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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai lu tellement de bons retours sur ce roman que je voulais absolument le lire avant de faire mon choix des 5 finalistes du #plib2023 ! Je l'ai commencé avec une certaine appréhension car, comme souvent lorsqu'il y a un fort engouement pour un livre, je suis super hyppée mais au final la magie n'opère pas. Sauf qu'ici, j'ai tout de suite été embarquée ! Les premières pages et la plume agréable de Sophie Griselle ont suffient à me transporter !

Cette histoire nous plonge dans une expédition océanographique dirigée par Sam Luzarche. Il va faire une incroyable découverte en explorant les fonds marins et cela va remettre en question ce qu'il croyait savoir sur la science et sur lui même.

J'ai aimé ce roman notamment pour les questionnements éthiques qu'il apporte mais aussi pour les enjeux scientifiques qui sont importants et intéressants. Il permet de s'interroger sur les limites de l'expérimentation et des recherches sur un être vivant mais aussi sur la notion d'être sensible. Les thématiques du suicide et de la dépression sont également abordés.

C'est un roman totalement addictif qui revisite avec ingéniosité le mythe de la sirène ! Les mystères qui entourent l'île Blackney et la disparition de ses habitants m'ont tenues en haleine. J'avais une envie irrépressible de savoir ce qu'il s'était passé 27 ans auparavant !

En revanche, si vous cherchez des personnages attachants, ce n'est pas ici que vous en trouverez ! Sam est un personnage égocentrique et lâche (notamment face à son paternel). D'ailleurs son père est tout aussi détestable, il n'hésite pas à écraser ce qui est sûr son passage pour arriver à ses fins. Leurs réactions et leurs choix à tous les deux sont discutables d'un point de vue éthique mais sont toutefois cohérents. Nous sommes face à deux scientifiques vraiment à fond dans leur truc et prêt à passer outre l'aspect éthique pour faire avancer leurs recherches.

C'est une belle pavasse de presque 500 pages mais qui se lit très vite ! Une super lecture pour ma part ! Je recommande chaudement !

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Tout d'abord merci à @SNAG Fiction et @Sophie Griselle de m'avoir permis de lire ce roman en m'envoyant ce service presse.

Mes premières impressions :
Comme à son habitude, SNAG fiction nous offre là un objet livre de toute beauté. La couverture nous met tout de suite dans l'ambiance, le concept de couverture à rabat apporte du cachet en plus.
Sophie Griselle nous offre ici son second roman, le premier édité chez SNAG Fiction. Lorsque j'ai lu le résumé autrice, j'ai tout de suite fait tilt. Mêmes études que moi, au même endroit !
Tout dans ce livre m'a attiré en somme. Seul hic, mon angoisse des fonds marins. Mais j'ai décidé de tenter la plongée en eaux troubles et profondes, très profondes d'ailleurs !

Résumé :
Un jeune océanologue, Sam Luzarche, fait LA découverte scientifique de sa carrière. S'en suivent les recherches, les questionnements, les doutes, les peurs. Voilà je n'en dirai pas plus. Lisez ce livre si vous voulez plus de détails sur l'histoire, l'aventure et les personnages.

Mon analyse :
Dès le prologue, je reconnais un récit analytique utilisé durant mes études en histoire de l'art et archéologie : comme une impression d'assister à un documentaire scientifique fort intéressant sur un lieu et un peuple méconnu. Je vois très bien le travail de recherche préalable que l'autrice a effectué et je l'imagine colossal. Je vois dans cette plume la passion professionnelle et le souci du détail réaliste.
Autre réminiscence : les documentaires du Commandant Jacques-Yves Cousteau que je regardais étant enfant. Certes, le sujet des fonds marins est fascinant mais il est également accompagné d'une ambiance oppressante que l'autrice a su retranscrire à la perfection lorsque Sam et ses compagnons partent en exploration à bord du Perséphone. J'ai eu un peu de mal à ne pas suffoquer lors des premiers chapitres je l'avoue. Mais en faisant abstraction de cette angoisse, j'ai réussi à m'immerger (non promis je ne ferais pas trop de jeux de mots !) totalement dans l'intrigue. Car oui, tout au long de la lecture, on suit un personnage et ses questions, ses doutes et ses peurs. On les vit avec lui.

