Née en 1966 dans une famille pauvre, conservatrice, traditionnelle et stricte du Yémen, Khadija Al-Salami est partie aux Etats-Unis à 16 ans et demi, pour étudier à l’université de cinéma à Washington DC et Los Angeles. Ce voyage vers le nouveau monde sera une source d’aspiration à la liberté. Elle vit actuellement à Paris où elle est directrice du Centre communication et culture à l’ambassade du Yémen. Réalisatrice de films documentaires, elle retourne au Yémen chaque fois qu’elle veut témoigner d’un fait de société ou militer en faveur d’une cause d’actualité, elle souhaite faire progresser la condition des femmes dans son pays. À travers dix-huit documentaires et un livre, elle met le doigt là où la démocratie a mal, là où les femmes souffrent. Son film Une Étrangère dans sa ville, a été récompensé par plusieurs prix internationaux. Elle a été remarquée pour son engagement au Festival international du film sur les droits humains de Genève, en 2005. Pleure, ô reine de Saba ! est son premier livre, écrit en collaboration avec son mari, Charles Hoots.
Personnellement, je ne veux pas me voiler, expliquais-je. Alors, je ne me voile pas. Mais beaucoup de femmes ont envie de porter le voile. C'est une tradition qui ne leur pose pas de problèmes ; ce n'est pas quelque chose dont elles aspirent à être libérées. Les femmes yéménites qui viennent en Europe sont tout aussi choquées de voir comment les femmes s'habillent ici. Il ne leur viendrait jamais à l'idée de sortir en mini-jupe et en chemisier sans manches, par exemple. Au Yémen, il y a tant de choses qui libéreraient les femmes infiniment plus que l'abandon du port du voile. p.430