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Critiques de Édouard Louis (1120)
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En finir avec Eddy Bellegueule

Je suis toujours épatée par les jeunes auteurs, et à à peine 21 ans et En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis m'a véritablement impressionné.

Ce roman est un véritable cri de révolte du personnage principal contre son milieu social et son racisme, sa violence, sa fermeture d'esprit et tout ce qui contribue à maintenir les siens dans cette condition. Cet enfermement rendra l'acceptation de ses différences d'autant plus difficile pour lui, et impossible pour ses proches. La seule solution pour survivre sera la fuite.



L'écriture d'Edouard Louis est extremement plaisante car sobre, juste et sans fioritures.

Ce livre nous parle car il évoque les souffrances que chaque enfant que nous avons été a vécu avec plus ou moins de gravité.

La mentalité des proches d'Eddy évoque plus les années 50 que nos jours, et on a du mal à croire que ce type de situation puisse encore arriver en France au XXIème, mais c'est pourtant bien le cas.



Je conseille donc cette lecture à tous les publics car par la prise de conscience qu'il est capable de provoquer, il s'agit d'une vraie leçon de tolérance, et de courage.
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En finir avec Eddy Bellegueule

Comment est-ce possible qu'un enfant soit harcelé au collège parce qu'il est efféminé sans qu'aucun adulte n'intervienne? Harcèlement d'une violence épouvantable, crachats, coups, pendant des années. Ceci m'interpelle en tant qu'enseignante. peut être un tel drame se déroule près de moi à mon insu!



Le roman - témoignage - ne se résume pas à cette problématique. Il décrit une violence permanente dans un contexte de misère qu'on croirait datée du 19ème siècle du temps de Zola. Misère, chômage, travail abrutissant, alcoolisme. Les adultes ne sont guère mieux lotis. Les habitants de ce village picard, dans le début du 21ème siècle vivent sas autre perspective que l'usine ou le RMI. Les filles se marient tôt et ont de nombreux enfants. la télévision comme unique divertissement, avec les apéros qui souvent se finissent mal.



Au moment où l'on discute du bien fondé de la théorie du genre, on voit la fabrique des hommes, fabrique du machisme, de la brutalité. les femmes participent aussi à cette reproduction des mâles, elles en subissent la loi avec colère et courage.



violence du langage, que cite l'auteur en italique, pauvreté de ce langage...



Fabrique des mâles et exclusion de tout ce qui est différent : les pédés, les arabes et les noirs.Les arabes et les noirs, il n'y en a pas au village, haro sur le pédé!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Monique s'évade

Quand j'ai écrit mes listes, j'ai pu remarquer qu'il en existait une sur Les Mères.

J'aurai bien rajouté ce si beau livre sur la mère d'Édouard Louis.

Monique se casse, se barre, disparaît enfin de la vie de l'individu, "L'autre" comme le nomme l'auteur.

Cette mère fragile (mais pas tant que ça...) a vécu des années au service du père d'Édouard, alcoolique et violent. Elle l'a quitté mais encore une fois, ce qui est logique pour l'inconscient de Monique, elle tombe sur la même sorte d'individu que son mari.

Et puis un jour, elle l'appelle, le fils, en larmes car l'autre est saoul et l'insulte.

Et c'est ainsi que la cavale de Monique commence.

Édouard Louis est là, et bien là.

Je ne raconterai pas par le menu les détails de ce sauvetage, car il s'agit d'un sauvetage, mais le fils aimant (car oui, il l'aime) exfiltrera sa mère de sa pauvre vie et lui offrira une nouvelle vie, une maison, de l'argent, une disponibilité, et surtout, oui surtout une protection.

Il en parle d'ailleurs de l'argent, toujours aussi honnête intellectuellement, et il se fait la réflexion que, finalement, grâce à sa réussite, lui qui se sent coupable quelque part d'avoir trahi sa famille, surtout sa mère, de leur avoir tourné le dos malgré lui, et bien ce succès lui permet d'aider financièrement sa mère.

Le prix de la liberté comme il dit.

Parlons en de cette mère.

Elle est incroyable de résiliences, elle se bat peut être pour la première fois de sa vie. Vraiment. Comme pour l'avion. Ceux qui l'ont lu me comprendront.