Sam est envahi par une inquiétante attractivité pour les profondeurs abyssales depuis son enfance, suite à un événement tragique dont je ne dirai là non plus rien de plus. Un mystère émerge autour de Sam Luzarche et il se développe au fur et à mesure de la lecture. Cette énigme à fait que j'ai tourné les pages encore et encore. Ce mystère qui lie Sam au monde marin m'a tenu en haleine tout au long du roman. Et c'est à la fin que j'ai compris que mes intuitions (sans pour autant avoir deviné réellement) étaient fondées.

Plusieurs thèmes ressortent de ma lecture : le lien entre Sam et le monde sous-marin bien sûr, celui de l'éthique scientifique concernant les recherches et les avancées technologiques. Jusqu'où peut-on aller pour le savoir universel et la connaissance ? La présence d'un être fantastique qui a toujours émerveillé les humains apporte aussi du surnaturel. Mais mêlé à l'aspect scientifique, le monde réel et le fantasme, cette « chimère » pourrait nous faire espérer que cela peut exister.

En prenant du recul, je me suis rendu compte que l'on pouvait faire une double lecture du roman. Un deuxième sens qui m'a directement impacté et personnellement touchée. Là aussi désolée mais je vous laisse le soin de le découvrir car cela vaut vraiment la peine de se poser devant ce beau bébé de 498 pages. Tous les questionnements de Sam, les rapports qu'il a avec son entourage, ses sensations, ses doutes, ses peurs et ses désirs ont un intérêt pour cette « lecture parallèle », plus introspective et métaphorique. Une sorte de recherche, une quête de soi, une dualité du personnage qui vit dans le doute. Il doit faire des choix constamment…la vie en somme. Sam lutte contre ses devoirs et ses envies. Un combat interne contre ses propres démons et ses devoirs…

Je m'arrête là mais honnêtement, cette lecture qui au premier abord traite d'une aventure scientifique au plus profond des abysses regorge de secrets enfouis, de recherches scientifiques, de personnages qui ne sont pas parfaits mais qui font ou doivent faire des choix plus ou moins moraux. de minutieuses descriptions nous font pénétrer dans un univers encore inconnu de la grande majorité. Et surtout, mais quel dénouement !!!

Voilà, j'espère vous avoir convaincu de plonger à votre tour. Pour moi, c'est un pari gagné que cette lecture et la découverte de Sophie Griselle. J'ai hâte de découvrir ses prochaines parutions.

