai répondu : « Moi non plus.»
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“They know that I’m . . .” I couldn’t face her eyes, couldn’t say it. Had
never said it to anyone. Not even to myself. It felt like jumping over a five-
meter wall.
“Tell me,” she said gently, her weightless hand on my shoulder again.
“Go on. Don’t be scared.”
I almost crumbled. I took on the words again, as if they had fallen to the
floor. I picked them up, lifted them, tried to push them over the threshold,
like something immensely heavy that could crush me.
“I’m a . . .” I tried and failed under her gaze.
It was the same feeling, the same pulling to and fro, one feels when
standing on the edge of a diving board.
“I’m a—” My voice almost steady. “I’m a homosexual.”
The world did not tumble. Her face remained calm. The white winter
light still streamed into the room as if into a church, illuminating the floor
and us, my heart pumped blood around my body—accelerated but still—
and a shiver ran through me, through my entire being, and I felt as if
something dead and heavy inside had been expelled, as if I’d been carrying
a leaden ghost within me all that time. I felt dizzy. I tried to say something
else, but there was nothing to say. She took me into her arms, and I allowed
her to—into her soft arms, against her pullover, cushioned by the soft
breasts beneath it.
“It’s OK,” she whispered. “I understand.” She stroked my hair. “You’re
good. Don’t you worry. You’ll be fine. You’re good.”
Even if I had wanted to, I wouldn’t have been able to stop the tears. They
poured out all by themselves, a force of their own, agents of relief and
consolation, flooding my face, emptying my mind. And we sat like this,
enveloped in each other, in the bright light, for an immeasurable amount of
time. When I straightened myself, she left, returning moments later with a
tissue.
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Videos de Tomasz Jedrowski (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tomasz Jedrowski
Dans L'automne est la dernière saison de Nasim Marashi, trois amies vivant à Téhéran, Leyla, Shabaneh et Rodja, s'efforcent de mener une vie libre. Lorsque le jeune mari de l'une d'entre elles part seul au Canada, leur équilibre vacille. Entre espoirs et déconvenues, elles doivent faire face à leurs contradictions dans la société iranienne d'aujourd'hui. Suffit-il de partir pour être libre? L'écrivain polonais Tomasz Jedrowski ausculte dans Les nageurs de la nuit une histoire d'amour entre deux jeunes hommes dans la société communiste, catholique et répressive de la Pologne des années 1980, où leur passion est impensable. Et où le goût de la liberté de l'un se heurte aux ambitions d'intégration sociale de l'autre. Deux fictions puissantes qui disent les rêves d'une jeunesse opprimée dans des sociétés autoritaires.
Nasim Marashi est une romancière, scénariste et journaliste iranienne. Son premier roman, L'automne est la dernière saison, a remporté le prix Jalal al Ahmad, l'un des prix les plus prestigieux en Iran.
Né en Allemagne de parents polonais, Tomasz Jedrowski a vécu dans plusieurs pays, dont la Pologne, et vit actuellement en France. Il parle cinq langues et écrit en anglais. Son premier roman Les nageurs de la nuit a connu un large succès et a été traduit en treize langues.
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