Dans ce beau texte, Édouard Louis se livre totalement, sans doute le plus sincèrement du monde, il va au fond des choses, bat même sa coulpe à de multiples reprises, il est effarant d'amour et d'aide pour cette mère qui, en d'autres temps et en d'autres lieux, pouvait être méchante car en ménage avec son père, donc comme une éponge, elle absorbait l'agressivité et la méchanceté du père.

On pressent bien l'auteur qui s'interroge, qui s' auto-analyse, qui donne et donne encore, et pas que que des billets, mais de la douceur, beaucoup de douceur, de la pudeur. Il l'a traitée comme une reine.

Elle sera à l'origine d'une pièce de théâtre qui racontera sa vie.

Merci à l'auteur pour les dons à sa mère, pour le fait qu'elle se sente "importante" pour la première fois de sa vie.



Pour terminer, la dernière page est une photo de sa mère dans l'avion qui l'emporte vers Hambourg. Elle fixe le ciel et les nuages par le hublot.

Enfin libérée.







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Changer : Méthode

A presque trente ans, Édouard Louis en a peut-être fini avec cette rage de changer, de quitter, de fuir qui l’obsède dès qu’il a pris conscience de sa différence et qu’elle la rejette



Le récit autobiographique, Changer : méthode, témoigne de blessures qui forcent l’enfant puis le jeune adulte à refuser son statut social et le détermine à tout tenter pour le quitter et pour s’en construire littéralement un autre en imitant les caractéristiques de chaque classe sociale qu’il a fréquentée. Puis, enfin, arrivée dans les palaces cinq étoiles, avec des voyages dans le monde entier, Édouard Louis comprend combien son ambition est vaine puisqu’il n’est que ce qu’il est !



Car dans Changer : méthode, Édouard Louis explique toute la honte qu’il a ressenti vis à vis de son milieu social. Mais cette honte dirigée vers ses parents est en fait celle qu’il ne pouvait diriger vers lui-même sans se perdre complétement. La scène du dentiste, ou d’autres, sont édifiantes de ce corps, malgré tous les maquillages dont on le pare, qui témoigne de ses origines sociales.



Depuis qu’il écrit, Édouard Louis ne cesse de dénoncer la violence de classe. Celle qui assigne à la place que la société a donné une fois pour toute. Et, il a eu beau tenter d’imiter la démarche, la voix, le vocabulaire, et même la façon de respirer, il reste à jamais ce petit gars de son village de Picardie obligé par sa mère d’aller à l’épicerie quémander la nourriture avec la promesse de payer bientôt !



La société s’entiche d’un nouveau terme : transfuge de classe ! Je refuse cette expression ! Elle révèle la condescendance du milieu accueillant l’autre comme un déserteur, un mystificateur qui ose prétendre à changer de classe sociale. Exactement, ce que sous-entend Édouard Louis dans Changer : méthode !

Un récit à découvrir !



Avec ce récit de fuite pour vivre, Édouard Louis décrit la honte de sa sexualité, sa quête pour la découvrir et même son utilisation pour en vivre. Terrible est cette expérience dès le plus jeune âge où il faut cacher ses penchants, se faire violence et même accepter le rejet qui murit une rage à la hauteur de l’affront.



Ce récit est à découvrir tant est bouleversant et émouvant la parole d’un fils à son père qui comprend au fil des pages combien cette quête était à la fois aussi indispensable à sa survie qu’elle reste vaine ! Pourtant, c’est grâce à celle-ci qu’ Édouard Louis a la capacité de transformer sa colère en littérature ! Une voix que j’aime toujours retrouver à chaque fois avec autant de plaisir !



https://vagabondageautourdesoi.com/2021/10/21/edouard-louis/
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En finir avec Eddy Bellegueule

J’ai enfin lu le premier roman en finir avec Eddy Bellegueule d’Edouard Louis, qui a beaucoup fait parlé de lui au moment de sa sortie. Je ferme les pages et me reste une sensation de malaise. Quelle claque !

Je ne reviens pas vraiment sur l’histoire que tout le monde connaît. C’est l’histoire d’Eddy, jeune homme maniéré et à la voix trop aiguë, qui vit dans une famille misérable du Nord de la France. Pas de place à la différence, à la culture, à la tolérance, dans ce milieu extrêmement défavorisé.

Eddy revient sur des souvenirs de son enfance difficile. Il a connu l’humiliation, les brimades, aussi bien dans le milieu scolaire que dans sa propre famille. Il nous décrit son environnement fait d’alcool, de télé, de ragots, de sexisme, de racisme et de travail à l’usine ou comme caissière qui détruit. Pas d’horizon, juste le manque d’argent et la privation, la noirceur, tous les jours. Dur de trouver sa place quand on est différent.

