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EAN : 9782895024064
L'Instant même (12/02/2018)
3.78/5   29 notes
Résumé :
À l’été 1994, Foglia couvrait la Coupe du monde de Soccer, qui se déroulait pour la première fois dans un pays où tout le monde se crisse du soccer. Moi aussi je me crissais du soccer, ce qui ne m’empêchait pas de lire tous les comptes rendus de Foglia. Ma mère était abonnée à La Presse, mais je ne me souviens pas l’avoir vue lire le journal. Elle faisait les mots croisés en déjeunant. En ce qui me concerne, j’épluchais le cahier des sports minutieusement, je connai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un livre sur une affaire criminelle réelle, le meurtre non résolu de Mélanie Cabay en 1994.

Dans ce document d'un peu plus d'une centaine de pages, l'auteur ne fouille pas vraiment l'enquête policière. Il est à l'extérieur de celle-ci, témoin d'une époque. Tout un chapitre est autobiographique, consacré à ce qu'il était et ce qu'il faisait l'année du meurtre.

Pour parler du crime, il tire ses réflexions surtout des comptes-rendus journalistiques. Il soupçonne un tueur en série car plusieurs jeunes femmes ont été assassinées avec un modus operandi qui semble similaire.

L'auteur fustige le travail policier qui semble miné par des conflits de juridiction. Lorsqu'un corps est retrouvé à Mascouche, mais que la victime est de Montréal, chaque service de police garde jalousement ses infos et des indices cruciaux peuvent disparaître « dans la craque » entre les différents groupes. Et puis, c'était l'été, les vacances et il n'y avait pas d'Armand Gamache (le héros des polars Louise Penny) pour mener à bien cette enquête difficile.

L'auteur laisse également entendre pour la société (de l'époque?), des filles qui disparaissent, c'est un peu une chose normale. Comme pour le viol. Peut-être que dans le fond, la victime n'a eu que ce qu'elle mérite. Vous savez, avec les pulsions qu'elles provoquent chez certains hommes…

Finalement, on ne sait toujours pas qui a tué Mélanie Cabay, mais on sait qu'elle a été un drame pour sa famille et que sa disparition a marqué des jeunes de son âge.
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Chère lectrice, Cher lecteur,

J'ai décidé de lire Un livre sur Mélanie Cabay de François Blais parce que je n'avais encore rien lu de cet auteur québécois qui s'est enlevé la vie en juin dernier. Il avait mon âge. Je n'ai pas choisi pour entrer dans son univers un livre dont le sujet semble joyeux. Pour celles et ceux qui s'en souviennent, Mélanie Cabay a été assassinée en juin 1994. Coïncidence? Mélanie Cabay a été tuée en juin et François Blais s'est suicidé en juin. Toujours est-il que j'ai acheté le livre lors de l'événement le 12 août, j'achète un livre québécois pour rendre hommage à cet écrivain et pour découvrir sa plume.

Un livre sur Mélanie Cabay

1994-année terrible- année marquée par de nombreux morts- des Tutsis sont massacrés au Rwanda, un génocide épouvantable qui va entraîner la mort de plus de 800 000 êtres humains. le 22 juin, on parle au Téléjournal du déclenchement de l'opération Turquoise par la France. Cette même journée de juin, une jeune femme québécoise de 19 ans est portée disparue après avoir passé la soirée avec des amis dans un domicile de Montréal. Son corps est retrouvé deux semaines plus tard dans un fossé à Mascouche par un motocycliste. Son meurtrier ne sera jamais identifié. Elle s'appelait Mélanie Cabay. Elle a été battue, violée, étranglée. Elle avait toute la vie devant elle.

Dans ce livre, François Blais passe en revue les différents quotidiens afin de découvrir des éléments sur l'assassinat de cette jeune femme. Il essaye de comprendre pourquoi Mélanie a été tuée et pas lui. Il est bien entendu question de féminicide dans ce récit. Lorsque tu nais femme, tu as plus de risque d'être abandonnée morte dans un fossé et ce, parfois, dans le silence le plus total comme bien des femmes autochtones au Canada. Rappelons-le, ces dernières ont 8 fois plus de risque d'être tuées.

Pour en apprendre davantage sur les assassinats de femmes autochtones, lire aussi : «Disparitions et assassinats de femmes autochtones: une tragédie au Québec aussi»

François Blais apparaît dégoûté au point où il décide de ne pas avoir d'enfant. Comme il le mentionne s'il avait une fille :

«Chaque fois qu'elle sort le soir vous avez peur qu'elle ne revienne pas, c'est plus fort que vous. Mais elle revient toujours. Jusqu'au soir où elle ne revient pas, parce qu'elle a croisé la route d'un monstre qui s'est servi d'elle pour assouvir ses pulsions et l'a ensuite jetée, comme un déchet, dans un boisé de la montée Dumais, à Mascouche. Et voilà, c'est fini. Votre vie est finie.

