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Critiques les plus appréciées

Je suis noir et je n'aime pas le manioc

Ce livre est une réflexion sur l'intégration des émigrés en France, surtout de l'émigration africaine. Il se pose la question sur le fait d'être Noir aujourd'hui en France. C'est évidemment autobiographique. Mais il va plus loin dans son questionnement. Il replace la France actuelle dans une perspective multiculturelle, multiraciale. On peut le déplorer, le regretter mais on ne peut pas le nier. C'est une évidence. Oui, Gaston, on peut être Noir et français et se sentir plus bourguignon qu'africain.
Vivant sur l'île de la Réunion, je ne vois pas où est le problème. Cette île est un condensé où toutes les cultures ont leur place, venant aussi bien d'Afrique, d'Asie ou d'Europe. Chacun cultive le dialogue avec l'autre en l'acceptant comme il est. A faire pâlir d'envie la France métropolitaine.
Kelman nourrit sa réflexion sociologique par des exemples vécus et de nombreuses anecdotes. Mais sans en avoir l'air, à travers beaucoup d'humour, il n'hésite pas à dire ce qu'il pense, des vérités qui ne plairont peut-être pas à tout le monde. C'est un livre salutaire.
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Le Plongeur

J’ai trouvé ce livre dans une boite à livre. Lorsque j’ai lu certaines critiques (sur un autre site) j’ai hésité à le lire, le décrivant comme trop confus, ou en précisant qu’on y comprenait pas grand-chose…
Et bien, j’ai adoré, l’enquête se déroule posément, on y découvre Chris Papas détective privé qui doit suivre une femme pendant 48 heures, demande stipulé par un homme âgé dont il ne connaît ni le nom ni le lieux ou il vit, il ne possède qu’un numéro de téléphone et une enveloppe de 1000 euros… Et c’est ainsi que l’histoire se déroule, petit à petit il découvre l’histoire de cet homme ainsi que la sienne, tout a un lien…
Et cet fin, qui va me hanter pendant très longtemps…

bonne lecture !
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De ruines et de gloire

Troisième et dernier volet d’une saga relatant le parcours d’une famille Kabyle de 1939 à 1962, ce roman nous plonge, pendant les derniers mois de la guerre d’indépendance, dans une Algérie sur le point de tourner la page du colonialisme.


Mars 1962. Les accords d’Evian aboutissant à un cessez-le-feu n’ont pas été signés depuis huit jours qu’éclate la fusillade de la rue d’Isly. Tournant à la panique pour une raison indéterminée, une manifestation de civils favorables à l’Algérie française est mitraillée par des soldats tricolores. Des dizaines de morts et deux centaines de blessés tombent sur le pavé d’Alger. A son grand désarroi, l’avocat frais émoulu Adam El Hachemi Aït Amar, tout entier à ses idéaux d’une Algérie indépendante rassemblant démocratiquement habitants de souche et immigrés français, se voit confier la défense d’Emilienne Postorino, une fervente partisane de l’Algérie française, accusée d’avoir déclenché la panique et le massacre en tirant la première.


Ajouté à la perspective quasi certaine de l’indépendance – un référendum d’autodétermination doit avoir lieu dans trois mois –, cet épisode qui, entre attentats de l’OAS et du FLN, enlèvements et assassinats, vient renchérir sur le climat de violence, précipite l’exode massif de ceux que l’on appellera pieds-noirs et harkis. C’est donc dans un contexte plus que jamais tourmenté qu’Adam, déchiré entre convictions personnelles, éthique professionnelle et inquiétude pour son père vaquant à de mystérieuses affaires dans sa campagne, doit décider quel parti adopter.


« Il y a trois sortes d’avocats : ceux qui se soumettent aux lois, au-dessus ceux qui les refusent, au-delà ceux qui s’en imposent. Débrouillez-vous avec ça, mon cher confrère. Pardon, j’en oublie une, les avocats hors-la-loi, ceux qui n’écoutent que la loi de leur cœur. » Pour notre personnage capable de se garder de tout manichéisme dans un environnement pourtant dramatiquement clivé, ce sera donc la voie du coeur, sans haine et avec la prise de recul autorisant une pondération lucide et douce-amère. Lui qui a dû fuir Paris pour échapper à la conscription ne sait que trop ce que déracinement veut dire et saura reconnaître aussi bien les torts et travers réciproques que l’intensité des drames vécus de part et d’autre.