J’ai aimé ce roman. Beaucoup. Je suis passée par de nombreuses émotions, de la colère au dégoût. Certaines scènes de bizutage m’ont littéralement tiré au cœur. Certains critiqueront et diront que l’auteur est très dur avec ses parents, qu’il ne leur passe rien. Et ils ont sans doute raison, mais c’est l’œuvre littéraire que je juge, non l’homme.

Un superbe récit autobiographique, un portrait sans concession d’une certaine France. Bravo !

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En finir avec Eddy Bellegueule

Un récit qui produit un choc. Celui de la découverte d'un milieu jamais décrit : le lumpenprolétariat actuel. Le narrateur décrit un village picard, mais on pourrait se trouver dans une autre région sinistrée économiquement. Ce livre a la force d'une vérité sociologique. Une vérité que nous recevons en pleine figure.

Sa parution a déchainé les passions et une autre forme de rejet de l'auteur : on ne dit pas ces choses là.

Contrairement à ce qui est fréquemment écrit dans les critiques les parents ne sont pas dénigrés par un fils méprisant. Le narrateur les montre englués dans une structure sociale qui les enferme, répétant des attitudes qu'ils n'ont pas choisies, maladroits envers leur fils qui les dérange, surtout vis-à-vis du voisinage, parce qu'il est différent. Maladroits mais aimants à leur manière. Je pense au passage (mais il y en a d'autres) où le père lui tend un billet de 20 euros pour qu'il mange à midi, qu'il ne soit pas en situation d'infériorité face aux autres. Mais le fils rejette le milieu, la misère, et les parents eux-mêmes, non pour leur personne mais pour le groupe social qui les imprègne. L'auteur fait une lecture de son enfance à la lumière de Bourdieu. Ce récit illustre la théorie de la reproduction sociale.

Je termine par une citation d'Edouard Louis :" le roman est un travail de construction littéraire qui permet justement d'approcher la vérité. Il aurait peut-être fallu écrire « roman non fictionnel » ou « roman scientifique », comme le revendiquait Zola pour ses livres. » (Entretien avec Michel Abescat, in Télérama 19/07/2014.)
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En finir avec Eddy Bellegueule

Sorte de pamphlet contre sa famille, contre l’étroitesse et la pauvreté d’esprit, la rigidité, les tabous et les idées toutes faites , réquisitoire pour la liberté de penser, la liberté d’être différent

Douleur d’un adolescent d’une famille nombreuse picarde, que l’on traite de tantouze, de pédé et tous les noms qui rabaissent, qui annihilent la volonté de se défendre

Douleur d’être tabassé, injurié quotidiennement pour sa différence

Comment exister et grandir avec cette douleur

Un très beau témoignage de force et de résilience ; on n’en sort pas indemne, les mots sont crus et la vérité criante.

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En finir avec Eddy Bellegueule

Se construire contre ses parents, sa famille, sa géographie...

Eddy Bellegueule témoigne de son enfance en milieu hostile, entre des parents racistes et alcooliques et des "camarades" contraints à adopter la figure du vrai dur, alors qu'il se révèle progressivement aux yeux de tous, attiré par les garçons.

Certaines scènes sont très dérangeantes, malgré cela (et la gêne continuelle qu'accompagne sa lecture), on arrive à comprendre les personnages de ce témoignage, sans les juger.

C'est un livre qui restera dans ma mémoire; j'aurais aimé quelques envolées pour sortir quelquefois de cet étouffoir.
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En finir avec Eddy Bellegueule

Eddy n'a pas choisi la famille Bellegueule pour grandir. Il n'a pas choisi ce village de Picardie profonde, cette violence, cette pauvreté, cette absence d'hygiène, ses parents peu cultivés, qui n'aspire qu'à la médiocrité d'une existence étriquée, malgré eux. Il n'a pas choisi d'être insulté, traité de pédale, tafiote, battu, craché dessus quotidiennement au collège, violé, sans cesse raillé pour ses "airs" efféminés et sa volonté de faire des études, même jusqu'au bac. On ne choisit pas sa famille, et quand tout l'environnement vous rejette, il reste la fuite, le salut vers un autre milieu social.