Je n'aurais jamais d'enfants.» (p. 35)

De plus, Blais aborde les meurtres de jeunes femmes ou de fillettes comme ceux d'Erika Provencher, Marie-Ève Larivière ou Julie Boisvenu. Autant de noms que j'ai entendus au fil des années. Il les nomme pour qu'elles ne soient pas oubliées. Toutes ces disparitions ont alimenté les nouvelles québécoises. Elles sont épouvantables car pour certaines des victimes, les criminels n'ont jamais été inculpés. Je me revois dans ma voiture lors de l'annonce de la disparition d'Erika Provencher en 2007. Elle avait neuf ans. Je songe au visage de son père à la télé rempli de détresse. On ne peut pas oublier de tels drames… le Québec a ses drames et les féminicides en font malheureusement partie.

1994- Et lui, que faisait-il cette année là? On revisite avec lui son année, celle où Kurt Cobain s'est enlevé la vie dans sa maison de Seattle. Blais mélange son histoire à celle de la culture populaire. Ainsi, lui a eu la chance de la vivre dans son entièreté alors que plusieurs femmes n'ont pas pu la terminer comme Mélanie Cabay.

Mais encore, Blais tente de faire des liens entre des meurtres pour essayer de découvrir l'assassin de Mélanie Cabay. Ce qui l'amène à relever que 4 jeunes femmes ont été tuées par strangulation sur un petit territoire en 1994, en 3 mois (deux à Montréal, deux sur la Rive-Nord (Sabina Mitchell-18 ans-, Mélanie Cabay-19 ans-, Marie-Chantal Desjardins-10 ans-, Dora Psyrri-27 ans).

Personne n'a fait de lien entre ces meurtres, ce qui amène Blais à mentionner :

«Apparemment, personne à l'époque n'a songé à les relier». (p. 94)

Il juge ainsi ces affaires de meurtres bâclées.

Et lui de dire :

«Qui a tué Mélanie Cabay? Comment pourrais-je le savoir? Je ne suis qu'un épais avec une connexion Internet. (p. 97)

Si vous avez envie de découvrir une histoire marquée par le meurtre d'une jeune femme, Mélanie Cabay, n'hésitez pas. François Blais écrivait très, mais très bien. J'aurais aimé le connaître. Il s'est enlevé la vie. Il avait mon âge. Il était un brillant écrivain.

Connaissiez-vous ce livre? L'avez-vous lu?

Bien à vous,

Madame lit
https://madamelit.ca/2022/09/20/madame-lit-un-livre-sur-melanie-cabay-de-francois-blais/
Lien : https://madamelit.ca/2022/09..
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D'après l'histoire vraie du meurtre non résolu de
Mélanie Cabay.

C'est en lisant les “faits divers” du 25 juin 1994 que François Blais s'intéresse à la disparition de Mélanie Cabay. Malheureusement, le corps de la jeune fille de 19 ans sera retrouvé le 5 juillet, nu, sous un amas de bardeaux. Son meurtre reste aujourd'hui non résolu.

Tout semble bien sombre comme sujet de roman, mais Blais raconte cette triste histoire d'une façon bien à lui … Il tente de retracer la vie très courte de cette femme. Il s'interroge sur qui aurait pu commettre un acte d'une telle cruauté … tout en se moquant de lui-même. Ce roman est une ode à toutes ces femmes disparues et tuées.

Je ne connaissais pas François Blais. Il a fallut qu'il se suicide dans la nuit du 13 au 14 mai 2022 pour que je m'intéresse a ce qu'il avait écrit. Peut être que moi aussi, comme lui avec le cas de Mélanie Cabay, j'essaie de comprendre ce qui a bien pu arriver à cet écrivain de talent un soir de mai ….

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Le projet d'écriture qui a mené à la publication de cette plaquette a été inspiré par un fait réel : l'enlèvement et le meurtre de Mélanie Cabay, survenus en 1994 et toujours irrésolus. Pour une raison ou pour une autre, ces événements ont marqué François Blais et laissé une trace durable dans ses souvenirs.

Dans ce livre, il explore ce vide laissé dans nos imaginaires collectifs par les personnes disparues dont on entend parler aux informations, cette impression étrange d'avoir perdu une personne qu'on n'a pas connue, le sentiment d'inachèvement que l'on ressent devant un mystère jamais élucidé.