Lien : https://www.instagram.com/fl..
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J'ai d'abord été attirée par la photo de couverture, sombre et mystérieuse. Puis par l'accroche, courte, intrigante, tentante.
J'ai fait la connaissance de Sam Luzarche, un jeune océanologue champion d'apnée qui travaille pour le CNRS. Sa mission actuelle : une exploration de la fosse des Mariannes, avec toute une équipe de chercheurs sous ses ordres.
C'est un personnage complexe : obstiné, qui ne vit que pour son travail, ce qui le rend parfois un peu égoïste. Il a beaucoup de mal à s'attacher à une femme. Sans doute a-t-il peur d'être abandonné, comme il l'a été quand sa mère s'est suicidée 20 ans auparavant. Il ne s'entend guère avec son père, le célèbre Henri Luzarche, ethnologue renommé qui lui reproche ce suicide. Tout cela explique son comportement, sa tendance à la déprime.
Et puis…il découvre une créature étrange, inconnue. Elle va devenir son obsession, jusqu'à ce qu'il arrive à la capturer. Puis à l'étudier. Mais est-il prêt à pour cela ?
*******
Ce livre appartient au domaine fantastique. Mais pas que. On trouve toute une approche d'une mission scientifique, le matériel, les dangers, les protocoles… C'est très intéressant et loin d'être ennuyeux puisqu'inséré dans l''intrigue.
On ressent également toutes les sensations que peuvent éprouver ceux qui se rendent dans les grands fonds ; des sensations comme l'isolement, la crainte, l'émerveillement. C'est très bien décrit et très vivant.
On explore les profondeurs avec eux, tout comme on explore l'âme de Sam. Une double plongée en quelque sorte.
Mais ce n'est pas tout. A travers cette histoire se pose la question de l'éthique scientifique. Vous comprendrez en lisant…
Le rythme n'est pas spécialement rapide, mais plutôt posé, pensé, dosé. Comme un travail de recherche méthodique, soigné et au final « excitant » par son but et ses avancées.
Un mélange d'aventures, de fantastique, de notions scientifiques : une excellente découverte que la plume de Sophie ! Des personnages fouillés, des situations pleines de réalisme, une ambiance assez stressante, des émotions font de ce roman quelque chose d'hypnotique que j'ai eu du mal à lâcher. D'ailleurs les chapitres se terminent par un « vite, tourne la page pour savoir ! »
Un excellent moment de lecture !
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J'ai eu la chance de recevoir en Service Presse Into the deep de Sophie Griselle aux éditions Snag Fiction suite à l'appel que l'autrice avait lancé sur son compte Instagram.

Il s'agit pour moi d'un roman SF même si je peine à trouver un sous-genre dans lequel le classer. Dans le pacifique, au dessus de la fosse des Mariannes, l'endroit le plus profond des océans, nous rencontrons Sam un jeune océanologue qui dirige une expédition du CNRS chargée d'explorer ces abysses et d'étudier les nouvelles espèces découvertes. Il va justement découvrir une créature qui va bouleverser tout ce qu'il croyait savoir.

Ce roman est un coup de coeur ! Il est addictif, intriguant et dense. On sent qu'un énorme travail de recherches a été réalisé par l'autrice sur la fosse des Mariannes, les fonds marins, les expéditions scientifiques car tout est bien détaillé, expliqué et cohérent. J'ai également beaucoup aimé la mythologie présentée ici.

Les personnages et leur psychologie sont fouillés et bien construits. La plume est très belle et addictive et si les chapitres sont un peu longs, ils s'enchaînent rapidement grâce aux petits cliffhangers que l'autrice nous distille au fur et à mesure du récit.

Pendant toute ma lecture, j'ai été plongée dans une ambiance qui m'a fait penser à un subtil mélange de deux films que j'adore : Abyss de James Cameron et le grand bleu de Luc Besson.

N'hésitez plus si vous souhaitez être embarqué dans ce récit comme je l'ai été !
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J'ai adoré ce roman grâce à sa thématique assez rare qui m'a donné envie de l'acheter. Les abysses et ses mystères... ça sonne déjà comme du déjà vu mais pas du tout. C'est avec passion que j'ai suivi l'histoire de Sam, le suspense reste à son comble jusqu'au bout, je recommande cette lecture
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Ce roman possède de grosses qualités, et surtout, la principale : il nous transporte dans un autre monde, à la fois séduisant, dangereux et mystérieux. Il se dévore : les 400 pages s'avalent comme rien ! Dès le premier paragraphe, le lecteur est happé par les mystères soulevés, dans une histoire qui fait référence aussi bien à Lovecraft qu'à Dan Simmons (pour l'habillage scientifique et la dimension horrifique). Les conflits entre personnages sont savoureux d'injustice et donnent envie de poursuivre pour savoir comment tout ça va se terminer. Pas de temps mort pour nous sortir de la lecture : l'immersion est totale, du début jusqu'à la fin.