Douloureuse immersion en Picardie rurale, des lieux et des personnages si familiers pour l'auteur qu'on est persuadé qu'il les nomme et les désigne, sans doute possible. L'écriture est directe, les souvenirs sont précis, le récit est cinglant, sans concession, sans jamais ménager ce père obscène, vulgaire, insoucieux de sa santé et qui sera invalide ; la mère, pourtant lucide, mais vouée au même destin que toute femme du coin, être ensevelie dans une maison, sous les tâches ménagères et les coups maritaux ; son grand-frère violent et taulard ; sa soeur qui revoit ses ambitions à la baisse. Tout ce microcosme rabaissant, suintant le racisme, l'homophobie, la malnutrition, l'alcoolisme, la honte, la violence, toutes les bassesses d'un bas-monde rarement décrit, rarement écrit.



(………)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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En finir avec Eddy Bellegueule

Il y a du Zola dans la description de cette enfance d'un jeune picard fils d'ouvrier qui a le malheur d'avoir des manières efféminées, ce qui lui vaut d'infamantes brimades de sa famille, ses collègues, son milieu. Il y a du Renaud (sa chanson 'Petit pédé' pourrait illustrer le roman). Il y a surtout du vécu, puisque cette histoire qui pourrait se résumer à 'ne pas perdre la face' est vraie. L'homosexualité en milieu picard ouvrière est beaucoup plus difficile à assumer que ce que l'on peut imaginer dans ses pires cauchemars. Oui, on est en France, dans la France des pères alcooliques, des miséreux à qui le système ôte toute velléité d'ambition, dans cette France où l'on n'a pas le droit de changer de caste. On est bien chez Zola. Une autobiographie émouvante, que je vous recommande.
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En finir avec Eddy Bellegueule

Je lis assez rarement des témoignages, mais j'ai eu envie de lire celui-ci, et je ne le regrette pas.

Certes c'est dur, c'est triste, mais c'est bien écrit et intéressant. et je trouve important de montrer que cet ostracisme existe encore de nos jours (voir hélas de plus en plus).

On rapproche souvent ce livre de celui de Didier Eribon mais même si je me suis sentie plus proche par certains côté de Retour à Reims, j'ai trouvé celui d'Edouard Louis bien plus facile à lire.

Deux choses surtout m'ont marquées dans ce livre : d'une part qu'il ait été attaqué sur son homosexualité si jeune, avant même d'en avoir eu seulement conscience lui-même.

Mais encore plus, la misère morale et culturelle de ces familles. Peut-être parce que j'ai passé ma jeunesse dans un milieu ouvrier, mais qui n'a vraiment rien à voir avec celui dépeint ici. Les parents autour de moi essayaient plutôt de faire élever leurs enfants au-dessus d'eux, et non de les rabaisser.

Plus que la maltraitance, j'ai été frappé par l'insistance à lui faire regarder la télé !



Je regrette de l'avoir lu seulement maintenant car il y a peu, l'auteur a été reçu dans une librairie pas très loin de chez moi. A présent que j'ai lu son livre, j'aurais été très intéressée à le rencontrer, pour voir comment il se sort de cette histoire sordide, et aussi comment il s'en sort avec cette notoriété alors qu'il est encore si jeune.

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En finir avec Eddy Bellegueule

Il se passe quelque chose de déroutant pour moi après la lecture de ce premier roman...

Je l''ai acheté le jour de sa sortie, attiré par le titre et par une quatrième de couverture qui mettait l'accent sur un thème porteur pour moi : la honte de sa famille, le récit d'une extraction sociale. On n'oubliait pas, bien sûr de mettre en avant le jeune âge de l'auteur, 21 ans, et son précédent essai sur Pierre Bourdieu. J'ai senti le disciple évidemment concerné par l'étude du déterminisme social mise en avant par le célèbre sociologue. Et quand en ouvrant le livre et j'ai vu la dédicace "Pour Didier Eribon", je me suis dit :"Voilà un jeune homme brillant, bien né, vraiment introduit dans le milieu littéraire parisien."

