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EAN : 9782365697798
160 pages
Editions Les Escales (24/08/2023)
3.24/5   51 notes
Résumé :
Sommes-nous capables de nous reconnaître dans la nuit ?

Un matin comme un autre, le soleil ne se lève pas. Les bêtes disparaissent. Les voitures et les téléphones cessent de fonctionner. Et c’est tout un village – le monde, peut-être – qui est plongé dans le noir.

La jeune Anna, qui vient de connaître l’amour, Ethel, qui a perdu depuis longtemps le fil de sa vie, Josselin, qu’un accident a rendu aussi monstrueux qu’hostile, et le petit ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,24

sur 51 notes
L'ambiance est d'emblée particulière.On en sait peu sur les personnages qui se présentent successivement, une ado dont les sens s'éveillent, une femme au passé masqué, mais dont les nuits agitées semblent faire revivre des souvenirs douloureux, un enfant qui tente d'interpréter les propos des adultes qui l'entourent, aucun ne se dévoilera totalement.


Pour ajouter au sentiment d'étrangeté, le soleil n'apparait pas à l'horizon ce matin là. Plus rien ne fonctionne et les animaux disparaissent. L'incompréhension de ce qui survient, conduit les personnages à se mettre en mode survie, avec pour corollaire la recherche d'un responsable. Et qui incarne au mieux la cible , sinon cette femme qui vit seule dans une maison en ruine et sème des poèmes autour d'elle (et entre les chapitres du roman) ?

Dans cette atmosphère est insolite , on a envie d'en savoir plus que ce qui a précédé mais surtout, et c'est la limite de ce premier roman, on a l'impression de survoler des destins pourtant attirants. Les différents thèmes ne sont pas aboutis et on reste sur sa faim.

On en retient une belle écriture, avec des pages poétiques superbes, mais un roman inachevé.


160 pages Les Escales 24 août 2023


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« Les choses arrivent. C'est tout. »

Sous des airs de conte apocalyptique, le premier roman de Laura El Makki confronte des villageois à une nuit qui n'en finit pas. Une situation de crise qui révèle les personnalités.

Cette nuit est pour Anna «comme un voeu fait avant d'éteindre une bougie et qui s'exauce». En prenant le chemin de la maison, elle sait que désormais rien ne sera plus comme avant. Elle a franchi une étape sur son parcours initiatique et rentre discrètement chez elle et «s'endort tout habillée, l'odeur de Pierre sur sa peau. Son corps à lui encore en elle.»
Ce qu'elle ignore, c'est que dans le village endormi Ethel l'a vu passer. Ethel qui aime ces heures qui lui donnent l'impression qu'elle domine ce coin reculé, que son idée de tout reprendre de zéro a fonctionné. Un jour, elle avait quitté son domicile et son métier d'enseignante et était montée dans un train, venant compléter la liste des quelque 10000 personnes qui disparaissent chaque année. Elle voulait «décider de l'histoire à écrire. Elle était une femme libre, après tout. de choisir, d'essayer, de rater, de souffrir. Un couteau qui joue à se planter entre les doigts.»
Alors, elle avait débarqué dans ce village perdu. Alors, elle avait choisi Josselin qui lui n'avait jamais pris le train, ne vivait que de sa maison et ses bêtes. Si son homme se réveille alors que le jour ne s'est pas levé, c'est en raison du bruit qui a trahi Ethel. Un instant, il se demande ce qu'elle peut faire de si bon matin, mais très vite ses pensées vont être accaparées par un problème autrement plus sérieux. Les bêtes ont disparu, l'électricité est coupée, les montres ne fonctionnent pas davantage que les téléphones et les voitures ne démarrent plus. Tout semble figé, jusqu'à la lune qui semble un peu plus grande que d'habitude, seul point positif dans cette malédiction, car elle les éclaire.
Pour rassurer les villageois désorientés, et peut-être aussi pour asseoir son autorité, Josselin décide que cette femme solitaire qui vit un peu à l'écart leur a jeté un sort, qu'il faut la chasser pour que tout revienne dans l'ordre. Y croit-il vraiment? Toujours est-il qu'il cherche à persuader la communauté de monter une expédition pour en avoir le coeur net.
Gautier, un jeune orphelin, va lui aussi faire preuve d'imagination pour trouver les causes de ce drame et essayer d'en sortir.
Car tout n'est pas noir dans ce conte postapocalyptique. C'est peut-être aussi ce qui en fait son originalité par rapport aux autres oeuvres partant de ce même postulat comme Si le soleil ne revenait pas de Charles-Ferdinand Ramuz (qui a aussi donné lieu au film éponyme de Claude Goretta) ou le soleil ne se leva pas d'André Dahl. Dans le style mêlé d'envolées poétiques de Laura El Makki, on ne sait combien de lunes il va falloir attendre, mais il se pourrait bien qu'à nouveau le jour se lève...
La primo-romancière dit s'être inspirée de la période du confinement – quand soudain tout s'arrête – pour écrire ce conte noir. Un moment suspendu durant lequel, il faut remettre en question ses choix, se reconnecter à la nature. Voilà en quelque sorte la version poétique de Chaleur humaine de Serge Joncour.