C'est également un roman à « créature » (mon genre favori) et, comme d'habitude, j'attendais beaucoup de celle-ci. Rien de tel qu'un bon monstre pour pimper une histoire !
C'est aussi une intrigue très intelligente et habilement menée, qui explore toutes les pistes, toutes les possibilités du scénario, et nous laisse la porte ouverte, à nous, lecteur, pour tirer des conclusions. Enfin, c'est une très belle fable sur le pouvoir d'attraction des fonds, qu'ils soient liquides, ou mentaux...

Le roman est particulièrement bien structuré, avec un prologue très accrocheur, et un épilogue qui laisse une porte bien ouverte, dans la pure tradition du roman fantastique. Aucune question n'est laissée en suspens, et les points noirs du début du roman sont résolus, que ce soit au niveau de l'intrigue, des personnages ou même du rythme. Je vais quand même vous détailler les petites choses qui m'ont gênée, même si certaines trouvent leur résolution à la fin.

Parlons de la forme, d'abord.

La narration à la première personne, dans ce roman, n'est pas très bien passée pour moi, même si j'ai fini par m'y habituer. Principalement parce qu'à part nous faire de l'expo sur le milieu et son histoire, le narrateur ne nous dit rien de ce qu'il est, ce qu'il pense (ou le fait de façon maladroite). Ses conflits intérieurs (et c'est dire s'il en a...) passent uniquement à travers de tirades grandiloquentes et de dialogues assez lourds et peu naturels, en s'exprimant sous la forme de conflits avec les autres. Tout cela culmine au cours d'une scène de drama interminable (20 pages !) et éprouvante, qui fait bien mal à la tête. Mais là encore, il s'agit d'un style, auquel on s'adapte facilement à la lecture.

Le rythme : tout va un peu trop vite à mon goût, surtout au début. Tellement vite que parfois, j'ai dû relire des passages pour comprendre que ça y est, le perso n'est plus sur le bateau, mais dans l'eau, puis dans le bathyscaphe, et enfin, sur l'île... ça va vite, très vite ! En revanche, les passages de disputes (nombreuses), eux, prennent bien leur temps, avec forces redites. Faut dire que les persos ne désarment pas, de vrais requins-bouledogues !

Justement, les persos, parlons-en ! Ils sont tous détestables, et peuvent, au début, paraître un peu caricaturaux. le héros est un genre de Jacques Mayol dans le Grand Bleu, en plus égoïste et tête brûlée encore. Beau comme un dieu tahitien, adulé par toute son équipe, les femmes et les dauphins, il est en plus supra-intelligent : il a soutenu sa thèse à 20 ans, tout en ayant eu le temps de devenir champion mondial de plongée en apnée. Un Gary Stu de compétition (ce qui est renforcé par l'usage de la 1° personne), mais pas sympa, en plus. La façon dont il traite son entourage est ignoble : sa copine Ophélie, qu'il n'utilise que pour le sesque et la lessive, ses amis et ses subordonnés, dont il risque la vie sans cesse « pour la science »... Mais la palme d'or du salaud revient à son père, le vrai méchant de l'histoire : une caricature de savant fou (évidemment prix Nobel), un genre de Tywin Lannister croisé avec le professeur Hojo et Heihachi Mishima. Enfin, Ophélie, la copine du héros, est évidemment canon, intelligente, mais potiche (et traitée comme telle, j'y reviens tout de suite) ... En tout cas, c'est la seule qui manifeste un comportement normal et humain dans cette histoire.
Sachez tout de même que, quoi que vous pensiez des personnages dans la première moitié du roman, vous changerez d'avis sur eux dans la seconde partie. C'est là toute l'intelligence de l'intrigue !