C'est donc avec ces données que j'ai entamé la lecture du destin de cet Eddy Bellegueule, pauvre enfant efféminé vivant dans un village picard au sein d'une famille du lumpenprolétariat. Cela démarre par un chapitre très prenant. Eddy est harcelé quotidiennement par deux élèves. Son côté décalé, trop féminin, le voue aux moqueries perpétuelles, à la discrimination et à une violence sourde qui trouve son paroxysme dans cette rencontre quasi ritualisée avec ses deux bourreaux, mélange de bêtise, de sadisme mais aussi de sado-masochisme. Puis le roman va égrener les souvenirs, sans trop se préoccuper de chronologie, au fil d'une évocation dense et sordide. Sa différence trop visible va le marginaliser d'une communauté villageoise au fonctionnement peu élaboré où toutes les pauvretés s'additionnent inexorablement. Vivant avec un père alcoolique et chômeur, une mère qui fait ce qu'elle peut dans un univers guère porteur et des frères et soeurs très portés sur la violence, le sexe et tous prêts à reproduire par atavisme les comportements les plus primaires, Eddy n'a guère le choix que de prendre la fuite...

Après un démarrage réussi, le roman ensuite, m'a accroché mais cette accumulation de misère m'a un brin gêné, trouvant que l'auteur en faisait un peu trop dans le misérabilisme. Et puis, cette volonté de vouloir retraduire ce parler de la France très profonde manquait de naturel. J'ai pensé que l'auteur, pour moi parisien, ayant étudié dans les bonnes écoles de la capitale et fréquentant la crème de l'intelligentsia, avait quand même un peu de mal à se glisser dans la peau d'un chômeur aviné. Le roman était pas mal fichu, mais il manquait pour moi de sincérité....

Et puis, une fois refermé, je m'en suis allé voir sur le net qui était Edouard Louis.... Stupéfaction !

La fin sur le blog
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En finir avec Eddy Bellegueule

Lecture très difficile où l'auteur parle de son enfance difficile dans une famille pauvre, souffrant d'homophobie.



Bien sûr toutes ces scènes de violence physique et psychique sont insoutenables, il y en a même une que je n'ai pas lu en passant le paragraphe. Mais au-delà de cela, c'est la misère qu'il existe en France dans certains villages et villes d'une France dite civilisée et riche.

L'homophobie dont il est victime sont le fait de collégiens, de sa famille et de lui-même d'ailleurs, c'est donc la société qui rend les personnes homophobes par le manque de culture, d'enseignement et d'éducation.

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Qui a tué mon père

J’avais aimé En finir avec Eddy Bellegueule, qui m’avait touché. Ici l’emotion est contenue, la révolte larvée et j’ai eu du mal à comprendre où l’auteur voulait en venir… Du moins dans la première partie, sorte de règlement de comptes écrit comme une lettre adressée à son père mais dans laquelle le sujet de la colère d’Edouard Louis n’est pas clairement dit; Est-ce là une tentative pour humaniser celui qu’il décrivait comme le bourreau de son enfance dans son premier livre ?

J’ai eu la sensation que l’auteur cherchait à trouver le point commun, à toucher du doigts la faille qui les aurait rapprochés.

Mais s’il est parfois salutaire de faire des tentatives de réconciliation quand nos proches vieillissent, il n’est peut-être pas nécessaire, selon moi, d’en faire un livre.



Dans la seconde partie, Edouard Louis accuse très directement les responsables politiques et l’état d’avoir tué son père. Sa colère explose alors dans un grand éclat de voix, un peu trop bruyant pour moi. Dommage car le propos est intéressant et aurait pu donner quelque chose de plus convaincant.

Je reste au final assez partagé sur cette lecture.
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En finir avec Eddy Bellegueule

« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille… » nous chantait très justement Maxime le Forestier il y a quelques années.

« Être né quelque part, pour celui qui est né,

C'est toujours un hasard. » poursuivait-il.



Eddy Bellegueule n'a pas choisi de naître au sein d'une famille accablée par la misère, la violence et l'alcoolisme, dans un petit village de Picardie.

Il n'a pas non plus choisi, dès son enfance, d'être efféminé attirant moqueries et rejet, harcèlement, violence et humiliations, voire une certaine honte de ne pas être un dur comme les autres. .

Dans son environnement primaire, un garçon se doit d'être viril, musclé, sportif, il doit être dur à la douleur et à la maladie, être celui qui frappe, qui se bat et dont la force fait l'admiration de tous y compris des filles et de ses parents.

Un père ouvrier détruit par un travail pénible à l'usine, alcoolique, autoritaire, violent, raciste, homophobe et une mère usée et vulgaire, mariée très jeune, cinq enfants, presque résignée à son destin misérable, qui se débat comme elle peut pour joindre les deux bouts…

et aussi la télévision omniprésente qui endort et abrutit irrémédiablement.