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Il y a des histoires qui vous passionnent moins que d'autres, des histoires qui ne vous atteignent pas et ne laissent apercevoir qu'une immensité aride de sentiments non exploités. Combien de lunes en fait partie. le résumé est prometteur, enivrant et intriguant, mais la construction narrative m'a donné le sentiment d'un grand vide, d'un magma de mots sans lien ni but, qui se suivaient sans jamais rien former de concret.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre, mais je peux dire que je ne l'ai pas compris. C'est au point que si vous me demandiez de l'expliquer succinctement, je me retrouverais dans le pétrin. J'ai bien saisi qu'une sorte de fin du monde avait lieu, avec des personnages disparates tous plus ou moins inquiets, mais au-delà de ça, le néant total. Néanmoins, je vous invite à vous forger votre propre avis, puisque je ne doute pas que ce livre doit avoir un certain potentiel que je n'ai pas su percevoir : avant même sa sortie officielle, il a déjà été sélectionné pour plusieurs prix littéraires.

Je suis passé totalement à côté de cette histoire, qui ne m'a rien apporté de plus que questionnements et ennuis.
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Une histoire déroutante, le temps d'une nuit où nous sommes suspendus et dans la même attente que des villageois emprunts à la terreur.
Une lune énorme, un village coupé de la vie, la fuite des animaux, une femme est-elle a l'origine de ce climat ésotérique sans précédent ?
Un récit dévoilé par les personnages, chaque narration est personnelle, profonde et intime.
La peur et la beauté de la vie sont au coeur des émotions ressenties, un huit clos nocturne qui ne nous laissera pas indifférent, tant par la pureté du style que pas l'originalité des maux choisis d'être partagés.
Un côté sombre qui enveloppe l'espoir de vivre telle une ombre qui suit sa silhouette.