le second vrai point faible est donc, selon moi, la peinture du milieu scientifique que ce roman nous donne, dont les réalités sont très éloignées de ce que vivent les personnages. Thèse à 20 ans, directeur de mission à un âge où les gens normaux rempilent pour leur 5° année de doctorat, budget illimité venant du CNRS — et pour un ethnologue en plus...! —, navire-labo de pointe qui ferait pâlir un méchant de James Bond... Tous ces éléments sont un peu gros. Bon, je reconnais qu'ils servent bien l'intrigue. Mais de ce côté-là, j'attendais plus de ce roman qui se veut aussi une réflexion sur l'éthique scientifique. Quid des chercheurs sans poste qui bossent gratos sur le bateau, de ceux dont les rêves se sont brisés sur les écueils du manque de moyens et de soutien institutionnel, mais qui continuent à grenouiller dans ce milieu auquel ils ont consacré leurs plus belles années ? Adam, le personnage qui sert de carpette au héros et à son père, pourrait entrer dans cette catégorie là, mais le roman ne s'intéresse pas vraiment à lui, à son histoire et son ressenti. Idem pour Ophélie, la copine du héros, qui pour le coup, ne sert vraiment à rien d'autre que... d'être la copine du héros super brillant, surhomme et beau gosse. Ok, la place des chercheuses est questionnée à travers la façon dont elle est traitée (et encore, de manière assez caricaturale), mais tout cela manque de dimension socio-éco. Dommage !

Bilan

Mais je chipote. En dépit de ces petits détails qui pourront très bien ne pas être un problème pour d'autres, j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui, pour moi, possède la qualité principale d'un bon livre. À savoir, susciter une soif de lecture qui pousse à tourner les pages jusqu'à la fin, et nous transporter dans un monde onirique (et parfois dangereux), hors de notre réalité. de ce côté-là, mission accomplie !
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Sam est chercheur pour le CNRS.
Pendant une reconnaissance, il fait une découverte extraordinaire mais des questions se posent et pas que scientifiques.

Alors oui, Sam est détestable et je ne parle pas de son père. Je dois avouer que c'est assez rare pour moi d'apprécier autant un livre avec ce genre de personnages, mais c'est parce qu'ils ont réellement leur importance dans le récit. L'évolution et la prise de conscience de Sam sont fondamentales et c'est ce qui m'a plu, la psychologie du personnage.

Ophélie est une jeune femme qui passe pour naïve, on a envie de lui faire ouvrir les yeux sur Sam mais elle est tellement plus que ça. Je l'ai finalement bien appréciée également.

Et puis, il y a le côté scientifique qui montre les recherches de l'autrice et ça je ne peux que le saluer, cela se sent et c'est tellement bien amené et écrit. Ce n'est pas prise de tête ni trop compliqué, on a les détails qu'il faut pour comprendre ce qui se passe.

La créature est juste somptueuse à découvrir. On apprend petit à petit ce qu'elle est et on devine au fur et à mesure son impact sur Sam et le reste des chercheurs.

Ce livre n'est pas une simple histoire de sirène. C'est un condensé de sujets importants que ce soit psychologique, émotionnel ou obsessionnel, tout passe par la conscience des choix de chacun et surtout de la moralité qu'on veut y mettre. L'éthique scientifique est très bien remise en question.

Bref, j'ai été captivée par la créature presque autant que Sam, l'évolution des personnages est super et l'intrigue très bien menée.

C'est un quasi coup de coeur !
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1989, les habitants de l'île de Blackney disparaissent tous suite à un vraisemblable suicide collectif. 27 ans plus tard, Sam Luzarche mène une expédition scientifique dans la fosse des Mariannes lorsqu'il aperçoit une créature marine anthropomorphe. Cette découverte pourrait-elle apporter des réponses concernant le drame survenu toutes ces années auparavant ?

Je me suis vraiment laissé emporter par l'histoire dès les premières pages. Il faut dire que la plume de l'autrice est très fluide, et que le roman se lit très rapidement malgré ses 500 pages. J'ai peut-être eu des petites impressions de longueurs à certains moments mais en même temps je n'ai pas trouvé de passages qui n'étaient pas utiles à l'avancée de l'histoire.