Dans ce roman autobiographique poignant, dont on ne sort pas intact, Edouard Louis se libère et pousse un cri de révolte. Il raconte factuellement son enfance et son adolescence dans cette famille de « la France d'en bas » comme disait un ancien premier ministre, dans une misère sociale qu'il est indécent de montrer, et qu'on n'imagine même pas. D'ailleurs cette situation précaire et sans issue, presque caricaturale est générale dans les villages de la région.



J'ai aimé ce premier roman d'Edouard Louis, un auteur très jeune, 21 ans à sa parution. Il est parfois choquant et cru, il met mal à l'aise , mais on est bouleversé par le récit des souffrances endurées.

Après s'être accepté tel qu'il est, il trouvera son salut dans la "fuite" à la ville où il fera de brillantes études et deviendra l'écrivain que l'on connait maintenant.













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Qui a tué mon père

Premier livre que je lis de cet auteur... visiblement pas le meilleur. Pourtant j'y suis entrée facilement, attirée par la comparaison de son style à celui de Christine Angot sur je ne sais plus quel média. C'est vrai qu'il y a une petite ressemblance, dans la manière de ne citer que des souvenirs très précis de leur enfance, avant de chercher à les analyser avec les matériaux critiques et pseudo-psychologiques dont raffolent les "intellectuels".

L'écriture est juste, sans trop de pathos même si on sent que la douleur est omniprésente sous chaque phrase formulée. Mais on reste sur notre faim quand brutalement, à la page 75, le récit s'arrête pour laisser place à un pamphlet accusant les gouvernements qui se sont succédé depuis 2006 d'enfoncer les classes sociales défavorisées encore plus dans la misère. Etait-ce vraiment nécessaire?

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En finir avec Eddy Bellegueule

"Avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi." Cette phrase résume le projet de ce livre-témoignage : Eddy est (symboliquement) de retour au village de son enfance pour clamer haut et fort ce que ce village lui a fait subir quand il était enfant et qu'il avait la malchance de ne pas ressembler aux autres garçons, ces "durs" qui étaient "naturellement" violents, sexistes, homophobes et qui finiraient pour la plupart comme le père d'Eddy, alcooliques et chômeurs, passant leurs journées devant la télé ou à se saouler avec des potes et à gueuler contre les arabes, les noirs et les juifs. Bien-sûr Eddy règle ses comptes avec sa famille et avec son ancien village et on est heureux qu'il ait trouvé en lui les ressources pour s'extraire de cette misère (sociale, intellectuelle, affective ...) et écrire ce texte courageux, libérateur et terriblement beau. On pense aux autres jeunes qui n'ont pas cette chance et qui, homosexuels ou simplement différents des autres, subiront cet ostracisme toute leur vie durant. En lisant ce témoignage si simple, si poignant, si fort, on est atterré de voir que tout cela se passe en France, au début du XXIème siècle. Non ce n'est pas au Pakistan, ce n'est pas en Arabie Saoudite. C'est chez nous, en France métropolitaine, en ce moment même, que des enfants, parce qu'ils ont des manières "efféminées", sont montrés du doigt, maltraités, ostracisés, sommés d'être à leur tour sexistes ou homophobes et de crier "pédale !" quand un autre qu'eux fera "des manières". Et, comme le laisse entendre Eddy Louis qui sait de quoi il parle, la misère du milieu n'y est sans doute pas étrangère.
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Histoire de la violence

Un livre basé sur un fait divers des plus communs, vécu par des centaines de gays chaque année ( le violeur est incarcéré pour de nombreux fait similaires..), d'une banalité affligeante, mal écrit, sans porté universelle, et dont l'auteur est totalement responsable de sa naïveté. On peut lui trouver comme circonstance atténuante le fait de ne pas connaitre du tout Paris( il est arrivé il y a 3 mois au moment des faits), autrement dit d'être un "bouseux" qui sort de sa province, en ayant été biberonné par l'education nationale à un socialisme niant toute réalité. La conséquence, il ne sait pas reconnaître un ennemi, il ne sait pas se défendre, et pire que tout, il s'autoflagèle , refuse de voir la réalité, et souhaite que son agresseur ne soit pas condamné. Les symptômes classiques de la décadence de l'occident rongé par le politiquement correct, allant gaiement à l'abattoir, une civilisation sur le déclin et qui disparaitra bientôt. ( à l'instar d'Antoine Leiris...). Un livre dans l'ensemble mauvais tant sur le fond que le style, qui donne envie de secouer l'auteur pour lui dire ' mais tu vis ou toi??? ' , remarque qu'on pouvait également lui faire dans son précédent ouvrage, ou il considère, à tort, que la norme serait de dire " on dîne " et les familles, majoritaires en France ou l'on dit " on mange, on bouffe" un véritable 'enfer". He bien non mon petit, la boboitude n'est pas la norme en France .
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En finir avec Eddy Bellegueule

