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EAN : 9782021418743
304 pages
Seuil (07/03/2019)
3.5/5   101 notes
Résumé :
Un chat dépressif, des crevettes roses, une cérémonie qui tourne au drame, des fours solaires et un curé bien trop séduisant : autant d’ingrédients pour une enquête-cocktail menée par l’étonnante commissaire Romano et son fidèle adjoint Tellier. Duo aussi improbable qu’efficace. Qui a tué l’ancien banquier véreux en pleine remise de Légion d’honneur ? Ce ne sont pas les suspects qui manquent, mais il s’agira quand même de mettre la main sur le bon.

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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 101 notes
Avec son titre et son minois de chat noir sur la première de couverture, ce roman donne l'impression de surfer sur la vague très tendance de la ronronthérapie. Difficile d'imaginer que derrière cela, se cache un polar. Sophie Chabanel, auteure que je découvre, n'en est d'ailleurs pas à son premier coup d'essai puisqu'elle a déjà écrit "La griffe du chat", où son héroïne, à savoir la Commissaire Romano faisait connaissance, lors d'une enquête, avec celui qui allait désormais partager sa vie, le chat Ruru, félin à tendance dépressive, qui complique l'existence déjà mouvementée de sa propriétaire.

Vous comprendrez ainsi que ce roman n'est pas un polar sanglant même si mort, il y a. Succomber d'un choc anaphylactique pour cause d'allergie aux crevettes, le jour de sa remise de la Légion d'Honneur, c'est plutôt ballot. C'est pourtant ce qui est arrivé à François-Xavier Tourtier, ancien trader véreux reconverti dans une start-up écolo développant les fours solaires. Notre commissaire dépêchée sur place, avec ses adjoints Tellier et Clément, ne va pas tarder à flairer l'entourloupe, d'autant plus que le récipiendaire n'était pas un modèle de chasteté, ni de probité. Dans son entourage, tout le monde connaissait cette dangereuse allergie, les meurtriers potentiels sont donc nombreux.

Je ne vais pas vous mentir en disant que l'intrigue policière n'est pas un modèle d'originalité. Ce qui fait le charme de ce polar, ce sont les personnages. Ce n'est pas nouveau non plus (je pense notamment à l'équipe d'Adamsberg de Fred Vargas), mais j'ai bien aimé la complémentarité entre Romano, la cheffe féministe, directe mais estimée car très soucieuse de ses collaborateurs et Tellier, son adjoint tourmenté, prêt à s'enflammer pour toutes les causes sociales. Les dialogues sont savoureux mais le fait d'user d'humour n'empêche pas l'auteure d'évoquer des sujets sérieux, comme les abus sexuels faits aux femmes et l'émergence du site "Balance ton porc" ou des faits divers comme l'affaire Jérôme Kerviel ou la polémique Mélanchon/Cazeneuve. Notre commissaire qui tente encore de se libérer du milieu dans lequel elle a été élevée a également quelques paroles revanchardes vis à vis de l'aristocratie et à l'Église plutôt salées.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil d'avoir mis cette brigade anti-conventionnelle sur ma route. J'ai très envie de me pencher sur leur première enquête. J'accorde un 16/20 à cette lecture qui ne manque pas de chien (ou plutôt de chat !). Au fait, amis écologistes, avez-vous testé la cuisson des aliments au four solaire ?
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Ce n'est certes pas LE livre du mois, ni de l'année, mais j'ai aimé le sens de l'humour parfois un peu trash de la commissaire Romano. Et les autres protagonistes n'ont rien à lui envier.
Pour tout vous dire, j'avais acheté ce livre parce que sur la couverture un joli chat me faisait de l'oeil.
Hé oui, je suis comme ça : un chat, j'achète ; le titre parle de bibliothèque, de librairie, de libraire, de bibliothécaire, de livres, je suis preneuse.
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Une couverture avec un chat noir et un titre qui tend à nous conter les affres d'un chat dépressif ! Que nenni : c'est un polar qui débute par la mort de François-Xavier Tourtier lors d'une réception donnée à l'occasion de sa remise de légion d'honneur !
La commissaire Romano et ses adjoints : Tellier et Clément vont pouvoir constater qu'il est mort d'un choc anaphylactique suite à l'ingestion d'un canapé arrosé de jus de crevettes roses, mais aussi que, les piqures que sa jeune épouse Ariane lui a injecté ne contenaient que de l'eau ! La commissaire va chercher qui a pu trafiquer les canapés et comment ? pour évidemment dans un premier temps porter ses soupçons sur l'épouse...
F.X.T était un ex trader qui s'était reconverti dans la vente de fours solaires et recevait cette décoration pour son engagement dans l'environnement !
Au titre des suspects, Romano et ses adjoints trouvent après avoir épluché en vain la vie de la jeune veuve :
*un prêtre séduisant confident d'Ariane !
*un ex associé qui a écopé de prison à la place du défunt mais qui est en train de publier un livre pour raconter ses déboires !
*un associé assez discret qui encaisse les bénéfices des ventes de four !
*la voisine, une veuve jalouse, qui espionnait les Tourtier derrière les pots de fleur !
Romano est une féministe dans l'âme, elle ne s'embarrasse pas de sa hiérarchie, ni de l'opinion des autres : elle picole, elle est libérée sexuellement et, à l'occasion peut coucher avec un collègue, elle est un tantinet " chiante " voire agaçante mais elle materne ses adjoints et s'occupe de son chat Ruru qui fait une dépression !
Sophie Chabanel nous propose un polar sans grande originalité policière mais elle campe une commissaire Romano atypique ( style capitaine Marleau en plus chic ! ) toujours prête à faire des réflexions, à fouiner dans les détails et à s'affranchir de la bien-pensance ! Un bon moment d'humour !
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C'est un plaisir de retrouver la détonnante commissaire Romano et ses hommes, même si j'ai un chouïa moins adhéré à cette enquête. Les chats sont toujours en arrière plan, avec un nouveau Ruru en provenance du bar à chats de la première enquête (« La griffe du chat »), qui fait du gras dans l'appartement de Romano, au grand dam de la commissaire pour qui la forme physique est indispensable (« Elle avait muni son bureau, ainsi que la salle de réunion du rez-de-chaussée, de vélos d'appartement. Pédaler n'empêchait pas de réfléchir, au contraire. »). L'humour est encore bien présent !