Un livre à lire sans se poser de questions, buvez les mots tels une offrande à notre âme en quête de divertissement et de connaissances.
Offrez vous un moment intemporel avec @elmakkilaura 🌕
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Merci à Babelio pour la sélection et aux Éditions Les Escales pour ce livre.
Pourquoi dans ce petit village le soleil ne se lève pas, seule la lune donne un peu de lumière, car non seulement il fait nuit mais en plus les habitants sont coupés de toutes communications.
Même s'il n'y a pas de panique, beaucoup cherchent un coupable. Ne serait-ce pas cette femme arrivée depuis peu chez eux et que personne ne connaît ?
Un livre qui nous met devant un choix : que ferions nous en cas de catastrophe non expliquée ?
Un livre qui se lit avec appréhension mais qui se termine trop vite
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critiques presse (1)
OuestFrance
28 novembre 2023
Pour son premier roman, la biographe des sœurs Brontë choisit le conte apocalyptique. Envoûtant.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
(Les premières pages du livre)
car ce qu’il s’est passé n’a pas d’importance
seul compte ce qui n’a pas encore eu lieu
mais je sais la soif de comprendre
je sais ce qui traverse les cœurs et construit les jours
les questions les regrets et les choses jamais dites qui resteront au fond quelque part
parce qu’il faudrait soudain un peu de courage
le moment propice qu’on attend et qui ne vient jamais
pour oser aller dans cet endroit arracher les racines regarder en face ce qu’on a à l’intérieur
le prendre dans ses mains s’en occuper comme d’un enfant perdu
et dire ces choses leur enlèverait du sens de la justesse
tout ce qui les a polies
l’informulable l’inavouable
et elles se multiplieront
toutes les ramifications
les petites branches pousseront sous la peau comme un arbre
elles poussent déjà dans le silence le sommeil quand nous parlons rions mangeons aimons
elles chatouillent la fine écorce
ne les entendez-vous pas pousser parfois
nous les entendrons longtemps si nous sommes chanceux
et nous nous dirons que ce n’est pas possible
nous n’en aurons rien à faire
nous déciderons de les ignorer les moquer les étouffer
parce qu’il faut bien vivre
et pourtant un jour il faudra l’écouter la chérir
la forêt en nous

1
Anna
Avec une agilité parfaite, Anna retombe sur ses pieds. Le mur a frotté son ventre et éraflé ses genoux. Sa peau brûle un peu. « Fais gaffe au chien », dit Pierre. Elle s’est laissée tomber de deux mètres, plus rien ne lui fait peur. Elle longe la façade, évite le gravier qui réveillerait tout le monde et marche sur les gros cailloux qui délimitent les fuchsias, les fleurs préférées de Mme Letourneur, ex aequo, aime-t-elle souvent préciser, avec les hortensias bleus. Anna avance en funambule. Le matin arrive. Victorieuse, elle atteint la route et regarde Pierre à la fenêtre. Elle croit voir un sourire sur son visage et lui fait un signe rapide de la main. Le mouvement de son ombre fait aboyer le chien qui se lance après elle. Anna se met à courir, ivre de cette nuit qu’elle n’oubliera jamais.

Dans l’obscurité bleue, son corps se découpe, sec, léger, plein d’une assurance nouvelle. Elle n’en revient pas de ce qui vient de se passer et rit en pensant qu’elle n’est plus la même, que cela se verra peut-être, que les copines, sa mère, son père, sa sœur, ceux qui la connaissent lui demanderont demain si elle va bien, ils seront à l’affût d’un changement, la coiffure peut-être, et elle répondra « non », évidemment, alors que si, tout aura changé. Plus elle y pense, plus c’est clair. Même ces maisons de pierre qu’elle voit depuis toujours, cette route qu’elle foule depuis toute petite et qu’elle connaît par cœur, tout lui paraît différent. La vie n’est plus la même.

Maintenant la nuit l’enserre. C’est une nuit comme un vœu fait avant d’éteindre une bougie et qui s’exauce.

Anna pense à toutes ces fois où le chagrin l’a gouvernée, à ce qu’il faut de force pour tenir, aux choses qu’elle aimerait faire désormais. Tout lui semble possible. Il faut se dépêcher, répondre à chaque intention qui se manifeste. Et même si un jour tout est amené à se défaire, si tout doit s’arrêter, elle saura que cet instant a existé. Dans sa tête, elle en trace les contours pour s’en souvenir, pour après. Les yeux fermés, les poings serrés, elle sent son cœur prêt à heurter ses côtes. C’est donc ça, vivre. Elle court et son corps ne ressent pas la fatigue. Au loin, elle aperçoit les rondeurs franches de la lune qui perce derrière les arbres. Certains semblent flotter sans tronc dans le ciel noir.