Il y a des livres qui nous laissent avec des sentiments mitigés une fois la lecture achevée, des livres que l'on voudrait aimer ou détester mais dont le choc de la lecture nous laisse tellement groggy que l'on a du mal a démêler nos sentiments. Ce livre, avec l'histoire de ce jeune homosexuel vivant en Picardie profonde et ses relations avec son entourage, en fait partie. Il nous prend aux tripes, nous accule dans les cordes et on finit a la limite de la nausée car cette Picardie et ses habitants décrits par l'auteur semblent tout droit sortie du Moyen-âge. Et c'est là où le lecteur ne peux s'empêcher de se poser de nombreuses questions car ce livre nous est vendu comme une autobiographie mais c'est le mot roman qui est inscrit sur la couverture. Où se situe la fiction et jusqu'où va t'elle ? Le lecteur se retrouve un peu désarmé face a ces questions dont il ne peut connaitre les réponses. Doit il tout prendre pour argent comptant où doit il être critique face aux nombreuses situations extrêmes qu'il rencontre lors de sa lecture ? C'est un situation très inconfortable pour le lecteur qui ne peut s'empêcher de se dire pendant la lecture que certaines situations semblent tellement caricaturales qu'elles semblent inventées, a tort ou a raison ? La plongée dans cet univers étant faite de manière violente et avec un vocabulaire cru, le lecteur se retrouve immergé dans un univers plein de bruits et de fureur qui rend palpable le désespoir de ce jeune Eddy. Un récit, ou un roman c'est selon, qui réussit son pari de mettre le doigt où il fait mal, très mal.
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En finir avec Eddy Bellegueule

En finir avec Eddy Bellegueule raconte l'enfance d'Eddy, un jeune homme efféminé, dans un petit village picard où prédomine l'homophobie, le racisme et la simplicité d'esprit.



Le roman est divisée en courts chapitres, chacun centrés autour d'un thème en particulier. La narration se construit donc à l'intérieur de chaque chapitre, pourtant l'ensemble garde une vraie cohérence. L'auteur cherche ainsi à tirer de son expérience personnelle une analyse de la classe sociale modeste dont il est issu. En effet, selon Edouard Louis, les traits de caractère de son entourage proche, dans ce petit village de Picardie, sont directement lié à la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Ils n'ont ainsi, au final, aucune véritable influence sur leur vie, celle-ci ayant été prédéterminée par leur lieu de naissance.



Si le propos peut sembler caricatural, celui-ci se justifie par le fait qu'Edouard Louis se base sur sa propre expérience, son propre ressenti, nécessairement exacerbé par son enfance un peu difficile. Le personnage n'a aucun recul sur son expérience, et nous la livre brutalement, sans fioriture. On peut le regretter, mais pour ma part, j'y vois un vrai parti pris. Parce qu'il raconte des morceaux de vie qu'il a mal vécu et qui l'ont profondément marqué, le personnage est dans l'excès, dans l'absence totale de nuance. C'est à nous, lecteur, de faire la part des choses entre ce qui a pu réellement se passer et ce qui n'est surement que le récit exagéré d'un jeune homme à fleur de peau.



Par contre, le fait que le récit soit autobiographique laisse une petite gène, notamment par rapport aux parents du héros. Le portrait qu'il est fait de la mère et du père d'Eddy sont loin d'être élogieux et on a un peu de peine pour ceux qui se découvriraient ainsi décrits dans le roman...



Quoi qu'il en soit, En finir avec Eddy Belleugueule reste une belle lecture, qui nous invite à nous interroger sur le monde qui nous entoure. Plusieurs jours après avoir fini le roman, on se prend encore à y penser et à réfléchir sur le véritable sens de ce récit. Un roman que je conseillerai donc.
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Thème : En finir avec Eddy Bellegueule de Édouard LouisCréer un quiz sur cet auteur

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