Immersif et rythmé, le récit très cinématographique embarque efficacement le lecteur dans ses péripéties historiques. Et même si les épisodes relatifs au père finissent, dans leur improbable conclusion, par verser dans l’outrance mélodramatique, l’on se laisse volontiers séduire par cette histoire si bien contée qui sait avec intelligence et empathie souligner responsabilités et souffrances de chaque camp. A noter qu’il n’est pas besoin d’avoir lu les précédents tomes de la saga pour apprécier celui-ci.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Les trente-six chats de Marie Tatin

Marie Tatin est une adorable grand-mère qui vit dans une maison impeccable où tout brille et où règne l’ordre et où la poussière n’est pas la bienvenue. Marie Tatin confectionne de merveilleuses tartes, mais hélas, elle n’a pas personne à qui parler et faire goûter ses tartes. Elle a bien du « chat-grin ! Elle va voir la cartomancienne qui la conseille : elle doit préparer un plat à la plaine lune, le poser sur sa terrasse et dire trente-six fois « Minou »

Elle se chat-rge donc de concocter le plat magique.

Alors trente-six minets arrivent pour faire la fête avec Marie qui décide de leur proposer une de ses bonnes tartes…

A que voilà un album chat-rmant aux couleurs chat-oyantes même si dans la maison, tout chat-vire : ça chat-hute, ça se chat-ouille, ça se chat-maille, quel chat-rivari ! … Un album à lire pour apprécier la belle histoire de Marie Tatin, mais aussi pour le plaisir des yeux : des chats, des chats et encore des chats. Les amateurs de la gent féline y prendront du plaisir !
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Wollodrïn, tome 5 : Celui qui dort 1/2

Cet avis vaut pour les deux volumes de la troisième partie de la saga de Wollodrin, celui-ci est intitulé : Celui qui dort.
Je vais commencer par renouveler ma surprise, après la "cassure" entre les tomes un et deux, l'auteur nous prend une nouvelle fois à "contre-pied". Nouveaux personnages, nouveau contexte, j'avoue que ce manque de constance dans le récit est difficile à comprendre, il s'agit même d'un pari osé à vrai dire, comment garantir la fidélité du lecteur si chaque partie nous "embarque" ailleurs sans se soucier de la continuité de l'histoire ?
Bon, ceci étant dit, je vais admettre que j'ai beaucoup aimé ces deux volumes, on retrouve les graphismes d'une qualité au-dessus de la moyenne qu'on a appréciés dans les épisodes précédents, ensuite, le scénario, bien que souvent léger, reste plus que jamais dans l'univers fantasy puisque nous y rencontrons des nains, des orcs et... Un elfe !
Une histoire sympa, celle d'un jeune nain (de 38 ans quand même), handicapé et rêveur, qu'un hasard heureux va propulser dans une aventure hors norme, une quête riche en péripéties avec la rencontre d'un elfe énigmatique qui dormait depuis des siècles avant d'être réveillé par notre jeune aventurier, d'où le titre sûrement.
Je ne vais pas en dire plus, si ce n'est que j'ai été rassuré par la dernière planche qui semble opérer une jonction entre les deux dernières parties...
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Les Promises

Grangé mets les bouchées doubles...
Dans son polar, véritable page-turner, l’auteur emploie les grands moyens pour nous happer dans cette histoire inimaginable pleine de rebondissements. Si cette dernière met du temps à se mettre en mouvement c’est parce que l’auteur s’attarde sur le contexte historique (au passage on note un laborieux travail de documentation) et sur la psychologie alambiquée de ses personnages. Il prend son temps et ce n’est pas pour nous déplaire car on va voir évoluer les acteurs de ce polar tant dans le déroulé des faits que dans leur caractère. Certaines convictions qu’ils avaient vont s’effriter. Les quelques longueurs que l’on pourrait reprocher à ce roman n’altèrent nullement notre curiosité pour cette enquête.
Les « héros » de Grangé ne sont pas exemplaires, loin de là. Ses enquêteurs sont Simon Kraus, psychanalyste de génie, gigolo et maître chanteur auprès des dames de la bourgeoisie nazi, Franz Beewen, officier de la gestapo et assassin du IIIe Reich et la baronne Minna von Hassel, psychiatre et directrice de l’asile de Brangbo où le père de Beewen est interné. Elle est alcoolique et droguée. Tous trois sont des sadiques en gestation ou confirmés et loin d’être des anges. Tous trois vont se lancer sur la piste d’un psychopathe qui assassine sauvagement des femmes, épouses de grands dignitaires nazis, en les éventrant, en leur prélevant leur appareil génital et en leur volant leurs chaussures. Les deux premières victimes font partie d’un groupe de lecture, le Club Wilhelm qui se réunit chaque jour à l’hôtel Adlon et sont patientes du docteur Simon Kraus. Ce dernier étudie leurs rêves, couche avec elles et les fait chanter. Chacune s’est plainte d’avoir rêvé être poursuivie par « l’Homme de marbre »...
Grangé étonne une fois de plus dans un polar complexe qui se dévore de bout en bout. « Les promises » est un très bon cru d’un des maîtres de cet exercice.
Je le recommande vivement !
Editions Albin Michel, 653 pages.
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La 5e vague, tome 3 : La dernière étoile