Arrivée à hauteur de la rivière, elle s’arrête pour reprendre son souffle. L’air charrie une mélodie indistincte, le cri d’un hibou, des feuilles nerveuses, des branches qui craquent, et le courant léger avec son bruit de toujours. Anna plonge sa main dans l’eau. De petites vagues se forment au contact de ses doigts puis de grands arcs souples, et sur cette toile qui lèche sa peau, elle n’arrive pas à distinguer ce qui s’y reflète, la pierre voisine, son visage ou l’ombre du grand saule qui flotte à côté. Elle boit, pose ses doigts frais sur sa nuque, et repart.

La route monte en faux plat. Elle poursuit tout droit, passe au coin de la « mortelle », devant le Christ sur sa croix, elle résiste au point de côté qui s’installe, elle entend d’ici son père qui dirait que ça se corse. Depuis dix ans au moins, il s’entraîne pour le marathon mais déclare forfait dès qu’il s’agit d’y aller. C’est avec lui qu’elle court d’habitude. Les dimanches matin, ils vont jusqu’au mascaret. D’une même foulée, ils filent droit vers la vague et, quand la terre n’est pas trop molle, ils rejoignent le vieux presbytère en ruine de l’autre côté sans jamais dire un mot, sauf quand Anna sent la petite aiguille derrière ses côtes. Alors son père lui dit de vider ses poumons, complètement, de souffler. « Voilà, encore et… inspire ! » Anna sait comment faire. Elle vide ses poumons et maintient sa foulée, comme son père le lui a appris. L’aiguille disparaît. L’air lui chatouille la gorge. Elle ricoche sur le sol.

Le vent soulève les graminées géantes qui ornent les grilles entrouvertes du domaine. Anna évite les chaises abandonnées sur la pelouse, le fouillis du tuyau d’arrosage et s’agenouille comme on prie à hauteur du lion en granit qui surveille la porte. Il a les muscles saillants et une crinière massive. Dans l’escalier, il y a une photo d’elle assise à côté de lui, elle doit avoir trois ans, son bras est posé autour de son cou. Sa mère a toujours aimé qu’elle prenne la pose et lui a appris à sourire, même si l’envie lui manquait. C’est ainsi que se bâtissent les souvenirs chez elle, en ayant l’air heureux.

Anna glisse sa main entre les deux grosses pattes et saisit une clef. Elle reprend son souffle et fixe les yeux déserts de l’animal qui a tout vu, qui voit tout depuis si longtemps, et elle pense aux secrets qu’il garde. Des choses lui reviennent en tête. L’impulsion est forte. Anna la sent venir et s’échapper, soudain nostalgique d’un instant qu’elle aurait voulu retenir.

Dans la maison, ça sent encore le repas du soir, une odeur de légumes bouillis et de vin. Les pièces muettes attendent d’être envahies. Anna pense au peu d’heures qui lui restent avant que le réveil sonne, au contrôle de maths à 10 h 30, aux dix balles qu’elle doit à Lucie. Hier, elles avaient trois heures devant elles, elles ont marché le long de la départementale pour aller en ville dans le magasin qu’elles préfèrent. Anna a essayé un rouge à lèvres très rouge. Dans le miroir, elle ne s’est pas reconnue et cela lui a plu d’être quelqu’un d’autre. Lucie lui a dit « Prends-le ! Il te va trop bien. » Et Anna a répondu « J’ai pas assez sur moi et puis ma mère voudra jamais que je mette ça. » Alors Lucie a ouvert son porte-monnaie, un cœur au tissu abîmé auquel elle tient plus que tout. « Tu me les rendras. » Elles étaient reparties en se tenant par le bras, le rouge à lèvres dans un étui doré qu’Anna ne porterait probablement jamais mais qui était une promesse, qui scellait une amitié que les deux jeunes filles voulaient indéfectible, surtout Lucie qui la faisait passer avant le reste, les cours, la famille et bien sûr les copains. C’était elle, la gardienne de leurs phrases fétiches, des gestes, des goûts et des souvenirs communs, de tout ce qui s’amoncelait comme un trésor imprenable et que chacune chérissait sans se le dire.

