L'auteur continue d'écrire des romans sur a vie traditionnelle des peuples autochtones du Québec et sur les méfaits du colonialisme. Ici il est question d'Inuit, ceux que nous appelions Esquimaux, et de l'abattage insensé par les forces de l'ordre de leurs chiens de traineau, indispensables à leur mode de vie ancestral qui suppose de longs déplacements dans une nature férocement hostile. le premier aspect m'a comblé. le quotidien de ce peuple est rendu avec simplicité, respect; c'est à la fois instructif et enchanteur. Les forces de la nature, la résilience des Inuits, l'immensité des paysages, la fragilité de l'homme, les liens indicibles entre l'inuit et sa meute, sont autant de thèmes sobrement évoqués par une écriture dépouillée, précise, tellement parlante.
Par contre, l'autre aspect du roman est inutilement chargé; le fait d'abattre massivement ces chiens est en soi un acte cruel, barbare, injustifié et injustifiable; il comporte une telle dose d'horreur qu'il est inutile, et contre productif, de trop en mettre. Ainsi je ne suis pas certain que les policiers en charge de ce carnage l'ait fait “en riant” ni qu'ils aient libéré les chiens d'un enclos pour pouvoir prétendre qu'ils se promenaient en liberté. Toutes les relations entre Blancs et Inuits sont teintées d'un manichéisme qui m'a dérangé, même si je ne nie d'aucune façon ce drame historique avoué par les deux paliers de gouvernements. En somme j'ai bien aimé cette lecture qui illustre bien la vie antérieure de ce peuple du Nord et les impacts négatifs de sa sédentarisation, malgré un léger bémol sur la façon dont les abus du colonialisme y sont relatés.
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Quel livre émouvant ! L'auteur partage avec les lecteurs la vie de Saullu, jeune femme innuit, qui fait perdurer les traditions de son peuple en chassant pour se nourrir, pour réaliser ses vêtements , accompagnée de ses chiens appelés kimmiks, indispensables à sa survie dans cette nature à la fois magnifique et hostile. En parallèle, une avocate est chargée de défendre un meurtrier inuk . Les 2 histoires vont se rencontrer et m'ont fait pleurée à la fin
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"Qimmik", un roman-choc, qui ne laissera personne indifférent, raconte par le biais de la fiction, une tragédie malheureusement réelle et dont on a peu parlé. Celle de la mise à mort de milliers de chiens nordiques dans le Nunavik il y a quelques décennies.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
… personne ne s’intéressait à ce coin du monde où les Inuit pouvaient encore vivre en nomades. Cela a changé avec la guerre froide, quand le Canada a réalisé que, en plus des États-Unis au Sud, il avait un voisin russe au Nord. Comme Ottawa avait peu de contacts avec eux, il n’a pas inclus les Inuit dans la « Loi sur les Indiens » lors de sa création en 1876.
(Libre Expression, p.68)
Des larmes sur mes joues et ce sentiment d'impuissance absolue. J'arrive à faire feu avec une carabine sur un traîneau en pleine course, à lancer un javelot en maniant mon qajaq entre des baleines. Je sais construire un igloo en pleine tempête, récupérer toutes les choses utiles d'une proie pour assurer la survie des miens. Mais rien de ce que mon père et ma mère m'ont appris ne m'a préparée à me retrouver devant un village rempli d'humains et vide de chiens? Un poing dans mon ventre. Où sont les chiens? Où sont-ils?
Notre histoire est liée à la leur. Sans chiens, beaucoup de choses deviennent impossibles: se déplacer dans la tempête, juger de l'épaisseur et de la sécurité de la glace, trouver les trous d'air du phoque et bien d'autres choses du quotidien. En vérité, malgré tout notre savoir, disait mon père, sans son chien l'Inuk marche aveugle et sourd.
Une mer, vivante et grouillante. Cinq mille? Huit mille? Dix mille caribous les bois au vent? Combien de cœurs battent au même rythme devant moi? Aucun autre animal sur terre, à part les humains peut-être, ne ressent le besoin de vivre en communauté nombreuse au sein d'une nature austère. Ce troupeau parcourt la toundra depuis la nuit des temps. Ce territoire est le sien.
Tous les Inuit connaissent la faim un jour ou l'autre. Et tous connaissent la morsure du froid. Quand elles vous tenaillent, elles occupent tout l'espace. L'une et l'autre nous montrent les limites de nos existences.
A l'occasion de la parution de 'Tiohtiá:ke [Montréal]' (Seuil), l'auteur Michel Jean nous présente en quelques mots son livre, à travers la critique d'une lectrice Babelio.
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