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3,87

sur 2179 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Comment résister ? » [au tome 3] m'interrogeais-je ici-même à la fin du tome 2.

Je n'aurai pas résisté longtemps.

Entre parenthèses, je ne sais pas chez vous mais pour ma part les réjouissances de ce p*** de mois de juin ont atteint comme chaque année des niveaux de débordement de planning qui ne sont même pas décrits dans le manuel. Maintenant ça empiète même sur juillet, c'est pour dire.

Tout ça pour souligner (même si chacun s'en contre tamponne une fois cette parenthèse refermée, voire bien avant la parenthèse pour les moins concernés) tout ça pour souligner, donc, que j'ai un peu tardé à le terminer, ce Vernon troisième du nom.

Nonobstant il s'agit là, à mon humble avis, de l'opus le plus intense et le plus sombre de la trilogie, raison pour laquelle j'ai peut-être aussi inconsciemment pris mon temps. Car si l'on y retrouve avec jubilation les aimables protagonistes des volets précédents, ainsi que les pensées et répliques délectables dont Despentes a le secret, le scénario, lui, inflige quelques secousses imprévues. Adieu le pays de Candy, on est clairement sur du dénouement qui décoiffe, fais gaffe à ta mise en plis.

Ne reste plus à la fin que cette tristesse un peu hébétée de devoir irrémédiablement quitter la bande à Vernon.

Fin du trip.
Et maintenant… comment redescendre ?


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Un tome trop loin ?

Telles étaient mes craintes au fil des pages de cette troisième livraison.
Toujours ces interminables élucubrations sur les états d'âme des personnages, la longueur des situations décrites dans lesquelles l'auteure théorise encore ses sempiternelles révoltes sociétales ; de faciles récriminations réductrices, racoleuses et manichéennes, une outrancière vision sociale moralisatrice.
Une similitude de style étonnante avec celui de Michel Audiard, et pour l'anecdote, une troublante coïncidence d'un projet cinématographique concernant, dans le roman, Subutex revisité en Jésus et sa bande, déjà imaginé avec un producteur de la même veine, par le même Audiard dans La nuit, le jour (pages 175 à 185 de l'édition de poche).
Un épilogue houellebecquien...

Trop c'est trop, pensai-je, même si je trouvai les formules toujours aussi délectables :
"Il a une gueule bien française de consanguin rural. - Elle a une poitrine d'une autre génération, à l'ancienne, lourde et grave."

Puis, sans que je ne le pressente, vers le dernier tiers de l'histoire, tout d'un coup quelque chose s'est rompu, presque malgré moi l'émotion est apparue, un charme a opéré, Vernon a touché mon coeur mâle et fier, l'a attendri.
Il est là, sans doute, le talent de Virginie Despentes, faire céder les défenses, prendre les dernières redoutes d'un lecteur crispé sur ses préjugés radicaux, lui proposer la nuance, une légèreté nouvelle.

"Elle m'avait dit de venir et je ne l'ai pas fait - on croit toujours qu'on est occupé."

Alors, occupé égoïstement de mes principes, je m'en suis dépouillé et vers elle suis venu.
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Avec ce troisième tome, s'achève la trilogie, découverte et dévorée en quelques jours, pour ce qui me concerne..

Découverte enthousiaste, lecture haletante, plaisir soutenu.

Si le tome 2 faisait penser à Théorème de Pasolini, où, de « convergence » en « convergence », la petite troupe de disciples gravitait amoureusement autour de son Prophète du Vinyle, dans une apothéose rock, ce dernier tome est une plongée en apnée dans la réalité socio-politique récente et tragique de 2015 : l'année de Charlie, celle du Bataclan…

La fresque réaliste se teinte de sang, se tend de peur, et la fable romanesque , au diapason, tend discrètement ses pièges, couve ses ressentiments, ourdit sa vengeance.

Le tome 3 est une déflagration : celle d'une apocalypse annoncée.

On est toujours ébloui par le talent avec lequel, en changeant à chaque fois de focale, de personnage privilégié, sans jamais perdre ni son humour cynique, ni sa lucidité critique à l'égard de l'époque, ni son empathie tendre avec chacun de ses héros, Virginie Despentes, inexorablement, impeccablement, déroule son récit : celui d'une année placée sous l'étoile noire du terrorisme et celui de la désagrégation d'un groupe qui nous était cher.