Je termine cette trilogie de Rick Yancey sur un gros bémol. En entamant cette série, j'étais enthousiaste. Depuis longtemps dans ma PAL, j'étais persuadée passer un bon moment.
Au fil de ma lecture, le soufflet est complètement tombé. Cette histoire d'extra-terrestre, d'invasion, est assez incompréhensible. Je n'ai pas tout compris pour être honnête. Où sont les mensonges, où sont les vérités ? Qui sont ils ? Quel est le but ?
Ce n'est pas grave. Je passe à autre chose...
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Walden ou La vie dans les bois

Walden est à la fois un classique de la littérature américaine et de l'anarchisme. Thoreau y va de son expérience d'aller vivre dans la nature pour défendre le droit de "squatter". Aux USA, il y a aussi de nombreuses interprétations libertariennes qui y voient une dénonciation des "terres publiques", Parc Nationaux et limitations environnementale, qui enfreindraient le droit à la propriété privée.

En toute honnêteté, je n'ai pas aimé Walden quand je l'ai lu sans savoir rien au sujet du livre. Ça m'a paru comme un essai qui gaspillage beaucoup de mots à nous convaincre de son bien-fondé, sans jamais essayer de nous expliquer ou de nous justifier ses fondements.

Quelqu'un le lirait sans être déjà moindrement d'accord avec les opinions anarchistes n'en sortira pas convaincu, parce que ses croyances n'y seront pas réfutés.

Quelqu'un qui le lirait en ayant déjà des tendances anarchistes pourrait aimer la lecture, mais je ne crois pas que sa position bougerait d'une miette. Parce qu'au final, C'est surtout une énumération de lieux communs.

Puis, au fil des années, j'ai lu beaucoup SUR Walden. J'y ai appris que l'expérience de "vivre dans les bois" a eu lieu dans la petite forêt derrière la maison familiale. Chaque jour, la mère de Walden lui apportait de quoi manger, et repartait avec ses vêtements sales pour les lui laver.

*Soupir*

Des trucs semblables se retrouvent aussi dans la correspondance de Proudhon avec sa mère, de l'autre côté de l'océan. Si l'envie vous prend de vous frapper le front.

L'anarchisme a désespérément besoin du féminisme.
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Bienvenue dans mon monde : Moi, Paul, autis..

Merci, Paul.
Merci de ne pas vous être arrêté à votre fabuleux et mérité succès aux 12 coups de midi.
Merci pour ce livre qui m'a bouleversé, ce livre limpide de partage avec le neurotypique que je suis.
Merci de m'aider à comprendre votre état et les efforts qu'il exige de vous au quotidien, pour passer ces aiguillages multiples que vous décrivez dans une image ferroviaire tellement parlante.
Merci de me faire entendre davantage votre exigence du mot juste et votre haine du mensonge. Ce sont des qualités inappréciables, surtout pas des handicaps.... L'Histoire, dont vous êtes friand et érudit, nous a montré et nous montre encore et toujours l'importance du sens des mots.
Merci, Paul.
Bien à vous et au grand plaisir de vous retrouver dans vos autres livres.
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Les eaux du Danube