C'est aussi l'occasion pour l'auteur de réfléchir sur les violences faites aux femmes, de se remémorer l'époque de sa jeunesse, de critiquer vertement le travail de la police et des médias québécois, et de jouer au détective amateur en émettant ses propres hypothèses sur le cas. C'est donc un gros melting pot un peu brouillon, mais je crois que ça se voulait ainsi : un peu insatisfaisant, comme l'est le fait qu'on ne saura jamais ce qui est réellement arrivé.

Même si le sujet est lourd, ça se lit vraiment tout seul grâce au style fluide de Blais. Son cynisme habituel agrémente le texte, qui est très personnel, ressemblant davantage à un essai qu'à un récit biographique ou à une enquête journalistique, selon moi. J'ai bien apprécié cette lecture, même si je ne suis pas certaine qu'elle m'ait menée "quelque part". Parfois, c'est le voyage qui compte, et pas la destination!
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J'ai été relire la critique de la Presse qui m'avait inspirée à inscrire ce titre dans ma PAL... et ma foi, je n'avais probablement pas saisi le sens de ce récit autobiographique. François Blais trace un parallèle entre Mélanie Cabay, dix-neuf ans en 1994, portée disparue et retrouvée assassinée cette même année, et lui-même, jeune étudiant. L'occasion de se remémorer sa jeunesse, de dérouler le film des souvenirs et des jalons générationnels le reliant à Mélanie. du destin tragique de cette jeune femme, dont le meurtre n'a jamais été élucidé, l'auteur en évoque d'autres ayant un profil similaire, y allant du même coup d'une critique sentie à l'égard du travail des policiers. Sur une fausse perception de ma part, je n'ai pas retrouvé ce à quoi je m'attendais, c'est-à-dire un document fouillé sur l'enquête entourant la disparition d'une fille qui aurait dû, en toute normalité, vivre encore longtemps.
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critiques presse (2)
LActualite
07 novembre 2018
Pas racoleur, fin et respectueux, le ton de l’auteur est fort et éclairant.
Lire la critique sur le site : LActualite
LaPresse
27 mars 2018
Dans Un livre sur Mélanie Cabay, François Blais compare sa vie ordinaire à celle d'une jeune fille tout aussi ordinaire qui n'a pas eu la chance de vieillir et critique le plan foireux de Dieu, ce «douchebag».
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Ce même 22 juin 1994, une jeune fille passe la soirée avec des amis, au domicile de l’un deux, rue Basile-Routhier, dans le quartier Ahuntsic, à Montréal. Vers une heure trente, elle quitte ses amis et se dirige vers l’arrêt d’autobus situé au coin des rues Berri et Fleury. Un trajet d’environ cinq cents mètres. Elle ne montera jamais dans l’autobus. On retrouvera son corps deux semaines plus tard dans un boisé près de Mascouche. Elle avait dix-neuf ans. Elle s’appelait Mélanie Cabay.

(L’Instant Même, p.17)
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Cette attitude un peu ignoble s’explique pourtant aisément. Il y a d’abord ce que les journalistes appellent, avec une pointe de cynisme, la « loi du kilomètre-mort ». Plus un événement est distant de nous, moins il attire l’attention. Plus les victimes sont éloignées, dans l’espace ou dans le temps, moins elles susciteront d’empathie. Et puis, Staline avait raison quand il disait : « La mort d’un seul homme est une tragédie ; la mort d’un million d’hommes est une statistique. » L’empathie humaine n’est pas fabriquée pour avaler d’aussi gros morceaux. Huit cent mille morts.
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"Si tu étais morte six fois à la seconde en Afrique au lieu de mourir une seule fois à Ahuntsic, si tu avais été huit cent mille Tutsis plutôt qu’une petite blanche de la classe moyenne, ce sont des types du calibre de Gil Courtemanche ou Jean-Christophe Ruffin qui écriraient des livres sur toi, Cabay. Des gars des ligues majeures. Tu vas dire que ça te fait une belle jambe et je suis d’accord: il aurait été préférable que tu ne meures pas du tout et que jamais personne n’écrive de livre sur toi."
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Chaque fois qu’elle et moi on se voyait ou qu’on se parlait au téléphone, je m’empressais, sitôt que je me retrouvais seul, de noter dans mon cartable les nouveaux détails biographiques qu’elle avait laissé tomber au fil de la conversation. Mon dossier « Julie Parent » était bien étoffé. Si on m’avait invité à donner une conférence dans le cadre d’un colloque sur Julie Parent, j’aurais pu tenir deux heures au micro, facile. Mais personne n’organisait de colloque sur Julie Parent.
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À l’adolescence, on essaie des masques jusqu’à ce que l’on en trouve un qui nous va à peu près, ou alors on s’en fait mettre un de force par les autres, et on finit par se convaincre que ce masque est nous.
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