On enrage : Dopalet père a trouvé en l'ignoble Max son âme damnée, son exécuteur des basses oeuvres.
On tremble : la petite Céleste aux fines aiguilles est devenue le Chaperon rouge de bien vilains Loups, la forte Aïcha voit sa forteresse intérieure ébranlée par le désir, disloquée par les désillusions.
On jubile : merci, Olga, pour tes coups de gueule magnifiques, géante inspirée, juchée sur ton petit banc, dans cette grande Nuit Debout parisienne !!…

Que c'est difficile de quitter tout ce petit monde que le talent de Virginie Despentes nous a rendu si proche, si complice, si fraternel..

La fin, étonnante, nous permet heureusement de prendre de la distance.

Et de prendre congé.

Belle équipée, sauvage et amicale. Belle lecture. Oui, le tome 3 clôt dignement cette trilogie : il ne m'a vraiment pas déçue !
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Suite et fin des aventures d'une bande de contemporains extravagants, purs produits d'une société décadente, qui conduit l'humanité vers l'extinction de l'espèce, autant par l'élaboration des moyens techniques du feu d'artifice final, que par la mise en place des conditions de mises à feu. Si le genre existait, je qualifierais ce roman de « pré-apocalyptique »

Si Vernon est devenu un gourou, un magicien qui fait danser ses adeptes dans des nuits de convergence, où drogues et ondes sonores unissent la foule dans une sorte de communion psychédélique, de nouveaux drames couvent sous la cendre. L'arrivée potentielle d'une manne conséquente sème la discorde dans la tribu.
On retrouve les personnages des autres tomes et la bibliographie sommaire en début de tome est une excellente idée : le temps et les lectures intermédiaires ont effacés partiellement les souvenirs . Ils ont changé, évolué, au gré des drames humains .

Le ton ne trahit pas les opus précédents, on retrouve le style alerte, tonique et sans concession de Virginie Despentes. Et si l'analyse sociologique est terriblement pessimiste (mais qu'est-ce qu'un pessimiste, sinon un optimiste qui a de l'expérience?) , elle révèle une observation éclairée et cohérente du fonctionnement de notre monde. Et quand on y a joute une pincée d'humour voire d'ironie, on en redemande!

Les références musicales sont ici encore omniprésentes, peu parlantes au vu de mon ignorance crasse de ce style de musique, mais peu importe.

La science fiction n'est plus un genre mineur, les plus grands nous font part de leur hypothèses quant au devenir d'une humanité en péril (c'est une preuve de plus que nous sommes assis sur un baril de poudre) et au delà du destin de notre DJ mythique , l'auteur imagine notre futur. C'est surprenant mais ce la ne nuit pas à l'ensemble.

Très belle trilogie, dense et bien écrite, dont la conclusion ne dénote pas par rapport aux précédents volumes.



Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Suite et fin de la saga Subutex, lue d'une traite et qui m'aura tenue en émoi toute la semaine.
Celui-ci un tout petit poil en dessous des deux autres opus ; effet de lassitude ou de rupture de rythme peut-être. Ou alors du fait d'une difficulté à se positionner entre certains éléments de fiction assez improbables d'une part, et d'autre part une écriture encore plus en prise avec le réel, le nez dans l'actualité des attentats, des migrants, de Nuit debout, réduisant à portion congrue la distance avec la fiction.
C'est paradoxal car c'est pourtant précisément ce qu'on vient chercher et dont on se délecte dans Vernon Subutex : une peinture sans fard du monde dans lequel on vit, son ré-enchantement par une aventure humaine qui semble à portée de main, des solutions, des illusions.
Et désillusions : après l'expérience lumineuse des convergences explorée dans le tome 2, on redescend sur terre dans ce troisième volet et la chute est rude. Vernon a quitté le groupe, chacun se retrouve de nouveau seul et se fait rattraper par sa réalité. Un chapitre par personnage, le trait est toujours précis et la plume cash et incisive.
La mise en abyme finale, inattendue, ouvre pourtant des portes, mais reporte à plus tard le retour de la lumière qui baignait le deuxième tome.
Au final, une lecture en trois temps qui m'aura vraiment emballée, secouée, emmenée, et procuré, à défaut d'objectivité, un état de fébrilité assez rare. Fan, je suis !
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Fin de partie pour Vernon Subutex, le leader charismatique aux tables de mixages messianiques. Que restera-t-il des « convergences » raves new-âge, cérémonies musicales, sabbats modernes où drogues et toutes connections extérieures sont proscrites ? Des rassemblements d'happy few où il faut être ? Subutex est complètement dépassé, cette humanité en symbiose a-t-elle un avenir ? Gaffe, Vernon, autour de toi il n'y a pas que des gens qui te veulent du bien, clochard céleste, DJ de génie, ton pouvoir crée des jalousies et la cupidité de certaines personnes est sans limite. Même les plus petits galets créent de belles encyclies, Vernon petit disquaire déchu de Belleville, que restera-t-il de toi dans un siècle ?