Anna monte l’escalier, longe le couloir tapissé qui file jusqu’à sa chambre, passant discrètement devant celle de ses parents puis devant la porte vitrée qui mène au grenier. À cet instant, elle ferme les yeux, un réflexe de l’enfance, comme si cela pouvait la protéger de la peur ridicule qui est là, tapie en elle, avec ses images informes, ses mains énormes, toutes ces chimères qui ont fini par la façonner entre autres choses inoubliables : les amis imaginaires, les carnets enfouis sous les matelas, les rires sur la balançoire, les étreintes et les pleurs aussi, et puis ce que les doigts ont désigné à l’horizon, les nuages comme des histoires, le vide des dimanches après-midi, ces moments où l’on sait que quelqu’un vous manque.

Elle tombe en étoile sur son lit. Les bruits vagues de la maison s’estompent et elle n’entend plus bientôt qu’une branche caresser la vitre de sa chambre, et son cœur tambouriner.

Demain, maintenant déjà, la nouvelle vie.

Elle s’endort tout habillée, l’odeur de Pierre sur sa peau. Son corps à lui encore en elle.
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L’air charrie une mélodie indistincte, le cri d'un hibou, des feuilles nerveuses, des branches qui craquent, et le courant léger avec son bruit de toujours. Anna plonge sa main dans l'eau. Deux petites vagues se forment au contact de ses doigts, puis de grands arcs souples, et sur cette toile qui lèche sa peau, elle n'arrive pas à distinguer ce qui s’y reflète, la pierre voisine, son visage ou l'ombre du grand saule qui flotte à côté. Elle boit, pose ses doigts frais sur sa nuque, et repart.
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Et Anna comprend. La nuit qui reste, la lune plus grande que d'habitude. Pierre lui a déjà tout expliqué et elle a toujours refusé de le croire. Elle voyait bien qu'il amplifiait les choses, c'était devenu entre eux un sujet pénible, une occasion de dispute, à un moment donné chacun se retenait d’insulter l’autre. Pour elle, l’idée de l'apocalypse avait été fabriquée pour faire peur aux gens, pour les forcer à vivre, il leur fallait une histoire qui les mette en mouvement, leur fasse éprouver l'inutilité des conflits, les heures périssables, l'urgence d'aimer. Et puis, elle avait observé Pierre compter les séismes chaque année, sans en omettre un seul, voir leur nombre croître, tout comme les éruptions volcaniques et la fonte des pôles, le vent qui souffle des villes entières, les gens flottant sur des radeaux, des toits. Elle avait assisté, amusée, à l’'empilement de boîtes de conserve, à l'inventaire précis de ses outils, à sa soudaine obsession pour la musculation et aux heures qu'il passait dans la forêt au lieu d'aller en cours. Elle avait voulu en savoir plus, regarder le monde avec lui et, tout en retenant son opinion, elle avait compris que, peut-être, la vie telle qu’on l'avait connue disparaîtrait un jour, mais elle imaginait qu'ils avaient encore le temps, elle pensait être à l'abri ou que l'avenir donnerait tort à ces prédictions. À l'échelle de sa vie en tout cas, tout lui semblait tenir. p. 70
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sur leur passage, les portes, les fenêtres s'ouvrent, les gens s'approchent une bougie ou un briquet à la main, ils ont l'air hagards, désemparés, ils croient à un sabotage, une guerre, ils se repaissent d'hypothèses météorologiques ou surnaturelles, ils aimeraient plus que tout écrire l'histoire.
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Ethel s’essuie le coin des paupières. Elle pense à ce mot prononcé par Josselin et à tous ces mots, toutes ces phrases qu’ils n’échangent plus, à la parole qui entre eux a étrangement disparu et au risque que chacun prend, quelquefois, pour la faire de nouveau exister. Elle réfléchit, tente de se souvenir du moment où ils ont cessé de s’adresser l’un à l’autre, se demande comment leur vie peut, depuis si longtemps, s’organiser dans le silence. Elle a peur de trouver des réponses. Dans le noir, elle imagine que tout va bien.
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