Une des choses que j'ai appréciées ici c'est qu'on est à des années lumières du mythe de la sirène tel qu'on le connaît : pas de jeune fille ingénue avec une queue de poisson ni de vile tentatrice essayant de noyer les hommes avec son chant. le seul rapprochement qu'on puisse faire avec les sirènes que l'on connaît, c'est finalement juste le fait qu'on parle de créature marine anthropomorphe. Et c'est très bien comme ça ! D'ailleurs j'ai bien aimé le fait que le mot sirène apparaisse plusieurs fois dans le roman mais le plus souvent pour ses sens connexes.

Au niveau des personnages, j'ai été plutôt satisfait malgré quelques craintes suite à certains retours. J'ai vu certains commentaires parlant du fait que Sam était détestable et j'avoue n'avoir pas trop compris. Il n'est pas parfait, c'est un fait, mais je ne l'ai jamais trouvé détestable. Certaines de ses actions sont évidemment un peu limite d'un point de vue éthique mais ça reste cohérent avec son éducation et son métier. Je pense que des scientifiques passionnés peuvent facilement se laisser aller à un certain fanatisme comme on le voit notamment chez le père de Sam (que je n'ai pas trouvé si horrible non plus dans la mesure où il est bien plus nuancé que certains avis le suggèrent). Bref, chacun ses ressentis évidemment mais pour ma part je préfère les personnages plus gris et nuancés donc ça m'allait très bien.

Concernant l'histoire en elle-même, on est vraiment plongés dans un huis-clos (que j'aurais peut-être aimé un peu plus angoissant entre les profondeurs abyssales et les questionnements éthiques) à échelle humaine. Bien sûr, la découverte d'une nouvelle espèce pourraient avoir des retombées planétaires mais on se focalise ici vraiment sur un petit groupe de personnes isolées et c'est ce que j'ai trouvé intéressant. En termes de thématiques, on parle donc pas mal d'éthique, mais aussi de santé mentale (et de suicide), de rédemption, et un peu de mémoire/héritage culturel.

J'ai trouvé la direction prise par l'autrice assez surprenante, bien que je ne savais pas tellement quoi attendre de ce roman. J'avais deviné quelques trucs comme le mystère autour de Nasca, mais il faut dire qu'il y avait des indices dans son nom (à moins que ce soit un heureux hasard ?). En tout cas, je ne m'attendais pas à ce que le roman se termine de cette manière.

L'épilogue peut-être un poil frustrant pour certains puisqu'un (petit) doute subsiste concernant la nature d'un des personnages, mais j'aime assez ce genre de fins donc ça ne m'a pas posé problème.