Une comédie humaine 2.0, un collage de ce début de XXIe siècle. Il y a tout dans le dernier tome de la trilogie de Virginie Despentes : des hommes, des femmes, des trans, des beaux, des laids, méchants ou bienveillants. Toute une humanité qui s'embrasse, s'entrechoque, s'écorche et se panse. En vérité je vous le dis, Virginie Despentes vient d'écrire la belle et tragique histoire de notre époque.

Pour la sortie de Vernon Subutex tome 2 j'écrivais ceci :

« Formidable écrivaine, Virginie Despentes est toujours étonnante. Elle organise un bal littéraire, plus d'une vingtaine de danseurs sur la piste, qui nous parle de la violence de la lutte des classes dans le monde d'aujourd'hui. Jamais cynique, Despentes porte un regard bienveillant sur ses personnages, omnisciente, elle est dans chacun d'eux, chaque protagoniste est composé de manière scientifique et affective, elle décortique leurs faits, leurs gestes, leurs psychés pour dévoiler l'essence même de leur humanité. Qu'est-ce qu'être un homme, une femme, un jeune, un vieux dans Paris en 2016. Comment naissent des interactions entre les personnes. Comment vit-on avec son passé, son présent et son futur possible. Virginie Despentes nous tend une photographie romanesque dont le réalisme social emporte le lecteur très loin en compagnie de personnages tellement proche de nous. »

Pour le tome 3 je suis toujours d'accord avec moi. ( je n'ai pas changé d'avis)!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'avais adoré le premier tome de Vernon Subutex. Il était incisif, rythmé et il nous montrait que dans notre société où l'on se croit entouré, personne n'est à l'abri car on devient sans pitié et égocentrique.
Le deuxième tome m'avait paru plus mou et moins mordant, trop plein de bons sentiments, mais il était sûrement nécessaire à la création de ce groupe de gens atypique auquel on s'attache follement. Je ne m'étais pas autant attachée à un groupe de personnages depuis les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin.
Alors j'ai mis du temps pour me remettre de mes émotions et venir écrire ma critique. le troisième tome de Vernon Subutex tient définitivement ses promesses ! Il est très rythmé, intègre l'actualité Je vous recommande vivement la lecture de ce dernier tome. Il paraît que Canal + va l'adapter en série et Virginie Despentes espère un vernon sexy ! A lire et qui sait peut-être à voir...
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Voilà le dernier tome de la trilogie de Vernon Subutex.
J'ai beaucoup aimé la galerie de portrait et les tranches de vie contées par Virginie Despentes. Les personnages souvent déjantés, profondément attachants ou carrément glaçants constituent le fil conducteur de ce récit en trois tomes.
L'autrice jette un regard cynique sur notre société actuelle. Mais la fin est carrément loufoque et déroutante.
Je garde un bon souvenir de cette trilogie et je vais continuer à lire Virginie Despentes avec beaucoup de plaisir.
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Quel plaisir de retrouver la bande à Vernon dans ce troisième et dernier tome, la plume de Virginie Despentes me plait toujours autant et on se laisse tellement embarqué dans ce récit.

Un tout petit bémol sur la toute dernière partie ou la je n'ai pas adhérer et je n'ai pas bien compris cela m'a semblé totalement hors sujet et c'est dommage qu'une superbe trilogie se clôture ainsi.

Que j'ai aimé suivre l'ensemble de cette bande, le côté social est toujours autant présent, les sujets d'actualité également comme les attentats de Charlie Hebdo, du 13 Novembre et de Nice.

Un dernier tome cependant un chouilla en dessous des deux précédents mais il me fallait le lire pour clôturer cette trilogie.

Je lirai cependant avec plaisir d'autre livre de l'auteur.

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C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Vernon et toute sa bande, j'avais lu les 2 premiers tomes il y a quelques temps déjà, mais le petit rappel des des personnages au début du livre était presque superflu, tant ils m'avaient marquée.
J'ai longtemps refusé cette lecture, un des premiers romans de V.Despentes m'avait vaccinée . Et puis , les critiques babeliottes m'ont convaincue de m'y remettre, et je ne le regrette pas.
Vernon Subutex, l'ancien disquaire à moitié gourou, traîne toujours derrière lui une faune troublante ;la vie que mènent ces gens pour la plupart hors des clous est passionnante, parfois terrifiante comme dans ce tome où il est question de vengeances qui s'imbriquent.
L'épilogue ne vaut pas tripette , mais ne gâche en rien l'écriture vraie et rageante de V.Despentes. Adieu Subutex .
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