J'ai découvert Jean Mattern, il y a déjà plusieurs années avec : De lait et de miel et Les bains de Kiraly et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai lu aujourd'hui : Les eaux du Danube.
La Mitteeuropa n'est jamais très loin de moi et Jean Mattern est certainement l'un des auteurs d'Europe Centrale, par sa naissance, que j'apprécie le plus.
Son écriture affleure toujours une sensibilité pleine d'émotions liées à la musique, ici à Schubert .
Son écriture distille toujours un secret, une part d'ombre et de mystère que chacun possède.
Clément Bontemps est un pharmacien qui mène une " vie sans passion" quand il fait la rencontre du professeur de philosophie de son fils Mattias.
Dès lors, Jean Mattern nous entraîne sur les chemins d'une filiation cachée : Son père n'est pas son père et lui-même n'est pas le véritable père de son fils?
Le professeur de philosophie au nom étrangement hongrois le plonge dans les réminiscences de sa propre famille hongroise, sa mère dont au fond, il n'a jamais vraiment su qui elle était.
Ces jeux de miroirs nous attirent comme l'eau qui scintille du haut du cimetière marin à Sète.
Un très beau roman qui résonne comme l'eau claire !
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Les tigres ne crachent pas le morceau

Un agréable moment de détente avec ce roman policier.
Michel Maisonneuve nous entraine dans « Les tigres ne crachent pas le morceau » sur un terrain insolite, le monde du cirque,
La lecture est agréable avec quelques pointes d'humour et, aussi, grâce à une bonne documentation qui nous expose la vie difficile d'un petit cirque.
Le petit cirque Pantaleoni a du mal, comme toutes les petites structures itinérantes de spectacle, à joindre les deux bouts. Difficile de vivre, malgré les efforts de tous, de ce métier vraiment ingrat :
« Nous sommes les derniers représentants d'une espèce en voie d'extinction…. le cirque est une peau de chagrin »…..« Quels curieux métiers vous exercez ! Des métiers à haut risque. L'erreur ne vous est pas permise, vous ne pouvez pas vous contenter d'être professionnels, non, vous devez être excellents ! Vous devez plaire, toujours, sous peine de voir se réduire la peau de chagrin. »
Cet équilibre, déjà précaire, risque d'être encore davantage mis à mal avec les derniers évènements. Car si le titre du livre laisse penser que les suspects, dans le meurtre du dompteur Hildeberg, ne font aucun doute, la réalité est tout autre. On a retrouvé le corps du malheureux découpé en morceaux dans la cage des trois tigres, Pim, Pam, Poum, la logique voudrait que ce soit un accident. Mais le médecin légiste ne l'entend pas de cette oreille, il soutient que la mort n'est pas accidentelle et provient d'un orifice au niveau du coup de la victime, bien trop net pour correspondre à des coups de crocs ou de griffes. Aïe ! un homicide, il ne manquait plus que cela.
La flamboyante italienne, dame Giulietta Pantaleoni, patronne du cirque, associée à son mari Raoul Babinetti, un corse, qui jadis a frayé avec la pègre, voudraient éviter que les flics fourrent leur nez partout et engagent un ami de longue date de Raoul, Dachi El Ahmed dit « le Soufi », pour dénouer la situation en interne, en parallèle de l'enquête menée par le capitaine Sammartino,
Dachi pour mener son enquête et s'introduire dans le milieu se fait passer pour un charmeur de serpents, le cirque possède dans sa ménagerie un cobra, Lulu, idéal pour l'accompagner dans son numéro.
Notre homme devra trouver le coupable parmi les artistes, les hongrois Miléna, Andres et Vlad dresseurs de chevaux, l'acrobate-jongleuse, contorsionniste, l'envoutante Perle de Rosée en Jade Précieux, la jeune benjamine, tireuse de cartes, Alice une petite rom, Alfred Baratti, le clown, et un sosie de Robert Mitchum, qui du coup porte le même pseudonyme, le prestidigitateur, plus deux techniciens Gaétan Noulet et Maurice Truche. Sans oublier les patrons, Raoul qui exécute un numéro d'homme-canon et la gérante Giuletta.
Dachi note, dans ses premières investigations, que la disparition du dompteur ne suscite pas d'énormes regrets. C'était un sale type qui maltraitait ses bêtes et de surcroit semble tremper dans pas mal d'affaires louches. Propos confirmés par le raid de deux malfrats qui déboulent à la recherche d'un sac d'héroïne introuvable et repartent en laissant un ultimatum…. Comme s'il n'y avait pas assez de suspects en interne, bon courage M. Dachi.
L'intrigue file harmonieusement jusqu'à un dénouement inattendu. L'action se situant à Marseille, où le cirque fait escale, porte parfois à la galéjade ce qui confère un ton plaisant à l'ouvrage.
C'est avec joie que je me suis replongé dans l'atmosphère festive du cirque, je me remémore les soirées « Piste aux étoiles » présentées par Roger Lanzac, événements qui suscitaient pour l'occasion la venue de nos voisins qui n'avaient pas encore la télévision et les émotions encore plus fortes sous les chapiteaux devant un numéro de trapézistes et les éclats de rire aux pitreries des clowns.
Remerciements à Corsaire Editions et sa collection Pavillon noir pour cette lecture.
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Les Annales du Disque-Monde, Tome 5 : Sourc..