En ce qui me concerne, ce livre aura été une très bonne surprise !
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Sam Luzarche est océanologue. Lorsqu'une mission dans la fosse des Mariannes, au large du pacifique, le conduit à faire une découverte inédite, Sam pense avoir atteint l'apogée de sa carrière et réalisé le plus grand rêve de sa vie. Mais l'océan n'a pas l'intention de dévoiler ses secrets si facilement… s'il veut connaître la vérité, il va devoir plonger dans les abysses de son histoire…
🌊
Ce roman m'a sauvée d'une panne de lecture qui durait depuis des semaines. le sujet est passionnant, même pour une non scientifique comme moi qui a carrément la frousse de tout ce qui se passe sous l'eau.
🌊
Ce roman distille de nombreuses énigmes qui lui confèrent un côté mystique à souhait ! L'intrigue mêle habilement légendes, croyances et sciences, le tout en invitant parfois le lecteur à choisir son camp.
🌊
Bien sûr, on se demandera jusqu'où il est possible d'aller au nom de la science et de « l'évolution ». Ce qui m'a parfois donné envie de hurler sur certains des protagonistes.
🌊
Sam, quant à lui, est un personnage ambigu ; un scientifique qui croit aux légendes, ce qui le trouble parfois et le pousse à prendre des décisions incohérentes. Il est souvent en introspection, ce qui m'a un peu agacée sur la deuxième partie de ma lecture, je dois l'avouer. Je l'ai trop souvent trouvé nombriliste et ses questionnements ralentissaient l'intrigue.
🌊
J'ai toutefois beaucoup aimé cette lecture, que j'ai trouvée intelligente, passionnante et bien écrite.
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Into the deep s'attache donc à nous entraîner dans une expédition scientifique, dans la fosse des Mariannes, le point le plus profond de la croûte terrestre, dans le Pacifique. Toutes les informations fournies dans le roman sont rigoureuses et vérifiables ; comme je suis une grande curieuse, je me régalée à croiser ce qui relevait de la vérité et de la pure fiction… C'est d'ailleurs l'un des points forts de ce livre : le travail de documentation effectué. Et ce qui est plus important encore, c'est que les renseignements, la partie scientifique n'empiète pas sur le côté merveilleux ou sur l'intrigue comme cela peut arriver. Un très bon point.
On oscille donc entre science, imaginaire, fantastique, sans jamais basculer vraiment dans la SF
En fait, Into the deep explore tout autant les abysses que les tréfonds de l'âme humaine puisque nous suivons Sam, jeune chercheur, tourmenté par le suicide de sa mère (la scientifique Marève Temauri) alors qu'il était tout enfant. Il a toujours vécu dans l'ombre d'un père brillant, Henri Luzarche et aimerait faire ses preuves, voire surpasser ce parent encombrant (masculinité toxique en vue avec les Luzarche père et fils). Sam dirige une nouvelle expédition dans la fosse des Mariannes. Il travaille avec la très compétente Ophélie, qui est aussi sa petite amie ; un personnage féminin qui cherche sa place et a tendance à s'effacer dans toute une partie du livre (mais cela ne durera pas).
Un jour, Sam, toujours à la limite, presque en perdition, tombe nez à nez avec une créature. Et pour en revenir au fantastique, et sans rien divulguer de l'intrigue, tout ce qui touche aux créatures n'appartient pas à la SF puisque ce ne sont pas des aliens ou des E.T, mais des êtres légendaires, liés à des mythes. Sam va vouloir retrouver sa « sirène » à tout prix, même s'il doit plonger au fond de la fosse et y entraîner son équipe. On voit la détermination du jeune homme mais aussi l'absence de scrupules, et les pulsions autodestructrices… On y assiste avec inquiétude.
Le roman suit le point de vue de Sam, ses doutes, ses tourments, ses interrogations, ses angoisses,…
Au passage plusieurs thèmes sont abordés, comme, par ex., l'éthique scientifique, la reconnaissance des droits des autres espèces (qui est sentient ? ou pas?), la reconnaissance des femmes dans le milieu scientifique (au travers d'Ophélie) et bien sûr, la nature de l'être humain.
Je dois quand même nuancer mon avis avec deux petites remarques : (sinon, le roman serait parfait)
— le milieu (à peu près) du roman s'éternise sur des dialogues assez redondants qui n'apportent pas grand chose à la psychologie des personnages. Et qui nuisent un peu à l'avancée de l'intrigue. Un tout petit peu moins de « je me sens coupable de… », « c'est de ta faute, père », un peu plus d'action et cela aurait été très juste.
— presque dans le même ordre d'idées, je n'ai pas été surprise un instant par « la » révélation qui est très préparée, en fait. J'ai peut-être trop lu de thrillers et de policiers, c'est possible. Ou alors, il m'a manqué un petit quelque chose pour trouver le dénouement original.
Mais ce n'est pas très grave car pour moi, c'est un bon roman, bien construit, bien écrit, avec 500 pages qui se lisent avec délice ; l'écriture de Sophie Griselle est un régal.
Il ne faut donc pas hésiter et prendre son souffle : vous en aurez besoin, c'est une plongée en apnée.
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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