On le retrouve bien sûr chez les enquêteurs, avec une Romano usant de son charme pour accélérer les investigations (« Le fait d'avoir couché avec un certain nombre de collègues d'autres départements améliorait spectaculairement la collaboration transversale interservices), de son pouvoir de manipulation pour embobiner son chef (Bertin) et de patience face aux « emportements verbaux de son adjoint » toujours prompt à défendre ses idéaux.
Les suspects ne sont pas en reste puisque l'on a un ecclésiastique (« à se mettre sous la dent ») beau garçon, confident (et plus si affinités?) de la veuve pas si éplorée ; une voisine jalouse qui espionne derrière les pots de fleurs de son balcon ;
un ancien collègue (rancunier?) qui a fait de la prison à cause du mort (mais qui se rattrape avec les ventes de son témoignage) ; sans oublier l'associé qui se retrouve seul à encaisser les futurs (juteux?) bénéfices d'une invention révolutionnaire : le four solaire (même s'il ne faut pas être pressé pour la cuisson quand on habite Lille).

J'ai trouvé que l'enquête était un peu longue à démarrer même si le point de départ est intrigant : comment l'assassin a-t-il provoqué le choc anaphylactique alors qu'il n'y avait pas de crevette dans les amuse-gueule ? Qui aurait pu remplacer les seringues d'adrénaline par de l'eau ? C'est lorsque Romano découvre le modus operandi (« une idée machiavélique »!) que mon intérêt s'est réactivé. J'aime aussi beaucoup les échanges avec Tellier, mélange d'oppositions et de complicité (« Ils avaient développé une capacité impressionnante à se comprendre sans se parler »). Quant à Clément, sa maladresse est à la fois drôle et touchante.