Après la lecture de ce tome 5 du Disque-Monde, je peux dire que je me conforte dans l'idée que se font la majorité des lecteurs de Pratchett, à savoir qu'il s'était bonifié au fil des tomes. Le récit s'est beaucoup plus structuré par rapport aux premiers tomes.

Cependant, même si j'ai grandement apprécié ce tome, je l'ai trouvé longuet, surtout à la fin. Heureusement que l'on a des apartés où les dialogues des cavaliers de l'Apocralypse qui boivent à en devenir soûl dans une taverne (Apocalypse dans le livre mais pour ça il faut le lire) qui sont hilarants.

On retrouve dans ce tome le retour de ce bon vieux Rincevent, la fille de Cohen le Barbare se nommant Conina, Nijel qui est une sorte d'apprentis héros se formant grâce à son manuel de guerrier avec des illustrations et tout, et tout...
Sans oublier Thune... le huitième fils d'un huitième fils qui n'est autre qu'un sourcelleur qui viendra semer la pagaille à l'université des mages.
En effet la sourcellerie titre du livre, est une magie plusieurs fois millénaire et que les mages croyaient disparue.
À la différence de la magie que les mages utilisent, celles-ci est beaucoup, beaucoup plus puissante. Et ma foi, ce n'est pas du spoil, mais dans ce tome, le Disque-Monde a bien failli disparaître.

C'est un excellent tome malgré les quatre étoiles que je lui attribue. C'est juste qu'il y a quelques petites longueurs sur la fin, mais rien de très méchant.
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Le soldat désaccordé

A travers le feu et la mitraille, les blessés, les éclopés, les abandonnés sur le champ de bataille, les démembrés, les cervelles éclatées ; le narrateur va poursuivre son enquête comme un chant d'espoir lumineux s'élevant dans le ciel.

Il trace au milieu de tout cela, un chant du cygne pour retrouver Emile et Lucie.
Sa quête illuminera ce récit hallucinant dans cette drôle de guerre.

L'Amour des "Roméo et Juliette" de France et d'Allemagne fera briller d'espoir les yeux de ces hommes sans destins, d'une lumière qui traversera la boue, le feu et la cendre.

"La fille de la lune" aura nourri de fantasmes et de rêves ces pauvres hommes perdus, abrutis de bruit et de fureur.

" La fille de la lune , y avait plus de fleurs, alors, elle faisait des bouquets d'obus" (p.13)

Sur le champ de bataille un orgue fait de douilles et de longs tuyaux d'obus, pour les touches des cailloux, approchera le divin.

L'accordéoniste aveugle et le cireur de chaussures, au coin de la rue, étaient tout simplement là, au bas de chez moi !

Un poème dans la poche, attendait et disait tout l'amour de deux coeurs à jamais unis.
[....]
On s'était promis qu'on s'aimerait jusqu'à la mort
On s'était promis des histoires à raconter et des histoires à vivre
On s'était promis la chair et la bouche, les cris et le souffle
Les éléphants et les baleines
L'univers et plus encore

On voulait des lions , on a eu des rats.
On voulait le sable, on a eu la boue.
On voulait le paradis, on a eu l'enfer.
On voulait l'amour, on a eu la mort.
Il ne restait qu'un accordéon. Désaccordé.
Et lui aussi va nous quitter.

Cette histoire est une pépite du genre, et celui qui me l'a offert a su faire crépiter mon coeur d'une kyrielle d'émotions, grand merci à lui.

Bon sang , j'ai adoré !
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Charlie

« Charlie » (titre original : Firestarter) publié en 1980 -1984 en France- 600 pages.
Un livre passionnant construit comme un thriller avec de nombreux flashbacks, une narration à plusieurs voix, un suspense continu et permanent, un final grandiose et puissant, bref un grand « page turner », impossible de refermer ce livre avant la fin tellement il nous… brûle les mains! ( clin d’œil aux lecteurs du livre )
Dans l’Amérique d’après Nixon où les gouvernements protègent les citoyens en leur cachant la vérité, créant ainsi une vision paranoïaque de la politique, un père et sa fille vont vivre une longue et haletante fuite, un exil aventureux et périlleux, ricochant d’événements en rebondissements jusqu’au dénouement et la rédemption finale. Comme toujours le grand SK donne à cette histoire stupéfiante toute sa tendresse, son amour de l’humain, son sens aigu de l’analyse psychologique, son humour aussi, et toujours son écriture souple, élégante et efficace…
Un livre donc brûlant, chaleureux, torride parfois, avançant à toute vapeur, qui nous enflamme et mets nos sens en ébullition…

Charlie a été porté à l’écran en 1984 avec Drew Barrymore dans le rôle titre, et une nouvelle adaptation a été réalisée en 2022: Zac Efron y reprend le rôle d'Andy McGee et la jeune actrice Ryan Kiera Armstrong incarne Charlie McGee.
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Revue Dada, n°282 : James Cameron

Qui n'a jamais vu Alien, Terminator, Titanic ou Avatar ? Autant de films signés James Cameron, en tant que réalisateur, mais souvent également en tant que scénariste, dessinateur de décors, producteur, etc.

Cameron est un surdoué doté d'une imagination débordante. Ingénieur en physique, il est également excellent dessinateur. Cela lui permettra d'imaginer et dessiner des machines, des animaux, des humanoïdes, des décors plus que crédibles qu'il utilisera ensuite dans ses films.

Le cinéaste est également un homme engagé. Dans ses films les femmes sont fortes, la nature doit être protégée, la violence et les guerres sont dénoncées.

James Cameron est né en 1954. Il est un adulte post-soixante-huitard qui a su ne pas tomber dans le cynisme et conserver une candeur que l'on retrouve dans ses films.
Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
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Le Royaume désuni

Dernier épisode de mes rencontres auteurs à la Comédie du Livre 2023, un millésime riche pour moi en échanges avec des écrivains que j'avais eu le plaisir de lire avant de les rencontrer, le meilleur schéma possible pour moi, celui qui est le plus riche en profondeur dans la discussion.

Pour Jonathan Coe, ce fut en premier lieu par le biais d'une conférence, le dernier jour de ce salon du livre montpelliérain. Je me rappelle particulièrement de la question de l'intervieweuse, lui demandant comment il expliquait que les Anglais aient majoritairement décidé le Leave dans le référendum sur le Brexit. La réponse de Coe est évidemment savoureuse , même si je vous la transcris dans l'esprit et pas dans la lettre "Nous les Anglais prenons vraiment tout en premier lieu avec humour. Ce Brexit n'est en fait qu'une plaisanterie de plus, nous n'avons sans doute pas mesuré toutes les conséquences...". Après l'avoir entendu parler de ce livre que je n'avais pas encore lu, j'ai pu me le faire dédicacer et évoquer avec lui ma seule lecture d'un de ses romans, la Maison du Sommeil, un livre qui m'avait d'abord étonné et presque déçu et dont j'avais compris l'intelligence de la construction par le dénouement. Quand je lui raconte ça, Jonathan Coe a l'air étonné et me dit "C'est un livre dont on ne me parle plus jamais dans les salons, différent de ce que j'ai fait d'autre... Merci".

Je ressors de cette rencontre un peu fier de l'avoir déstabilisé, et aussi inquiet de me trouver finalement avec ce livre face à un auteur que je ne connaissais pas puisqu'on m'annonçait que la seule chose que je savais de lui ne correspondait pas au reste. Plus d'un an après cette rencontre, je peux enfin voir si je suis d'accord avec l'auteur sur son propre regard sur son œuvre !