La particularité de cette enquête, c'est aussi la victime, un ex-trader qui se fait de plus en plus antipathique au fur et à mesure que l'équipe creuse son passé. Au final, Romano trouvera François-Xavier Tourtier plus détestable que son meurtrier, c'est dire. Ce dernier sera difficile à démasquer et les derniers chapitres offrent des retournements de position surprenants. Cela fait oublier les petites longueurs et donne envie de poursuivre avec l'équipe !
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Entre deux tomes de la saga « Les enfants de Poséidon » de Alastair Reynolds, je me suis offert un peu de détente avec le deuxième volume des enquêtes de la commissaire Romano, l'héroïne créée par Sophie Chabanel.
Cette fois, la commissaire et sa fine équipe enquêtent sur le décès d'un industriel lors d'un cocktail où il fêtait sa Légion d'Honneur : ce personnage, assez peu sympathique au demeurant, a succombé à une allergie à la crevette … qui n'était sans doute pas accidentelle !
Parmi les suspects, l'épouse du défunt, son associé, son ancien subordonné qui a apparemment séjourné en prison à la place de son patron, et un séduisant ecclésiastique.
L'intrigue policière est plutôt classique, avec ce qu'il faut de rebondissements et de fausses pistes, mais je dirais que pour moi, l'intérêt est ailleurs : c'est le personnage de Romano qui fait l'intérêt du livre (et je ne sais toujours pas son prénom !)
Sophie Chabanel manie un humour ravageur en nous montrant cette héroïne peu banale, qui piétine allégrement les conventions surtout quand elles sont un peu machistes, qui mène une vie sentimentale plutôt débridée sans beaucoup d'états d'âme, mais joue un rôle de mère attentive auprès de ses deux subordonnés et finalement leur permet de donner le meilleur d'eux-mêmes.
Le dénouement de l'enquête est plutôt inattendu, voire invraisemblable, mais peu importe : je me suis régalé des pointes d'ironie qui émaillent les chapitres, avec un peu de militantisme féministe, des réflexions percutantes sur notre mode de vie actuel, et un don particulier pour la formule qui fait mouche.
Le rôle du chat dans l'histoire est plutôt réduit, il accentue par contraste la pétulance et l'originalité de Romano.
Il me reste à me procurer maintenant le troisième tome, « L'emprise du chat »… dans lequel je trouverai peut-être le prénom de l'héroïne !
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critiques presse (1)
Actualitte
11 juillet 2019
Avec Le blues du chat, Sophie Chabanel offre un polar vivant et plein d'humour. Elle nous entraîne dans les allers et venues de l'enquête et dans toutes les rencontres qui la ponctuent. Joyeux et bien écrit.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
- Salut beau-frère, je voudrais un petit conseil d'expert. Tu connais l'évêque de Lille ?
- Tu me surestimes. Je n'ai rencontré qu'un évêque, le nôtre, à Montpellier.
- Si tu le connais de réputation, ça me suffit. Il est bien ou il est pas bien ?
- Je ne comprends pas ta question.
Elle soupira ostensiblement.
- Les garagistes, il y en a des biens et des pas bien, idem pour les flics, j'imagine que ça marche aussi pour les évêques.
Jean-Gonzague émit un grognement. Il faisait mine d'être choqué par son franc-parler mais elle le soupçonnait de trouver leurs conversations rafraîchissantes - au milieu de ses semblables, notamment ses cinq frères et leurs tribus, il devait finir par s'ennuyer.
- Comment une femme intelligente comme toi peut-elle avoir une vision des choses aussi binaire ?
- Putain Jean-Gonzague (la juxtaposition des deux mots la ravissait toujours), je ne te demande pas de me dire quel est le sexe des anges ou de me résumer Vatican II. Sois sympa, réponds par oui ou par non.
- Si "bien" signifie être prêt à discuter avec des barbares qui ponctuent toutes leurs phrases de jurons et comparent l’Église à une entreprise de carrosserie, j'imagine que oui, il a la réputation d'être bien.
- Tu vois, quand tu veux !
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En tant que fervent défenseur de la mixité sociale, le capitaine avait emménagé à Roubaix à son arrivée dans le Nord, cinq ans plus tôt : il aurait été dommage de se retrouver si près de la commune la plus pauvre de France et de ne pas en profiter. Il portait régulièrement un T-shirt "I love Roubaix" et tenait des discours enflammés sur la renaissance de la ville. Quand Romano venait sur place, elle avait du mal à partager son enthousiasme. Malgré les efforts de rénovation, réhabilitation, requalification et redynamisation en tout genre, un léger parfum de pauvreté et de fragilité lui montait toujours aux narines.
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- Le labo, ils ont fait vite ! s'exclama-t-elle en reconnaissant le numéro de téléphone de Soubigou, l'un des techniciens.
Elle l'avait remarqué plus d'une fois, le fait d'avoir couché avec un certain nombre de collègues d'autres départements améliorait spectaculairement la collaboration transversale interservices. Malheureusement, cette pratique très efficace était délicate à conseiller lors des séminaires consacrés aux retours d'expérience.
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- Mensonge par omission, c'est le même tarif, surtout quand on couvre un criminel. « Tous ceux qui peuvent dire la vérité et ne la disent pas seront jugés par Dieu. Saint Justin Martyr, dialogue avec le juif Tryphon. Tellier adressa un regard admiratif à sa cheffe, tout aussi impressionnée de cette citation jaillie de sa mémoire. Dommage que son interlocuteur ne soit pas plus croyant qu'elle, tout ce talent pour rien. Il fudrait recaser ce truc devant son beau-frère : saint Justin Martyr, ça produisait son effet.
- Sans doute, répondit le père Criaud dans un sourire. Mais saint Augustin nous enseigne que le mensonge qui a pour but d'etre utile à une personne est diminué par cette intention,
-OK. L'exégese, c’est comme les alcools forts, sympa mais à petite dose.
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Ariane Tourtier s'exprimait maintenant d'un ton plus animé, prenant un certain plaisir à parler d'elle-même. L'adaptation à Los Angeles été facile. Elle retrouvait la vie d'expatriée connue toute son enfance en tant que fille de diplomate, en un mot la belle vie. Les collègues de François-Xavier, ou plutôt ses subordonnés, l'avaient bien accueillie. Les épouses, en particulier, l'avaient aidée à se repérer dans la ville.
- Je vois, coupa Romano d'un ton sec, en imaginant les repères en question : boutiques, salons de beauté, salles de sport, rien que du crucial, en somme.
Quel gâchis. Car enfin, à l'intérieur de cette boite crânienne, objet de tous les soins, il y avait quand même bien un cerveau.
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Vidéo de Sophie Chabanel
En parallèle de son parcours professionnel, Sophie Chabanel se laisse porter par son plaisir d'écrire et publie son premier roman aux Éditions Albin Michel en 2007.
Elle voit en l'écriture un moyen de développer sa pensée mais aussi un avantage "libérateur", une façon de s'affirmer pour soi et pour les autres.
Pour découvrir son dernier livre, L'emprise du chat, Editions du Seuil, c'est par ici : https://bit.ly/3vRjTNL
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