Alors oui, ce livre est bien différent de La Maison du Sommeil. C'est un livre choral, dont le but évident est de nous mettre en prise directe avec l'âme anglaise, en suivant une famille typique dans les moments charnières de cette histoire britannique. Le découpage chronologique avec ces évènements marquants est très efficace, même s'il nous éloigne parfois de cette famille par les ellipses qu'il amène logiquement. Certains personnages sont ainsi un peu stéréotypés, servant le propos de l'auteur, particulièrement les trois garçons fils de Mary, parfaits modèles du spectre politique britannique, des tories aux travaillistes en passant par les socio-démocrates du "centre" anglais, moins défini que nos centristes français. Heureusement, là où ces trois frères pâtissent un peu de leur utilisation, le personnage central reste leur mère, pilier lumineux de la famille, présente à toutes les époques, fil conducteur essentiel, personnage complexe et bien défini qui surpasse le propos historique.

En revanche, j'ai parfaitement reconnu le "style" Coe qui m'avait séduit. Je mets des guillemets car ce n'est pas dans la construction de sa phrase, plutôt simple mais efficace qu'on le retrouve mais bien plutôt dans l'originalité de ses multiples constructions narratives. L'humour est très présent, l'auteur s'amuse à nous réserver des surprises sur le temps court comme le temps long, à varier les narrations à la première ou à la troisième personne, à passer par des restitutions de souvenirs d'enfance, par des retranscriptions savoureuses de travaux parlementaires européens sur le chocolat, par des mises en parallèle de décrets sanitaires et de réalités vécues à cette période du confinement. L'auteur se délecte de varier les angles... et nous avec de nous voir offrir un objet littéraire si varié.

Pour avoir récemment fini la série The Crown, j'ai beaucoup aimé tracer des parallèles avec ce livre, avoir comme regard principal celui du peuple sur leur famille royale, là où la série nous invité dans l'intimité des Windsor. On comprend mieux... ou pas... cet amour-haine des Anglais pour ces "profiteurs" prestigieux avec qui ils jouent si souvent à "Je t'aime, moi non plus", à l'image du mari de Mary qui semble indifférent voire hostile à la royauté et finit en larmes le soir des obsèques de Diana. Hormis la construction aux extrémités du récit entre le 8 Mai 1945 et les cérémonies du 75ème anniversaire de cet évènement, c'est bien le couronnement, les mariages, les décès vécus par cette famille qui rythment le récit.

J'ai longtemps été étonné du large arbre généalogique qui ouvrait le récit, ayant l'impression que seule une branche était abordée... avant de me faire préciser en note finale (ah que j'aime les auteurs qui attendent qu'on les lise avant de révéler les ficelles) que le livre prenait place dans une tétralogie existante... qui se transformerait vraisemblablement prochainement en pentalogie. De très joyeuses perspectives de lectures s'ouvrent donc à moi... et à vous si le cœur vous en dit !

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Le bouddha blanc

Le Bouddha blanc (1997) est le premier roman de Hitonari Tsuji, né en 1959. Un coup de maître qui lui valut le Femina étranger. Longtemps après avoir refermé ce livre, vous ressentez sa sérénité.
Minoru Eguchi l'armurier va mourir. Depuis sa chambre d'hôpital soudain plongée dans la pénombre, il remonte le temps jusqu'à ce qu'une lumière éblouissante pénètre par la fenêtre, dessinant les contours des personnes présentes dans la chambre et puis qu'il distingue enfin, dans la clarté, la noble silhouette du Bouddha blanc.
La première moitié du roman restitue la violence du Japon guerrier de son enfance. Avec ses copains Tetsuyo et Hayato ils s'amusent à enfoncer un pétard dans l'anus d'un crapaud qui explose en vol et s'en prennent méchamment à un garçon obèse. le Japon a vaincu la Russie. Toute la petite île d'Ono célèbre la victoire. Hayato s'en prend avec cruauté à une fillette maigre et sale. Elle a une peau rêche qui pèle par endroits.. Minoru assiste à son humiliation sans rien faire. Il est marqué par d'autres situations dramatiques, perd des êtres très chers du jour au lendemain, se pose des questions sur l'absurdité de la vie et de la mort et trouve un éphémère apaisement dans d'étranges visions fugitives. Un grand bouddha blanc au sourire serein lui apparaît, comme un air de déjà vu. Mais Minotoru reprend la petite forge traditionnelle de son père qui réparait des sabres de samouraï. Il se met à réparer des fusils de guerre, les perfectionne, invente de nouvelles armes et devient un armurier prospère. Arrive la guerre de Mandchourie, Mimotoru part dans les tranchées glacées de Sibérie et tient bien serré son fusil contre lui. Mais sa vie bascule, suite à un événement terrible. Dévasté par les remords, il n'aura de cesse de trouver la paix intérieure. le roman décrit cette lente errance spirituelle, tout en décrivant avec réalisme la vie rurale des insulaires.
Un roman remarquable, simple et profond, qui abolit toutes les frontières.
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L'homme qui plantait des arbres

La lecture de ce court livre a fait remonter en moi un très ancien, et un peu vague souvenir d'enfance.

Dans le village eurois où j'ai grandi, il y avait un vieux monsieur, sourd comme un pot, un béret basque vissé sur la tête, se déplaçant en solex, qui vendait le miel de ses ruches.

Ce monsieur P..., mais alors les anciens appelaient les gens "le père untel" ou "la mère unetelle", le "père P..." donc, était un personnage local, considéré un peu comme un original.

C'est bien sûr la description que Giono fait d'Elzéar, ainsi que son portrait dessiné par Willi Glasaueur qui m'ont rappelé le "père P..."

Lui et Elzéar était en quelque sorte cousins d'âme, deux vieux solitaires, certes séparés par une génération et des centaines de kilomètres, mais animés d'un même amour de la nature.

Car Elzéar, cet homme "qui plantait des arbres" a en réalité planté une forêt et ramené la vie dans une région désolée.
Et Jean Giono a eu mille fois raison de trouver en celui qu'il appelle un "athlète de Dieu", un homme d'exception.
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Le monde sans fin (BD)

Je vais commencer par remercier @Horusfonck qui m’a donné envie de lire cette B.D. grâce à une de ses critiques.
J’avais tout d’abord abandonné l’idée de la lire, parce que lorsque je l’ai vue dans mon magasin fétiche, je l’ai trouvée trop chère… oui, j’ai un petit budget.
Alors en la voyant dans une de mes médiathèques (parce que « oui », j’en ai plusieurs) je me suis précipitée dessus.
J’ai appris plein de choses sur l’environnement, l’impact sur le climat, les enjeux économiques sur le bilan carbone, sur les différentes énergies… Une tonne d’informations, tant d’informations que j’ai lu 30 pages tous les soirs.
C’est très intéressant, mais si on n’interrompt pas la lecture, on est vite submergé et on perd facilement le fil.
J’ai adoré les dessins, la dose d’humour et les questionnements qui en découlent.
Une chose encore : à la fin, je me suis demandé ce que je pouvais faire pour améliorer les choses… et j’ai eu l’impression d’être impuissante… De m’enfoncer dans l’abîme sans pouvoir réellement progresser. Je vais tenter certaines choses, parce qu’il me reste l’espoir d’un monde nouveau.

Bonne lecture !
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Konbini  (La fille de la supérette)

« La fille de la supérette » ou comment être la pire version de soi aux yeux des autres.
Rien n’est plus consternant que de faire un boulot à mi-temps à 36 ans.
D’être sans amant l’est tout autant et Keiko cumule pourtant.
« Pour la société, un individu qui n’est ni marié ni salarié n’a aucune valeur. Il n’est bon qu’à être banni de la communauté. »

Bienvenue au Japon des coutumes ancestrales.
Keiko est singulière, ses réactions sont inattendues. Se satisfaire employée dans un konbini (supérette ouverte 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24) depuis 18 ans est son univers, sa roue de hamster.

« Ce monde ne tolère pas les anomalies. J’ai toujours eu à en souffrir, déclare Shiraha en sirotant un thé au Jasmin. »

Ces deux-là se rencontreront, Keiko et Shiraha partageront leur anticonformisme à la plus grande joie de leur entourage car il vaut mieux que Keiko travaille pour entretenir Shiraha que d’être destinée à une vie solitaire. Les us abusent.
Keiko demeure une intruse dans les mécaniques immémoriales.

« La société moderne a beau mettre en avant l’individualisme, toute personne qui ne contribue pas est écartée, neutralisée, et pour finir mise au ban de la communauté. »

Ce court roman tourne un peu en rond dans ce Japon figé dans ses traditions séculaires, j’ai parfois l’impression de respirer dans un sac tant j’étouffe au poids des rites pourtant je suis sûr d’en garder un solide souvenir.
Ce peuple est aux antipodes de notre comportement d’européen en conservant un profond respect et une grande politesse envers leur pays et les leurs.

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